Darmanin annonce la dissolution de la Défense Collective
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Catégorie : Local
Thèmes : Défense-collectivedissolutionLegal teamRépression
Lieux : Rennes
GÉRALD DARMANIN ANNONCE LA DISSOLUTION DE LA DÉFENSE COLLECTIVE
Après presque deux mois de silence, le Ministre de l’Intérieur a présenté son projet au Conseil des Ministres. Le décret ne va pas tarder à paraître, et la Défense Collective annonce déjà faire dès que possible les recours pour parvenir à faire annuler la procédure. Pour autant, il paraît crucial de nous opposer à leur côté à cette attaque à la défense des personnes en lutte, que celle-ci prenne place dans la rue ou dans les instances judiciaires.
C’est pour cela que nous, Comité Contre la Dissolution de la Défense Collective, appelons à un rassemblement ce jeudi 4 avril, Place Sainte Anne à 18h30.
Nous nous réunirons aussi dès le lendemain, vendredi 5 avril à 18h à Rennes 2 (Hall L), afin de réfléchir ensemble à ce que nous pouvons faire dans la situation présente.
Venez nombreux.ses à ces rendez-vous et n’hésitez pas à les partager au maximum, ils sont totalement publics et ouverts à toutes celles et ceux qui se battent contre les dissolutions et celle de la Défense Collective !
En France, les gens sortent régulièrement dans la rue et le mouvement social est fort. De la loi travai au mouvement des retraites, en passant par les gilets jaunes, l’intensité du mouvement social s’est accrue.
A Rennes, celui-ci fait souvent parler de lui de part son offensivité et son ingéniosité. Cela fait peur aux institutions qui tentent de répliquer à travers de nombreuses attaques : criminalisation du mouvement en taxant les manifestants de terroristes ou en ouvrant des enquêtes pour « association de malfaiteurs », et en utilisant des procédures administratives telle que la dissolution.
Ainsi, pendant la dernière séquence politique contre la loi asile et immigration et suite à une manifestation appelée par les AGs Rennaises qui a particulièrement mis en échec le maintien de l’ordre, le préfet s’est adonné à des sorties médiatiques. Il a taxé les manifestants de « terroristes » et a affirmé que le campus de Rennes 2 était un « repère de l’ultragauche rennaise », propos d’ailleurs validés par le Ministre de l’Intérieur.
Faute de preuves, ces commentaires bien sentis semblent se baser sur une intuition secrète du préfet qui par de telles injonctions, se permet donc de mettre en cause chaque étudiant qui voudrait s’impliquer dans les mouvements sociaux au sein des différentes AG de lutte présentes sur les campus.
En ce sens, le préfet pensant posséder un droit de regard sur la mobilisation dans les espaces universitaires, a voulu rencontrer la présidence dé Rennes 2 lors d’une entrevue le lundi 29 janvier.
Entrevue durant laquelle il aurait proposé ses services « d’intervention“’en cas de mobilisation de l’AG sur le campus, chose que la présidence aurait « décliné ». Au vu du gout amer qu’a laissé l’abjecte initiative d’un vigile de Rennes 2 de voler et apporter, au printemps 2023, les téléphones et effets personnels d’étudiants directement au poste de police pendant une action à l’initiative de l’Ag, on peut se demander combien de temps cette barrière administrative tiendra-t-elle contre les bouillonnements préfectoraux?
Quelle sera la prochaine étape ? Interdire les Ags? Permettre des interventions manu militari des forces de l’ordre sur le campus ? Lister les étudiants mobilisés ? Ou la présidence de Rennes 2 et ses vigiles se fera-t-elle une
nouvelle fois le relai de la préfecture ? Comme cela s’est vu en 2023 et plus récemment pendant la séquence. sur la loi immigration : en-fermant-des locaux pour empêcher la tenue d’une réunion d’information sur la loi. Une décision prise en se basant sur des informations « extérieures », qui affirmaient qu’une réunion d’informations organisée notamment par des syndicats étudiants aurait pu donner lieu à “une invasion du bâtiment de La Harpe par l’ultragauche rennaise ». Une justification faisant étrangement appel à un champ lexical bien peu universitaire…
Cette répression ne s’arrêtant pas aux murs de la fac et les canaux administratifs de la répression étatique ne permettant pas encore de dissoudre une Assemblée Générale, le pouvoir s’attaque à ses différentes composantes. Dernièrement, le gouvernement a pris pour cible un groupe politique rennais, la Défense Collective. Le préfet, et le maintien de l’ordre en général, accusent systématiquement et avant toute enquête la « defco » d’être responsable de « tous les troubles à l’ordre public » dans les manifestations.
La Défense Collective est un groupe qui diffuse les pratiques du mouvement social, comme d’autres. En attaquant ce groupe dont les réunions sont ouvertes à
tous, ce sont bien les pratiques du mouvement social qui sont visées par le gouvernement.
Les assemblées générales, à Rennes, sont aussi des endroits privilégiés de diffusion des pratiques. Elles permettent au mouvement d’échanger et à chacun de s’organiser dans des espaces polymorphes et ouverts qui mettent en échec la stratégie de criminalisation du mouvement social. En effet, en 2016 lors de la loi travail, le parquet et les flics de Rennes ont tenté d’ériger une Assemblée Générale qui a organisé une opération « Métro gratuit » en « assocation de malfaiteurs ».
Après plusieurs années de procédure, le mouvement social a gagné et l’accusation a (plus que) dégonflé en contravention pour dégradation légère.
Pendant ce temps le mouvement social n’a eu de cesse de se renforcer et de diffuser en masse des pratiques de défense et d’organisation.
Par conséquent et malgré les assauts préfectoraux et gouvernementaux, l’AG de lutte de Rennes 2 apporte son soutien aux camarades de la Défense Collective et se prononce contre toutes les dissolutions et tous les autres outils de répression qui finissent toujours par se retourner contre le mouvement social:
Pour cela, organisons-nous et rassemblons nous sur la place du mouvement social, à Sainte-Anne, ce jeudi soir à 18h30.