Organisons-nous pour supprimer les (vrais) profiteurs
Catégorie : Global
Thèmes : Contrôle social
lOrganisons-nous pour supprimer les (vrais) profiteurs
Xavier Bertrand, François Baroin, ministres et serviteurs zélés des banques, des industriels, des spéculateurs, bref des bourgeois, nous font la morale, comme ils le faisaient à l’égard des travailleurs grecs. Mesures après mesures, sacrifices imposés après sacrifices imposés, ils nous disent que nous vivons au-dessus de nos moyens, et que si l’économie va mal, c’est que nos salaires sont trop élevés, que nous prenons trop d’arrêts maladie, que nous profitons de la Sécurité Sociale, que chômeurs nous nous complaisons dans l’assistanat.
Alors, c’est un jour de plus de carence en cas d’arrêt maladie dans le privé, et un nouveau dans le public. C’est l’accélération de la « réforme des retraites », et la baisse les prestations sociales. Ce sont des sanctions et des amendes pour les « fraudeurs » qui prendraient des arrêts maladie indus. Pour restaurer la compétitivité de nos exploiteurs dans la guerre économique, le gouvernement Sarkozy proposent de réduire le « coût » de notre force de travail en diminuant les charges sociales sur les salaires, pour les reporter sur la TVA qui pénalise surtout les bas revenus.
Toutes ces attaques s’accompagnent d’une campagne idéologique qui cherche à dresser les travailleurs les uns contre les autres : ceux qui sont, encore, en bonne santé contre les malades « fraudeurs », ceux qui travaillent contre les « chômeurs assistés », les travailleurs en règle contre les immigrés sans papiers, qui abuseraient des aides de l’Etat. Le gouvernement sait qu’il y en a des travailleurs qui pensent ainsi. Chacun de nous peut connaître un ou une collègue qui critique un voisin ou un travailleur qui « abuse » de ceci ou de cela. Ou d’autres qui disaient ne pas vouloir payer pour les Grecs…
Les députés qui nous font la morale et cherchent à nous diviser peuvent prendre, eux, leur retraite à 55 ans et après 15 ans de service avec plus de 4500 € par mois. Les patrons du CAC 40 dont ils défendent les intérêts peuvent toucher plus de 200 fois le revenu d’un smicard. Et Madame Bettancourt, une des grandes fortunes françaises, a un revenu égal à 3000 fois celui d’un smicard, sur lequel elle ne paie que 8 % d’impôts. Les profiteurs, c’est eux : c’est la bourgeoisie, les actionnaires de Total, Peugeot, Renault et bien d’autres… Total qui a fait 10 milliards d’euros de bénéfice ne paie pas d’impôt sur les sociétés en France, et les entreprises du CAC 40 pas plus de 8 % en moyenne. Alors que nous, travailleurs, nous payons bien plus, même si nous ne sommes pas imposés sur le revenu. Nous payons des impôts en achetant notre baguette de pain, et sur tout ce que nous faut pour vivre, mal… Le PDG du groupe Publicis a eu le culot de dire qu’il était prêt à payer exceptionnellement plus d’impôts si les prestations sociales étaient revues à la baisse…
Oui, nous défendons notre vie par tous les moyens. Oui, nous prenons des jours de congés quand c’est trop dur au boulot et que nous n’en pouvons plus. Oui nous prenons des jours de congés pour nous occuper des nos enfants malades. Les profiteurs qui vivent de notre travail, de notre exploitation, n’ont jamais connu le travail à la chaîne, le chômage ou la précarité, la peur et l’exploitation des sans papiers, la galère dans les transports et les fins de mois difficiles. Ils n’ont jamais eu à jongler avec le travail, les enfants, le ménage…
Ne comptons pas sur les gouvernements de droite ou de gauche pour prendre soin de nous, de nos vies et de notre avenir et de celui de nos enfants. Nous ne voulons pas comme François Hollande « donner du sens à la rigueur » qui nous écrase. Ménageons nos forces, économisons-les, si nécessaire en « fraudant avec nos exploiteurs »… Ménageons-les pour utter ensemble. Pour construire notre avenir. Nous sommes révoltés, mais la révolte individuelle ne peut rien, alors organisons-la.
Nous n’en pouvons plus de cette vie, de ces attaques qui s’enfilent comme des perles, de l’arrogance des bourgeois qui nous expliquent que c’est à nous et pas à eux de se serrer la ceinture. Si nous voulons vivre autrement. Travailler tous, dans des conditions qui ne nous détruisent pas, mais au contraire nous enrichissent humainement. Si nous voulons une éducation de qualité pour nos enfants, pour en faire des adultes responsables, solidaires, critiques et combattants. Si nous voulons une vie saine et un système de santé efficace. Si nous voulons un monde solidaire, pacifique, internationaliste, accueillant. Si nous voulons un système productif et social qui nous permette de travailler moins, en ménageant la nature et ses ressources… Si nous voulons tout ça, c’est que nous voulons une révolution.
Une révolution, c’est un peu utopique, non ? C’est vrai, aujourd’hui les conditions n’en sont pas réunies encore. Mais si nous attendons qu’elles le soient pour nous organiser, nous passerons à coté des occasions quand elles se présenteront.
Une révolution, c’est utopique ? Mais ce qui est complètement utopique, c’est de penser que cette société capitaliste puisse nous apporter un avenir meilleur demain. Dans cette société nous ne sommes que de la chair à canon dans la guerre que nos exploiteurs livrent à d’autres exploiteurs. Le choix est simple : nous laisser écraser collectivement dans cette guerre (en essayant souvent de nous en tirer individuellement), ou nous organiser pour résister et nous préparer à les renverser.
Une révolution, si nous la voulons, il faut la préparer. Il faut nous organiser dès maintenant dans un parti révolutionnaire. Notre parti de travailleurs. Il sera notre instrument de lutte, notre quartier général dans notre résistance quotidienne et dans notre combat pour renverser l’ordre qui nous écrase. Pour construire collectivement un avenir sans exploiteur et sans exploités. C’est le sens du combat de Voie Prolétarienne. Si tu partages notre volonté, rejoins-nous ! La solidarité, la fraternité, l’organisation de notre classe, c’est un combat de tous les jours !
Edito de Partisan n° 252, décembre-janvier 2012.
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