Du pénal pour la consultation de sites « terroristes »
Catégorie : Global
Thèmes : Contrôle social
Fidèle à sa technique habituelle: un fait isolé, une loi pour tous, il persiste et signe malgré la quarantaine de lois sécuritaires déjà mises en place depuis 2002. Il s’agirait donc de punir de sanctions pénales les personnes ayant consulté des sites « terroristes ».
« Toute personne qui consultera de manière habituelle des sites Internet qui font l’apologie du terrorisme ou qui appellent à la haine sera punie pénalement. »
Soit. Comme avec la pédopornographie, le sujet risque peu de faire polémique au café du coin. Et pour cause, qui pourrait se sentir menacé par ce type de déclarations? (ben ouais, ça ne concerne que les terroristes! Parce quand on a rien à se reprocher…).
C’est kiki pose des bombes?
Mais pourtant, définir le terroriste ne me parait pas si aisé, surtout par les temps qui courent. Souvenez-vous l’affaire Tarnac! Les méchants terroristes éleveurs de chèvres, et tapis dans une ferme… Intervention du GIGN, perquisitions, arrestations, interrogatoires, détention provisoire, contrôle judiciaire: on a eu la totale! Et finalement? Rien. Mais aurait-il également fallu condamner toutes les personnes ayant lu L’insurrection qui vient? Ou peut-être celles qui auraient consulté leur blog?
Aux États-Unis, nous avons appris il y a peu que Bradley Manning, l’un des informateurs présumés de Wikileaks dans l’affaire des cables diplomatiques, est aujourd’hui [accusé d’avoir aidé Al-Qaïda->http://www.lepoint.fr/monde/etats-unis-manning-taupe-pr…4.php]. Donc conclusion: Wikileaks = terroriste (ou tout au moins complice de terrorisme).
N’avez vous jamais fait un tour sur ce [site de santé publique->http://wikileaks.org/]?
Une fois encore, l’expérience et la place laissée ici à l’arbitraire, nous permettent d’envisager toutes les dérives. Et nous n’abordons même pas la question des sites qui « appellent à la haine! »
Partie d’échecs
Des déclarations comme celle que vient de sortir notre bon président ne servent en réalité qu’à conforter la société sécuritaire, et à renforcer un peu plus le contrôle de l’État sur le réseau. Aujourd’hui, les cibles sont les pédophiles et les terroristes, mais demain? N’y a t-il pas qu’un petit pas pour intégrer aux blacklists des sites politiques un peu trop gênants (Copwatch?).
La menace qui plane réellement aujourd’hui est celle du DPI (Deep Packet Inspection), un système de surveillance généralisée très « populaire » en Iran, et au sujet duquel beaucoup se demandent encore s’il ne faudrait pas le [considérer comme une arme->http://techtoc.tv/event/1079/libertes-et-devoirs-numeri…-arme]. D’ailleurs, si la grossière manipulation consistant à imputer la responsabilité des meurtres de Toulouse à Internet peut paraître ubuesque, elle n’est pas si surprenante lorsque l’on connaît la dangerosité de notre président en matière de numérique.
Pour ne prendre que les dernières pierres apportées à l’édification d’un régime autoritaire, on pourra donc citer maintenant les tentatives désespérées d’imposer le [fichage généralisé des « gens honnêtes »->http://bugbrother.blog.lemonde.fr/2012/03/06/le-vrai-vi…etes/], et la proposition aujourd’hui d’espionner la totalité des communications des internautes.
Pour rappel, le pays est déjà [placé sous surveillance par Reporter Sans Frontières->http://fr.rsf.org/surveillance-france,39712.html] depuis deux années consécutives, précisément en raison de son traitement de la question numérique.
Source: [Révolte Numérique->https://www.revoltenumerique.herbesfolles.org/2012/03/2…stes/]
Commentaires
Les commentaires sont modérés a priori.Laisser un commentaire