Affaire halimi : crime et instrumentalisation
Catégorie : Global
Thèmes : Racisme
Affaire Halimi : crime et instrumentalisation
Ce qui vient de se passer, à peine le verdict énoncé au procès de Youssouf Fofana et de ses complices, est grave.
On comprend la douleur de la famille de Ilan Halimi, affectée par un meurtre barbare, dont le procès a établi le caractère antisémite pour ses auteurs principaux. On ne saurait admettre les pressions communautaristes du CRIF et d’autres associations juives confondant justice et vengeance, encore moins la décision de la Ministre de la Justice, Mme Alliot-Marie, qui a exigé un procès un appel pour ceux des inculpés condamnés à une peine moindre que celles requises.
Les parties au procès peuvent, comme le ministère public, faire appel du jugement. C’est leur droit. Telle n’a pas été la suite des évènements : des instances communautaires conduites par le CRIF ont fait pression, avec le relais de médias, pour que la ministre de la Justice, représentant le gouvernement, fasse appel. Elle s’est exécutée.
Les deux principaux syndicats de magistrats, l’Union Syndicale des Magistrats (”décision inquiétante pour l’avenir“) et le Syndicat de la Magistrature (“La justice c’est autre chose que la vengeance”) ont d’ailleurs immédiatement protesté L’avocat général lui-même, Philippe Bilger, avait reconnu un verdict “exemplaire“.
Porteuse d’une voix juive laïque, l’Union Juive Française pour la Paix est doublement scandalisée. Car dans les suites du verdict nous assistons à une double régression : il en va d’abord de l’indépendance de la justice par rapport au pouvoir politique, mais également des valeurs de la République qui devraient s’opposer au communautarisme, « ethnique » et pro-israélien, du CRIF qui ne peut que renforcer l’antisémitisme en France.
Le bureau national de l’UJFP
21 Juillet 2009
Pour être persuadé de l’instrumentalisation de l’affaire Halimi, il suffit de se reporter aux premières réactions il y a trois ans.
D’abord la célèbre antisémite Esther Benbassa, qui déclarait :
[Évitons l’emballement->http://pagesperso-orange.fr/d-d.natanson/ilan-halimi.htm]
{“C’est un juif qui est mort. Mais n’importe qui d’entre nous, juif ou pas, aurait pu être à sa place. Il serait sage de contourner le piège de la communautarisation du calvaire d’Ilan Halimi. Celui-ci, victime d’un sort tragique et injuste, mérite certes de devenir un symbole. Mais celui qui nous exhortera à endiguer par tous les moyens cette inhumanité que génèrent nos systèmes et dont nous sommes les passifs spectateurs.”}
Ensuite le militant « anarchiste » et brillant polémiste Yves Coleman, qui pense comme le CRIF qu’un crime n’est un vrai crime que s’il est doublé d’antisémitisme et qu’un juif ne peut être tué QUE par des antisémites :
Le meurtre d’Ilan Halimi et le malaise de la gauche multiculturaliste
{« Les réactions d’organisations comme la Ligue communiste révolutionnaire, l’Union juive française pour la paix (UJFP), la Coordination des appels pour une paix juste au Proche-Orient (CAJPO), le Mouvement contre le racisme et pour l’amité entre les peuples (MRAP) ou la Ligue des droits de l’homme, ou d’intellectuels comme Esther Benbassa face au meurtre d’Ilan Halimi et au « gang des Barbares » illustrent parfaitement les effets pervers du multiculturalisme actuel dans le champ politique français. Au nom de la lutte contre le « communautarisme », tout ce beau monde invoque une sacro-sainte « prudence ». »}
C’était tellement beau, que ce texte a été repris instantanément par un forum politique de Soutien à Nicolas Sarkozy :
http://archives-forum-sarko.probb.fr/les-tendances-nationalistes-et-ecologiques-de-droite-f22/le-meurtre-d-ilan-halimi-et-le-malaise-t499.htm
Alors, vous avez fait votre choix ?