Vos prisons, on n’en veut pas ! Vous voulez faire marcher la jeunesse au pas ? Garde à vous !, ordures, salopes, fascistes, collabos… Vous demandez-vous pourquoi on vole, pourquoi on insulte les profs, les flics, les assistantes sociales, tous les éducateurs et moralistes de service ?

Si on vole, c’est qu’on a pas de tunes, évidemment… Mais toi, l’éducateur et le moraliste de service, tu voudrais nous inculquer cette foutue morale bourgeoise du bon sens dans tes cours d’éducation civique, que ce soit dans tes écoles, tes centres de redressement et maintenant tes prisons pour mineurs. Pauvre con, tu veux nous embrigader avec les principes républicains de liberté, d’égalité et de fraternité, partout affichés mais partout bafoués ! Regardes ce que tu as fait de nos parents, crétin. Tu les a tué au boulot ou tu les forces à en trouver un alors qu’il n’y en a plus, tu les menaces de supprimer les allocs, et au pire tu les renvoies dans leur pays d’origine parce qu’ils ne sont pas français…

Tu veux nous enfermer parce qu’on est violent sans jamais te demander ce qui conditionne cette violence, pauvre con de dirigeant, pauvre con de citoyen soumis aux ordres. C’est ton système économique pourri et contradictoire à outrance qui produit notre rage. C’est lui qui nous frustre et nous mutile totalement : matériellement, corporellement, intellectuellement et affectivement. Et tu voudrais inscrire cette violence dans notre code génétique, sous prétexte de « science ». Comme si la violence, ou l’homosexualité et le racisme par exemple pouvaient s’expliquer par des combinaisons génétiques ou neuronales… Tu es vraiment dangereux petit homme avec ton réductionnisme scientiste (pharmaceutique, psychologie cognitive et comportementale). De deux chose l’une : ou tu méconnais totalement la réalité sociale ou bien alors tu te sers de biologie pour mieux nous oppresser, nous dominer, nous droguer et lobotomiser, et c’est là ce que nous pensons sale nazi ! Prends garde à toi. Tu es haïssable et méprisable quand tu envisages ou plutôt quand tu répètes bêtement ce que te font dire tes maîtres : « nous voulons repérer les futurs délinquants dés le plus jeune âge » pour plus de sécurité, et ceci jusque dans le foetus des jeunes femmes, avec traitement pharmaceutique à la clé… « Rendre la honte plus honteuse en la livrant à la publicité ! » Souvenons-nous des nazis allemands qui, pendant la guerre de 39, temps pas si lointain, piquaient le coeur des enfants avec des seringues de phénol… Bien sûr, maintenant, ta démocratie totalitaire est moins directe, plus lâche, et s’oblige à tuer dans la durée pour mieux effacer et camoufler les traces de tes crimes frappés du sceau de tes lois, de ta justice cynique. Pour ta sécurité, tu en viens même à implanter des puces dans le corps des gens et des animaux sans te demander quels effets cela pourraient bien avoir sur leur propre corps car tu t’en fout ! Plus visiblement, tu poses des caméras partout pour mieux nous surveiller. Ton industrie nanotechnologie en plein essor en viendra même un jour, si ce n’est déjà le cas, à rendre invisible à l’oeil nu ces dispositifs de surveillance. Et encore, tes scientifiques de l’armée ne disposent-ils pas d’armes électromagnétiques dirigeables par satellite, pouvant influer sur nos humeurs, notre volonté, nos pensées mêmes ?..

Dans l’un de ses communiqués de presse, le ministère de la justice entend « concilier sanction et action éducative » grâce à ces prisons pour mineurs (EPM). Toute proportion gardée, cette éducation répressive est déjà d’actualité dans les écoles, les familles, les clubs de sport, au sein même des entreprises pour les adultes infantilisés. Toutes ces institutions d’enfermement sont productrices de mort. Leur but invariable : nous contrôler et nous faire intégrer les règles et les contraintes de l’ordre établi afin de nous rendre docile, de nous faire fermer nos gueules, bref de nous domestiquer. En gros, c’est « travailles et tais-toi ! » La moindre dérogation à cette règle commune étant sanctionnée de sentence financière, d’heure de colle, d’exclusion pure et simple, et au pire de peine de prison. C’est « la France au travail » de Sarkozy à Royal, en passant par Le pen et Besancenot…

Alors que faire face à l’Etat mondial totalitaire, fasciste, tout entier centré sur la rationalité de la domination, l’asservissement et l’assujettissement des masses exploitées ? Comment libérer tous nos frères, tous nos camarades emprisonnés ? Virevolte et action directe, critique intellectuelle et sabotage matériel, ruse et détermination, bref guerre civil(isée) et révolution sociale, cette bonne vieille taupe…