Dis tonton, tu vas pas nous lâcher en plein génocide ?!
Catégorie : Global
Thèmes : Guerre
Lieux : Quimper
Dis Tonton, tu vas pas nous lâcher en plein génocide ?!
Communiqué du Collectif Génocide made in France
www.genocidemadeinfrance.com
Paris, le 22 mai 2009
Il y a 15 ans, l’État français supervisait et participait au génocide d’1 million de Tutsi.
En une centaine de jours, l’État français et les autorités extrémistes rwandaises de l’époque accomplirent l’extermination d’une partie de la population rwandaise désignée comme ennemi intérieur.
Le 22 mai 1994, le président du gouvernement intérimaire qui assure l’exécution du génocide, Sindikubwabo, adresse à François Mitterrand une lettre.
Alors que les cadavres de plusieurs centaines de milliers de Tutsi et opposants politiques jonchent le sol rwandais, cette lettre, lue et commentée à l’Élysée, montre à quel point les deux instances sont soudées autour du projet d’extermination : « Le Peuple rwandais vous exprime ses sentiments de gratitude pour le soutien moral, diplomatique et matériel que Vous lui avez assuré depuis 1990 jusqu’à ce jour. En son nom, je fais appel à Votre généreuse compréhension et celle du Peuple français en Vous priant de nous fournir encore une fois Votre appui tant matériel que diplomatique. Sans Votre aide urgente, nos agresseurs risquent de réaliser leurs plans et qui Vous sont connus. »
Dès 1990, les militaires français ont formé les futurs « cadres » du génocide.
Entre 1990 et 1994, l’armée rwandaise passe ainsi de 5000 à 50000 hommes.
Des rescapés et des bourreaux témoignent de l’implication directe de l’armée française dans l’extermination de Tutsi*.
Des « conseillers » militaires français, comme ceux qui officient encore aujourd’hui dans les dictatures françafricaines, sont restés au Rwanda pendant le génocide.
Avant le déclenchement des massacres, lorsque la majeure partie des effectifs a déjà plié bagage, certains d’entre eux se font surprendre à Kigali et déclarent alors y être revenus pour passer des « vacances ».
L’appel au front racial, qui a permis de cimenter les forces du génocide, ainsi que la formation du gouvernement intérimaire, ont été réalisés sous la houlette de la diplomatie française.
Les livraisons d’armes par la France se sont poursuivies tout au long du génocide, en dépit de l’embargo de l’ONU.
Ce que nos médias et représentants politiques ont qualifié de « massacres interethniques », de « double génocide », de « guerre tribale », ou encore de colère spontanée suite à un attentat, c’était un génocide, une destruction planifiée perpétrée sur un groupe désigné comme « ennemi intérieur » par ses bourreaux. Ce fut l’aboutissement de l’idéologie coloniale et raciale, telle qu’elle a été élaborée au XIXè siècle. Ce crime des crimes n’a été que l’application de la guerre dite révolutionnaire, une technique militaire théorisée dans les années 50 par les colonels Trinquier et Lacheroy.
Monsieur Kouchner et Monsieur Quilès, malgré tous vos efforts pour masquer la réalité, nous savons désormais qu’il ne s’agit en aucun cas d’ « erreurs d’appréciation » ou d’ « aveuglement ». Il ne s’agit pas non plus d’une simple complicité, au sens de celui qui participe au crime commis par un autre. Dans une Vème république qui n’a que des intérêts, les dictateurs africains du pré-carré français ne sont pas les « amis » de la France, mais bien ses vassaux. La Françafrique, terme aujourd’hui galvaudé dans la presse, n’est ni un club de papys ringards voué à une fin certaine, ni une somme de petites combines permettant d’acheter des hôtels particuliers dans Paris. La Françafrique est un système néocolonial, responsable des crimes d’État les plus abjects et macabres. Le néocolonialisme français a exercé sa mainmise sur le Rwanda, petit pays dont le PIB était équivalent à la ville de Quimper. Derrière le masque des indépendances, la République française a su, à coups d’actions psychologiques, fanatiser jusqu’au dernier degré ses tirailleurs néocoloniaux du Hutu Power, et endormir une opinion publique, de droite comme de gauche, déjà passablement soumise et partisane des clichés les plus vendeurs et éculés de la négrophobie.
Aucune idéologie, aucune géopolitique, ni même la lutte contre l’impérialisme anglo-saxon, chinois ou autre ne justifieront les crimes de l’État français au Rwanda comme ailleurs.
Il est nécessaire que :
– des réparations conséquentes soient versées aux rescapés de ce génocide par la République française et les génocidaires français ainsi que par la BNP, le Crédit Lyonnais, comme tout autre instance impliquée.
– un organisme judiciaire indépendant soit créé et saisi pour instruire le procès des représentants de l’État français qui se sont rendus coupables de génocide.
– les instances de notre pays ayant permis la perpétuation de ce génocide soient mises immédiatement hors d’état de nuire. En bref, une remise en cause radicale du fonctionnement de nos institutions, à l’image de ce qui s’est passé en Allemagne au sortir de la seconde guerre mondiale.
*Cécile Grenier, Carnets, six mois d’enquête au coeur du génocide français, in La Nuit rwandaise numéro 3, Avril 2009, Izuba éditions, L’Esprit Frappeur
Merci de nous rappeler régulièrement l’essentiel, je copie colle cet article sur mon site
http://www.mouvementautonome.com/
Lu sur un sutre site au sujet de C Grenier et du livre Rwanda 94 – tout simplement édifiant !
Cet album est indécent dans sa transcription des massacres, qui par son coté répétitif, écoeure, lasse au lieu d’émouvoir et sensibiliser. Sur ce plan là, c’est complètement raté.
La dénonciation des « crimes » des soldats français est grotesque et irresponsable. La France porte une très lourde responsabilité dans le génocide rwandais, c’est une évidence. Qu’elle le reconnaisse, serait une bonne chose. Mais,bien évidemment, ces soldats n’ont pas commis toutes les horreurs (viols, massacres, actes de racisme) « dénoncées » dans cet album. En particulier durant l’opération turquoise qui fourmillait de journalistes, d’humanitaires et qui s’est faite « au contact » des troupes du FPR (Front Patriotique Rwandais qui dirige le Rwanda actuel). Le fait que cette Bd reprenne les accusations d’une commission rwandaise qui vient de remettre en août son rapport à charge contre la France souligne la nécessité de prendre avec des pincettes ce genre d’accusations. Dans les relations franco-rwandaises, on nage en plein fantasme et manipulation. Que la france soit franchement coupable en ayant soutenu jusqu’au bout le régime génocidaire rwandais, est un fait, selon moi, quasi avéré. En rajouter outrageusement comme le fait cet album, c’est se tromper de cible. Comme l’a dit Stassen : quand les rwandais se sont massacrés, il n’y avait plus un blanc au Rwanda. Ce qui est vrai, l’armée française avait évacué les ressortissants étrangers trois jours avant le début du génocide. Leur présence à des barrages durant le génocide est impossible : ils ne sont tout simplement plus là !!! C’est bien d’ailleurs le principal reproche que les rwandais ont fait durant des années à la communauté internationale, en particulier à la France : « vous nous avez abandonné ! » et non « vous nous avez massacrés ! »
Que Cécile grenier se soit faite manipuler ou que sa sincère empathie envers le peuple rwandais l’ait amené à croire sur parole ce que des rescapés ont pu lui raconter, ne l’obligeait pas à en faire une bande dessinée. Il aurait mieux valu passer par un autre genre comme un récit de témoignages. Le public qui achète, dans ce cas là, sait à quoi s’attendre. Mais là, passer par une BD en spécifiant en avertissement que les faits sont véridiques, c’est se tromper de support.
Le choix de Pat Masioni est inconséquent. Congolais (RDC) réfugié en france, Pat ne pouvait refuser de dessiner un dyptique chez albin Michel. Mais cela aurait été plus intelligent de lui faire dessiner un autre album plutôt qu’une histoire qui fait la quasi-apologie du FPR et de son armée. Quand on sait ce que la RDC subit depuis près de 10 ans de la part du régime en place au Rwanda (4 millions de morts), faire dessiner cette histoire par lui est dangereux pour son intégrité physique si un jour il lui prend l’idée de revenir dans son pays. Ces deux albums lui colleront à la peau par la suite dans un pays où les esprits sont chauffés à blanc. Comme l’a écrit son compatriote Barly Baruti (Mandrill, Eva K.) : « C’est bien dommage qu’on se soit servi de la bande dessinée…et d’un dessinateur de BD CONGOLAIS (du reste très talentueux !) pour parler de la triste histoire du Rwanda. »
La fin de l’histoire avec ses raccourcis historiques (la fin complètement tronquée des camps de réfugiés de RDC (ex-Zaïre) alors que c’est d’une importance historique capitale) laisse planer un véritable malaise s’agissant d’un album qui se veut fidèle à la vérité.
Malheureusement, la post-face de Cécile grenier donne les clefs de tous ces manques et incohérences : en fait, sur un sujet aussi sensible, complexe et dangereux, Cécile grenier est sincère mais elle n’y connait tout simplement rien…. Son texte le démontre : elle écrit que le pouvoir rwandais est « démocratique mais fort » alors qu’il s’agit tout simplement d’une dictature militaire (il suffit de lire les rapports d’Amnesty), que les élections ont « légitimé le président » alors qu’il a été élu à 95% des voix et reconnu du plus petit bout du bout des lèvres par la communauté internationale, elle parle de miracle économique alors que plus de la moitié du budget est constitué d’aide internationale, parle des promoteurs du génocide toujours actifs, alors que 14 ans après, quand ils ne sont pas morts, les quelques groupes de hutus opposants cherchent tout juste à survivre dans la jungle, etc….. Et surtout, alors que le texte parle du Rwanda post 94, elle ne dit pas un mot, pas une virgule, pas une plus petite allusion à la guerre en RDC que le Rwanda mène depuis 10 ans et qui a, je le répère, causé la mort de 4 millions de personnes.
Je pourrai en écrire encore beaucoup tellement la lecture de ce 2ème tome m’a révulsé et stupéfait (et je passe sur la scène du pédophile européen cherchant sa proie dans une ville en plein pillage, au milieu des massacres, alors que Kigali avait été évacué de ses habitants occidentaux…).
Pardon mais n’est pas Stassen ou Spiegelman qui veut. Parfois il vaut mieux s’abstenir.
C’est tout simplement scandaleux !!!!! une BD, non, un torchon d’injures. j’espère tout simplement que ces calomnies diffamatoires vont provoquer quelques réactions. Vous aviez des témoignages, si les sbires de Kagamé vous avez dit, les militaires français sont des cannibales, vous auriez dessiné un soldat entrain de manger un enfant tutsi, vous devriez avoir honte, vous dessinez « goma », j’y étais, je n’ai pas vu de planches montrant des soldats qui rassurent, qui soignent, qui sauvent des vies etc etc….. vous me donnez la nausée !!!
En tout cas on ne peut pas continuer à laisser dire tout et n’importe quoi sur les soldats de l’opération Turquoise ; le mandat de départ était très clair, la résolution 929 du conseil de sécurité ( 22 juin 1994) autorise la France à mener une action temporaire, à caractère strictement humanitaire et conformément au chapitre VII de la charte de l’ONU, il peut être fait usage des armes pour exécuter la mission. Une stricte neutralité vis à vis des factions ( FAR / FPR ) est impérative. Un simple rappel des faits me paraît nécessaire, suite à l’attentat contre le falcon 50 ayant causé la mort des présidents burundais et rwandais (le 6 Avril 1994) , s’est déclenché un massacre généralisé de la population Tutsis et Hutus modérés par des extrémistes Hutus (milices, unités militaires, population .) Les premier éléments français sont arrivés à Goma et Bukavu à partir du 22 juin 1994, date de l’autorisation du conseil de sécurit酅donc deux mois et demi après le déclenchement du génocide, certes, bien tard, mais qui a empêché une intervention plus rapide ? pourquoi ? qui voyait d’un mauvais il l’intervention de l’armée française ? Sans entrer dans les détails, les français ont assuré d’emblée la protection du camp de réfugiés de Cyangugu, puis la création d’une zone humanitaire sure à la périphérie de laquelle tous les agresseurs sont repoussés et à l’intérieur tous les éléments hostiles sont neutralisés afin de protéger les populations et de permettre l’action humanitaire ..des milliers de vies ont été sauvées .trop peu certes, mais une seule vie sauvée valait la peine d’intervenir, devant l’immobilisme international, la France a fait preuve, à travers ses soldats, de courage et d’abnégation. Rappelons nous que fin 1993 , le FPR demandait comme préalable aux accords d’Arusha, le départ des troupes françaises, ce qui fût fait .on connaît la suite .. La catastrophe humanitaire, provoquée par le flux de réfugiés fuyant vers le Zaïre, l’épidémie de choléra a transformé les soldats français en fossoyeurs, tout ça pour enrayer cette épidémie Depuis toutes ces années, les soldats français doivent encaisser sans cesse des accusations de viols, assassinat etc etc , sans parler de la pire des accusations « complicité de génocide et crime contre l’humanité » rien que ça que ceux qui ne connaissent pas notre action au rwanda, au moins ne nous jugent pas, et s’ils nous jugent, qu’ils aillent voir un peu du côté du nord kivu , qu’ils cherchent la réponse à tout ce drame dans les réserves minières de la RDC le coltan ( tantale) par exemple !!!!! A qui profite le crime ? Pas aux soldats de turquoise en tout cas, eux, ils n’ont pas à rougir, ils doivent garder la tête haute et se mobiliser pour que cesse la calomnie. j’étais un de ces soldats, où étiez vous, les donneurs de leçons, quand nous sauvions des vies ?