Pas de vente d’armement pas de fripouilles financées
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Avec l’affaire de Karachi, nous constatons une fois de plus que la justice est bien plus rapide à statuer sur les petits délits de citoyens lambda que sur les affaires touchant la classe politique et des proches de chefs d’Etat (Karachi, dossier Bygmalion entre autres). Il aura fallu 25 ans pour que des dirigeants politiques corrompus soient punis de peine d’emprisonnement. Nous le redisons, la société est bien plus clémente avec la délinquance financière qu’avec celle des petites gens. En ce qui concerne l’affaire de Karachi, au-delà de la corruption avérée de politiciens proches d’un favori à une élection présidentielle, c’est l’éthique qui est quasi absente des prétoires. Car ce sont des ventes d’armement dont il est question avec à la clef un attentat meurtrier dont une mesure de rétorsion semble fort probable suite à l’arrêt du versement de commissions par Jacques Chirac. Les contrats d’armement de 1994 ont donné lieu à des rétro-commissions pour des sous-marins au Pakistan et des frégates à l’Arabie Saoudite, deux pays peu fiables sur le plan des droits de l’homme, et c’est un euphémisme.
Des politicien-ne-s, se sentant certainement intouchables, financent des campagnes électorales, s’enrichissent personnellement au passage; il est vrai que toute peine mérite salaire ! Parallèlement, on sent une justice frileuse au mieux, erratique et qui subit toutes sortes de pression pour éviter que le scandale n’éclabousse de hauts dirigeants. Si l’on comptabilisait le nombre de politiciens corrompus ou ayant trempé dans des histoires salaces, on arriverait facilement à un dossier aussi épais que celui concernant la police hors la loi de Maurice Rajfus (décédé il y a peu et qui a honoré de sa présence une réunion publique du groupe libertaire Jules Durand à Franklin, au Havre).
La morale de ces corrompus, c’est l’argent facile, peu importe si des gens meurent si on leur a vendu des armes. Et la politique vient sanctifier ces actes de pas vus pas pris. Seuls quelques-uns seront pris la main dans le pot de confiture et serviront de fusibles à une société au final peu regardante.
Pendant ce temps, les militaires prêchent pour leur paroisse. L’Europe serait cernée par « la militarisation sans complexe du monde » selon le général Thierry Burhard. Et, va-t-en guerre, le général prétend qu’il faut « endurcir l’armée de terre ». L’armée pleure à nouveau misère en France. Pas assez de ceci, pas assez de cela. On est à la traîne pour les drones, les satellites, l’information…comme si nous ne dépensions pas suffisamment d’argent dans des armements qui deviennent obsolètes et se dévaluent très rapidement. Par contre les industriels de l’armement empochent des sommes rondelettes. Et les médias dont ils sont propriétaires renchérissent leurs besoins pour assurer « la sécurité » des citoyens. La solution, ce n’est pas plus d’armée mais plus d’armée du tout. Et injecter enfin les fonds précédemment utilisés dans l’armement pour des œuvres socialement utiles, pour de meilleurs services publics autogérés, pour que la jeunesse ait enfin un horizon dégagé pour un autre futur ; pour que nos aîné-e-s vieillissent dans de meilleures conditions, que le montant des retraites permettent de vivre dignement…
Ce qu’il faudrait, c’est au contraire éduquer le monde des travailleu-ses-rs afin qu’il connaisse les sources et les maux de son malheur. Qu’il étudie le rôle de l’armée et de la police au service de l’Etat pour asservir celleux qui produisent les richesses. On sait le rôle de l’armée pour contrôler par exemple les gisements d’uranium en Afrique et on ferait bien de ne pas oublier que l’armée a souvent tiré sur les grévistes et remplacé ces derniers à de multiples occasions dans l’histoire. Alors, pas un rond pour l’armée. Des sous pour l’éducation et la santé ! Et puis, sans vente d’armement, pas de magouilles possibles pour financer les fripouilles.
Patoche (GLJD)
http://le-libertaire.net/pas-vente-darmement-pas-fripouilles-financees/
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