La crise économique de 1973 marque le début de la stagnation de la croissance des pays européens, des Etats Unis et du Japon. La suraccumulation de capital, après un essor économique sans précédent, nécessitait le placement du capital privé dans d’autres activités : dans les domaines nationalisés et le renforcement des investissements dans les autres pays. En France la privatisation des entreprises nationalisées a offert au capital privé de nouveaux débouchés et une augmentation des profits résultant de ces nouveaux secteurs. La dérèglementation des activités économiques dans le monde a permis aux capitaux de s’investir plus facilement dans les pays en voie de développement. La multiplication des investissements à l’étranger s’est fait parallèlement à une concentration du capital et au développement de trusts et de banques encore plus géants.

L’idéologie néolibérale reflétait bien les intérêts de la bourgeoisie mondiale à la privatisation des secteurs nationalisés, à la dérèglementation du marché mondial et correspondait au renforcement du pouvoir des trusts et des banques sur les Etats.

La crise économique mondiale de 2008 qui révèle elle aussi une suraccumulation de capital nourrissant une spéculation financière phénoménale a provoqué le soutien salutaire des Etats au secteur privé : banques, industries… Mais il n’y a pas eut de retour aux « valeurs » valables avant le tournant des années 80 : pas de nationalisations massives ou de re-réglementation. Les capitaux accumulés, qui ne trouvent pas une rentabilité suffisante, doivent à nouveau trouver de nouveaux débouchés tels que la poursuite des privatisations et l’investissement dans d’autres pays.

Les discours sur la régulation du capitalisme ne sont pas sérieux. La crise de 2008 ne marque pas un retour d’un type de gouvernance valable avant les années 80. Au contraire, la nécessité capitaliste d’accroître les profits, de privatiser l’ensemble de l’économie, d’accroître la domination économique sur le monde, de renforcer l’impérialisme sont exacerbés.