Zad et mouvement social : 10000 manifestants bloqués par la police à nantes
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Local
Thèmes : Luttes étudiantes/lycéennesLuttes salarialesMouvement
Lieux : Notre-Dame-des-LandesZAD
Le gouvernement voulait tout faire pour empêcher cette jonction visible entre le mouvement social en cours et la résistance aux attaques sur la zad. Il a donc décidé de bloquer la manifestation au début du parcours prévu juste après le château : mobilisation policière hallucinante, barrières anti-émeutes, nuage épais et constant de gaz lacrymogènes et mise en action des canons à eau. Cette dispersion brutale est à l’image de ce qui s’est passé cette semaine sur la zad.
Dans les rues de Nantes comme dans le bocage le gouvernement tente de ne laisser aucune autre issue à chacun.e d’entre nous que de repartir seul.e, isolé.e.
Ils croient qu’il leur suffira de gazer, détruire et blesser jusqu’à ce que le gens comprennent et se soumettent à leurs chantages. Mais le collectif résiste et renaît toujours ! La révolte contre Macron et son monde s’amplifie partout.
Cet après-midi avait lieu la manifestation nantaise de convergence entre les salariés en lutte (cheminots, santé, commerce…), les étudiants mobilisés notamment contre la sélection et pour l’accueil des migrants et tous ceux qui refusent la politique autoritaire du gouvernement. Elle a rassemblé près de 5000 manifestants, ce qui constitue un succès.
Plusieurs prises de paroles des secteurs en lutte ont permis de partager et de vérifier que tout le monde est touché par ces politiques qui ne servent pas les populations mais favorisent une minorité qui détient le capital et s’enrichit toujours plus sur le dos des salariés. Les étudiants vivent cette même logique de précarisation.
Force est de constater qu’une nouvelle fois le cortège pacifique n’a pu manifester qu’entouré par des cordons de gardes mobiles. L’accès au CHU a même été bloqué de façon massive et injustifiée. La liberté de manifester est une nouvelle fois remise en cause : on peut rapprocher cette atteinte au droit de la tentative d’élus républicains de porter un projet de loi visant à limiter le droit de grève.
Enfin, la manifestation contre les expulsions à NDDL qui suivait la manifestation syndicale et étudiante (près de 10 000 manifestants) a connu aussi la même logique. Les affrontements ont été initiés par les forces de police qui ne voulaient manifestement pas que le cortège rejoigne la préfecture.
Ces atteintes répétées au droit de manifester sont intolérables : la préfecture doit s’expliquer sur une stratégie de la tension qui vise non seulement à décrédibiliser le mouvement social mais surtout à détourner l’attention d’une multiplication des luttes qui contestent ce pouvoir qui détruit le modèle social solidaire et remet en cause les libertés collectives et individuelles.
Nantes le 14 avril
Elle est « mignonne » l’UD CGT. Après avoir refusé un défilé commun et fait du chantage en menaçant d’annuler sa manifestation si le mouvement contre l’aéroport ne déplaçait pas la sienne, prévue depuis deux ans. Voilà qu’elle continue de faire croire que nous vivons de nos jours dans un « modèle social solidaire » menacé, tout en se plaignant de ne pas avoir le droit de manifester.
Quand au communiqué de « zadist », autant dire qu’il atteint un niveau de dépolitisation rarement lu. Les slogans des banderolles sont bien pitoyables…
Quelle misère ! Débarassons nous de tous ces chefs moisis qui ne jouent que leur place.
Ce samedi 14 avril, une manifestation de soutien aux habitants du bocage expulsés durant la semaine a tourné de la festivité … à la nasse générale !
La manifestation commençait bien, même très bien ! Attac 44 et le GIGNV se sont mobiliser pour afficher leur volonté d’une manifestation dont le mot d’ordre était « STOP violences ! ». Notre banderole de tête comportait le message « nos alternatives vivent et vivront, STOP violences » (voir la photo jointe). La sonorisation du camion laissait entendre « Get up, stand up. Stand up for your rigths », devant laquelle des manifestants dansaient. Bref, une manifestation festive et pacifique.
Vidéo de la partie festive de la manifestation : https://www.facebook.com/Attac44/videos/2061532274085764/
Puis, arrivé au château des Ducs, au loin, les forces de l’ordre ont commencé à lancer lacrymogène et les camions à eau éloignant alors les manifestants. Nous dénonçons cet arrêt brutal de la manifestation. Si débordement de la part des manifestants il y a, 10 000 personnes ne peuvent être inquiétés dans leur droit de manifester sous prétexte de la présence de 50 « casseurs ». L’arrêt de la manifestation était visiblement anticipée, si ce n’est prévue, par les forces de l’ordre. En effet le dispositif présent leur à permis d’établir progressivement une « nasse » de l’arrêt « Duchesse Anne » à l’arrêt « Bouffay ».
Des manifestants d’ATTAC 44 et du GIGNV présents à Bouffay, non-violents et cherchant le dialogue avec les forces de l’ordre, se sont alors fait repousser à coups de matraque et plusieurs fois par des lacrymogènes. Nous insistons : il n’y avait aucune raison légitime pour avoir gazé à plusieurs reprises des manifestants qui étaient dans une démarche clairement non-violente, notamment avec plusieurs pancartes « stop violences » !
La preuve en vidéo (à partir de 2min) : https://www.facebook.com/Attac44/videos/2061545680751090/
Nous dénonçons cette atteinte au droit de manifester. Nous dénonçons cette escalade à la violence et à la provocation de la part des forces de l’ordre. Nous dénonçons l’opération de communication initié par l’Etat depuis le début de la semaine à propos du Bocage de Notre-Dame-des-Landes : stratégie visant à éluder les alternatives présentes sur le bocage et faire passer ce territoire, ses habitants et soutiens, pour la violence incarnée contre l’Etat.
Nous tenons à réaffirmer que la ZAD est avant tout un lieu d’alternative agricole et que l’on peut être altermondialiste et pacifiste.
ATTAC 44
« Nous tenons à réaffirmer que la ZAD est avant tout un lieu d’alternative agricole et que l’on peut être altermondialiste et pacifiste. »
Avec ces belles paroles j’ai envie de dire en conclusion :
Vive le commun !
C’est très émouvant de voir que tout n’est pas perdu, que si le parti imaginaire est pointé du doigts par les anti-autoritaires, ils peuvent au moins créer du commun avec Attac et les altermondialistes, et pourquoi pas avec la confédération paysanne.
Noubliez pas très cher.e.s « ATTAC » (joli nom), pour que les pacifistes puissent s’exprimer, ils et elles doivent cependant pouvoir compter sur d’autres groupes pêts à se confronter physiquement aux violences d’État, et à monter sur les barricades afin de défendre vos positions relativement confortables.
Donc, avant de vous démarquer de ces groupes (voir parfois de les trahir…), vous feriez plutôt mieux de les soutenir…
Depuis des semaines, la colère monte à Nantes comme dans toute la France. Un vaste mouvement d’occupations solidaires pour loger des exilés a permis de réquisitionner plusieurs bâtiments. L’université s’est mise en mouvement contre la sélection voulue par Macron. Les grèves se multiplient, à la SNCF, dans les grandes surfaces, dans le secteur de l’énergie, de la santé, de l’éducation. Des colères sourdes, isolées, ignorées par les gouvernants, réprimées par la police. Un nouveau front dans la guerre menée par le gouvernement est ouvert depuis lundi dernier, avec l’attaque de la ZAD par 2500 militaires. Samedi 14 avril, ces colères se sont rencontrées.
La ville avait été mise en état de siège. Les dispositifs policiers délirants, qui interdisent de fait toute expression contestataire sont devenus monnaie courante. Mais ce samedi, pas moins 1000 CRS avaient été déployés absolument partout, pour écraser les manifestations. 6 canons à eau. Un hélicoptère. Des grilles anti-émeute omniprésentes. Une ambiance de guerre. Une démonstration de force qui a du coûter, comme à la ZAD, plusieurs centaines de millions d’euros.
C’est dans ce contexte que la première manifestation, appelée par les étudiants et les syndicats, contre la politique anti-sociale de Macron, démarre à 15H de la Place du Cirque. La foule est au rendez-vous, au delà des espérances. Plus de 5000 manifestants, un cortège compact emmené par la jeunesse, avec des cheminots, et enseignants, des chômeurs, des infirmiers. Les prises de paroles prévues devant les lieux en lutte – hôpital et gare, notamment – sont rendues impossibles par la police. D’entrée de jeu, les syndicalistes expriment leur écœurement de la politique répressive locale, qui a été déployée avec une violence inouïe contre toutes les contestations depuis l’élection de Macron. A plusieurs reprises, le cortège s’arrête, pour écouter les travailleurs en grève. La foule est hétérogène mais attentive. Fin du premier tour dans le calme, devant une préfecture largement taguée, alors qu’un syndicaliste prend le micro pour appeler à se joindre au second rendez-vous, en soutien à la ZAD. Des milliers de personnes se rendent au point de rassemblement.
La foule enfle. Nous démarrons à plus de 12 000 manifestants. C’est énorme. La ZAD sera toujours défendue, elle est invincible. Dans le défilé, des dizaines de pancartes et de banderoles ironiques, inventives, rageuses. Dans une ambiance tonique, le cortège emprunte le même parcours qu’une heure plus tôt. Le seul qui n’est pas barré par les CRS. Mais au premier tournant, les forces de l’ordre arrosent sans distinction l’avant du cortège de grenades de désencerclement et lacrymogènes. La police a décidé de nous voler la manifestation. C’est le début de plusieurs heures d’affrontements qu’il est impossible de décrire tant la confusion fut grande. Ce dispositif policier sans précédent de 1000 CRS aura été totalement débordé, et plusieurs fois ! Les milliers de personnes éparpillées dans tout le centre-ville par les gaz se livreront à mille initiatives : dépavage, danse, chant, cuisson de crêpes dans la rue, peintures, départs en petits cortèges mobiles, feux en tout genre Face à la lourdeur des moyens policiers, la légèreté de la révolte. Le dispositif qui devait nasser les manifestants aura provoqué des fronts émeutiers ingérables dans toute la ville, de l’arrêt Duchesse Anne aux bords de Loire en passant par les Places Royale et Graslin. Autant d’endroits qui avaient été sévèrement verrouillés plus tôt, puis abandonnés.
Comme sur la ZAD, l’emploi des grenades est sans limites. Des centaines de cartouches lacrymogènes sont envoyées sans aucune distinction. Une journaliste reçoit un éclat de grenade dans son masque de protection, sans lequel elle aurait perdu un œil. De très nombreuses personnes sont blessées. Il y a des scènes surréalistes. Un père de famille dont les enfants ont reçu des gaz dans un square va donner, à visage découvert, des coups à un camion de CRS. Un extincteur est vidé dans un véhicule. Des lignes de dizaines de CRS sont entourées de part et d’autre par des manifestants et ne savent plus où aller. Des motards de la police sont chassés. Le canon à eau fait des arc-en-ciel. Une licorne face à la police. Les innombrables fourgons de CRS laissés à l’arrière des lignes sont attaqués à plusieurs reprises et doivent partir en vitesse. Des manifestants montent et sautent sur certains véhicules de police. Des feux sont aperçus au quatre coins de la ville. Des enseignes de multinationales sont cassées un peu partout. L’énorme dispositif n’a plus aucune maîtrise du terrain. Bref, c’est un joyeux bordel comme on n’en avait pas vu depuis les journées les plus agitées du printemps 2016. 12 arrestations ont tout de même été signalées, essentiellement lors de chasses à l’homme menées par la BAC dans le quartier Bouffay.
Au même moment, une manifestation particulièrement déterminée a lieu à Montpellier, d’autres à Marseille et Toulouse. Le désir de multiplier les dates, les initiatives, les actions, en sortant de nos isolements respectifs se fait ressentir partout. Cette après-midi à Nantes, deux ambiances se sont succédées dans les rues. La première, lors du défilé unitaire, était la preuve en acte d’une convergences des différents fronts en lutte et d’une attention des uns aux autres. La deuxième était un immense cri de colère collectif contre l’attaque de la ZAD et la violence sans limite du gouvernement. Encore plus réjouissant : bon nombre des participants de la première manifestation ont rejoint le deuxième rendez-vous comme une évidence.
Tous les voyants sont au rouge. Mettre en échec ce gouvernement ce printemps est possible, dans les universités, les gares et le bocage. A suivre dans les jours à venir !