Bon, c’était il y a presque un mois, alors ça fait pas vraiment des nouvelles fraiches. On a fait une manifestation contre le projet de CRA à nantes le 20 janvier. J’ai écrit ce récit d’après les retours collectifs qu’on a fait à la réunion bilan, j’avais un peu l’idée que se soit relu par d’autre gens pour que ce soit un récit collectif, mais ça a pas vraiment marché.

Nous nous sommes retrouvé à 14h sur le parking de Carrefour de la Beaujoire (Plus précisément devant le parking de Macdo). Il y avait deux ou trois voitures de flics pour nous observer, et deux RG. Ils sont restés à distance et n’ont pas fait de contrôles. Il y a eu une prise de parole pour faire un petit point pratique, expliquer le parcours et le déroulé prévu de la manif. Un point anti-répression aussi, les personnes de l’orga ont demandé à ce que la manifestation s’arrête si des personnes se font contrôler et qu’on soit vigilant.es que personne ne se fasse arrêter pendant la manif, en particulier les personnes qui pourraient ne pas avoir de titre de séjour. Il a été demandé aussi que dans la mesure du possible, on ne montre pas nos papiers d’identités en cas de contrôle pour rester solidaire avec celles et ceux qui en ont pas. Dans les fait, il n’y a sans doute pas eu beaucoup de personnes sans titre de séjours, ou en tout cas, elles ne se sont pas présentées comme telles. Et il n’y a eu – à notre connaissance – aucun contrôle d’identité. La préf’ avait pris un arrêté pour interdire les feux d’artifices et le transport de carburant.

La manifestation est partie. On était 130 personnes, ce qui fait moins que la capacité prévue du CRA (140). On imagine que beaucoup de personnes ont hésité à se déplacer loin du centre ville dans un endroit qu’elles ne connaissaient pas. Par contre, sitôt partie, l’ambiance était très bonne et les slogans enthousiastes ! On a longé la prison et on a scandé des slogans en solidarité avec les prisonnier.es. Beaucoup essayaient de nous répondre, mais on continuait à crier, alors on n’entendaient pas vraiment ce qu’iels disaient.

Arrivé en face de l’entrée de la prison on s’est arrêté.e.s. Les gendarmes mobiles s’étaient positionnés à distance, devant l’entrée de la prison, comme pour nous empêcher de la prendre d’assaut. (N’étant pas sûr que le rapport de force était en notre faveur, on n’a pas essayé). On a appris que l’administration pénitentiaire a décidé d’annuler les parloirs et on était dégoutté.  Le collectif anticra a fait une prise de parole pour parler des liens entre les prisons et les CRA, du risque de passer de l’un à l’autre, de la double peine, de la criminalisation des sans-papiers, du fait que la loi Darmanin semble un vrai sujet d’inquiétude parmi les détenu.es. La prise de parole s’est achevée par un soutien pour les enfermé.es, les victimes de la répression d’État et les étranger.es, qu’iels soient innocent.es, délinquant.es ou criminel.les.

La manifestation est repartie pour quelques dizaines de mètres pour aller jusqu’au début de la parcelle que l’État risque de choisir pour le projet de CRA. La parcelle était à notre gauche, c’est une grande étendue de bois et de champs laissés en friches qui s’appelle le champ de manœuvre. Sur notre droite, c’est la zone industrielles avec la plateforme logistique de liddl, véolia, amazon. On n’a pas pu faire le tour de la parcelle, parce que c’est trop grand et la manif était déjà longue. On s’est arrêté.es et celles et ceux qui le voulaient ont pu prendre la parole. Après les prises de paroles, on a fait demi-tour et on est revenus vers le point de départ.

En repassant devant la prison, on a fait plus attention à laisser des silences pour écouter les réponses des prisonnier.es. Iels avaient l’air content.es de nous voir et disaient des trucs contre les flics et la prison. Avec le retour, le parcours était un peu long et on était un peu fatigué en arrivant.

Au débriefing qu’on a fait après la manif avec les gens qui voulaient participer, on s’est dit qu’on avait trouvé chouette de se rencontrer et qu’on aimerait proposer un rassemblement régulier tous les premiers samedi du mois, à 14h au Miroir d’eau, pour continuer à se rencontrer et à s’organiser contre le projet de centre de rétention.