Soutenez Aisha et Bankole

Couple Afro-Américain en fuite face à la répression aux Etats-Unis

. Mais même au delà des frontières, les Etats-Unis ont continué à les harceler, et, en décembre 2000, le Canada a arrêté soudainement leur procédure de demande d’asile, leur ordonnant de quitter le pays dans les 30 jours. Ils ont également été informés qu’il leur était interdit de retourner aux Etats-Unis ou de les traverser pour rejoindre un autre pays. A compté de ce moment, ils sont devenus apatrides et exilés.
Ils sont partis pour la Suède, vivant en semi-légalité, situation interrompue de temps à autre par un voyage en Grande-Bretagne. Ils survivent aujourd’hui grâce à un réseau informel d’amis et de dissidents. Toi aussi tu peux aider !

Aisha et Bankole Irungu sont nés à Chicago, Illinois, et ont grandi pendant les années 60-70, période faste du mouvement pour les droits civiques aux Etats-Unis. Tous les deux étaient, dès le départ, fortement impliqués dans le mouvement de libération Noir. Au cours de la décennie suivante, ils sont restés politiquement actifs. Un activisme qui leur a valu les menaces et tracasseries constantes du FBI, qui ont finalement abouti à leur fuite vers le Canada et l’Europe.

Aisha est issue d’une famille artistique et politique connue. Son grand-père était membre du Parti Communiste et contemporain de l’écrivain afro-américain Richard Wright, son père, un opposant à la guerre, son oncle a voyagé avec Duke Ellington, un de ses frères a résisté contre le racisme dans l’armée américaine. Beaucoup de jeunes hommes noirs comme lui ont fini en prison pour cela. Combiner art et politique a toujours été évident pour Aisha. Enseignante de musique diplômée, musicienne et chanteuse talentueuse, elle a également étudié le droit et a souvent aidé des avocats dans leur travail. Sa voie était assez forte pour attirer rapidement l’attention du gouvernement américain et du FBI…

Bankole est devenu politiquement conscient et actif dès son plus jeune âge ; à partir de 12 ans, il devient un lecteur intensif et évolue en tant que garçon noir conscient et idéaliste. Il rentre à l’université de West Chester en Pennsylvanie, se distingue comme bon étudiant, et écrit plusieurs articles sur les conditions sociales des Afro-Américains. C’est à partir de là qu’il se trouve pour la première fois confronté aux menaces et à l’espionnage du FBI. Un informateur du FBI lui explique qu’il est surveillé et lui conseille d’arrêter ses activités politiques. Au bout de trois ans, il décide de quitter l’université. Les dix années suivantes, il est actif dans le mouvement d’émancipation Noir, principalement dans le travail de solidarité avec les prisonnier-e-s politiques, la mise en place de coopératives d’alimentation et en donnant des cours dans des écoles « afro-culturelles ». Pendant ce temps, la persécution politique et les tracasseries continuent.

Aisha et Bankole se rencontrent en 1992 grâce à des amis communs, et se marient l’année suivante. Ensemble ils continuent de dénoncer systématiquement les violations des droits humains aux Etats-Unis, de rendre public et de documenter leur propre répression, etc. Quand Aisha gagne en 1996 une affaire judiciaire contre l’autorité publique (concernant l’abus impuni d’enfants noirs dans une école où elle donne cours), la répression atteint son plus haut niveau et ils savent que le FBI ne les lâchera plus. Ils décident de partir pour le Canada.

Les Etats-Unis ont une longue histoire de « guerre secrète » contre leur opposants politiques internes. En 1971, l’existence du COINTELPRO est révélée. C’est un programme monté par le FBI pour éliminer l’ennemi intérieur qui contient toute une gamme d’écoutes téléphoniques, espionnage, menaces, infiltrations, fausses accusations, incarcérations et assassinat d’opposants politiques. Malgré le fait que le gouvernement prétende le programme arrêté, beaucoup d’indications prouvent que ce programme a continué la décennie suivante et même jusqu’au jour d’aujourd’hui. Bankole et Aisha ont rassemblé une documentation sur leurs persécutions (écoutes téléphoniques, interception de lettres et de courriers électroniques, cambriolage, menaces, etc.) dans un dossier comptant 4000 pages. Pourtant, on leur refuse l’asile. Apparemment le mythe de la démocratie américaine et du « Land of the free » ne peut être brisé.
Malgré leur situation, Aisha et Bankole poursuivent leur engagement et leur lutte politiques. Au cours de lectures et de concerts, ils continuent de s’exprimer sur le racisme et l’oppression aux Etats-Unis, le destin des prisonniers politiques (le dernier CD de Aisha, « Sudden Move », est par exemple en soutien pour Mumia Abu-Jamal, Ali Khalid Abdullah et Zolo Agona Azania),etc.
Soutenez les, tout comme leur lutte :

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· Achetez l’histoire de Bankole ; « ExiledOne. An African from America & Political Refugee » (34p) :7,50€, et « ExiledOne.II » (66p): 7.50€

· Achetez un CD de Aisha chez The Soulful Expression – Independent Music label:

§ « Hustlers’s Revolution » (36 min.) : 15€
§ « I Dream » (36 min.): 15€
§ « My Gift Is My Culture » (2 CD, 97 min.): 18€
§ « Sudden Move » (80 min.): 15€

· Visitez le site internet d’Aisha et Bankole, informez-vous et diffusez l’information: www.geocities.com/exiledone2002/index.html

· Contactez Bankole et Aisha : bankole_irungu@hotmail.com , soulful_expression@yahoo.com (vous pouvez écrire aussi en français).

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