Abrogation des lois Pécresse et Fioraso !

Le gouvernement poursuit la privatisation de l’Université

Le chef de l’État vient d’affirmer qu’il était le président
des entreprises. Il faut comprendre : de ceux qui les possèdent et
non de ceux qui y travaillent.

Par conséquent, le gouvernement Hollande-Ayrault-Fioraso a entrepris
de porter un nouveau coup à l’université et la recherche
publiques. À la suite des « Assises de l’enseignement supérieur
et de la recherche » qui ont associé les directions syndicales à
son élaboration, l’Assemblée nationale a définitivement adopté,
le 9 juillet 2013, la loi « relative à l’enseignement supérieur
et à la recherche », dite loi Fioraso, qui prolonge la logique de la
loi LRU de 2007 (la loi Pécresse), poursuivant et amplifiant ainsi la
politique de destruction de l’ancien gouvernement Sarkozy-Fillon.

Cette loi se double de la mise en place d’une trentaine de
Communautés d’universités et d’établissements. Au programme :
des fusions directes ou progressives d’établissements publics et
privés, principalement sur une base régionale.

Sous la dictée du Medef

En outre, la loi Fioraso renforce le rôle du patronat dans le
financement et la gestion des universités, les soumettant plus encore
aux intérêts des grands groupes capitalistes. L’objectif
fondamental du gouvernement pour l’université devient « le
transfert de la recherche vers le monde économique… la
compétitivité de l’économie nationale ».

Pour ce faire, elle vient de constituer un comité, nommé
Sup’emploi, avec à sa tête deux anciens patrons, de Manpower et de
Schneider Electric. En réponse à Pierre Gattaz, président du Medef,
pour qui « il faut… concevoir les formations à partir de nos
besoins », Geneviève Fioraso répond favorablement : « Beaucoup
d’universités ont des partenariats avec les entreprises. Il faut
maintenant faire tomber les derniers bastions » (Le Monde, 9
décembre).

Le droit au savoir et la recherche scientifique sont de plus en plus
incompatibles avec le capitalisme

La majorité des étudiants est confrontée aux maux du capitalisme et
en particulier à la déqualification et au chômage de masse qui
frappent la jeunesse. La bourgeoisie française en tire argument pour
« professionnaliser » l’université. En effet, des millions
d’étudiants qualifiés et critiques, voilà un luxe inutile et
dangereux pour le capitalisme en déclin. D’abord, parce qu’il ne
peut pas offrir à la majorité d’entre eux une place correspondant
à leur qualification, ensuite parce que l’enseignement nécessite
des fonds qu’il n’entend pas verser et dont il voudrait disposer
pour ne former que la fraction de la main d’oeuvre qui correspond à
ses besoins immédiats.

Mais, même de son point de vue, le capitalisme est incapable
d’établir des plans de formation cohérents, tant la recherche du
profit entrave toute projection rationnelle, tant se succèdent
rapidement les heurts et soubresauts du capitalisme. La place donnée
aux représentants du patronat et des collectivités territoriales
dans la gestion des universités renforce la concurrence entre elles,
sape le caractère national des formations et des diplômes.

Allant de pair avec la réduction du nombre des personnels de
l’enseignement supérieur, la politique poursuivie par les
gouvernements bourgeois ne peut qu’aboutir à l’exclusion d’une
proportion toujours plus grande d’enfants de travailleurs du droit
à la formation. Ce gâchis d’intelligence, de potentialités
créatrices signe à lui seul le caractère profondément
réactionnaire du capitalisme.

La défense du droit aux études sous toutes ses formes implique un
combat contre l’État bourgeois. Seul un gouvernement des
travailleurs et les ÉtatsUnis socialistes d’Europe pourront
répondre aux aspirations à la formation et à l’égalité. Les
délégués élus par les personnels, les étudiants et l’ensemble
de la population définiront à l’échelle continentale les formes
d’une université correspondant aux immenses besoins d’éducation
pour tous.

Une aspiration à riposter qui reste éclatée

Les lycéens se sont mobilisés en octobre contre l’expulsion
d’élèves étrangers. Face aux conséquences sur l’université de
la politique des gouvernements bourgeois successifs (déficits,
complexification institutionnelle, baisse du nombre d’enseignants et
d’autres personnels, suppression de formations, sélection des
étudiants par tirage au sort…), la résistance s’esquisse.

Une quinzaine d’universités en France (Montpellier 3, Paris 1,
Paris 3, Toulouse 2, Strasbourg, Antilles-Guyane, Le Havre, Evry…)
se sont mobilisées, avec des assemblées générales jusqu’à 1 500
étudiants et personnels, parfois réprimées – à Lyon 2 le 21
novembre, 6 étudiants étaient arrêtés par les CRS et la BAC à
l’occasion d’un rassemblement à l’appel de leur comité de
mobilisation.

Les 23 et 24 novembre derniers se réunissait à Montpellier une
coordination nationale avec des délégations de Paris 8, Lyon 2, Lyon
3, Bordeaux 3, Clermont-Ferrand, Caen, Toulouse, Montpellier 3 pour
dénoncer l’austérité appliquée aux universités. Sous la
pression des étudiants, elle se prononçait pour l’abrogation de la
loi LRU, de la loi Fioraso, pour un cadrage national réel des
diplômes, pour un réengagement public dans l’enseignement
supérieur et la recherche.

Les directions syndicales tentent de dévier le combat naissant

Or, les directions syndicales cogèrent l’université –en
particulier celle du SNESup-FSU et de l’UNEF mais aussi du
SNASUBFSU, de la FERC- SupCGT, du SNPREESFO et du SGENCFDT parce que,
comme le PS, le PCF et le PdG, elles défendent « l’intérêt
national », c’est-à-dire le capitalisme français. La direction PS
de l’UNEF approuve même la loi Fioraso.

Tous ces appareils, avec l’aide de leurs adjoints (NPA, LO…),
tentent de dévier le mouvement dans la dénonciation de l’étranger
(les décisions seraient prises à Bologne et non à Paris), dans le
soutien aux présidents d’université (qui demandent seulement des
rallonges budgétaires au gouvernement pour appliquer son
orientation), dans des actes symboliques (parfois à l’encontre de
la population).

C’est toujours les mêmes manœuvres pour protéger le gouvernement
bourgeois, empêcher la grève générale et faire jouer à plein aux
conseils d’administration leur rôle de cogestion de la politique du
gouvernement.

Se rassembler pour préparer la grève générale afin d’infliger
une défaite au patronat et au gouvernement à son service

L’écrasante majorité de ceux qui poursuivent des études et la
plupart des travailleurs de l’enseignement supérieur ou de la
recherche publique ne sont attachés ni au profit, ni aux patrons, ni
à l’armée.

Pour se défendre, il leur faut se rassembler autour des perspectives
suivantes pour préparer les conditions de la grève générale de
toute l’Université qui seule permettrait de vaincre le gouvernement
:

**- *Abrogation de la loi LRU et retrait immédiat de la loi Fioraso !
***

**- *Aucune augmentation des droits d’inscription ! Pour la défense
inconditionnelle des statuts et des revenus des personnels travaillant
dans l’université et la recherche ! ***

**- *À bas la présence des capitalistes dans l’université
publique ! À bas la cogestion : syndicats hors des CA ! ***

**- *Unité des étudiants des STS, des IUT, des facultés, des
enseignants, des autres personnels, français et étrangers !
Assemblées générales massives et démocratiques qui décident !
Expulsion des flics des campus et autodéfense des assemblées
générales, des grèves et des manifestations ! ***

**- *Coordination nationale réunissant les délégués élus et
révocables des assemblées générales ! ***

7 janvier 2014

Si tu es d’accord avec ce tract, discutes-en autour de toi, défends
cette orientation dans ton syndicat et dans les assemblées
générales, contacte-nous.

Groupe marxiste internationaliste [section française du Collectif
révolution permanente]

groupemarxiste.info