• « Est paru aux éditions La Fabrique Les Blancs, les Juifs et nous. Vers une politique de l’amour révolutionnaire de Houria Bouteldja. Porte-parole du Parti des Indigènes de la République (PIR), c’est cependant à titre personnel qu’elle écrit ce livre. Il ne s’agira donc pas ici de rendre compte des positions du PIR mais d’un écrit singulier, écrit par une femme singulière. »

 

  • « Autrement dit, son usage de la catégorie de « race » n’est pas racial mais social et politique. Il faut y insister : on reproche à Houria Bouteldja d’introduire la catégorie de « race », ce qui tendrait à mettre au second plan l’usage marxiste de la catégorie de « classe », voire à véhiculer une idéologie raciale ; ce à quoi elle répond que ces catégories sont bel et bien opérantes dans la société et que par conséquent s’interdire d’en faire usage, c’est s’interdire de combattre l’inégalité raciale qui depuis 1492 structure l’impérialisme « blanc ». L’idée est notamment que l’avènement progressif d’une législation égalitaire, en Occident, a eu pour condition de possibilité, ou corollaire, la construction d’une inégalité raciale entre « blancs » et « indigènes » (indiens d’Amérique, noirs d’Afrique, arabes du Maghreb à partir de 1830 et peuples d’Asie) »

 

  • « Pourquoi j’écris ce livre ? Parce que je ne suis pas innocente. Je vis en France. Je vis en Occident. Je suis blanche » (p. 23).

 

  • « « Indigènes de la République, nous le sommes en France, en Europe, en Occident. Pour le tiers-monde, nous sommes blancs. La blanchité n’est pas une question génétique. Elle est rapport de pouvoir » (p. 118). Les accusations de « racisme » parce qu’elle a l’affront d’évoquer une race « blanche » impérialiste, ou de « misogynie » parce qu’elle ose interroger les ressorts d’un féminisme « blanc » qui trouve judicieux de stigmatiser les populations étrangères, notamment arabes, toutes ces accusations sont donc au mieux le fait de lecteurs trop pressés, au pire celui de belles âmes qui, sous couvert de principes humanistes, abritent un narcissisme d’homme « blanc ». »

Etc, etc, etc. Je vous laisse lire le texte qui non seulement explique et rend plus lisible le livre et la pensée de cette « indigène contrariée » devenue blanche qu’est Houria Bouteldja. Etre en plus femme, de caractère, et intellectuelle, et sans peur, ça fait beaucoup de choses à intégrer pour des personnes peu habituées à ça. Nul doute que beaucoup qui la critiquent ont simplement peur des remises en question douloureuses qu’elle renvoie à TOUTES les races politiques. Mais il y a aussi beaucoup de mauvaise foi, ou simplement, de manque du silence et de la neutralisation personnelle nécéssaire avant d’accueillir ce qui est aussi, et avant tout, son témoignage de racisée.