ZAD contre l’A69 et pour la défense du vivant
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Thèmes : A69EcologieRésistanceZad
Lieux : Tarn
Appel à personnes déterminées pour occuper et stopper la construction de l’autoroute A69 et créer de nouveaux mondes
Bienvenue à la Crém’Arbre ! Village au sol et dans les arbres, lieu de relation, d’ancrage, d’imagination, de lutte et d’adelphité. Communauté d’êtres où explorer et incarner la fin de l’autoroute et son monde. 🚧
L’année 2023 a été haute en couleurs dans le Sud-Tarn, alors qu’une lutte quotidienne se déployait contre le projet d’autoroute A69 entre Toulouse et Castres. Essayant de prendre de vitesse les recours en justice et nous mettre devant le fait accompli, NGE-Atosca, la région et l’État ont choisi d’accélérer les travaux. Portés par une large coordination de collectifs, les rassemblements de masse en avril (Sortie de Route) et en octobre (No Macadam) ainsi que les occupations et les grèves de la faim et de la soif ont permis de visibiliser les oppositions locales, mobiliser au niveau national et structurer la lutte. Les abattages, lancés en mars sur l’allée de platanes centenaires de Vendine, se sont achevés en novembre par la destruction de la forêt de Sherwood. En moins d’un an, NGE-Atosca est parvenu à massacrer tous les écosystèmes forestiers du tracé de l’A69.
Tous ? Non. Route de la Crémade à Saïx, à quelques encablures de la CrémZAD, expulsée le 22 octobre, la Crém’Arbre résiste encore et toujours, dernière forêt debout sur le tracé. 🌳
La Crém’Arbre est un lieu de vie s’inscrivant dans un contexte global de refus des aménagements imposés, un ilot de plus dans l’archipel des zones d’expérimentation, de défense et de soin. Ici cherche à s’inventer le futur, libéré de toutes les dominations qui nous ont amené à nier le vivant, à empoisonner les sources, la terre et l’air pour construire une route de trop. Ici se construit une terre d’espoir et d’imaginaires.
La lutte s’y inscrit sur plusieurs niveaux, aussi bien physiquement, des cimes au sol, que politiquement, à travers diverses sensibilités, modes d’action etd’organisation. Ici comme ailleurs, la cohabitation et la valorisation des richesses individuelles est centrale, chaque instant est riche des histoires de chacun.es. Nous apprenons à nous entrevivre, à construire des communs et à créer de nouveaux mondes.
Comme beaucoup d’autres luttes, plus anciennes ou plus lointaines, celle-ci est rurale et locale et s’oppose à des décisions déracinées et déraisonnables. Comme beaucoup d’autres luttes, elle est arrivée à la conclusion que la défense du vivant est indissociable de la lutte contre les oppressions systémiques entre humains. Nous aspirons à un idéal décolonial, transféministe, anticapitaliste et écologiste et cherchons à l’incarner. Nous cherchons à appliquer collectivement chaque jour des pratiques démocratiques, anarchistes et autonomes.
Enfin nous gardons la joie avec nous quelle que soit la violence qui nous est opposée car nous sommes catégoriques : les arbres resteront debout, leurs projets autoroutiers sont illégitimes et tous les moyens sont bons pour les arrêter.
Pour qu’ici s’arrête une fois pour toute ce projet et parce qu’il y a urgence, nous lançons un appel à toutes les personnes déterminées pour venir vivre et se joindre à la lutte sur le terrain. Toute idée et toute présence sont nécessaires et seront accueillies. Nous appelons notamment les savoir-faire de : grimpe, construction, soin, maraichage, cuisine, création, communication, occupation et lutte autonome pour accélérer l’avancement des habitations au sol et dans les arbres, occuper et tenir le tracé, vivre et communiquer.
On a hâte de vous rencontrer ! 💥
Route de la Crémade, Saïx, 43.5930, 2.1555
source : https://lagrappe.info/?ZAD-CONTRE-L-A69-ET-POUR-LA-DEFENSE-DU-VIVANT-563
https://www.instagram.com/p/C1uDBR1i1Q_/
Pourquoi et comment lutter (localement et nationalement) contre l’A69 entre Castres et Toulouse ?
Pourquoi lutter contre l’A69 ?
Car cette autoroute entre Castres et Toulouse, ce n’est pas « que » 62 km de bitume, c’est une artificialisation croissante et étalée, le territoire privatisé et à la merci des entrepôts logistiques, la mort des paysan.nes et du territoire pour laisser place à des zones commerciales et industrielles pour enrichir les plus riches.
NGE/Atosca, concessionnaire du projet autoroutier, fait installer des centrales à bitume dans le Lauragais, près d’écoles et de cours d’eau, sans consulter ses habitant.es, les condamnant à des pollutions chroniques et cancérigènes de l’air, la terre et l’eau ☢
Le Tarn est déjà asséché, déjà balafré d’autoroutes et de zones d’activités commerciales ou industrielles.
Nous ne laisserons ni NGE, ni l’Etat et ses collusions avec le BTP, ni Pierre Fabre s’accaparer les terres une fois de plus. Ce que nous voulons, c’est qu’une partie de ces terres sur lesquelles déjà beaucoup trop d’arbres ont été décimés, alors que le recours judiciaire qui démontrera l’illégalité de ce projet n’a pas encore eu lieu, servent à Une Autre Voie, notre projet alternatif pour la première véloroute nationale de 87 km.
Comment s’est organisé la lutte contre l’A69 ?
Il y a environ un an, quelques centaines de personnes bivouaquaient le long du tracé, sous les étoiles, convaincues qu’on ne pouvait pas laisser les sombres alliances entre industriels et pouvoirs publics faire la loi dans le Tarn. En Avril, nous étions 8000, puis de nouveau 10 000 six mois plus tard où nous avons marché, couru, roulé, grimpé et résisté ensemble à la construction de l’A69. Puis en Décembre, nous renforcions encore le rapport de force en envahissant, à 1500 personnes, l’usine à bitume en construction dans le cadre des journées contre le béton.
💥 Du camping des platanes aux intrusions chez Pierre Fabre ou NGE, des arbres occupés par les écureuil.le.s au blocage ou au désarmement d’engins de chantier, jusqu’aux grèves de la faim : les actions ont été nombreuses durant cette année d’intensification de la lutte. Acculé, refusant de perdre la face en abandonnant un projet dont l’absurdité est évidente, l’État a brandit sans surprise le seul argument qu’il connaît : la répression judiciaire et policière. En effet, la flicaille a laissé nos éureuil.le.s assiégé.e.s, affamé.e.s et privé.es de sommeil pendant trois long jours jusqu’à ce qu’une manifestation spontanée ne fasse lever le dispositif policier. Beaucoup trop de camarades ont déjà eu leurs procès avec des lourdes peines et de nombreux restent à venir.
Comment lutter contre l’A69 dans le Tarn ?
Comment lutter contre l’A69 ailleurs pour faire que cette lutte devienne nationale ?