Toujours plus loin dans le délire autoritaire et dans la disparition de notre vie privée.

Le Sénat a donné son accord à l’article 3 du projet de loi du sombre garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti.

Cette loi, dont le vote aura lieu mardi 13 juin, comporte une disposition très grave en terme surveillance de masse : elle autoriserait l’activation à distance des caméras et micro des téléphones, ordinateurs et/ou tout autre appareils connectés ainsi que la géolocalisation.

Concrètement, cet article 3 permettra :
– Des écoutes à partir d’une télévision connectée, d’un babyphone, d’un assistant vocal (type Google Home), ou d’un micro intégré à une voiture.
– de retransmettre des images et des vidéos à partir de la caméra d’un ordinateur portable, d’un smartphone ou d’une caméra de sécurité.
– de récupérer la localisation d’une personne grâce au positionnement GPS d’une voiture, d’une trottinette connectée ou d’une montre connectée.

Evidemment, le pouvoir nous refait toujours le même discours consistant à expliquer que cette nouvelle mesure ne concerne pas les « bons citoyens » et qu’elle a même vocation à les protéger. Vaste fumisterie.

Les mesures liberticides qui ont jadis été prises pour « nous protéger » des terroristes sont aujourd’hui les mêmes mesures utilisées pour combattre les militants écolos, les étudiants ou les syndicalistes !

On imagine donc aisément comment le bras policier et judiciaire du pouvoir s’emparera de ces nouvelles possibilités d’espionnage massif et dans tous les recoins de nos vies pour criminaliser ceux qui « dérangent » ce pouvoir.

Encore plus flippant : si un jour, la France est gouvernée par des fascistes (avouons-le, le scénario n’a rien d’improbable), image-t-on comment ces nouveaux outils autoritaires seront utilisés ?

Macron est en train de préparer un terrain hallucinant à ceux qui gouvernent le pays dans les prochaines années.

Le Conseil de l’Ordre des Avocats de Paris a publié un communiqué il y a quelques semaines alertant sur l’atteinte particulièrement grave à la vie privée des citoyens si cette loi était votée telle quelle.

On parle de la possibilité pour les instances au cœur d’une enquête de pouvoir tout bonnement vous filmer, vous localiser et vous entendre pendant que vous regardez un film en amoureux , pendant que vous cuisinez , pendant que vous prenez un apéro avec des ami.e.s.

Scénario digne d’une dystopie et pourtant en cours de discussion chez celleux qui décident pour nous.