[zad nddl] la raison n’est rien sans le cœur qui lui permet d’exister !
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Local
Thèmes : ResistancesZad
Lieux : Notre-Dame-des-LandesZAD
Soit toutes les composantes s’engagent à prendre en considération toutes les énergies vivaces et diverses, même et surtout celles qui ne se reconnaissent pas dans des organisations ciblées, lissées, dépolitisées. Celles qui ont fait que la zad de Notre Dame des Landes est ce qu’elle a de plus révolutionnaire et alternative à une société en berne.
Rien, ni personne n’est parfait, c’est ce que je pense être la richesse d’une vie, d’un lieu. Là où tout s’organise dans les bassements d’autres réalités cachées et pourtant bien présentes.
Faut-il laisser certaines personnes et encore plus, les moins concernées, décider de l’a-venir de tel ou tel lieu, de tel ou tel collectif de vie, de tel ou tel champ ?
Si j’aime cet endroit, la terre qui m’a fait renaitre, les groupes collectifs qui dans le partage et l’affinité politique m’ont fait émerger d’un système que j’avais fini par accepter, les individu.e.s qui ont participer à transformer mon cheminement de pensée, parfois, voire souvent dans le conflit; les animaux, les arbres et même les ronces, c’est parce que toute vie existe et mérite d’être considérée, parce que tou.te.s celleux qui acceptent l’obsolescence programmée, sont bizarrement des conservateur.trice.s.
Que veux bien dire « vivre avec son temps »? Accepter que tout ne devienne qu’incommensurable administration ? Toute organisation n’a t-elle que le dessein de devenir un chemin tout tracé ? Une catégorisation des vies ? N’y a t-il pas là, la reproduction d’une société contre laquelle nous avons combattu ? N’avons nous pas chercher l’intégrité quand nous défendions corps et âme Lama lâché ?
Je reste et resterai sans voix, sans terre, à passer pour une naïve désenchantée, mais je continuerai à chanter, à danser, à dénoncer ce qui m’apparaitra toujours injuste, injustifié, avant d’accepter d’entrer de nouveau dans la « gestion » des conflits !
La « facilitation » semblait en apparence nous permettre de tou.te.s nous exprimer. Peut être que celle-ci, investie d’un corps missionnaire n’y a vu que des choses. Ces choses qui sont pourtant des énergies de vie, des pensées différentes et variées, mais toujours les moins acceptables devant la morale bien pensante.
Qui êtes vous pour décider de ce qui advienne sans regarder au-delà de vos réalités, ailleurs que vos vies, autrement que de vos statuts-es qui ne tarderons pas à être édifiées ? L’union et la confiance ne se monnayent pas, comme elles ne se négocient pas. Alors vous allez surement me dire: « qu’est-ce que tu proposes? »
De ne plus lâcher ! De ne plus rentrer dans le jeu de l’Etat d’urgence, mais dans les zad d’urgence. De ne plus regarder votre nombril, comme le centre du monde. De ne plus décider à la place des concerné.e.s. De ne plus mettre des vies dans des cases, voire des cartons. De reconsidérer ce que vous élaborez avec humilité. De ne plus croire que les seul.e.s à avoir raison, seraient celleux qui ont du pouvoir ou qui en ont le pouvoir. Le pouvoir de parler publiquement, sans être lynché.e.s, moqué.e.s, déconsidéré.e.s.
Celleux qui se considèrent supérieur.e.s. Supérieur.e.s à quoi, à qui ? Je me le demande encore… D’entendre toute personne agissante et actrice de la zad, même lorsqu’elles n’ont pas appris à être oratrices. De reconsidérer celleux qui vous apparaissent légitimes, de celleux que l’Etat veut nous faire croire illégitimes. De ne plus fonctionner dans l’urgence, qui n’engendre que la déraison. De ne plus généraliser vos pensées subjectives.
D’aller voir les dit.e.s « ultra », « paumé.e.s » et tout être classifié,(pourtant infalsifiable), sans entrer dans la stratégie de la peur. Participer à son apologie, n’a d’autre phénomène que la destruction.
Les risques, nous en prenons chaque jour et c’est ce qui fait que nous vivons.
De ne plus faire de mésusage des solidarités, de l’union, voire même de l’intégrité et cela vaut aussi pour tou.te.s celleux qui se croient des droits sur le ou les corps des autres, pour celleux qui objetisent le corps des femmes, des personnes trans, intersexes, des personnes non-blanches, pour tou.te.s celleux qui ne se reconnaissent que dans l’hétéronormativité sans voir ce qui existe d’autre, mais ne fait pas sociétés.
Des sociétés capitalo-patriarcales-spécistes contre lesquelles nous luttons, parce que toute énergie autre que ces systèmes morbides, loin de faire sens, même lorsque nous recherchons l’objectivité de toute vie, existe et à sa place; à moins de militariser, enfermer, cacher, condamner ..
Si vous voulez vraiment que l’aventure continue, n’oubliez personne et entendez ce qui vous est inconscient. Chaque vie, chaque énergie, chaque conflit… a une raison d’être. Descartes se trompait, la raison n’est rien sans le cœur qui lui permet d’exister !
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