Le 9 septembre 1976 la révolution a perdu la Chine

Aujourd’hui, la Chine est un Etat-prison. Les paysans, qui forment
70% de la population, sont exploités et opprimés par une minorité
urbaine qui agrandit chaque jour davantage les usines-prisons dans
les villes pour s’enrichir toujours davantage.

La répression est partout, l’Etat est policier et ne tolère aucune
révolte populaire, si ce n’est pour les noyer dans le sang dans le
plus grand secret possible. 4 millions d’entreprises privées et
420.000 entreprises étrangères sont les principaux bénéficiaires de
l’« économie socialiste de marché. »

Le 9 septembre 1976, jour de la mort de Mao Zedong, est une date
essentielle pour comprendre pourquoi aujourd’hui les masses chinoises
vivent cette oppression.

Car aujourd’hui l’inégalité des salaires est énorme. Avant 1976, la
ligne était très claire : l’échelle des salaires doit être la plus
réduite possible ; les communes populaires préfigurent le communisme.

Après 1976, le mot d’ordre officiel est « Enrichissez-vous ! »
Aujourd’hui, selon une étude de la Commission chinoise du
développement national, les 10% de la population urbaine les plus
riches du pays possèdent le 45% des biens, alors que les 10% les plus
pauvres n’en ont que 1,4%.

Cette proportion s’accroît dans le cadre
de la contradiction entre les villes et les campagnes : selon le
ministère du travail et de la sécurité sociale, les 20% de Chinois
les plus riches du pays accaparent 55% des richesses, alors que les
20% les plus pauvres n’ont que 4.7%.

Aujourd’hui le système de santé est également inexistant pour les
masses.

Avant 1976, la construction d’hôpitaux ruraux était généralisée, avec
la gratuité des soins par le biais des coopératives médicales rurales
gérées par les communes et les « des médecins aux pieds nus », 80%
des paysans étaient couverts. Après 1976 le chiffre est de 10% ; les
maladies infectieuses se développent massivement : hépatite,
tuberculose, SIDA.

Toutes les ressources gouvernementales vont aux bourgeoisies
nationale et bureaucratique : 15 % de la population absorbe environ
60 % des dépenses publiques pour la santé.

La santé est inaccessible
aux masses, malgré le discours officiel : la tuberculose et le
tétanos néo-natal, dont la vaccination est théoriquement gratuite et
obligatoire tuent plus de 200 000 enfants par an.

La pollution est généralisée en Chine dans le cadre de la folie
productiviste capitaliste.

Avant 1976, la ligne était de tout faire pour qu’il y ait une «
utilisation intégrale » des matières premières, de toujours raisonner
sur le long terme. Le « grand bond en avant » a justement été mis en
place pour permettre un développement équilibré avec les communes
populaires, à l’opposé du développement ultra-centralisé qui a lieu
uniquement sur les zones côtières, désormais massivement polluées. La
Chine suivait le principe de résoudre la contradiction entre les
villes et les campagnes.

Désormais, la situation a totalement changé. Le vice-ministre de
l’Environnement chinois disait lui-même en 2005 que le tiers des sols
est souillé par des pluies acides ; 41 % de l’étendue des sept grands fleuves
chinois souffrent d’une pollution massive ; un quart de la population
boit et utilise une eau non potable… 300 000 personnes meurent
chaque année en raison de la pollution extérieure et 110 000 en
raison de la pollution à l’intérieur des habitations.

A l’opposé de la construction équilibrée de l’économie avec les communes populaires, l’Etat chinois se lance dans des projets pharaoniques censés contenter autant ses désirs bourgeois que les projets impérialistes.

Le fameux barrage des trois gorges, qui représente un risque pour 75 millions de personnes qui vivent en aval de l’ouvrage en cas de rutpure, qui signifie le déplacement de 1,2 million d’habitants etl’engloutissement de 160 sites historiques et archéologiques, a bénéficié d’un prêt de 100 millions de dollars de BNP Paribas.

L’éducation est totalement délaissée et livrée aux écoles privées.
Avant 1976 tout était fait pour qu’il y ait une grande mobilité entre
le monde universitaire et le monde du travail, la révolution
culturelle a consisté en la mobilisation générale des masses, pour
empêcher la formation d’une caste d’intellectuels.

Mao avait personnellement mis la main à la pâte en déclarant que les élèves et étudiants ne devaient plus être considérés comme « des ennemis qu’on attaque par surprise »; la Révolution culturelle avait aboli les examens d’entrée aux lycées et universités, ceux et celles allant étudier étaient choisiEs par leurs camarades, il n’y avait pas de sélection au mérite, les travailleurs intellectuels devaient se joindre aux travailleurs manuels, il y avait des stages dans les campagnes, etc.

Les examens dans le cours de la scolarité se faisaient à livre ouvert, avec des questions préparées à l’avance; le critère évalué n’était pas la capacité individuelle à apprendre par coeur ni le « brillant » de la restitution, mais la capacité politique à accoupler les connaissances théoriques à un usage pratique, en vue de servir le peuple. Ce qui fut résumé ainsi : « Etre à la fois rouge et expert. »

Aujourd’hui, le budget de l’éducation ne cesse de régresser, il
représente seulement un peu plus de 2% du PIB. 23% seulement des
dépenses publiques d’éducation vont dans les zones rurale (70% de la
population). Les études secondaires sont autonomes dans leurs
programmes et hyper-sélectives ; les familles se saignent aux quatre
veines pour pouvoir financer les études : celles-ci représentent
32,6% du budget des ménages ruraux, 25,9% de celui des ménages des
grandes villes et 23,3% de celui des ménages des villes moyenne.

Avant 1976, les femmes étaient « la moitié du ciel. » Les noms,
titres et descriptifs de poste étaient neutres, la promotion des
femmes était systématique, les communes populaires étaient organisées
pour collectiviser toutes les tâches ménagères, le divorce était
facile et gratuit…

Aujourd’hui, on assiste à la réaction sur toute la ligne. Les valeurs familiales confucéennes où la
femme est la subordonnée sont portées au pinacle. Il y a le retour des concubines, la
chirurgie esthétique est une valeur prisée, le pourcentage d’hommes à
la naissance est largement supérieur à celui des femmes (117 garçons
pour 100 filles).

La prostitution en pleine expansion (les pseudos « salons de coiffure
») et donne lieu à de véritables « traites » ; officiellement, de
novembre 1989 à octobre 1990, 54.450 personnes ont été arrêtées au
motif qu’elles se livraient au commerce d’êtres humains, 8.942 gangs
(soit 30.050 individus au total) étaient impliqués dans cette
activité. On peut s’imaginer la situation plus de 15 ans après.

La psychiatrie est évidemment également une arme bourgeoise
systématiquement utilisée. Avant 1976, la Chine populaire avait été
le pays le plus avancé au monde dans la question des troubles
mentaux, abolissant tout châtiment physique comme les classiques
électrochocs utilisés par les pays capitalistes et plaçant toujours
les « malades mentaux » dans un cadre lui permettant d’épanouir ses
rapports sociaux.

A l’opposé de la psychanalyse et de la pscyhiatrie
bourgeoise, les communistes chinois plaçaient toujours au centre la
question sociale.

Tout était fait pour casser les contradictions entre travail manuel
et travail intellectuel, ainsi que l’isolement social, source de «
schizophrénie », en permettant aux « malades » de participer à des
pratiques pour développer et épanouir leur personnalité, par le
travail et l’art.

Après 1976 l’art populaire est déconsidéré et les « malades » de
simples « déviants » dans une société où les salaires des «
intellectuels », ingénieurs, cadres, etc. sont les plus élevés et
ceux-ci disposent du meilleur statut social ; la psychiatrie est
utilisée comme dans l’URSS des années 1960-1980, comme arme pour
arrêter les opposants et les torturer.

Le racisme et le nationalisme se développent partout, non seulement
contre les non-chinois mais également contre les minorités nationales.

La Chine d’après 1976, c’est l’opposé de celle d’avant 1976. A partir
de 1976, comme dans l’URSS des années 1960-1990, les administrations
gérant les entreprises d’Etat en Chine sont de plus en plus en
concurrence et disposent librement de leur capital, jusqu’à leur
transformation en entreprises capitalistes non étatiques.

Les entreprises commerciales d’Etat sont ainsi passées de 103.000 en
1978 à 327.000 en 1988, le capital financier privé (y compris
l’épargne, les actions et les obligations) a été multiplié par 62,5
entre 1978 et 1994. Le dirigeant chinois Li Peng a pu ainsi déclarer
en 1993 que 90% des biens de consommation industriels, 70% des biens
de production et 85% des produits agricoles étaient régis par le
marché.

Les entreprises sont également de véritables prisons. Avant 1976, les
directions étaient collectives, selon le principe de la triple-union
entre ouvriers, cadres et militaires de l’armée populaire (pour lier
systématiquement l’armée aux masses de manière ininterrompue), le
tout formant le comité révolutionnaire.

Les élus étaient révocables à
tout moment ; ces comités travaillaient avec le Parti Communiste pour
dépasser les questions économiques (c’est-à-dire syndicales, les
syndicats étant le bastion des « productivistes » anti-politiques) et
travailler à changer tous les aspects de la vie quotidienne.

La Chine est ainsi passée depuis 1976 par toute une série d’étapes :
salaires flexibles, fin du monopole bancaire, création de bourses,
mise en vente de logements, etc.

Mais ce processus part d’un moment précis : celui du putsch fasciste
qui a eu lieu à la mort de Mao Zedong. Ce putsch n’est pas une
surprise ni le produit d’un « complot » ; il est issu d’une longue
lutte de classe, tout au long de la révolution culturelle.

Celle-ci s’est développée à partir de 1966 en tant que mobilisations
de masse pour contrer les partisans du capitalisme dirigés par Liou
Chao -chi, qui prônaient ouvertement le libéralisme. La profondeur de
la question culturelle, du combat contre la force de l’habitude, a
fait que la révolution culturelle et s’est toujours plus approfondie.

Elle avait par la suite brisé les positions de Lin Piao, qui prônait
le culte des héros et des génies, qui affirmait que Mao Zedong en
était un et diffusait son « culte », pour ensuite tenter de
l’assassiner pour s’approprier son prestige, instaurer son propre
culte et une dictature militaire dont il serait naturellement le chef.

La grande bataille de la révolution culturelle a ensuite visé Deng
Xiaoping, partisan du pragmatisme le plus complet, tant
écononomiquement (« Peu importe la couleur du chat pourvu qu’il
attrape les souris ! ») que politiquement (la fameuse « théorie des
trois mondes » où est prônée l’alliance ouverte avec les puissances
impérialistes « moyennes » contre les USA et l’URSS).

De la même manière que les partisans de Lin Piao mettaient sans cesse
en avant le petit livre rouge, agitant le drapeau rouge pour
attaquer le drapeau rouge, le putsch fasciste qui a suivi la mort de
Mao Zedong ne s’est pas fait sous le drapeau de Deng Xiaoping.

Au contraire même, puisqu’au départ rien ne changer officiellement. Puis
les arrestations auront lieu, la répression, les assassinats, puis
l’offensive contre la « bande des quatre » : Wang Hong-wen, Tchang
Tchouen-kiao, Yao Wen-Yuan et Kiang Tsing.

Ces quatre dirigeants révolutionnaires, accusés de « gauchisme »,
étaient les dirigeants avec Mao Zedong de la fraction rouge dans le
Parti Communiste de Chine. La tradition en Chine depuis cette époque
veut d’ailleurs que lorsqu’on parle des « quatre », on montre cinq
doigts en disant : « quatre, oui quatre », le cinquième doigt
désignant Mao Zedong.

Une fois cela fait, Deng Xiaoping put réapparaître et prendre
ouvertement les rênes du pouvoir. C’est lui qui à ce moment clef
définit la contre-révolution en Chine, avec sa ligne pragmatique : «
Peu importe la couleur du chat pourvu qu’il attrape les souris. »

Il a rétabli au fur et à mesure toutes les valeurs de Confucius :
la soumission servile aux « anciens », nationalisme, respect
de l’ordre et de l’organisation familiale-corporatiste de la
société…

Ainsi, dès la mort de Mao Zedong, la révolution culturelle est
terminée et considérée comme une catastrophe ; la politique du «
grand bond en avant » et des « communes populaires » est considérée
comme un échec complet, l’« égalitarisme » est interprété comme ayant
été une erreur absolue, la ligne de la « politique au poste de
commandement » aurait été du gauchisme, etc.

Ou comme le dit Deng Xiaoping juste après la mort de Mao Zedong : «
Pendant dix ans la Chine a été comme empoisonnée par les excès de la
révolution culturelle : il importe d’éliminer les toxines et les
influences délétères qui ont conduit le pays au bord de
l’abîme…» (Projet de rapport sur l’orientation future de notre
politique, 20 octobre 1976)

Mao Zedong a été conservé comme référence abstraite, comme icône nationalistes
n’ayant plus aucun contenu à part le fondateur de la Chine indépendante.

En Europe cette contre-révolution n’a pas été comprise. En France, en
Allemagne, en Italie, tous les partisans de Mao Zedong ont considéré
que rien n’avait changé en Chine.

Cela a amené un désespoir énorme, une dépolitisation massive ; la
position a été souvent de suivre une ligne maoïste mais sans
revendiquer aucune idéologie : en France la (nouvelle) Cause du
Peuple s’est dissoute dans le mouvement autonome et l’Union des
Communistes de France (marxiste-léniniste) s’est transformée en lutte
de masse contestataire anti-idéologique, en Allemagne les maoïstes
ont rejoint les Verts et la Fraction Armée Rouge a suivi une ligne
réformiste armée anti-impérialiste et pro-soviétique, en Italie les
maoïstes se sont effondrés et les brigades rouges ont abandonné toute
référence idéologique précise à part l’anti-impérialisme.

D’autres encore ont rejeté Mao Zedong en bloc, considérant que la
ligne dengiste était le produit de la ligne maoïste ; ceux-là ont
également tout liquidé et sont devenus les partisans de l’Albanie
d’Enver Hoxha. Ce dernier a toujours soutenu Mao Zedong comme un
communiste, jusqu’à ce 9 septembre 1976, puisque par la suite il
affirmera que Mao n’a jamais été un communiste, qu’il a toujours été
un nationaliste bourgeois et que les Albanais l’ont toujours su et
toujours dit, etc.

Pire que ces deux variantes capitulationnistes, il y a eu ceux qui
soutenaient totalement la ligne de la Chine, donnant libre-cours à
leur nationalisme.

Rappelons encore une fois que les partisans du capitalisme en Chine
ne sont pas tombés du ciel à la mort de Mao Zedong ; Deng Xiaoping,
leur chef et cible de la révolution culturelle, était un haut
dirigeant du Parti Communiste de Chine et disposait de positions très
fortes.

C’est dès 1974 qu’il a pu, à la tribune de l’ONU, proposer sa «
théorie des trois mondes », où est appelé à l’union des pays du «
tiers-monde » avec les petites puissances impérialistes, contre les
superpuissances soviétiques et US.

C’est une telle ligne qui avait souvent déjà prédominé dans la politique étrangère chinoise, comme en 1971 où la Chine s’était contentée de critiquer l’influence indienne dans la révolte bengalie contre le Pakistan (qui aboutira à la naissance du Bangladesh), « oubliant » que le mouvement de libération nationale bengalie avait une très large composante formée de la guérilla maoïste !

Dès cette année-là, dès cette influence révisionniste dans le Parti Communiste de Chine, les sociaux-chauvins ont soutenu cette position, comme les crapules nationalistes du Parti Communiste Marxiste-
Léniniste de France (PCMLF) qui n’ont pas hésité à faire un meeting
contre l’URSS avec des réactionnaires (gaullistes, royalistes….
voire pire !), en mettant en avant « l’indépendance contre les deux
superpuissances. »

Le PCMLF a appelé la jeunesse masculine à faire son service militaire
en pleine vague anti-militariste (« Quant à nous aujourd’hui plus que
jamais, nous appelons les travailleurs, la jeunesse à agir pour le
renforcement de la défense nationale. », Humanité Rouge n°309,
juil.75).

Le PCMLF a de même critiqué le programme commun pour ne pas faire la
part belle à la course aux armements et la guerre contre l’URSS (« Le
gouvernement actuel, tout en maintenant le principe de la défense
nationale est incapable de mobiliser les masses populaires en raison
du caractère oppresseur et réactionnaire de sa politique intérieure.

Quant au « Programme Commun » qui représente la tendance montante de
la bourgeoisie, il est extrêmement dangereux car tout en prétendant
renforcer la défense nationale, il passe complètement sous silence le
danger soviétique. » (Humanité Rouge n°240, sept.74)

Le PCMLF n’a cessé de propager l’illusion que la France pouvait jouer
une rôle international positif parce qu’elle serait une puissance
impérialiste secondaire, affirmant que des « rapports loyaux »
pouvaient être menés « par la France avec le tiers-monde. »

Même après sa pseudo-autocritique de 1976, le PCMLF n’a cessé de
continuer sa politique, soutenant l’idée d’une France socialiste
nucléaire, l’idée d’une force de frappe française, applaudissant
lorsque les paras français ont « sauté sur Kolwezy » (intervention
française contre l’Etat congolais, appelé Zaïre par le nationaliste
pro-soviétique Mobutu, donc un acte « positif » puisque s’inscrivant
dans la lutte du « second monde » contre la superpuissance, menace
numéro un).

Le PC révolutionnaire (marxiste-léniniste) (PCRML) était un parti du
même genre ; lui aussi mettait en avant la théorie des trois mondes
et une propagande anti-URSS hystérique et fantaisiste (« L’URSS a
adopté une attitude insolente : elle a retardé les négociations en
refusant un visa pour Moscou à un diplomate japonais de haut rang
» (Insolence de l’URSS dans les négociations de pêche, le Quotidien
du Peuple, 5 avril 1977).

Comment s’étonner que le PCMLF avait une importante base composée de
professeurs et qu’il finira par presque devenir une tendance du Parti
Socialiste avant de se dissoudre ? Comment s’étonner que le PCRML
avait une base social-chrétienne, liée à la CFDT, et disparaîtra de
la même manière, après avoir tenté sans aucun succès de développer
des campagnes électorales avec le PCMLF ?

Pendant ce temps-là, dans de nombreux pays d’Afrique, d’Asie,
d’Amérique latine, le véritable caractère du putsch fasciste en Chine
populaire était compris ; une compréhension qui aboutit au marxisme-
léninisme-maoïsme et aux guerres populaires qui ont lieu aujourd’hui
du Pérou à l’Inde.

Ce qui s’est passé en 1976 a été compris selon les principes de la
révolution culturelle, ou comme Mao l’avait formulé : « Alors, si
nous oublions l’existence de classes et la lutte des classes, il se
passerait peu de temps, peut-être quelques années ou une décennie,
tout au plus quelques décennies, avant qu’une restauration contre-
révolutionnaire n’ait inévitablement lieu à l’échelle nationale, que
le parti marxiste-léniniste ne devienne un parti révisionniste, un
parti fasciste et que toute la Chine ne change de couleur . »

La Chine a changé de couleur en 1976. La Chine est un pays social-fasciste. La bourgeoisie nationale a repris le pouvoir, et en raison de ses faiblesses elle ne s’ouvre que lentement au monde pour se renforcer, tout en ayant la tentation permanente d’accepter de se transformer en bourgeoisie bureaucratique au service de l’impérialisme.

Si l’on ne comprend pas cette contradiction dans la nature la bourgeoisie nationale chinoise, on ne peut pas comprendre la politique de l’Etat chinois.

D’un côté l’Etat chinois cherche à placer ses pions dans les pays africains pétroliers ou susceptibles d’acheter ses surplus industriels, militaires, etc. et à se tailler la part du lion en Afrique sub-saharienne, dans le cadre de la concurrence avec les autres impérialismes, se préparant ainsi stratégiquement à la guerre impérialiste en menant une politique massive d’armement.

C’est dans ce cadre que les USA ont dit que la Chine serait son concurrent stratégique dans vingt ans.

L’autre aspect, c’est celui qui fait de la Chine l’usine des pays impérialistes, qui conservent toutes les productions à haute plus-value, les brevets, toutes les hautes technologies, tous les centres de contrôle financier.

A la première crise capitaliste en Chine, les impérialistes reprendront toutes les rênes du pouvoir, ou alors écraseront militairement la Chine qui n’est qu’un colosse aux pieds d’argile vu son développement totalement déséquilibré et la misère massive de la majorité de la population.

Cette situation est issue du putsch fasciste de 1976. C’est de là que les communistes de France auraient dû partir pour développer la ligne révolutionnaire; c’est aujourd’hui de là qu’il faut partir pour comprendre et assumer correctement l’idéologie du prolétariat international : le marxisme-léninisme-maoïsme.

« Bien qu’ayant été renversée, la bourgeoisie essaie encore de se
servir des vieilles idées, de la culture, des habitudes et des
coutumes des classes exploitées pour restaurer son Pouvoir.

Le prolétariat doit faire exactement le contraire : il doit porter
des coups directs et impitoyables à tous les défis de la bourgeoisie
dans le domaine idéologique et transformer la physionomie spirituelle
de toute la société en employant ses propres idées nouvelles, sa
culture ses propres habitudes et ses coutumes.

Notre objectif actuel est d’écraser, au moyen de la lutte, ceux qui
occupent des postes de direction et qui suivent le chemin capitaliste.

Il faut critiquer et répudier les « autorités » réactionnaires
bourgeoises dans le domaine académique, critiquer et répudier
l’idéologie de la bourgeoisie et des autres classes exploiteuses et
transformer l’éducation, la littérature et l’art et les autres
domaines de la superstructure qui ne correspondent pas à la base
économique du socialisme, afin de faciliter la consolidation et le
développement du système socialiste. » (Parti Communiste de Chine,
Résolution sur la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne)

« La GRCP (Grande Révolution Culturelle Prolétarienne) représente un
jalon dans le développement de la dictature du prolétariat en vue de
la consolidation du prolétariat au Pouvoir et qui se concrétisa dans
les Comités Révolutionnaires.

La restauration du capitalisme en Chine, après le coup contre-
révolutionnaire de 1976, n’est pas la négation de la GRCP, mais
représente, simplement, une partie de la lutte entre restauration-
contre-restauration et au contraire elle nous démontre la
transcendante importance historique de la GRCP dans l’inexorable
marche de l’humanité vers le communisme. » (Parti Communiste du
Pérou, Sur le marxisme-léninisme-maoïsme)

Septembre 2006
Parti Communiste Marxiste-Léniniste-Maoïste

Source : http://www.lescommunistes.net/~infos/