A londres comme partout, prenons l’offensive !
Catégorie : Global
Thèmes : Actions directesResistances
Lors de cette journée historique, nous avons pu assister pour la toute
première fois à l’expérimentation et à l’ “application” de stratégies
et tactiques de type altermondialistes propres aux contre-sommets à
l’échelle et sur le plan de luttes sociales et populaires locales. La
réappropriation collective et effective de ces stratégies
transnationales de lutte radicale s’est concrétisée dans l’élaboration
d’un plan d’action annonçant pas moins de 19 cortèges simultanés
répartis en autant de Blocs d’action selon les modalités d’action
propres à chaque groupe et individu, allant de l’occupation à la
désobéissance civile, du blocage à la résistance directe à la police,
du happening à la fanfare, etc. Ainsi nous avons pu assister à la
formidable coordination solidaire de formes d’actions variées, avec
notamment un Bloc Féministe (le Women’s Bloc), un Bloc de travailleurs
(Worker’s radical Bloc), plusieurs Blacks Bloc (au moins cinq),
plusieurs Red et Pink Bloc (LGBT, fanfares, batucada, désobéissance
civile, etc.), un Book Bloc (étudiants équipés défensivement pour
l’action directe avec casques et boucliers), un Dissident Bloc (actions “symboliques”), etc.
Non seulement ces stratégies ont été réappropriées sur un plan de lutte
locale mais également et surtout transmises aux gens et à la population
qui ont pu saisir ces outils de lutte selon leurs affinités et
motivations. Et des lycéens aux travailleurs, des
étudiants aux chômeurs, et de l’ensemble des prolétaires et précaires, chacun a pu se réapproprier individuellement et collectivement sa propre manière de lutter.
Par ailleurs, on peut noter la remarquable complémentarité et solidarité entre les formes d’action : pas de dogme de pacifisme béat et béant, pas de représentants ni organisateurs officiels ou officieux, pas de légalisme dominant, choses si tristement récurrentes lors des sommets avec de graves conséquences politiques (rappelons par exemple que le Service d’Ordre de la CGT a donné des adeptes de l’action directe en Black Bloc aux flics lors de l’otan). Rien de tout cela à Londres, complémentarité, solidarité, auto-organisation horizontale laissant libre cours aux initiatives de chaque groupe et cortège.
En outre, au-delà d’une stricte journée d’action, même radicale et coordonnée, populaire et générale, les perspectives sont là : actions communes d’occupations de plusieurs parcs et bâtiments en vue d’une mise en durée du mouvement de fait insurrectionnel, et en écho aux révolutions du monde arabe. Ainsi, faire de Trafalguar Square une Place Tahrir, comme d’autres lieux. Tandis que tous les campus et universités sont déjà occupés par les étudiants et les ont ouvert en autant de Centres de Convergence, Infos Point et d’action.
Enfin, la coordination de l’information est également présente : indymedia London relaie infos et appels avec le réseau Resist26, sans compter la radio libertaire X26 qui crache du gros son dubstep suivi de rap anar français, parsemé de topos-briefing, et de rappels des conseils en action et en cas d’arrestation.
Côté répression, l’Etat n’a déployé que 5000 flics, face à une affluence de 500 000 personnes en pleine capitale. La police anti-émeute fut débordée toute la journée. Bien moins équipée qu’en France (pas de tenue robocop, pas de flashball, pas de grenades lacrymogènes, pas de canons à eau, pas de voltigeurs, pas de paintball, pas de tazer), ils s’en sont tenus à la matraque et au corps à corps, parfois sans bouclier, mais bénéficiant néanmoins de chevaux et d’hélicoptères.
Aussi, pour rare que cela soit, on a pu voir la police reculer, repoussée dans ses charges par des contre-attaques de manifestants.
L’Odeon a été occupé par des groupes anarchistes qui y ont hissé le drapeau rouge et noir ( http://london.indymedia.org/articles/8268 ).
Trafalguar Squar et Hype Park ont été occupé, avec la préparation autogestionnaire de sanitaires, de tentes, de ravitaillement, etc.
Le magasin Manson a été occupé, ainsi qu’un hôtel de luxe.
Plusieurs dizaines de grands magasins de luxe et quelques grands hôtels bourgeois ont été dévasté, saccagé et détruit.
Les flics ont la plupart du temps été repoussés. On dénombre pour l’heure une vingtaine de blessés et autant d’arrestations chez les manifestants, cinq blessés chez les flics. Les briefing de Radio X26 nous faisaient entendre la détermination populaire criant à plusieurs milliers “ALL STREETS, OUR STREETS”, ou des slogans anticapitalistes radicaux.
Pour le détail de la journée en elle-même à présent :
Actualutte a fait un suivi en direct que l’on peut retrouver sur cette page avec photos et vidéos : http://actualutte.info/?p=2994
Les premiers rassemblements ont commencé dès 11h-12h du matin.
A 15h, des milliers de manifestants occupent Hype Park.
15h30, les premiers affrontements opposent les groupes Blacks Bloc et forces de l’ordre.
15h45 : HSBC a été pris d’assaut et occupé. M & S aussi selon x26radio.
15h50 : Lu sur twitter : Le très luxueux Hôtel Ritz est pris d’assaut par des manifestants. Le Black Bloc répand de la peinture.
16h05 : Des manifestants tentent de se diriger vers l’Hôtel Hilton à proximité de Green Park. Tirs de fumigènes.
16h30 : La police charge les manifestants dans la rue South Audley.
16h35 : Le magasin Westminster porsche (voitures de luxe) est attaqué
17h00 : 13 magasins symboliques auraient été visés par le black block (Westminster porsche, HSBC, Starbucks..)
17h10 : Violents affrontements dans la rue Audley, 14 manifestants auraient été blessés.
17h15 : 1000 personnes manifestants descendent Regent Street. La police anti-émeute arrivent à Oxford Street depuis le sud.
17h35 : Le Théâtre de l’Odéon, Leicester Square, au coeur du quartier des théâtres de Londres, a été occupée aujourd’hui par les anarchistes drapant un immense drapeau noir et rouge de son toit. L’occupation qui s’est passé en début d’après midi, au début d’un élan majeur de rage contre les mesures d’austérité du gouvernement.
17h40 : Rapport de police: 4 policiers blessés. 13 personnes arrêtées pour des dommages criminels et d’infractions à l’ordre public.
17h45 : Un bloc de 1000 personnes se dirigeant vers l’avenue Shaftesbury de Piccadilly. La présence policière dans le quartier est faible.
17h50 : Le magasin Manson pris d’assaut
19h20 : Une tente a été mis en place à Trafalgar Square, un grand nombre de personnes s’y rassemblent. La fin du principal cortège arrive seulement à Hyde Park, illustrant l’ampleur de la protestation aujourd’hui. De nombreux affrontements avec la police continuent de Picadilly et de nombreux feux d’artifice sont lancés.
19h25 : Les policiers anti-émeutes ont été repoussés sur Picadilly Road, l’ensemble de Pic Circus est occupé par des manifestants.
19h35 : Le campement pour occuper Hyde Park a commencé avec des tentes qui sont installées, pour appeler les gens à se joindre à eux.A Piccadilly Circus, autour de 800/1000 personnes sont rassemblées.
19h45 : La police charge de la foule à Piccadilly
>A LONDRES COMME PARTOUT, PRENONS L’OFFENSIVE<
A L’HEURE OU NOUS REDIGEONS CECI, LES AFFRONTEMENTS CONTINUENT ET LES OCCUPATIONS TIENNENT BON, IL EST DESORMAIS TEMPS D’ETENDRE LA REVOLTE.
Les camarades anglais ont su nous montrer qu’il n’y avait pas de circonstances à attendre, mais des conditions à créer.
Ils ont su montrer la vulnérabilité de la police et du pouvoir, la capacité de reprendre notre lutte en main et de la rendre offensive, sans délégation, sans représentation, sans médiation, sans autorisation : ne comptant que sur la complémentarité des outils de lutte et la solidarité dans la lutte globale contre la précarité sociale, le capitalisme et l’Etat, le peuple anglais a amorcé un tournant dans la lutte sociale en Europe, par sa force de frappe insurrectionnelle.
Le peuple s’est retrouvé dans les occupations, les réquisitions, les blocages, la résistance frontale et solidaire face à la police, la joie, la fête, la détermination, la combativité, et a su se réapproprier la rue et le rapport de force.
Les camarades anglais nous donnent les pistes pour entrer en rapport de force direct contre l’Etat et le capitalisme, à nous de nous les réapproprier, ici et maintenant, localement et fédéralement. Propageons la révolte, et de la Tunisie à la Grèce, de l’Egypte au Portugal, du Wisconsin à Berlin, faisons vaciller les pouvoirs et reprenons notre présent en main, pour un futur à construire maintenant.
Alors que les plans d’austérité nous sont imposés comme des mesures dite inéluctables, que la précarité touche l’ensemble de la population pour sauver les banques de leur folie spéculative;
Alors que le capitalisme nous assassine par la loi du profit et du contrôle, par le nucléaire qu’il n’a jamais maîtrisé et qui assassine écosystème et populations, par les durcissements répressifs et l’Etat-policier tout puissant, par les licenciements et la misère,
NE LAISSONS PAS NOS FRERES ET NOS SOEURS BRITANNIQUES SE BATTRENT SEULS,
JETONS-NOUS DANS LA LUTTE,
JETONS-NOUS DANS LA GUERRE SOCIALE que l’Etat et le Capital nous ont imposé et que nous assumons, dans laquelle nous prenons position,
A Londres comme partout,
Nous ne demanderons rien, nous ne revendiquerons rien,
NOUS PRENDRONS, NOUS OCCUPERONS.
* * *
-guitoto
je reviens de londres, et je n’ai pas vu ce que tu decris, et surement pas ce “virage insurrectionnel”…
de la casse un pas mal, des affrontement aussi parfois, mais encore et surtout des centaines de milliers d’anglais inquiets de leur salaire et du devenir des derniers servjces publics. ils y avaient bien des anars, plutot pechus, mais ils n’ont rien détournés, ils étaient dans leur role, comme les flics d’en face. cette manif etait une bonne manif londonnienne comme toute les autres, avec son coté hooligan qu’on aime bien, mais de guerre sociale,point.
hé guitoto, qui est donc ce nous?
et cette guerre que “vous assumez”, va faire un tour aux manif en ulster, tu devrais pouvoir y jouer.
guitoto est ce que l’on peut appeler “un adorateur du feu”. Dès qu’il y un flameche en fin de manif (qui sera renommé “émeute” même si c’est complétement faux =>émeute: violence spontané conséquente d’une émotion collective), il s’y précipite pour nous en faire partager les plus grand secret (alors qu’il n’y étais visiblement pas).
C’est très à la mode et ça mange pas de pain avec internet. Mais ça reste du pipeau.
Et tu as vu j’imagine les images non? Tu as donc vu la tonne de journaliste mouche à merde qui s’agglutinaient autour des trois pauvres vitrines défoncés? Paye ton saut insurrectionnel!
Poukaver sur ses petit-e-s camarades pour les insulter sur Indymedia Nantes, c’est naze. Le commentaire a été supprimé.