Boycott? oui! culturel? aussi!

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La campagne BDS
Face à la campagne de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) contre l’Etat d’Israël, pour le forcer à respecter le droit international et les droits humains des Palestiniens, même les défenseurs d’Israël en sont réduits à demander : « Pourquoi ne boycotter que Israël et pas aussi les autres pays qui ne respectent pas non plus le droit international ? ». Au-delà de l’argument d’efficacité, la justification principale de cette stratégie (car le BDS est avant tout une stratégie) est qu’elle répond à un appel à la solidarité qui nous vient des Palestiniens eux-mêmes, depuis 2005[1]. Ce sont eux qui, aujourd’hui, nous demandent de mettre en œuvre cette campagne, et qui en définissent les contours.
Si BDS recueille un soutien populaire grandissant, c’est que l’opinion publique a fini par se lasser du « processus de paix » promis par nos dirigeants et jamais mis en place. Face à l’impuissance, si ce n’est à la collaboration active des gouvernements occidentaux dans la colonisation de la Palestine, la Campagne BDS[2] est une initiative non-violente dont peuvent s’emparer toutes les personnes solidaires du peuple palestinien, chacune à sa façon, en tant que militants politiques, consommateurs, professeurs, artistes, sportifs ou autres. La popularité de cette approche résulte également de sa résonance avec le boycott contre l’apartheid en Afrique du Sud dans les années 1980. Le succès historique de cette campagne est une source d’inspiration pour les Palestiniens qui espèrent voir une solidarité similaire se mettre en place dans le monde entier…
Critiques du boycott culturel
Certains voudraient voir la campagne BDS se limiter aux biens de consommation, et en exclure l’art et la culture. Examinons les arguments en faveur d’une telle position, qui sont souvent les mêmes dans les domaines culturels et universitaires. Ils relèvent de quelques préjugés pourtant régulièrement démentis par des faits aisément vérifiables : le premier d’entre eux est que ce type de boycott va nous couper des artistes et des universitaires israéliens, pourtant les plus progressistes de leur société. L’appel au boycott, tel que défini par les Palestiniens, ne concerne que les institutions de l’Etat israélien, pas les individus.
La campagne BDS n’empêche donc pas les rencontres avec des artistes israéliens, en particulier s’ils sont progressistes, pour faire avancer nos causes communes. Néanmoins, contrairement aux idées reçues, ces artistes, universitaires et intellectuels israéliens progressistes sont peu nombreux et ostracisés par leurs collègues qui, dans leur écrasante majorité, font corps avec les politiques d’occupation, de colonisation et de discrimination de leur gouvernement. D’aucuns pourraient donc, au contraire, attendre des intellectuels, comme lors de la lutte contre l’apartheid sud-africain, d’être à l’avant-garde de la prise de conscience humaine et politique de la détresse palestinienne. Dans ce cas, la campagne de pression internationale devrait porter en premier lieu sur les artistes et universitaires israéliens, plutôt que de les laisser dans leurs tours d’ivoire.
Un autre préjugé, qui dépasse le cadre moyen-oriental, affirme qu’on ne peut pas mélanger l’Art et la politique. Vraiment ? Les artistes israéliens ne sont-ils pas également des citoyens israéliens ? Leur art n’est-il pas influencé par la situation géopolitique et humaine dans laquelle ils se trouvent ? Et si ce n’est pas le cas, n’est-ce pas un luxe que la colonisation leur procure, mais qui est interdit aux artistes palestiniens ? Si l’on ne peut pas mélanger l’art et la politique alors pourquoi les artistes palestiniens sont-ils discriminés, en tant que Palestiniens, mais aussi en tant qu’artistes, avec moins d’accès aux ressources financières pour créer et diffuser leurs œuvres ? La culture est tellement politique que des artistes et intellectuels tels que Ghassan Kanafani ou Naji Al Ali furent assassinés par les services secrets israéliens, et que Annemarie Jacir, Cat Stevens ou Noam Chomsky se sont vus refuser le droit d’entrer en Israël.
La culture comme arme de guerre
L’art est tellement politique que l’Etat d’Israël l’utilise de plus en plus pour tenter de redorer son blason terni par le sang des 1400 Gazaouis massacrés en 2009 ou des 9 Turcs assassinés en 2010. Il finance profusion de festivals de littérature israélienne, d’évènements autour de l’anniversaire de Tel-Aviv, de tournées de troupes nationales de danse, etc. Cette campagne de marketing consiste à jeter de la poudre culturelle aux yeux du grand public, pour se donner une image positive, cultivée, moderne, « normale » en quelque sorte… Mais si Israël veut être traité comme un Etat « normal », il doit renoncer à l’impunité dont il bénéficie aujourd’hui. Tant que ce ne sera pas le cas, il sera montré du doigt, et aucun festival n’y changera quoi que ce soit.
Mise en œuvre du boycott culturel
L’appel palestinien définit très bien le cadre dans lequel le boycott culturel contre l’Etat israélien doit être mis en œuvre. Puisqu’il s’agit d’un boycott institutionnel, les Palestiniens ne nous demandent pas de boycotter des individus ou des groupes d’artistes en raison de leur nationalité israélienne. C’est donc, pour le moment, un boycott “doux”, contrairement au boycott de l’Afrique du Sud qui s’étendait également aux artistes, à titre individuel. En second lieu, le boycott ne s’applique aux évènements culturels en dehors d’Israël que s’ils sont financés ou soutenus par une agence gouvernementale israélienne (ministère, ambassade, consulat…), ou explicitement sioniste (le Fond National Juif, ou KKL, par exemple).
Les artistes
A titre individuel, un artiste peut simplement refuser de se produire en Israël, mais c’est à titre collectif que le boycott prend tout son sens politique : lorsque cette décision est rendue publique et qu’elle s’accompagne d’autres initiatives semblables. Depuis les bombardements sur Gaza, ce mouvement prend une ampleur considérable et il n’est pas une semaine sans qu’on apprenne qu’un artiste de premier plan annule un voyage prévu en Israël, profitant parfois de l’occasion pour écrire de véritables pamphlets dénonçant les conditions dans lesquelles vivent les Palestiniens. Rien que pour l’année 2010, les acteurs Meg Ryan et Dustin Hoffman, le metteur en scène Mike Leigh[3], les écrivains Henning Mankell, Iain Banks[4] et Alice Walker[5], les musiciens Carlos Santana, Devendra Banhart[6], Tommy Sands, Elvis Costello[7], Gil Scott-Heron, Annie Lennox[8] et les groupes The Klaxons, Gorillaz, The Pixies, Leftfield, Faithless[9], Tindersticks et Massive Attack[10] ont renoncé à se rendre en Israël !
Plus de 500 artistes montréalais[11] réunis dans la première des organisations « Artists Against Apartheid », plus de 150 artistes irlandais[12] et une centaine d’intellectuels norvégiens[13] se sont également engagés par écrit à boycotter Israël. Ils rejoignent ainsi des cinéastes (Ken Loach, Jean-Luc Godard…), des musiciens (Roger Waters, Brian Eno, Gilles Vigneault, Lhasa…), ou des écrivains de tous les pays (l’Uruguayen Eduardo Galeano, l’Indienne Arundhati Roy, le Sud-africain Andre Brink, la Canadienne Naomi Klein, le Brésilien Augusto Boal, l’Italien Vincenzo Consolo, l’Anglais John Berger, les Américaines Adrienne Rich, Sarah Schulman ou Judith Butler…).
Les citoyens
Pour ce qui est des évènements qui se déroulent en Israël, les militants ou les citoyens peuvent tenter de convaincre les artistes ressortissants de leurs pays de ne pas y participer et, si possible, de rendre leur décision publique. Dans le cas de Leonard Cohen, les nombreux courriers envoyés n’avaient pas réussi à lui faire annuler sa tournée en Israël en 2009, mais elles ont convaincu Amnesty International qui avait, au départ, prévu de s’associer à ces concerts, de se retirer de cette farce pseudo humanitaire et indirectement pro-gouvernementale[14].
Pour ce qui est des évènements qui se déroulent dans le reste du monde, le boycott doit s’attaquer à la stratégie israélienne de tentative d’amélioration de son image de marque internationale (le « rebranding »). Un festival de cinéma fera-t-il oublier les massacres et le blocus de Gaza ? Une exposition de peinture blanchira-t-elle l’assaut meurtrier de la Flottille de la Liberté ? La décision de participer ou de ne pas participer à ces manifestations culturelles revêt désormais un sens politique, car elle est identifiée comme un soutien ou comme une dénonciation de l’Etat d’Israël et de sa politique d’oppression. A titre individuel, le spectateur responsable refusera donc d’y collaborer ! A titre collectif, le citoyen responsable tentera d’élargir le soutien à la campagne de boycott, en revendiquant sa position, voire en la publiant. Le but de la campagne BDS n’est-il pas aussi de reprendre la parole dans les médias ? De parler de la Palestine et, qui plus est, d’en parler avec nos termes ?
Boycott de l’intérieur[15]
Si certains en France pensent que le boycott devrait se limiter aux produits de consommation et ne pas s’étendre à l’art, à l’éducation et à la culture, en Israël, paradoxalement, c’est le contraire qui se produit. Alors que seul un petit groupe d’Israéliens est convaincu par le boycott économique, une coalition beaucoup plus large, de 150 personnalités, universitaires, écrivains, artistes et acteurs israéliens a signé l’été dernier une pétition appelant à boycotter les manifestations culturelles et universitaires dans les colonies des territoires occupés depuis 1967[16]. Aux côtés d’intellectuels connus pour leur engagement contre l’occupation, tels Niv Gordon, Gideon Levy ou Shlomo Sand, on trouve des personnalités généralement plus discrètes comme l’historien Zeev Sternhell ou les célèbres écrivains David Grossman, A.B. Yehoshua et Amos Oz. Tandis qu’ils étaient sévèrement critiqués par le gouvernement israélien, ces personnalités israéliennes ont reçu une lettre de soutien de 150 autres artistes[17], principalement américains et anglais, dont Vanessa Redgrave, Cynthia Nixon ou Tony Kushner. Au-delà de ce coup d’éclat récent, les Palestiniens en appellent aux artistes israéliens progressistes de ne pas participer à des évènements culturels, festivals ou expositions financés par le gouvernement israélien. Certains, tel le cinéaste Eyal Sivan, le musicien Gilad Atzmon, l’éditrice Yaël Lerer ou l’écrivain Aharon Shabtai, se conforment à cet engagement moral.
Si nous dénonçons les discriminations que subissent les Palestiniens et, singulièrement, les artistes palestiniens, notre rôle est aussi de lutter contre cette discrimination. Car la politique israélienne, au-delà d’un simple favoritisme budgétaire, tente d’éteindre la résistance palestinienne en niant sa culture. Dans un contexte d’occupation coloniale, l’art palestinien contemporain est éminemment influencé par la situation politique. L’art palestinien est politique, et comment pourrait-il en être autrement ? La poésie de Mahmoud Darwish est politique, les écrits d’Edward Saïd ou de Ghassan Kanafani sont politiques, l’art plastique d’Emily Jacir est politique, les films de Michel Khleifi sont politiques, etc. A travers l’art de ces femmes et de ces hommes, ce sont l’histoire, la vie, les revendications et les souffrances des Palestiniens qu’on apprend à mieux connaître. A travers la musique « classique » de Rim Banna, du Trio Joubran ou de Kamilya Jubran, autant qu’à travers le rap de DAM, Ramallah Underground ou Shadia Mansour, c’est une culture vivante qui s’exprime et qui tente de nous transmettre une vérité qu’on ne lit pas dans les journaux. Au-delà du boycott des institutions culturelles israéliennes, il est donc également important d’écouter ce que les artistes palestiniens ont à nous dire…
Conclusion
Rappelons que le droit international exige de l’Etat israélien qu’il mette fin à l’occupation des terres arabes et au blocus de Gaza, qu’il démantèle le Mur de séparation, qu’il cesse toute discrimination basée sur l’origine ethnique ou religieuse et qu’il respecte le droit au retour des réfugiés palestiniens dans leurs villages.
On aurait souhaité que « les deux parties » négocient une paix juste, mais l’histoire démontre que le dominant ne cède jamais de bon cœur aux exigences, même légitimes, du dominé. Pour que le colonisateur cesse de coloniser, il faut que le prix que lui coûte la colonisation soit plus élevé que celui qu’elle lui rapporte. Ce « prix » aujourd’hui ne se mesure pas en vies humaines, ni même en monnaie sonnante et trébuchante. Le prix que nous tentons de faire payer à l’Etat d’Israël est celui de sa réputation, en le montrant du doigt. La pression exercée par le boycott en général, et le boycott culturel en particulier, ne vise pas à ruiner les Israéliens, ni même à les priver de tout accès à la culture, elle ne vise qu’à rétablir la justice. La campagne BDS cessera lorsqu’Israël respectera, au minimum, les résolutions de l’ONU et de la Cour Internationale de Justice.
Les artistes ont joué un rôle clé pour isoler le régime d’apartheid en Afrique du Sud dans les années 1980, alors même que les gouvernements occidentaux poursuivaient leurs relations diplomatiques et économiques, dans une complicité criminelle. Aujourd’hui encore, il est trop tôt pour attendre de nos gouvernements de mettre Israël au ban des nations, ou même au banc des accusés ! Mais les artistes peuvent et doivent montrer la voie, suivis par les citoyens que nous sommes tous, pour qu’enfin cesse l’oppression du peuple palestinien.
[1] Appel des Palestiniens au BDS contre Israël : http://bdsmovement.net/?q=node/52#French
[2] Relais français de la campagne BDS internationale : http://www.bdsfrance.org/
[3] Déclaration de Mike Leigh :
http://artsbeat.blogs.nytimes.com/2010/10/18/war-of-wor…ovies
[4] Déclaration de Iain Banks :
http://www.guardian.co.uk/world/2010/jun/03/boycott-isr…banks
[5] Déclaration de Alice Walker : http://electronicintifada.net/v2/article11319.shtml
[6] Déclarations de Devendra Banhart et de Tommy Sands :
http://english.pnn.ps/index.php?option=com_content&task…id=56
[7] Déclaration d’Elvis Costello :
http://www.elviscostello.com/news/it-is-after-considera…on/44
[8] Déclaration d’Annie Lennox :
http://www.haaretz.com/culture/annie-lennox-i-have-no-i…false
[9] Déclaration de Maxi Jazz, de Faithless : http://www.maxijazz.co.uk/Welcome.htm
[10] Déclaration de Robert Del Naja, de Massive Attack :
http://www.newstatesman.com/music/2010/09/israel-interv…-naja
[11] 500 artistes montréalais contre l’apartheid israélien : http://www.tadamon.ca/post/5824
[12] 150 artistes irlandais s’engagent à boycotter Israël : http://www.ipsc.ie/pledge/
[13] 100 intellectuels norvégiens : http://akulbi.net/
[14] Déclaration d’Amnesty International à propos de la tournée de Leonard Cohen :
http://www.france-palestine.org/article12450.html
[15] Relais israélien de la campagne de boycott : http://boycottisrael.info/
[16] 150 artistes israéliens boycottent les colonies israéliennes :
http://www.haaretz.com/print-edition/news/150-academics…11149
[17] 150 artistes américains et anglais soutiennent les 150 artistes israéliens :
http://jvp.org/campaigns/making-history-support-israeli…nts-4
http://www.contretemps.eu/interventions/boycott-oui-cul…aussi
Désinvestissement :
Février 2010 :
-« arrêt Brita » : l’entreprise allemande Brita se voit interdire
d’importer des produits de la marque israélienne Soda Club dans le
cadre de l’accord de coopération israélo-européen, parce qu’elle
triche sur la provenance des produits.
Mai 2010 :
-Deux églises américaines, la Episcopal Peace Fellowship et la United
Methodist Church, rejoignent BDS et se désinvestissent de tous leurs
placements en Israël.
Juin 2010 :
-La Deutsche Bank allemande se désinvestit de tous ses placements dans
la société militaire israélienne Elbit.
Août 2010 :
-L’université d’Harvard se désinvestit de ses placements en Israël.
-L’entreprise israélienne Ahava perd le procès qu’elle avait intenté
contre des militants BDS en Angleterre.
Octobre 2010 :
-L’entreprise Unilever ferme son usine de Cisjordanie, pour la
rapatrier dans les frontières de 48.
-L’entreprise Veolia vend ses parts dans le tramway d’occupation
israélien, probablement suite à des pressions de BDS.
Novembre 2010 :
-PFZW, le principal fonds de pension hollandais vend ses actifs
israéliens.
Décembre 2010 :
-L’entreprise japonaise MUJI annule l’ouverture de son premier magasin
en Israël
-L’entreprise Veolia perd un gros marché avec la ville d’Edimbourg,
probablement suite à des pressions de BDS.
Sanctions :
Janvier 2010 :
-L’année commence avec l’empêchement pour le mouvement de solidarité
international, réuni au Caire, d’entrer dans Gaza.
Mai 2010 :
-Nouvelles tentatives de rompre le blocus de Gaza, par mer cette fois
avec la Flottille de la Liberté. Attaque brutale de l’armée
israélienne : 9 morts. Manifestations spontanées dans le monde entier.
Juin 2010 :
-Le Brésil et la Bolivie demandent des sanctions contre Israël.
-La Turquie, l’Afrique du Sud et l’Equateur rappellent leurs
ambassadeurs en Israël.
-Le Nicaragua, le Venezuela et la Bolivie rompent leurs relations
diplomatiques avec Israël.
Septembre 2010:
-Une plainte est déposée contre Israël auprès de la Cour Pénale
Internationale au sujet de l’attaque de la Flottille de la Liberté.
-Alors qu’un nouveau bateau est bloqué, un convoi de camions arrive à
pénétrer dans Gaza.
Octobre 2010 :
-Les sous-marins israéliens interdits d’essais dans les eaux de la
Norvège.
-Une tournée de maires hollandais en Israël est annulée par le
ministère des affaires étrangères.
-La Norvège, l’Irlande, la Suède, l’Islande, la Turquie, l’Espagne et
l’Afrique du Sud et même le Canada et le Royaume-Uni n’assistent pas à
la conférence du Tourisme de l’OCDE organisée à Jérusalem.
Décembre 2010 :
-26 ex-dirigeants européens demandent des sanctions pénales contre
Israël, dont Hubert Védrine, Guiliano Amato, Hervé de Charrette,
Roland Dumas, Felipe Gonzales, Lionel Jospin, Romano Prodi, Mary
Robinson, Helmut Schmidt, Javier Solana, Richard von Weizsäcker…
-De nombreux pays, dont la Bolivie, le Brésil et l’Argentine
reconnaissent la Palestine en tant qu’Etat.
Boycott Syndical :
Juin 2010 :
-Les syndicats de transport de Malaisie, de Norvège, de Suède et
d’Afrique du Sud appellent leurs membres à empêcher les navires
israéliens d’accoster.
-UNITE, la plus grande centrale syndicale britannique, rejoint BDS.
Septembre 2010 :
-Les syndicats britanniques votent à l’unanimité pour BDS.
Novembre 2010 :
-Le syndicat irlandais TEEU vote le boycott d’Israël.
Décembre 2010 :
-IWW (les travailleurs industriels internationaux) rejoint la campagne
BDS.
Boycott Universitaire :
Juin 2010 :
-Des étudiants espagnols font échouer une réunion du comité commun
entre l’Espagne et Israël à l’Université de Madrid.
Septembre 2010 :
-L’université de Johannesburg est appelée à couper ses liens avec
l’université Ben Gourion en Israël par de nombreux intellectuels sud-
africains. La négociation est encore en cours…
Boycott Sportif :
Juin 2010 :
-La Suède et la Turquie annulent la participation de leurs équipes
jeunes à des match de football prévus en Israël.
Septembre 2010 :
-Michel Platini menace Israël d’exclusion de l’UEFA pour
discrimination des sportifs palestiniens
-L’équipe israélienne de beach-volley, lors d’un tournoi à
Montpellier, est forcée de déclarer forfait sous pression du groupe BDS.
Boycott Culturel :
Février 2010 :
-Carlos Santana annule son concert en Israël.
-500 artistes montréalais s’engagent dans BDS dont Lhasa, Gilles
Vigneault, Richard Desjardins, des membres de Bran Van 3000 ou Silver
Mt. Zion…
Avril 2010 :
-Gil Scott-Heron annule son concert en Israël.
Juin 2010 :
-Les cinémas Utopia, en France, déprogramment un film israélien
-Devendra Banhart, Tommy Sands, Elvis Costello, Klaxons, Gorillaz et
les Pixies annulent leurs concerts en Israël.
-Les écrivains Henning Mankell (qui se trouvait à bord de la Flottille
de la Liberté), Iain Banks et Alice Walker s’engagent dans BDS.
Juillet 2010 :
-Annie Lennox réaffirme qu’elle ne se rendra pas en Israël.
-Les acteurs Meg Ryan et Dustin Hoffman annulent leur participation à
un festival en Israël.
Août 2010 :
-Des artistes de théâtre israéliens refusent de jouer en Cisjordanie.
Ils sont soutenus par 150 intellectuels et artistes israéliens (dont
Niv Gordon, Gideon Levy, Shlomo Sand, Zeev Sternhell, David Grossman,
A.B. Yehoshua, Amos Oz…), puis 150 américains (dont Vanessa Redgrave,
Cynthia Nixon ou Tony Kushner).
-180 artistes irlandais se joignent à la campagne BDS.
-Leftfield et Faithless annulent leurs concerts prévus en Israël.
Septembre 2010 :
-Massive Attack annule son concert prévu en Israël.
-Une centaine d’artistes norvégiens s’engagent dans BDS.
Octobre 2010 :
-Le metteur en scène Mike Leigh annule son voyage prévu en Israël.
Novembre 2010 :
-Tindersticks annule son concert prévu en Israël.
France :
Février 2010 :
-Action contre le KKL devant le Casino de Paris par la Campagne BDS
France.
-Propos de François Fillon et de Michèle Alliot-Marie (devant le CRIF)
contre la campagne BDS.
-En 2010, le Mouvement pour une Alternative Non-violente, le Mouvement
des Objecteurs de Croissance, la Fédération Artisans du Monde, les
Alternatifs et la Confédération Paysanne rejoindront la Campagne BDS
France…
Mars 2010 :
-Journée nationale contre Agrexco à Sète.
-La Campagne BDS France publie une tribune sur lemonde.fr.
Avril 2010 :
-Actions contre la nouvelle place Ben Gourion à Paris.
Août 2010 :
-Implantation en droit français de la notion de « Crime de
Colonisation »…
Septembre 2010:
-Des plaintes sont déposées contre des militants BDS en France.
-Première conférence sur le boycott universitaire européen d’Israël
organisée à Paris.
Octobre 2010 :
-Une pétition de soutien à Stéphane Hessel, Alima Boumédiene-Thieryet
tous les militants poursuivis de la campagne BDS recueille 10.000
signatures en quelques jours !
-La Campagne BDS France publie une tribune sur rue89.com.
-Le procès contre Alima Boumédiène-Thierry et Omar Slaouti est annulé.
-Sakina Arnaud est condamnée en appel, mais elle se pourvoit en
cassation.
-Victoire : Yann Moix et le Figaro sont condamnés pour diffamation des
cinémas Utopia, et ne font pas appel.
-La Coalition contre Agrexco porte plainte contre Agrexco.
Novembre 2010 :
-Pour la première fois, la Campagne BDS France obtient de publier une
tribune dans la version papier du journal Le Monde. D’autres tribunes
sont publiées sur lemonde.fr.
Décembre 2010 :
-Action à Lyon contre un match de foot avec une équipe israélienne.
-Campagne « fraises » de Agrexco, et contre-campagne de la Coalition
contre Agrexco et de la Confédération Paysanne.
Liste de travail de la campagne BDS France
[…] On ne discutera pas les intentions des boycotteurs, mais on condamne catégoriquement les moyens. Fermer des portes dans la vaste circulation des œuvres, c’est s’ériger juge et censeur dans un domaine synonyme de liberté, infantiliser artistes et public, désigner une population à l’opprobe, punir des créateurs pour les agissements de leurs dirigeants, recourir aux méthodes mêmes que l’on prétend combattre. C’est aussi se tirer une grosse balle dans le pied puisque les artistes israéliens font partie des voix les plus critiques de leur pays, les plus concernées par la question palestinienne.[…]
http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/t/4609…urel/
Boycott culturel : Vanessa Paradis annule un concert en Israël
Vanessa Paradis devait donner un concert à tel Aviv et rencontrer le président d’Israël, prix Nobel de la colonisation et de l’hypocrisie.
Le collectif BDS France lui avait écrit une lettre lui demandant de ne pas se rendre dans cet Etat qui bafoue le droit international.
19 artistes israéliiens (Bocyott Within, boycoyy de l’intérieur) lui avait demandé de boycotter Israël :
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article112219
CAPJPO Europalestine avait demandé aux lecteursde son site d’écrire à la maison de production et au théâtre Simone Signore de Conflans sainte Honorine dans le même sens. Samedi une heure avant que Melle Vanessa Paradis s’y produise, un groupe de 30 militants de la campagne BDS était venu lui demander « N’y va pas ».
L ‘annulation est annoncée sur le site du CRIF, terredisrael, etc…
« Ne nous y trompons pas, ces terroristes là sont de la même trempe que ceux qui posent les bombes au nom d’une idéologie de chaos. »
Là, on rigole franchement : ils font de la pub pour BDS
Omar Barghouti, porte-parole de la campagne BDS
(… )
En 2008, à l’occasion des célébrations en l’honneur des 60 ans d’Israël, la campagne BDS a recuilli des dizaines de signatures prestigieuses qui ont signé un article dans le International Herald Tribune, le 8 mai de cette année-là. Parmi eux, Mahmoud Darwish, Augusto Boal, Roger Waters, Andre Brink, Vincenzo Consolo, et Nigel Kennedy.
Il y a aussi les grandes têtes d’affiches de la culture qui refusent les invitations à se rendre en Israël ou annulent leur venue, sans donner d’explications publiques. C’est le cas de Bono, U2, Bjork, Jean-Luc Godard, Snoop Dogg, et d’autres.
Quelques artistes objectent que, au lieu de boycotter, ils préfèrent se rendre en Israël et saisir l’occasion de leur prestation pour exprimer leur point de vue sur les injustices commises par Israël. Cette idée apparemment noble, est contre-productive. Une position si hypothétiquement courageuse ne peut compenser ou neutraliser le dommage bien plus substantiel que cause le fait que ces prestations aient lieu, dès lors qu’Israël, avec la formidable influence qu’il exerce sur les principaux médias occidentaux, les exploite cyniquement pour diffuser une fausse image de normalité qui lui donne la capacité de maintenir occupation et ségrégation.
On attend d’un artiste doté de conscience qu’il soit attentif aux appels des opprimés quant à ce qu’ils estiment susceptibles de contribuer efficacement à leur lutte pour mettre fin à l’injustice et à l’oppression coloniale. Ce qui était également vrai dans la lutte contre l’apartheid sud africain.
Quant à l’argument communément invoqué selon lequel « l’art devrait être au-dessus de la politique », il est manifestement anhistorique et politique par excellence. Les artistes sont des êtres humains, dont on attend qu’ils soient plus —et non pas moins— sensibles que les autres pour entrer en empathie avec la souffrance humaine et rejeter l’oppression. Quand, pour de l’argent ou d’autres avantages matériels, aux dépens d’un engagement fondamental pour les droits de l’homme, ils font le choix de se ranger du côté d’oppresseurs hégémoniques, ils en arrivent à vendre leur âme et à révéler leur totale corruption morale. Des artistes tels que Elton John (7), qui ont violé le boycott culturel de l’apartheid et ont diverti les Sud-Africains à Sun City, ont été vus comme franchissant une ligne rouge. Il en va de même pour ceux qui insistent pour divertir aujourd’hui l’apartheid israélien.
(…..)
____________________
Hier sur France Info, on entendait Richard Prasquier justifier l’interdiction de Stéphane Hessel, et prendre la défense d’Agrexco, au prétexte que la firme commercialiserait les fraises de Gaza
celles-ci ?
je parle de fraises (c’est la saison) , je mets une orange….quoique avec Agrexco, ce ne soit pas hors sujet…
voici donc la photo de fraises labellisées biotut, sans pesticides, issues de cultures qui pratiquent la lutte biologique
reste plus qu’à labelliser la chasse bio au Gazaoui ?
ici, il est question du boycott culturel, pas du boycott des fruits. C’est vrai que les fraises sont des produits culturels, issus de la culture de la terre, que leur belle couleur rouge peut faire des éléments de décors pour films gores.
Personne ne conteste ici le boycott des produits de la terre issus des territoires.
La culture, celle de l’esprit, c’est un autre problème et ce n’est pas en assénant des énièmes textes et photos sur une culture qu’on oubliera l’autre.
C’est dommage de boycotter les cultureux israéliens qui ont le bon esprit de lutter contre leur propre gouvernement, de les enfermer dans un ghetto sous prétexte que leur gouvernement est pourri.
Finalement, Vanessa Paradis a eu raison de ne pas aller en Israël, elle, la française, est la représentante d’un mini dictateur appelé sarkozy, qui enferme les opposants, chasse les étrangers etc etc etc Boycottons la culture française !
Se servir de références aussi douteuses que les Inrock pour dégommer le boycott, rien ne nous sera épargné ! Après Prochoix et Charlie Hebdo, tous les soutiens de la pensée dominante vont-ils nous être infligés ?
Les Inrockuptibles n’agitent que les mondains
Les Inrockuptibles : ce titre qui ressemble à une blague de copains rockers est devenu la griffe du journalisme branché. Pour un quotidien mondain et mercantile comme Le Monde, il symbolise ce qui passe pour contestataire : à moitié audacieux mais avec tant d’ostentation qu’il est difficile de ne pas soupçonner un procédé. Lire Les Inrockuptibles ou — à l’impossible nul n’étant tenu — le parcourir, c’est recevoir en pleine figure un thermomètre-catalogue des idées en vogue directement extrait de l’anus d’une petite-bourgeoisie parisienne à prétentions culturelles. Tout en s’offusquant du règne de la marchandise, l’hebdomadaire vend. En lui, tout tient d’ailleurs à ce registre de l’ubiquité et de l’entre-deux. Un coup annule l’autre : entre vénération de Guy Debord et passion du spectacle, carte blanche à Pierre Bourdieu et adulation de Daniel Cohn-Bendit, space cake et sans-papiers, le journal vogue son inexistence tranquille. Il récupère et il digère, ventre mou de la gauche molle. Il ne cesse de mêler suffisance et mauvaise conscience. Suffisance : les goûts du journal s’imposent absolument, seuls des crétins mentalement ou générationnellement décalés oseraient encore les discuter. Le mépris de classe et le jeunisme sont en effet les marques de fabrique de cet hebdomadaire fabriqué par des bourgeois complexés ayant cessé depuis au moins vingt ans d’avoir vingt ans. Mauvaise conscience : la publication cible des petits cadres qui rêvent de rêver de bohème mais qui procréent et qui empâtent un œil attendri sur leurs sicav ; les micro-transgressions dans le domaine esthétique les ravissent sans les déranger. L’essentiel de sa diffusion a beau demeurer confinée aux trois ou quatre kiosques des trois ou quatre quartiers proches de Saint Germain des Prés, Les Inrocks rotent dans les médias comme si rien d’autre n’existait qu’eux. Deux de ses responsables, Sylvain Bourmeau et Arnaud Viviant (qui pense que « José Bové est un idiot »), ont manœuvré pour décrocher un petit coin de salon dans le PAF. Le premier a profité de l’éviction sans indemnités de plusieurs journalistes de France Culture pour exiger que Laure Adler, ancienne groupie de Mitterrand et de Tapie, lui confie une émission quotidienne de « débats » idéologiquement calibrés.
Le second meuble d’un air ennuyé les rares silences de Daniel Schneidermann sur La Cinquième, chaque fois qu’Alain Rémond, chroniqueur habituel d’Arrêt sur images, est muet ou malade. Être racheté par Le Monde ou devenir le second Télérama, Les Inrockuptibles n’existent vraiment que lorsqu’ils hésitent entre deux nauvrages de ce genre.
http://www.homme-moderne.org/plpl/n0/p6.html
Faux-amis : Les Inrockuptibles
Les Inrockuptibles, c’est ce journal saturé de pubs qui aime la pop anglaise, les DVD sud-coréens, le rayon altermondialiste de la Fnac, les cendres de Pierre Bourdieu et les clips de Jean-Louis Murat. C’est aussi le journal qui – performance inouïe – a fait ses meilleures ventes sur une interview de Michel Rocard. Bref, c’est un journal qui aime à prendre des risques, comme il vient encore de le prouver en lançant le 18 février (le 18 juin était déjà pris) un retentissant « appel contre la guerre à l’intelligence ».
L’idée est excellente. Déjà, parce que ça fait du bien de se retrouver entre gens intelligents. S’ils avaient appelé ça « la grande pétition des cons », ça aurait marché moins bien. Le 3 mars, ils étaient déjà cinq mille à avoir signé. Il est vrai que les confrères en intelligence, Nouvel Obs en tête – qui, lui, fait ses meilleures ventes sur le salaire des cadres – avaient relayé avec enthousiasme ce manifeste intrépide. Que dit-il ? Eh bien, que les assauts du gouvernement Raffarin contre les artistes, les psychanalystes, les chercheurs, les enseignants, les magistrats, etc, appelle un « sursaut des professions intellectuelles » afin « d’adresser au gouvernement une protestation solidaire, unifiée, émanant de tous les secteurs attaqués par cet anti-intellectualisme d’Etat ». Bonne nouvelle. Que les élites découvrent qu’elles peuvent elles aussi être prises pour cibles, qu’elles s’en étonnent, s’expriment et se prennent en main, tout ça est plutôt rassurant, non ? En plus, comme c’est un journal de gauche, les Inrocks ont pris garde à ne pas oublier « les chômeurs, les précaires et les pauvres » qui, bien que n’exerçant aucun magistère « intellectuel », ont quand même droit à un strapontin au bout de la vingtième phrase (sur les vingt-deux que compte le texte). Ça fait chaud au cœur.
On en était déjà à se disputer le stylo pour entrer dans le club – pour une fois qu’il n’y avait pas de vigile ! – quand nos regards ont balayé la liste des premiers signataires, sorte d’avant-garde composée des noms les plus attractifs. Et là, surprise. Parmi les pointures indiscutables (Derrida, Vidal-Naquet…), voilà que se faufilent des spécimens au prestige plus mitigé. Alain Touraine, par exemple. Un sociologue renommé pour sa médiocrité, qui a milité successivement pour le socialisme boursier, le plan Juppé de 1995, le tourisme au Chiapas et le libéralisme digestif (« Raymond Barre avait le tort de percevoir la vérité », confiait-il au Figaro, 18/04/01), est-il le mieux armé pour conduire l’intelligence à la victoire ? La même question se pose pour son colistier Patrice Chéreau qui, l’été dernier, se déclarait « absolument pas choqué » par l’accord Medef/CFDT sur les intermittents, accusant leur mouvement d’être « contre-productif et suicidaire » (Le Monde, 03/07/03).
Quant à Jack Lang, autre vedette de l’appel des Inrocks, ça fait tout juste un an qu’il tirait son « chapeau à Nicolas Sarkozy ». Evidemment, ce défilé burlesque serait incomplet sans la mascotte du magazine : l’ex-Premier ministre Michel Rocard. Lors des manifs contre la réforme des retraites, ce vétéran des neurones en lutte avait pris la plume dans le Monde (19/06/03) pour vanter aux grévistes les bienfaits de la résignation : « Le capitalisme a gagné. Nous ne construisons pas la société de nos rêves. » Le laminage des retraites ? Bah, disait-il avec franchise, si la gauche revenait au pouvoir, « nous proposerions certainement à la négociation un cocktail un peu différent. Un peu, mais certainement pas beaucoup. » C’est comme l’intelligence : nos valeureux pétitionnaires en ont un peu, mais pas beaucoup.
http://www.cequilfautdetruire.org/spip.php ?article108
les articles de PLPD sur les Inrocks datent l’un de 2000 et l’autre de 2002. Il n’y en a pas d’un peu plus anciens encore ?
MDR :-)))))))))
Il s’agit de PLPL, et non de PLPD !
Autrement, c’est pas la peine de se faire d’illusions. Les cohn-bendistes Inrockuptibles n’ont pas changé, sinon en pire, et ils seront toujours dénoncés par tous ceux qui ne se satisfont pas de la pensée unique.
Quant à ceux qui font semblant de ne pas avoir lu l’article, et qui en sont encore au « boycott des produits de la terre issus des territoires », c’est pas non plus la peine de se faire d’illusions. Le BDS demande et demandera toujours le boycott total d’Israël tant qu’il restera un Etat raciste, boycott économique, culturel, sportif, politique, universitaire…
Soit dit en passant, quand quelqu’un nous parle de territoires, sans préciser « occupés », on voit très bien où il se situe : dans l’idéologie sioniste des « territoires contestés », qui est la négation de l’occupation et de l’apartheid.