Montpellier : un lycée bloqué et une manifestation massive contre la loi travail
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Thèmes : Luttes étudiantes/lycéennesLuttes salarialesNuit debout
L’article avec les photos est visible ici : https://scalp34.wordpress.com/2016/03/31/montpellier-un-lycee-bloque-et-une-manifestation-massive-contre-la-loi-travail/
A Montpellier, ce jeudi 31 mars, à l’occasion de la journée de grève générale contre le projet de « Loi Travail », les lycéens du lycée Jean Monnet se sont fortement mobilisés. Dès 5h du matin, et rejoints plus tard par des lycéens d’autres lycées (Jules Guesde, Joffre) et quelques étudiants en, renfort, les lycéens étaient présents et motivés afin de mettre en place leur piquet de grève. Suite à une rapide décision de continuer le blocus après 8h, les centaines de lycéens rassemblés devant leur établissement se sont progressivement mis en marche en direction du centre-ville, en l’absence de force policières visibles, afin de rejoindre la manifestation intersyndicale prévue en milieu de matinée.
Le tramway pris d’assaut.
L’occasion d’une joyeuse manifestation énergique et spontanée à travers le quartier avec quelques containers et poubelles issus du blocus en guise de chars (bien utiles pour bloquer la circulation), jusqu’à l’arrivée du cortège à la station de tramway « Château d’O », ou une opération « Tramway gratuit » s’est improvisée. Après la prise d’assaut réussie du tramway, et toujours avec les containers, les 200 lycéens se sont ensuite arrêtés en chemin afin d’aller rejoindre la centaine d’étudiants mobilisés qui effectuait un débrayage des universités de sciences et lettres. L’occasion de traverser bruyamment la Faculté des Sciences, sous l’œil médusé des professeurs.
Après s’être retrouvés, étudiants et lycéens se sont ensuite dirigés vers le centre-ville en chantant des slogans énergiques (« Macron à l’usine, El Khomri à la mine ! »). Arrivés à proximité du lycée Joffre, les lycéens ont profité d’un moment de latence et d’hésitation du service d’ordre étudiant (le SPAM, « Service de Protection des Autres Manifestants ») pour se précipiter en direction des grilles du lycée et encourager les jeunes de l’établissement à rejoindre la manifestation. Le personnel du lycée venait juste de fermer les grilles et s’était mis en tête d’empêcher toute possibilité de sortie du lycée, mais c’était sans compter la détermination du cortège, qui s’est mis à secouer les grilles, menaçant ainsi d’en faire tomber. La direction de l’établissement a ainsi été contrainte de laisser sortir les élèves qu le souhaitaient.
Manifestation massive et manifestation sauvage.
Aux alentours de midi, sur la place de la Comédie, les étudiants et lycéens ont joint l’arrivée de massive manifestation inter-syndicale (12 000 manifestants), qui parcourait les rues de la ville depuis 10h du matin. Sous l’impulsion des lycéens, ce qui devait être une banale dissolution d’une manifestation s’est transformé en manifestation sauvage accompagnée du camion du syndicat Solidaires duquel fusaient alternativement slogans énervés et musique techno. L’occasion était belle pour repeindre quelques murs de la ville, et c’est ce qui fut fait. Des agents de la brigade anti-criminalité (BAC) ont bien tenté une interpellation, mais la solidarité des manifestants alentour les à non seulement fait renoncer à l’interpellation, mais les a aussi forcés à quitter les parages du cortège ou plus de 1000 jeunes et de moins jeunes criaient leur refus de la misère sociale.
Aux alentours de 15h, la manifestation s’est muée en une grande Assemblée Générale pour évoquer les suites possibles du mouvement. Des perspectives concernant le mouvement lycéen ont étés évoquées, ainsi qu’un appel à des actions plus directes et immédiates, mais le formalisme excessif habituellement propre aux AG étudiantes n’a pas permis de les concrétiser ou de les planifier. Toutefois, dans le cadre de l’initiative d’occupation des places publiques « Nuit debout », une occupation festive et immédiate de la place de la Comédie a été décidée pour la soirée, voire la nuit.
Malheureusement, nous avons appris que la police a profité de la dispersion de l’Assemblée Générale pour procéder à l’interpellation violente de deux camarades qui rentraient chez eux. (Voir ici le communiqué de l’Assemblée contre l’état d’urgence, signé par le SCALP-No Pasaran 34).
En définitive, cette journée de mobilisation du 31 mars aura marqué, à Montpellier, le premier jalon d’une lutte massive contre la Loi Travail. Surtout, le nouveau mouvement lycéen apparu à l’occasion de cette journée s’est illustré par sa spontanéité, sa détermination et son originalité. De quoi espérer non seulement une amplification de la mobilisation, mais aussi une impulsion vers une volonté de s’affranchir des cadres restrictifs habituels pour aller vers des formes de luttes plus innovantes, déterminées et énervées.
SCALP – No Pasaran 34
www.scalp34.wordpress.com – scalp.mtp@live.fr
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