[rennes] occupation du triangle : des logements pour tou-te-s, avec ou sans papiers
Catégorie : Local
Thèmes : Immigration/sans-papierEs/frontieresLogement/squat
Lieux : Rennes
Mardi 3 février : Un demandeur d’asile géorgien est à la rue. Nous occupons le Théâtre National de Bretagne (TNB). Trois heures plus tard, il est hébergé.
Mardi 3 mars : Une famille kosovar avec 3 enfants de moins de 3 ans, dont la femme est enceinte, est à la rue. Nous occupons les Champs Libres. Trois heures plus tard, la famille est hébergée. Au moment où nous évacuons l’occupation, le camion de la Croix rouge débarque 4 personnes mongols demandeuses d’asile politique. Elles sont à la rue. Nouvelles démarches pour les faire héberger. Nous finissons par obtenir une solution.
Mardi 10 mars : Le matin, nous apprenons que la femme kosovar enceinte a fait une fausse couche. Le soir, deux hommes birmans demandeurs d’asile politique sont à la rue. Il est 20 heures. Le 115, numéro d’urgence pour les gens à la rue, est saturé depuis 16 heures. Nous occupons à nouveau le TNB. Négociations bricolées. On finit par trouver une autre solution pour les deux hommes.
Mercredi 11 mars : Les 2 birmans sont à nouveau à la rue. Nous sommes fatigué-e-s alors nous passons à une phase supérieure de la lutte.
Nous décidons de lancer une « occupation longue amie » : il s’agit d’héberger dans un lieu occupé les personnes laissées à la rue par l’Etat, ce qui nous permet de libérer de l’énergie afin de construire une mobilisation pour le logement.
Mercredi 11 mars : La première occupation longue amie est le centre social de Carrefour 18. Elle est lancée avec les deux hommes birmans à la rue. Comme convenu avec l’association rennaise des centres sociaux, l’occupation durera jusqu’au mardi 24 mars, soit 13 jours.
Vendredi 13 mars – lundi 16 mars : Une famille congolaise (dont deux enfants de 4 et 7 ans) rejoignent l’occupation de Carrefour 18 puis un homme congolais puis un autre, etc. Le lundi 16 mars au soir, ce sont 14 personnes à la rue qui ont rejoint le lieu occupé. Elles ont été envoyées par certains services sociaux et même par des avocat-e-s.
Mardi 17 mars : Pour éviter le surnombre dans un même lieu occupé, nous décidons de lancer une nouvelle « occupation longue amie » en investissant la CGT. Comme convenu avec le syndicat, l’occupation durera jusqu’au jeudi 26 mars, soit 9 jours.
Mercredi 18 mars : Nous occupons donc en même temps le centre social Carrefour 18 et la CGT. Afin de rappeler la responsabilité directe de l’Etat central dans la situation actuelle, nous occupons la DDASS, chargée du financement des hébergements pour les personnes étrangères qui demandent des papiers. Au bout de 3 heures, nous finissons par être évacué-e-s par la police.
Mardi 24 mars : Après avoir libéré Carrefour 18, avec 10 personnes à la rue dont deux enfants, nous occupons le Conseil général afin d’exiger de la part des collectivités locales des solutions d’hébergement en attendant que l’Etat central prenne en charge, comme il le devrait, l’hébergement des gens à la rue.
Au bout de 5 heures d’occupation, le Président du Conseil général propose une nuit d’hôtel et une prise de parole lors de la prochaine séance du Conseil général. En revanche, il menace d’appeler la police et de nous faire évacuer si nous ne partons pas du lieu occupé. Après un débat houleux, notre collectif décide d’évacuer le lieu avant l’arrivée de la police et d’aller occuper un autre lieu.
Le centre Renée Prévert est occupé vers 21 heures. L’occupation durera jusqu’au vendredi 27 mars, soit 3 jours.
Vendredi 27 mars : Nous lançons une occupation longue amie du Triangle avec plus de 10 personnes laissées à la rue. Chaque jour, une assemblée générale ouverte à toutes et à tous se tient à 18 heures 30 dans le lieu occupé.
Depuis le 3 février,
le collectif de soutien aux personnes sans-papiers de Rennes
a occupé 8 lieux différents !
Il a été plus ou moins bien accueilli selon les lieux occupés.
Il a été évacué par la police une fois.
Il a été menacé d’évacuation policière une autre fois.
L’Etat, principal responsable de la situation actuelle, ne fait rien sauf nous envoyer la police. Les collectivités locales comprennent, plus ou moins silencieusement, notre action.
Aucune solution d’hébergement concrète et durable n’a été proposée.
Nous exigeons que l’Etat trouve des logements pour toutes et tous, avec ou sans papiers, car il s’agit d’un droit fondamental.
En attendant, il nous semble de plus en plus inadmissible que les collectivités locales ne s’impliquent pas concrètement dans l’hébergement de toutes les personnes à la rue qui résident sur leur territoire, par exemple en appliquant la loi de réquisition, en mettant à disposition les logements vides dont elles sont propriétaires…
Rejoignez-nous et passons à une phase supérieure de la lutte !
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