Le boycott revisité
Catégorie : Global
Thèmes : Libérations nationalesRacisme
Le boycott revisité, par Uri Avnery
05 sepembre 2009- Traduit de l’anglais de l’article « the boycott revisited » sur Gush Shalom
Les habitants de Sodome, nous dit la Bible , étaient ertes très méchants.
Ils eurent la mauvaise habitude de mettre tout étranger de passage dans un lit particulier. Si l’étranger était trop grand, ses jambes étaient raccourcies. S’il était trop petit, son corps était étiré à la longueur requise.
En un sens, chacun de nous a un tel lit, dans laquelle nous mettons tout ce qui est nouveau. Confronté à une situation nouvelle, nous avons tendance à l’aidentifier à une situation que nous avons connue dans le passé.
En politique, cette méthode est particulièrement répandue. Elle nous libère de la pénible nécessité d’étudier une situation peu familière, et de tirer de nouvelles conclusions.
Un temps, le modèle du Vietnam a été appliqué à toutes les luttes autour du monde – de l’Argentine à la Corée du Nord. De nos jours, C’est l’Afrique du Sud qui est à la mode. Tout ressemble à la lutte contre l’apartheid, sauf preuve du contraire.
Depuis l’envoi la semaine dernière de l’article « La prière de Tutu», j’ai été inondé de réponses, certaines élogieuses, certaines injurieuses, certaines réfléchies, certaines simplement en colère.
En général, je ne discute pas avec mes estimés lecteurs . Je ne veux pas imposer mes vues, je veux juste donner matière à réflexion et laisser au lecteur le soin de se faire sa propre opinion.
Cette fois, je sens que je dois à mes lecteurs d’éclaircir certains points et de répondre à certaines objections. Aussi, allons-y.
Je n’ai pas d’arguments contre les gens qui haïssent Israël. C’est entièrement leur droit. Je pense juste que nous n’avons aucun terrain commun pour la discussion.
Je voudrais seulement faire remarquer que la haine est très mauvaise conseillère La haine ne mène nulle part, sauf à plus de haine. Il y a, par ailleurs, une leçon à tirer de l’expérience sud-africaine. Là-bas, ils ont surmonté la haine d’une ampleur considérable, en grande partie grâce à la « Commission Vérité et Réconciliation» dirigée par l’archevêque Tutu, où les gens ont reconnu leurs fautes passées.
Une chose est certaine: la haine ne mène pas vers la paix. Permettez-moi d’être très explicite à ce sujet, parce que je sens que certaines personnes, dans leur juste indignation devant l’occupation par Israël, ont perdu cela de vue.
La paix se fait entre ennemis, après guerre, où des choses terribles se produisent inévitablement. La paix ne peut être faite et maintenue qu’entre des peuples qui sont prêts à vivre les uns avec les autres, à se respecter les uns les autres, à reconnaître l’humanité de l’autre. Ils n’ont pas à s’aimer les uns les autres.
Décrire l’autre côté comme des monstres peut être utile pour faire la guerre, mais singulièrement inapte à faire la paix.
Quand je reçois une missive qui est dégoulinante de haine d’Israël, qui dépeint tous les Israéliens (moi y compris, bien sûr) comme des monstres, je n’arrive pas à comprendre comment son auteur imagine la paix. Paix avec des monstres? Des anges et des monstres vivant côte à côte en paix et en harmonie dans un seul état, alors qu’ils ne peuvent se sentir les uns les autres?
La description d’Israël comme une entité monolithique composée de racistes et d’oppresseurs brutaux est une caricature. Israël est une société complexe, luttant avec elle-même. Les forces du bien et du mal, et beaucoup d’entre les deux, sont aux prises dans un combat quotidien sur de nombreux fronts différents. Les colons et leurs partisans sont forts, peut-être de plus en plus forts (bien que j’en doute), mais ils sont loin – même de leur propre point de vue – d’une victoire décisive. Neve Gordon, par exemple, a été laissé tranquille dans son poste à l’Université Ben Gourion, car toute tentative de renvoi aurait causé un tollé public.
Aussi,moi je n’ai aucun argument contre ceux qui veulent détruire l’État d’Israël. C’est autant leur droit d’aspirer à cela que le mien de vouloir démanteler, disons, les États-Unis ou la France, dont aucun n’a un passé sans tache.
En lisant des messages qui m’ont été adressés et en essayant d’analyser leur contenu, j’ai le sentiment qu’il s’agit moins du boycott d’Israël que de l’existence même d’Israël. Certains des auteurs pensent manifestement que la création de l’État d’Israël a été une terrible erreur, sur laquelle il faudrait donc revenir. Tourner la roue de l’histoire 62 ans en arrière et recommencer à neuf.
Ce qui me dérange vraiment dans cette affaire est que presque personne en Occident ne se dévoile et dit clairement: Israël doit être détruit. Certaines des propositions, telles que la solution «un seul Etat», sonnent comme des euphémismes. Si l’on croit que l’État d’Israël devrait être supprimé et remplacé par un État de Palestine ou un Etat de Bonheur – pourquoi ne pas le dire ouvertement?
Bien sûr, cela ne signifie pas la paix. La paix entre Israël et la Palestine suppose qu’Israël est là. La paix entre le peuple israélien et le peuple palestinien suppose que les deux peuples ont un droit à l’autodétermination et à convenir de la paix. Peut-on vraiment croire que des monstres racistes comme nous seraient d’accord pour renoncer à notre état en raison d’un boycott?
Les Français et les Allemands ne veulent pas vivre dans un Etat commun, bien que les différences entre eux soient incomparablement plus faibles que celles entre Israéliens juifs et Palestiniens arabes. Au lieu de cela, ils ont créé une Union Européenne, composée d’Etats-nations. Il ya 50 ans, de cela, j’ai appelé à une semblable Union Sémite, comprenant Israël et la Palestine. J’y crois toujours.
Quoi qu’il en soit, il n’y a aucun sens à discuter avec ceux qui prient pour la disparition de l’Etat souverain d’Israël, plutôt que pour l’apparition de l’Etat souverain de Palestine à ses côtés.
le débat réel est entre ceux qui veulent voir la paix entre les deux Etats, Israël et la Palestine. La question est: comment peut-elle être atteinte? Il s’agit d’un débat honnête et généralement mené d’une manière civile. Mon débat avec Neve Gordon, est dans ce cadre.
Les partisans du boycott croient que la principale, voire la seule façon d’amener Israël à abandonner les territoires occupés et d’accepter la paix est d’exercer des pressions de l’extérieur.
Je n’ai rien à redire à l’idée d’une pression extérieure. La question est: la pression sur qui? Sur le gouvernement, les colons et leurs partisans? Ou sur l’ensemble du peuple israélien?
La première réponse est, je crois, la bonne. C’est pourquoi j’espère que le président Barack Obama va publier un plan de paix détaillé avec un calendrier fixe et appliquer les immenses pouvoirs de persuasion des États-Unis pour mettre les deux d’accord. Je ne pense pas que cela soit politiquement possible sans le soutien d’une grande partie de la société israélienne (et, soit dit en passant, de la communauté juive américaine).
Certains lecteurs ont perdu tout espoir en Obama. C’est, sans doute, prématuré. Obama n’a pas cédé à Benyamin Netanyahou – et il est même tout à fait concevable que c’est le contraire qui se passe. Le combat est en cours, c’est un dur combat contre une opposition résolue, et nous devrions faire tout notre possible pour contribuer à faire prévaloir la politique de paix d’Obama. Nous devons faire cela en tant qu’ Israéliens, de l’intérieur d’Israël, et ainsi montrer que ce n’est pas une lutte des États-Unis contre Israël, mais une lutte commune contre le gouvernement israélien et les colons.
Il s’ensuit que tout boycott doit servir cet objectif: d’isoler les colons, les individus et les institutions qui les soutiennent ouvertement, mais pas de déclarer la guerre à Israël et au peuple israélien en tant que tels. Au cours des 11 années écoulées, depuis que Gush Shalom a déclaré un boycott des produits des colonies, ce processus a pris de l’ampleur. Nous devons saluer la décision norvégienne, cette semaine, de se départir de la société israélienne Elbit en raison de leur implication dans la «barrière de séparation » qui se construit sur des terres palestiniennes et dont le principal objectif est d’annexer à Israël des territoires occupés. Ceci est un bel exemple: une action ciblée contre un objectif spécifique, fondéé sur un arrêt de la Cour internationale.
Je pense que beaucoup plus peut être fait par une campagne concentrée nationale et internationale. Une organisation centrale devrait être mis en place pour diriger cet effort à travers le monde contre des cibles clairse et précises. Un tel effort pourrait être aidé par l’opinion publique mondiale, qui répugne à l’idée de boycotter l’État d’Israël, et pas seulement à cause de la mémoire de l’Holocauste, alors qu’elle se reconnaîtra dans une action contre l’occupation et l’oppression.
J’ai été interrogé sur la réaction des Palestiniens à l’idée de boycott. À l’heure actuelle, les Palestiniens ne boycottent même pas les colonies, puisque ce sont les travailleurs palestiniens qui construisent presque toutes les maisons là-bas, par nécessité économique. Leurs sentiments peuvent eulement être devinés. Tous les Palestiniens qui se respectent, bien entendu, soutiennent toute mesure efficace contre l’occupation. Mais il ne serait pas honnête de leur faire miroiter le faux espoir qu’un boycott mondial pourrait amener Israël à genoux. La vérité est que seule l’étroite coopération des forces de paix palestiniennes, israéliennes et internationales pourraient générer l’élan nécessaire pour mettre fin à l’occupation et réaliser la paix.
Ceci est particulièrement important parce que notre tâche en Israël aujourd’hui n’est pas tant de convaincre la majorité des Israéliens que la paix est bonne et son prix acceptable, mais d’abord de convaincre tous que la paix est possible La plupart des Israéliens ont perdu cet espoir, et il est absolument ivital de le faire renaître pour avancer sur le chemin de la paix.
Pour éviter tout malentendu sur moi-même, je voudrais dire aussi clairement que possible ma position
Je suis un Israélien.
Je suis un patriote israélien.
Je veux que mon état soit démocratique, laïque et libéral, en mettant fin à l’occupation et en vivant en paix tant avec l’État libre et souverain de Palestine, qui viendra à naître à côté de lui , qu’avec le monde arabe tout entier.
Je veux qu’Israël soit un Etat appartenant à tous ses citoyens, sans distinction d’origine ethnique, dee sexe, de religion ou de langue; avec des droits parfaitement égaux pour tous, un état dans lequel la majorité parlant hébreu conservera ses liens étroits avec les communautés juives partout dans le monde, et dans lequel les citoyens parlant arabe seront libres d’entretenir leurs liens étroits avec leurs frères et sœurs palestiniens et dans le monde arabe en général.
Si ceci est du racisme, du sionisme ou pire, qu’il en soit ainsi.
Uri Avnery
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Traduit par Claire Panijel (UAVJ) avec l’aide Google traduction, 12 septembre 2009
http://uavj.free.fr/UAVJnews13.htm
posté par ahad haam
Une réponse à Uri Avnery
par Michel Warschawski
L’appel pour le « BDS » – Boycott, Désinvestissement, Sanctions – a finalement atteint l’opinion publique israélienne. La décision de la Norvège de retirer ses fonds des sociétés israéliennes impliquées dans la construction des colonies a fait la différence, et a représenté le premier grand succès de cette campagne importante. Après avoir ignoré la campagne pour le BDS pendant plusieurs années, Uri Avnery s’est finalement senti obligé de réagir, à deux reprises, dans son blog. Comme Uri, je réagis rarement aux opinions des autres dans mon propreblog, comme il le dit avec délicatesse : « je ne veux pas imposer mes vues, je veux juste apporter des éléments pour la réflexion, et je laisse le lecteur se former sa propre opinion ». Certains arguments mis en avant par Avnery, cependant, requièrent une réponse, car ils peuvent égarer ses lecteurs.
En dépit du fait que j’ai parfois des désaccords avec Avnery – quoique beaucoup moins que dans le passé – j’ai un grand respect pour l’homme, pour le journaliste, pour le militant, pour le commentateur politique, et depuis la banqueroute de « la Paix Maintenant » au cours du «processus d’Oslo, nous avons souvent milité ensemble côte à côte, et j’oserais dire que nous sommes devenus amis. C’est pourquoi je me sens obligé de réagir à sa critique de la campagne BDS.
Laissez moi commencer par une évidence, que je considère comme étant un faux débat. « La haine est mauvaise conseillère », écrit Uri, et je serai le dernier à le contredire Je sais d’ailleurs aussi qu’il sera d’accord avec moi si j’ajoute que dans notre contexte politique la haine est cependant compréhensible.
« Israël n’est pas l’Afrique du Sud », dit Uri. Bien sûr qu’elle ne l’est pas, et chaque réalité concrète a ses specifites. Néanmoins, ces deux pays ont quelques similitudes : les deux sont des Etats racistes avec des (espèces différentes de) systèmes d’apartheid (au sens littéral, le sens d’apartheid est « séparation structurelle »). Les deux pays sont établis comme des « Etats européens » dans un environnement national/ethnique composé de non-Européens, qui sont, à juste titre, considérés comme un environnement hostile. Nous devons également admettre – et c’est déjà un point plus important – que dans l’objectif d’obtenir des résultats substantiels dans notre combat, nous avons besoin de construire une dynamique unitaire incluant la résistance nationale palestinienne, les forces israéliennes hostiles à l’occupation, et lemouvement de solidarité internationale. Il y a dix ans, j’avais appelé cela « le triangle gagnant ».
Nous avons en effet beaucoup de choses en commun avec Uri, jusqu’à ce qu’intervienne la question de sa mauvaise appréciation de ses opposants politiques. Dans son article discutant l’article de Neve Gordon dans LA Times, écrit : « Neve Gordon et ses partenaires dans le BDS ont perdu espoir dans les Israéliens ». Si c’était vrai, pourquoi Neve, moi-même et beaucoup d’autres Israéliens militants du BDS consacrent-ils autant de temps à construire, avec Uri Avnery, un mouvement israélien contre la guerre, l’occupation et la colonisation ? La vraie question n’est pas « faut-il changer la société israélienne », mais comment et pourquoi.
L’objectif politique de Uri Avnery, dit-il, est « une paix entre Israéliens et Palestiniens », c’est -à-dire un compromis qui puisse satisfaire la majorité des deux communautés, sur une base symétrique (dans un autre article important, il l’a appelé « Vérité contre Vérité »). Une telle symétrie est le résultat d’une autre pré-supposé d’Avnery : le conflit en Palestine est un conflit entre deux mouvements nationaux d’égale légitimité.
Neve et beaucoup de ceux qui soutiennent la campagne BDS sont en désaccord avec ces deux points de vue : notre objectif n’est pas la paix pour la paix, parce que la paix en elle-même ne signifie rien (pratiquement chaque guerre dans l’histoire moderne a été déclenchée sous le prétexte de réaliser la paix). La paix est toujours le résultat d’un rapport de forces dans lequel un camp ne peut imposer à l’autre tout ce qu’il considère comme ses droits légitimes.
Contrairement à Uri, notre but est l’épanouissement de certaines valeurs, comme les droits fondamentaux individuels et collectifs, la fin de la domination et de l’oppression, la décolonisation, l’égalité, et le plus de justice possible. Dans un tel cadre , nous pouvons manifestement soutenir des « initiatives de paix » qui peuvent réduire le niveau de violence et/ou obtenir un certain niveau de droits. Dans notre stratégie,cependant , ce soutien à des initiatives de paix n’est pas le but en soi, mais seulement le moyen de progresser vers la réalisation des valeurs et des droits mentionnés plus haut.
Cette différence entre « paix » et « justice » est à mettre en relation avec la divergence concernant la deuxième hypothèse d’Uri Avnery : la symétrie entre deux mouvements nationaux et deux aspirations également légitimes.
Pour nous, le Sionisme n’est pas un mouvement de libération nationale, mais un mouvement colonialiste, et l’Etat d’Israël est et a toujours été un Etat colonial. La paix, ou, mieux, la justice, ne peuvent être réalisées sans une totale décolonisation (on peut dire dé-sionisation) de l’Etat d’Israël : c’est une précondition pour la réalisation des droits légitimes des Palestiniens – qu’il s’agisse des réfugiés, des residents de Cisjordanie et de Gaza vivant sous occupation militaire ou des citoyens palestiniens de seconde classe en Israël. Que le résultat final de cette décolonisation soit une solution « à un Etat », la constitution de deux Etats démocratiques (c’est-à-dire pas un « Etat juif »), une fédération, ou tout autre système institutionnel, est secondaire, et devra en définitive être décidé, le cas échéant, dans le combat lui-même et en fonction du niveau de participation des Israéliens.
En ce sens, Uri Avnery a tort quand il établit que nos divergences portent sur « un Etat » ou « deux Etats ». Comme je l’ai expliqué, la divergence est sur les droits, sur la décolonisation, et le principe d’égalité complète. La forme que cela prendra, à mon avis, n’est pas la question, pour autant que nous parlions bien d’une solution dans laquelle les deux peuples vivent en liberté (c’est-à-dire sans relations de type colonial) et dans l’égalité.
Une autre divergence importante avec Uri Avnery concerne la dialectique entre le calendrier du mouvement de libération nationale palestinien et le rôle du soi-disant camp de la paix israélien. S’il est évident que le mouvement national palestinien a besoin du plus grand nombre possible d’alliés Israéliens pour obtenir sa libération aussi vite que possible avec le moins de souffrances possible, on ne peut pas espérer du mouvement palestinien qu’il attende que Uri, Neve et les autres anticolonialistes israéliens aient convaincu la majorité de l’opinion israélienne. Pour deux raisons : premièrement parce que les mouvements populaires nationaux n’attendent pas pour combattre l’oppression et le colonialisme; et deuxièmement parce que l’Histoire nous a appris que les changements à l’intérieur d’une société coloniale ont toujours été le résultat du combat pour la libération, et non l’inverse: quand le prix de l’occupation devient trop élevé, de plus en plus de gens comprennent que ça ne vaut pas le coup de continuer.
Oui, il y a besoin d’une main tendue pour la coexistence, mais ensemble avec une main de fer pour se battre pour les droits et la liberté. La faillite du processus d’Oslo confirme une vieille leçon de l’Histoire : toute tentative de réconciliation avant la réalisation des droits renforce le maintien de la relation de domination coloniale. Sans un prix à payer, pourquoi les Israéliens voudraient-ils mettre fin à la colonisation, pourquoi risqueraient-ils une crise intérieure profonde ?
C’est pourquoi la campagne BDS est si pertinente : elle offre un cadre international pour agir dans le but d’aider le peuple palestinien à obtenir ses droits légitimes, à la fois au niveau institutionnel (les Etats et les institutions internationales) et au niveau de la société civile. D’un côté elle s’adresse à la communauté internationale, lui demandant de sanctionner un Etat qui viole systématiquement la loi internationale, les conventions de Genève, et les differents accords signés; de l’autre elle appelle la société civile à l’échelle mondiale à agir, aussi bien comme individus que comme mouvements sociaux (syndicats, partis, conseils municipaux, associations, etc) pour boycotter les biens, les personnalités officielles, les institutions, etc. qui représentent l’Etat colonial israélien.
Les deux tâches (boycott et sanctions) seront finalement une pression sur le peuple israélien, les poussant à comprendre que l’occupation et la colonisation ont un prix, que la violation des règles du droit international fera tôt ou tard de l’Etat d’Israël un pays infréquentable, non admis dans la communauté des nations civilisées. Exactement comme l’Afrique du Sud dans les dernières décennies de l’apartheid. En ce sens, et contrairement à ce que dit Uri, le BDS s’adresse au public israélien, et, dès maintenant, est la seule façon de provoquer un changement dans l’attitude des Israéliens vis-à-vis de l’occupaion/colonisation. Si on compare cette campagne BDS à la campagne de boycott anti-apartheid qui a pris 20 ans pour commencer à porter ses fruits, on ne peut qu’être surpris de l’efficacité déjà acquise par la campagne BDS contre Israël, et dont en Israël même nous sommes témoins des premiers effets.
La campagne BDS a été lancée par une large coalition de mouvement politiques et sociaux palestiniens. Aucun Israélien qui affirme soutenir les droits du peuple palestinien ne peut décemment tourner le dos à cette campagne : après avoir affirmé pendant des années que « la lutte armée n’est pas le bon choix », ce serait un comble que les mêmes militants israéliens veuillent disqualifier cette stratégie du BDS. Au contraire, nous devons tous ensemble rejoindre la campagne « Boycott de l’interieur » (« Boycott from Within ») dans le but d’apporter un soutien israélien à cette initiative palestinienne. C’est le minimum que nous pouvons faire, et c’est le minimum que nous devons faire .
Michel Warschawski
(traduction Serge Evou)
Après Gaza
La brutalité de l’attaque israélienne sur Gaza pose en termes nouveaux la question de la lutte pour une paix juste et durable au Proche Orient. Les crimes, les violations des lois internationales s’accumulent, comme les condamnations internationales ignorées par les gouvernements israéliens : beaucoup s’interrogent sur les actions que peuvent mener les démocrates pour contribuer à établir au Proche Orient une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens. Dans un contexte de condamnation massive légitime, par l’opinion publique, de la politique israélienne de déni du droit, on entend s’exprimer ici et là, dans la mouvance qui se veut pro-palestinienne, des discours et des propositions qui, inspirées par le pessimisme et le désespoir, voudraient porter le niveau des actions de soutien aux droits du peuple palestinien « à un niveau supérieur », mais qui, dans les faits, feraient courir à ce soutien et aux forces démocratiques françaises un grave danger d’isolement et les mèneraient dans l’impasse . Telle est par exemple, la thèse selon laquelle « le temps de la négociation (entre Israël et l’OLP) est dépassé », ou encore que la perspective de « deux Etats pour deux peuples » (ou pour « deux sociétés » selon la formulation de l’historien israélien progressiste Shlomo Sand) devrait être abandonnée, au bénéfice de celle d’un « seul Etat, laïque et démocratique ».
On entend aussi s’exprimer l’idée que rien ne serait plus urgent, dans le soutien au droit et à la justice, que la critique radicale et prioritaire du sionisme. De telles idées et de telles propositions semblent légitimées par quelques voix qui revendiquent une identité juive pour les soutenir. Evidemment, lorsque S. Sand, parle de « dé-sionisation » d’Israël , cela ne peut avoir le même sens pour deux raisons : d’abord S. Sand est citoyen israélien. Comme tel il a le droit absolu de se prononcer sur l’avenir de l’Etat dont il est citoyen ; ensuite , la question posée à l’opinion progressiste française est tout autre : son devoir est d’agir pour que la politique française cesse toute complaisance vis-à-vis d’une politique condamnable. La question posée à l’opinion française consiste à faire en sorte que l’Union Européenne abandonne sa complicité , contraire à toutes les déclarations relatives aux droits de l’homme qui en principe sont des éléments fondateurs de l’Union Européenne. Les débats idéologiques sont utiles. Ce qui est urgent c’est l’action politique, celle qui rassemble dans la clarté .
Une Autre Voix Juive, avec les quelques 1100 signatures de son manifeste réaffirmé obstinément depuis 2003, a fait la démonstration de l’existence en France, parmi les Français juifs, d’un fort courant progressiste qui dénie au CRIF et à Israël le droit de parler en leur nom, et qui proclame la légitimité des droits nationaux palestiniens, adossés aux résolutions de l’ONU, à la légalité internationale, et à l’universalité des droits de l’Homme et des peuples. Maintenir et renforcer ce courant parmi nos compatriotes juifs est un objectif dont l’importance, pour toutes sortes de raisons liées à l’histoire, dépasse largement la faiblesse numérique de la population concernée. Ce courant estime que les forces démocratiques en France ne sauraient accepter l’abandon des perspectives de paix négociée entre Palestiniens et Israéliens, et des principes qui fondent le droit des peuples à construire l’Etat de leur choix. L’idée d’une société fraternelle ou Juifs et Arabes jouiraient des mêmes droits est généreuse. Elle ne correspond pas, malheureusement, aujourd’hui à une réalité politique. Chacun des deux peuples, israélien et palestinien, exprime très majoritairement une aspiration à avoir son Etat. L’Etat d’Israël existe ; la discussion sur ses origines a un sens mais ne saurait délégitimer ce qui résulte d’un choix très majoritaire des Nations Unies. La question est bien précisément et conformément aux mêmes résolutions de l’ONU, d’imposer la création d’un Etat palestinien viable, avec Jérusalem Est comme capitale, après évacuation des colonies de Cisjordanie, et solution négociée juste du problème des réfugiés. Une chose est de soutenir les forces démocratiques israéliennes qui souhaitent mettre fin aux discriminations imposées à la minorité arabe, et qui luttent pour une paix juste et durable, autre chose est de vouloir imposer ces changements de l’extérieur, sous tendant le déni du droit d’Israël à exister. Déplacer le terrain de lutte pour une paix juste et durable sur celui de l’antisionisme serait une autre erreur. L’ambigüité de cette terminologie, qui permet à des personnages médiatiques notoirement antisémites et négationnistes de s’en prévaloir en se déclarant pro-palestinien suffit à la disqualifier.
Alors, après Gaza, que faire ?
Comment conjuguer l’indispensable perspective d’une paix fondée sur la reconnaissance des droits de chaque peuple à exister avec son Etat, dans la paix et la sécurité, et la nécessité de répondre à la fuite en avant du gouvernement israélien dans le recours à la violence ? Une proposition est de soutenir toutes les formes d’opposition non violente à l’occupation, comme, par exemple, les actions coordonnées menées à Bil’in contre le mur par des Palestiniens et des Israéliens. Une Autre Voix Juive soutient cette idée. Une autre proposition utile est de faire campagne pour des formes de sanctions qui seraient en vigueur tant qu’Israël ne s’engagerait pas concrètement dans la voie de la reconnaissance des droits nationaux palestiniens. Ces actions sont de trois types : campagne pour la suspension des accords d’association UE/Israël ; campagne contre les investissement étrangers en Israël qui contribuent à la colonisation ; campagne contre la commercialisation en France de produits israéliens provenant des territoires occupés. En ce qui concerne les investissements, les entreprises françaises contribuant, par exemple, à la construction ou à l’exploitation du tramway reliant des colonies à Israël sont particulièrement visées. En ce qui concerne les produits provenant des territoires occupés, la question de leur traçabilité est cruciale. Un vote du Parlement européen l’a exigée. Le gouvernement israélien doit l’assurer.
Une telle campagne, dite de BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions), actuellement en cours de discussion au sein du Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Israéliens et Palestiniens, aurait de bonnes chances d’avoir le soutien d’un grand nombre de démocrates en France. Mais pour cela, elle doit très clairement éviter les perversions dont souffrent certaines variantes de cette initiative à l’échelle internationale. Ainsi, un document émis par « Stop The Wall » qui coordonne la campagne BDS à l’échelle internationale énonce que « la campagne de BDS ne cible pas seulement l’économie israélienne, mais elle remet en cause la légitimité d’Israël, en tant qu’Etat colonial et d’apartheid, dans le cadre de la communauté internationale. Par conséquent, des efforts sont nécessaires non seulement pour promouvoir le boycott des consommateurs, mais aussi les boycotts dans les domaines universitaires, culturels et sportifs ». Une telle orientation constituerait un grave danger pour les forces progressistes ; elle isolerait et affaiblirait les forces progressistes israéliennes ; elle ne permettrait aucunement d’aider les forces progressistes palestiniennes : au contraire , elle ne pourrait que contribuer à renforcer des courants idéologiques qui aident puissamment la propagande du gouvernement israélien actuel ; elle pourrait aisément être endossée par des mouvements antisémites, et elle contribuerait à creuser, en France, le fossé entre populations de culture juive et de culture musulmane. Alimenter, si peu que ce soit, l’idée d’une punition collective du peuple israélien, de surcroît trop souvent identifié à un mythique « peuple juif », aurait des résonances et des conséquences dont il est inutile de souligner la gravité.
Il est clair qu’une campagne de type BDS en France devrait se dissocier explicitement des orientations inacceptables, contraires à la légalité internationale, que certains tentent d’imprimer à ce type d’actions en France et à l’étranger. Une campagne ciblée explicitement contre l’occupation et les colonies, et appuyant les efforts conjoints des forces de paix en Palestine et en Israël aura le soutien de l’opinion publique. C’est cette forme d’action qu’UAVJ, pour sa part est prête à soutenir. Dans la lutte opiniâtre, difficile, acharnée que mènent les forces démocratiques pour aboutir à une paix juste et durable au Proche Orient, il faut savoir maintenir le cap, quelles que soient les embûches, et déjouer les provocations, d’où qu’elles viennent.
(Texte amendé et approuvé massivement par les signataires du manifeste Une Autre Voix Juive-04/09/2009)
Cet article a déjà inondé Indymedia, toujours posté par le même tartuffe. C’est la preuve que les sionards sont prêts à tout pour protéger leur Etat de merde. On ne peut qu’opposer les réponses qui avaient déjà été faites à ce qu’il faut appeler par son nom : un spam répétitif pour le maintien de l’occupation en dénonçant TOUTE forme de résistance, violente ou non violente, autre que purement verbale.
Le pauvre Avnery a bien mal vieilli, mais si on peut lui accorder les circonstances atténuantes dues à un militant pacifiste de toujours, il n’en va pas de même pour les sionards racistes qui l’utilisent et ne le citent QUE pour leurs démonstrations misérables.
On a déjà eu droit à ça sur Indymedia, par les mêmes spammeurs :
APRÈS GAZA, Par Une autre voix juive
http://lille.indymedia.org/article18027.html
APRÈS GAZA, Par Une autre voix juive
https://nantes.indymedia.org/article/18563
La réponse qui ne s’est pas fait attendre :
Les raccourcis insupportables d’Une autre voix juive
Michèle Sibony et Michel Warschawski réagissent aux propos d’Une autre voix juive pour la paix, qui, selon eux, associent dangereusement antisionisme et antisémitisme.
La tribune d’Une autre voix juive (UAVJ) parue dans le n° 1070 de Politis (« Que faire après Gaza ? ») appelle quelques remarques. Évacuant en préliminaire l’attaque israélienne sur Gaza et ses conséquences sur la population, UAVJ s’intéresse immédiatement à son propos majeur : « certains cercles pro-palestiniens » qui remettraient en cause les négociations israélo-palestiniennes. Et, pire, voudraient abandonner la « perspective deux peuples deux États ».
Près de vingt ans de négociations… comme s’il n’était pas légitime de s’interroger sur le sens de ces négociations et leur résultat : démantèlement de l’intégrité territoriale de la Cisjordanie, séparation de celle-ci et de la bande de Gaza, colonisation massive, mur de séparation, annexion de Jérusalem-Est, siège de Gaza, puis bombardements, invasion et crimes de guerre, peut-être même crimes contre l’humanité, dit le rapport Goldstone. Tout cela ne s’est-il pas passé à l’ombre de négociations tronquées où les droits des Palestiniens n’ont pas été pris en compte mais progressivement réduits, et où les faits du terrain imposés par Israël ont été progressivement entérinés par la communauté internationale ? Et comment ne pas s’interroger sur la perspective de deux États, alors que la carte qu’Israël dessine sous nos yeux depuis dix ans, sans que personne ne tente sérieusement de l’arrêter, est celle d’un grand État juif de la mer au Jourdain avec quelques enclaves palestiniennes isolées, destinées à lui servir de bassin de main-d’œuvre sans droits ? Mais ce n’est visiblement pas ce qui préoccupe UAVJ, dont le problème majeur transpire à chaque ligne : protéger inconditionnellement la légitimité d’Israël, menacée par des groupes palestiniens extrémistes et certains courants ambigus dans le mouvement de solidarité. L’existence d’une Palestine indépendante aux côtés d’un État israélien n’a de sens pour UAVJ que parce qu’elle garantirait la pérennité d’un État israélien, en tant qu’État (démographiquement) juif. Il faut pour cela interdire l’antisionisme, qui permettrait de remettre en question la nature actuelle d’Israël. Et l’antisionisme est renvoyé aux antisémites qui l’utilisent,« ce qui suffit à le disqualifier ».
Ce discours-là ressemble à s’y méprendre à celui de certains « penseurs » français du choc des civilisations. Mais UAVJ va plus loin et n’hésite pas à lier les mouvements antisémites qui pourraient s’emparer du boycott avec les populations musulmanes : « Une telle orientation [celle d’un boycott universitaire culturel et sportif] serait un grave danger pour les forces progressistes françaises et israéliennes qu’elle isolerait. Elle pourrait aisément être endossée par des mouvements antisémites, et ainsi contribuerait à creuser, en France, le fossé entre les populations de culture juive et de culture musulmane. » Insupportable raccourci qui disqualifie pour le coup la suite de la tribune présentant le travail d’UAVJ. L’action politique des mouvements anticolonialistes en Israël et d’organisations juives progressistes en Europe, comme l’UJFP en France, où nous avons, dans nos pays respectifs, fait le choix de militer, est en effet l’inverse de celui-là, et répond à une double démarche : d’une part, défaire les liens insupportables qui devraient nous rendre a priori solidaires de notre « communauté », de ses porte-parole et d’un discours politique dont l’alpha et l’omega sont le soutien inconditionnel à Israël et la défense de son impunité ; d’autre part, développer des liens de solidarité et un combat commun avec tous ceux qui luttent contre le colonialisme et le racisme, et pour l’application du droit. Un tel combat ne peut, évidemment, être conduit sous le drapeau du sionisme. En Israël comme en France, nous combattons le discours de propagande (du Crif en particulier) qui identifie sionisme et judaïsme, et son corollaire infâme qui lie antisionisme et antisémitisme. Lien qui emprisonne les Juifs dans un soutien inconditionnel à Israël et qui interdit toute critique d’Israël comme antisémite, en désignant de plus les nouveaux antisémitismes : « les populations de culture musulmane ».
À propos des citations de cette tribune, la première (« le temps de la négociation est dépassé ») n’est attribuée à personne, ce qui laisse évidemment l’imaginaire travailler en paix. La citation de Stop the Wall, dont la source est, involontairement, nous en sommes convaincus, tronquée, est tirée du « Rapport de synthèse de la 1re conférence palestinienne pour le Boycott d’Israël (BDS), 22 novembre 2007, Al-Bireh, Ramallah, sur le site d’ISM, rapport d’atelier n° 3 pour la campagne mondiale : stratégie et message ». Celle-ci remet effectivement en cause la légitimité d’Israël en tant qu’État colonial et d’apartheid. Petite différence, qu’élude peu élégamment UAVJ, parce qu’elle fait le parallèle avec l’Afrique du Sud : c’est en tant que régime d’apartheid que la légitimité de cet État était remise en question, et, une fois ce régime démantelé, l’Afrique du Sud a trouvé sa place dans la communauté des nations. Or, ce qu’il faudrait précisément pouvoir examiner après Gaza, sans avoir à être traité d’antisémite par UAVJ, c’est la nature sioniste de l’État d’Israël, ses institutions racistes, ses lois discriminatoires, en un mot ce qui en fait un État colonial et un régime d’apartheid. À l’inverse, ce qui n’est plus audible après Gaza, c’est un certain « sionisme de gauche » dont la préoccupation majeure demeure, même après le massacre, la préservation de l’État juif (et démocratique pour ses citoyens juifs) et non celle d’un État moderne et laïque pour tous ses citoyens.
[1] Michèle Sibony : Membre de l’Union juive française pour la paix (Paris).
Michel Warschawski : Membre du Centre d’information alternative (Jérusalem).
http://www.ujfp.org/modules/news/article.php?storyid=614
Ecrire comme Warchavsky et Sibony qu’UAJV met sur le même plan les mouvements antisémites et les populations musulmanes voilà le raccourci absolument insupportable ! C’est pourtant ce que font sans vergogne nos deux anti-sionistes patentés. Ce que dénonçait le texte d’Une Autre Voix Juive c’était tout bonnement l’instrumentalisation qui pouvait être faite du Boycott du fait de certaines « variantes » douteuses. Comme on pouvait le constater en lisant sérieusement et sans arrière-pensée le texte et sa conclusion :
« Il est clair qu’une campagne de type BDS en France devrait se dissocier explicitement des orientations inacceptables, contraires à la légalité internationale, que certains tentent d’imprimer à ce type d’actions en France et à l’étranger. Une campagne ciblée explicitement contre l’occupation et les colonies, et appuyant les efforts conjoints des forces de paix en Palestine et en Israël aura le soutien de l’opinion publique. C’est cette forme d’action qu’UAVJ, pour sa part est prête à soutenir. Dans la lutte opiniâtre, difficile, acharnée que mènent les forces démocratiques pour aboutir à une paix juste et durable au Proche Orient, il faut savoir maintenir le cap, quelles que soient les embûches, et déjouer les provocations, d’où qu’elles viennent. »
Les sionards n’ont pas ménagé leurs efforts, mais il est vrai que l’enjeu est de taille. Au moment où le mouvement BDS s’amplifie et remporte des succès, il est impératif que les sionistes de gauche ou de droite se serrent les coudes contre l’ennemi commun : les antiracistes qui ont l’audace de boycotter un Etat de plus en plus raciste et fasciste.
Exceptionnellement, nos braves propagandistes n’ont pas peur d’employer des pratiques qu’ils n’arrêtent pas ici de reprocher à leurs contradicteurs : des copiés-colés de sites sous copyright ! Les mêmes tartuffes qui font profession de signaler que tel ou tel Indymedia accepte ou refuse tel ou tel article, en remplacement d’arguments qu’ils sont en peine de trouver, n’ont curieusement pas réagi à un copié-collé… de l’Huma ! C’était pourtant le moment de faire un commentaire.
Mais tout ça n’est pas très important, le plus grave, c’est de trouver des expressions aussi scandaleuses et provocatrices que « punition collective du peuple israélien » alors qu’on est en train de parler des crimes contre l’humanité d’un Etat raciste et occupant. N’a-t-on pas déjà vu sur Indymedia les mêmes personnes nous parler du « désespoir » des colons juifs chassés de Gaza, de la « terreur » de la population de Sderoth sous l’avalanche de missiles ?
Une Autre Voix juive n’est pas très souvent citée par les sionistes, pas plus qu’Uri Avnery, sauf quand il devient vital de grappiller n’importe où quelques phrases qui les intéressent. Il y a effectivement une « autre voix juive », qui refuse l’occupation, l’apartheid et le nettoyage ethnique, mais pas seulement en paroles, en se donnant les moyens de lutter POUR QUE ÇA CHANGE !
Cette « autre voix juive », c’est celle dont nous parle Michel Warschawski :
Pas en leur nom, pas en notre nom, par Michel Warschawski
(extraits)
“Ehud Barak, Tzipi Livni, Gabi Ashkenazi et Ehud Olmert…Vous n’avez aucun droit de parler au nom de nos martyrs. Vous n’êtes pas les héritiers d’Anne Frank du camp de concentration de Bergen-Belsen mais de Hans Frank, général allemand responsable de l’anéantissement des juifs de Pologne. […]
“Et vous aussi, dirigeants de « La Paix Maintenant », pour qui la paix signifie une pacification de la résistance palestinienne par tous les moyens, y compris la destruction d’un peuple. A chaque fois que je serai présent, je ferai personnellement tout pour virer chacun d’entre vous de ces commémorations, parce que votre présence même serait un immense sacrilège.
“Vous n’avez aucun droit de parler au nom de nos martyrs. Vous n’êtes pas les héritiers d’Anne Frank du camp de concentration de Bergen-Belsen, mais de Hans Frank, général allemand responsable de l’anéantissement des juifs de Pologne.
“Vous n’êtes pas les héritiers du ghetto de Varsovie, parce qu’aujourd’hui le ghetto de Varsovie est exactement en face de vous, cible de vos tanks et de votre artillerie, et son nom est Gaza. Gaza que vous avez décidé d’éliminer de la carte, comme le Général Frank a eu l’intention d’éliminer le ghetto. Mais, à la différence des ghettos de la Pologne et de la Biélorussie, dans lesquels les juifs ont été laissés presque seuls, on n’éliminera pas Gaza parce que des millions d’hommes et de femmes des quatre coins de notre monde construisent un bouclier humain puissant portant ces mots : plus jamais cela ! […]
“Ensemble, avec des dizaines de milliers d’autres juifs, du Canada à la Grande-Bretagne, d’Australie à l’Allemagne, nous vous avertissons : n’ayez pas le toupet de parler en nos noms, parce que nous allons vous pourchasser, si nécessaire jusqu’en enfer, l’enfer des criminels de guerre, et enfoncer vos mots jusqu’au fond de votre gorge, jusqu’à ce que vous nous demandiez pardon pour avoir osé nous mêler à vos crimes. Nous, et pas vous, sommes les enfants de Mala Zimetbaum et de Marek Edelman, de Mordechai Anilevicz et de Stephane Hessel, et nous remettons leur Message à l’Humanité dans les mains des Résistants de Gaza pour qu’ils le conservent, pour nos enfants et pour tous les enfants du monde : « Nous luttons pour notre liberté et la vôtre, pour notre honneur et le vôtre, pour notre dignité humaine, sociale et nationale et pour la vôtre. » (Appel du ghetto au monde, Pessa’h 1943). […]
“Mais pour vous, dirigeants d’Israël, « liberté » est un mot sale. Vous n’avez aucun « honneur » et vous ne comprendrez jamais le sens des mots « dignité humaine ».
“Nous ne sommes pas une « autre voix juive, » mais la seule voix juive ayant le droit de parler au nom des martyrs du peuple juif. Votre voix n’est rien autre que les vociférations bestiales millénaires des assassins de nos ancêtres. »
De quel droit Warchawski veut représenter la seule voix juive ? de quel droit le posteur précédent emploie le mot péjoratif « sionards » ? Il donne raison à « Une autre voix juive » parlant des mouvements antisémites :
« Par conséquent, des efforts sont nécessaires non seulement pour promouvoir le boycott des consommateurs, mais aussi les boycotts dans les domaines universitaires, culturels et sportifs ». Une telle orientation constituerait un grave danger pour les forces progressistes ; elle isolerait et affaiblirait les forces progressistes israéliennes ; elle ne permettrait aucunement d’aider les forces progressistes palestiniennes : au contraire , elle ne pourrait que contribuer à renforcer des courants idéologiques qui aident puissamment la propagande du gouvernement israélien actuel ; elle pourrait aisément être endossée par des mouvements antisémites, et elle contribuerait à creuser, en France, le fossé entre populations de culture juive et de culture musulmane. Alimenter, si peu que ce soit, l’idée d’une punition collective du peuple israélien, de surcroît trop souvent identifié à un mythique « peuple juif », aurait des résonances et des conséquences dont il est inutile de souligner la gravité. »
en avril 2008, marwan barghouti écrivait a shalom archav depuis sa prison, a l’occasion du 30eme anniversaire de la création de shalom archav
« Mû par la douleur et les souffrances endurées par le peuple palestinien durant 40 années d’occupation militaire, je vous adresse mon salut et mes encouragements. La création de votre mouvement, il y a 30 ans, nous a donné l’espoir qu’il existe en Israël un groupe qui s’oppose à l’occupation, à la colonisation et à l’oppression du peuple palestinien. Qu’il existe un groupe qui appelle à la paix entre les peuples et qui soutient le droit des Palestiniens à créer un Etat indépendant dans les frontières de 67 avec Jérusalem Est pour capitale. »
« »Moi, et avec moi la majorité écrasante du peuple palestinien, sommes prêts à un compromis historique fondé sur les décisions internationales, qui garantira deux Etats, un Etat d’Israël et un Etat palestinien, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité. Nous sommes prêts à un compromis historique qui assurera à vos enfants comme aux nôtres une vie sans menace de guerres et de massacres. C’est la raison pour laquelle il faut parvenir le plus rapidement possible à un cessez-le-feu réciproque. »…
http://www.lapaixmaintenant.org/article1789
9 juillet 2005 | Appel au Boycott, aux Sanctions et aux Retraits des Investissements contre Israel jusqu’à ce qu’il applique le Droit International et les Principes Universels des Droits de l’Homme.
Un an après que l’avis consultatif historique de la Cour Internationale de Justice (CIJ) qui a jugé illégal le mur qu’Israel construit sur le territoire palestinien occupé, Israel continue sa construction du mur colonial au mépris total de la décision de la Cour.
Après trente huit ans d’occupation par Israel de la Cisjordanie palestinienne (y compris Jérusalem-Est), de la Bande de Gaza et des Hauteurs du Golan syriens, Israel continue à accroître les colonies juives. Il a unilatéralement annexé Jérusalem-Est Occupé et les Hauteurs du Golan et annexe maintenant de facto de grandes parties de la Cisjordanie à l’aide du mur. Israel prépare également, dans l’ombre, son redéploiement prévu de la bande de Gaza – pour établir et accroître les colonies en Cisjordanie. Cinquante sept ans après que l’Etat d’Israel ait été établi principalement sur la terre éthniquement nettoyée de ses propriétaires palestiniens, une majorité de Palestiniens sont des réfugiés, dont la plupart sont apatrides. D’ailleurs, le système de discrimination raciale contre ses propres citoyens Arabes-Palestiniens derrière lequel il s’est retranché demeure intact.
À la lumière des violations persistantes du droit international par Israel, Étant donné que, depuis 1948, les centaines de résolutions de l’ONU ont condamné les politiques coloniales et discriminatoires d’Israel en tant qu’illégales et ont appelé à des remèdes immédiats, proportionnés et efficaces, Étant donné que toutes les formes d’intervention internationale et de tentatives de paix n’ont pas jusqu’ici convaincu ou forcé Israel à se conformer à la loi humanitaire, à respecter les Droits de l’Homme fondamentaux et à mettre fin à son occupation et son oppression du peuple de la Palestine, En raison du fait que les peuples de conscience parmi la communauté internationale ont historiquement Appel au Boycott, aux Sanctions et aux Retraits des Investissements contre Israel endossé la responsabilité morale de combattre l’injustice, comme illustré dans la lutte pour abolir l’Apartheid en Afrique du Sud par diverses formes de boycott, de retrait d’investissement et de sanctions; Inspirés par la lutte des Sud-Africains contre l’Apartheid et dans l’esprit de la solidarité internationale, de la cohérence morale et de la résistance à l’injustice et à l’oppression.
Nous, représentants de la Société Civile Palestinienne, invitons les organisations des sociétés civiles internationales et les gens de conscience du monde entier à imposer de larges boycotts et à mettre en application des initiatives de retrait d’investissement contre Israel tels que ceux appliqués à l’Afrique du Sud à l’époque de l’Apartheid. Nous faisons appel à vous pour faire pression sur vos états respectifs afin qu’ils appliquent des embargos et des sanctions contre Israel. Nous invitons également les Israéliens honnêtes à soutenir cet appel, dans l’intérêt de la justice et d’une véritable paix. Ces mesures de sanction non-violentes devraient être maintenues jusqu’à ce qu’Israel honore son obligation de reconnaître le droit inaliénable des Palestiniens à l’autodétermination et respecte entièrement les préceptes du droit international en :
1. Mettant fin à son occupation et à sa colonisation de tous les terres Arabes et en démantelant le Mur
2. Reconnaissant les droits fondamentaux des citoyens Arabo-Palestiniens d’Israel à une égalité absolue; et
3. Respectant, protégeant et favorisant les droits des réfugiés palestiniens à revenir dans leurs maisons et propriétés comme stipulé dans la résolution 194 de l’ONU
Prendre comme référence les déclarations de politiciens, forcément très diplomatiques, dans un média alter, c’est bien un procédé de tartuffe.
Quand le tartuffe n’était pas passé totalement dans le camp de l’occupation et de l’apartheid, il avait signé un manifeste très modéré d’Une autre voix juive, histoire de maintenir un semblant de crédibilité dans les milieux gauchos qu’il avait fréquentés.
A l’époque, il s’était fait remonter les bretelles par ses nouveaux directeurs de conscience de La Paix maintenant :
(communiqué des Amis de Shalom Arshav)
Un Manifeste intitule « Une autre voix juive », paru dans Le Monde du 6 avril, expose les positions d’un certain nombre de personnes se présentant comme « français juifs ou d’origine juive ».
Les Amis de Shalom Arshav n’ont pas participé à l’élaboration de ce texte et n’appellent pas à le signer pour les raisons suivantes :
Ce n’est pas la première fois que « des voix juives » s’élèvent, à titre individuel ou collectif, contre la politique du gouvernement d’Ariel Sharon, et nous récusons une tentative de manipulation qui tendrait à faire croire que les seules « voix juives » d’opposition à la politique du gouvernement israélien actuel ne pourraient être que celles porteuses des idées véhiculées par ce Manifeste. En ce qui nous concerne, nous n’avons pas attendu la seconde Intifada pour exprimer notre désaveu de la politique de gouvernements israéliens quand celle-ci, comme c’est le cas aujourd’hui, met en péril les fondements de l’Etat juif, en poursuivant une occupation qui corrompt ses bases morales et démocratiques, et met en danger sa sécurité à long terme.
Ce Manifeste ne justifie l’existence de l’Etat d’Israël que par « les conditions historiques laissées par les ruines du fascisme hitlérien ». Nous rappelons que l’Etat d’Israël est la concrétisation du mouvement de libération nationale du peuple juif (nous le soulignons), généralement appelé sionisme, dont l’origine plonge ses racines dans l’Histoire juive, et qui n’a pu s’exprimer politiquement qu’à partir de la fin du 19e siècle, à la suite du renouveau des mouvements nationalistes qui se développaient en Europe à cette époque. La Shoah a sans doute précipité ce processus historique, mais celui-ci était déjà largement entamé avant la deuxième guerre mondiale.
Ce Manifeste ajoute que « le peuple israélien a droit a un Etat ». Nous remercions les signataires de reconnaître aux Israéliens le droit à leur Etat qui existe depuis bientôt 55 ans. Nous pensons que les Israéliens leur en seront très reconnaissants. Néanmoins nous rappelons à ces signataires que l’Etat d’Israël continue à revendiquer la légitimité pour tous les juifs qui le souhaitent à devenir des citoyens israéliens.
La thèse selon laquelle l’idéologie de l’extrême droite israélienne s’insinue au sein de forces politiques françaises et donne au « judaïsme confisqué un visage repoussant « , qui justifierait l’antisémitisme en France, est un fantasme dangereux. C’est oublier un peu vite les causes de l’antisémitisme actuel tel qu’il s’est illustré notamment dans des manifestations récentes à Paris.
Nous reconnaissons la souffrance et la détresse dans lesquelles est plongé le peuple palestinien, et plus particulièrement ses réfugiés. Comme vous le savez tous, Shalom Arshav lutte depuis plus de vingt ans pour la création d’un Etat palestinien viable, à côté de l’Etat d’Israël, mais nous savons aussi que la prise en compte d’un droit au retour des réfugiés palestiniens telle que reprise par ce Manifeste, signifierait la fin de l’Etat d’Israël en tant qu’Etat juif.
Enfin, si nous prenons acte de la condamnation, tardive pour certains d’entre eux, par les signataires du Manifeste, des attentats suicides perpétrés par des groupes terroristes palestiniens, nous ne partageons pas leur vision d’une droite israélienne dont l’influence supposée viendrait bouleverser l’équilibre démocratique de notre société. Les correspondants de cette droite israélienne existent ici, et plus d’une fois nous avons eu l’occasion de nous opposer à eux. Mais des formules telles que « la montée en puissance de l’idéologie de l’extrême droite israélienne au sein de forces politiques françaises », ou « les ingérences criminogènes (sic), anti-démocratiques, de la droite israélienne dans la societe française » ne font que reconduire, sous un langage à peine modifié, les thèses classiques du « pouvoir », voire du « complot juif ». Serait-ce là la vérité à lire entre les lignes, de cette « autre voix juive » ?
http://www.lapaixmaintenant.org/communique401
Mais le nouveau porte-parole de La Paix maintenant n’en est plus à un retournement de veste près.
Par exemple, ce qui pourrait être faux dans ce qui précède ? Mais qui ne dit mot consent et se contente d’insultes.
Voir le tartuffe retourner sa veste, comme avant lui ses potes Benny Levy ou Romain Goupil, c’est pas vraiment grave, on les oubliera facilement.
Mais qu’Uri Avnery puisse dire une telle énormité :
« À l’heure actuelle, les Palestiniens ne boycottent même pas les colonies, puisque ce sont les travailleurs palestiniens qui construisent presque toutes les maisons là-bas, par nécessité économique. »
c’est un drame de si mal vieillir !
Eh oui, il a raison de dire :
« À l’heure actuelle, les Palestiniens ne boycottent même pas les colonies, puisque ce sont les travailleurs palestiniens qui construisent presque toutes les maisons là-bas, par nécessité économique. »
parce que c’est la vérité, celle que « curieux » qui ne l’est pas vraiment, ne veut pas voir, parce que ça la fout mal dans son argumentaire pro hamas. Curieux préfèrerait certainement que les Palestiniens se laissent mourir de faim plutôt qu’aller bosser, même dans les colonies ?
Offensive sioniste contre le boycott d’Israël
Que le boycott d’un Etat qui pratique le nettoyage ethnique soit attaqué avec autant de virulence, c’est la preuve qu’il est vraiment utile et efficace. Tous les moyens ont été utilisés.
– Inhumation de vieux militants pacifistes qu’on avait calomniés jusque-là avec acharnement. Voir les articles :
LE BOYCOTT REVISITÉ
http://lille.indymedia.org/article18662.html
http://nantes.indymedia.org/article/19204
– On n’hésite pas non plus à envoyer des faux aussi crédibles qu’un billet de 3 dollars, en espérant qu’ils passeront quand même, comme celui-ci, donjonisé sur Indy Lille :
BOYCOTT DES PRODUITS ISRAÉLIENS
Shaher Sa’ed, Secrétaire général de la Fédération des Syndicats des travailleurs palestiniens (PFGTU), à propos du boycott des produits israéliens :
« Si le boycott fonctionnait rien qu’un peu, nous n’aurions plus rien à manger, plus de quoi payer l’électricité ou le gaz pour faire à manger. Il faut être réaliste, un boycott d’Israël et des produits fabriqués dans les colonies est ce qu’il y a de pire pour nous, palestinien … c’est comme ceux qui fabriquent les maisons des israéliens dans les colonies, ils sont bien content d’avoir de quoi vivre. On voit jamais l’argent de notre gouvernement alors que celui des israéliens il est bien là. Les salaires sont corrects et personne ne se plaint. Entre nos employeurs et nous, c’est la paix alors je ne comprend pas pourquoi on veut nous enlever le pain de la bouche avec ce boycott »
publié le 10 janvier 2010 | Imprimer
– Certains se rangent carrément du côté de la LOI et de l’ÉTAT, même dans des milieux se disant libertaires :
« « (…)Ces poursuites confondent le racisme avec la critique et le refus de soutenir économiquement un Etat étranger, en l’occurrence Israël(…) »
En France, le boycott des produits d’un pays étranger tombe sous le coup des lois antidiscrimination.
La loi dite anti boycottage n°77-574 du 7 juin 1977, qui relève des lois anti discrimination.
archives.assemblee-nationale.fr/7/qst/7-qst-1981-07-06.pdf www.formint.info/pdf/p4an10.pdf JORF 3154 du 8 06 77
Seront passibles de peines correctionnelles :
Tout citoyen chargé d’un ministère public, ou dépositaire de l’autorité publique, ou toute personne physique, « qui aura contribué (…) à rendre plus difficile l’exercice d’une quelconque activité économique(…)’
« par toute personne physique ou morale, ’ à raison de l’origine nationale, de l’appartenance ou de la non appartenance vraie ou supposée à une ethnie, une race ou une religion déterminée, de ses membres ou de certains d’entre eux. »
La circulaire d’application de la loi (17 juillet 1981, JORF 18 07 81) prévoit des peines correctionnelles.
Les articles 225 /1 et 2 du nouveau code pénal précisent les peines encourues (2 ans d’emprisonnement à 200 000 francs d’amende). Le boycott est expressément mentionné au paragraphe 2 de l’article 225/2.
La discrimnation définie à l’article 225/1, commise à l’égard d’une personne physique ou morale, est punie de 2 ans d’emprisonnement et de 200 000 francs d’amende lorsqu’elle consiste :
1/ à refuser la fourniture d’un bien ou d’un service.
2/ à entraver l’exercice normal d’une activité économique quelconque
Suite sur www.formint.info/pdf/p4an10.pdf
JORF 3154 du 8 06 77
4 janvier 2010 10:38, par Michèle Rollin, email rollin.michele noos.fr
On trouve ce brillant commentaire ici :
APPEL CONTRE LA CRIMINALISATION DU BOYCOTT
http://lille.indymedia.org/article18579.html#formulaire…forum
Aux dernières nouvelles, cette brillante diffuseuse de la LOI FRANÇAISE participerait toujours à Radio libertaire et au Monde libertaire. On attend avec impatience un démenti.
Bien entendu, tout ça ne tombe pas du ciel, et ceux qui mènent cette campagne bénéficient de l’appui logistique des services de propagande de l’Etat raciste. Voir ici, c’est instructif :
Propagande et désinformation à l’israélienne (I), par Alain Gresh
http://nantes.indymedia.org/article/19324
Recherche sur google pour Le boycott revisité Uri Avnery : 2 660 résultats !
Il n’est pas question dans ce qui suit de juger du fond de l’article mais de la forme que ça prend sur Indymedia :
Indymedia est un site fait pour la visibilisation des luttes d’émancipation avec une production des articles par les individus n’ayant pas ou peu possibilité de s’exprimer avant tout.
C’est aussi un site de critique des médias dominants.
Ce n’est donc en aucun cas la place d’un article provenant d’un média dominant ou d’une personne ayant déjà largement tribune ailleurs.
Utiliser Indymedia pour propager ce type d’articles rend invisibles d’autres articles qui ne sont présents qu’ici, qui s’inscrivent dans des luttes locales ou des prises de consciences d’individus qui n’ont d’autres lieux pour s’exprimer.
L’article est donc mis en débat non pas pour ce qu’il prône ou défend mais le temps que nous sachions quoi faire de ces centaines d’articles et commentaires qui nous inondent sur le ce conflit aussi dramatique et injuste que d’autres.
comme vous le conseille régulièrement une personne qui ne fait jamais que commenter sur tous les Indymédia francophones.
« supprimez tous les articles concernant la Palestine »
puisqu’ils sont sujet à polémiques systématique.
Ainsi, Indymédia aura brillamment contribué, comme média « alternatif », à l’effacement des Palestiniens
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Il est d’ailleurs assez remarquable que dans les locales, les groupes locaux de AFPS ne publient rien : ils ont perdu leurs illusions ?
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Je trouve la position d’Avnery critiquable, mais…
Prétendre qu’Avnery est largement publié par les médias dominants, il faut oser !
à la TV française ??? à la radio ???? dans les grands journaux ici ????
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Il est assez problématique d’écrire que c’est un conflit comme un autre : cela implique-t-il qu’il ne faut pas en parler ? s’en désintéresser ? alors que des groupes Palestine existent un peu partout ? plus de 1400 militants, dont 300 Français se rendent à Gaza, et c’est pinuts ?
Pour les médias dominants, on comprend aisément. Pour Indymédia ????
La communauté internationale laisse crever les Palestiniens : on devrait en faire autant ?