LA DIFFÉRENCE N’EST PAS DANS LE GRAPHISME ? PAS DANS LE RACISME ? PAS DANS L’INFAMIE ?

ALORS OU?

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Les musulmans sont loin de contrôler les médias internationaux, or si les intégristes ont réagi, propagé et amplifié l’affaire des caricatures il est évident qu’ils ne disposent pas des moyens techniques pour la propulser ainsi à la une du monde télévisé. La colère et même les ambassades qui brûlent ne sont pas les causes de cet énième choc des cultures médiatisé mais ses conséquences. Légitimes et/ou condamnables : la véritable question n’est pas là…

Une autre évidence qui devrait pourtant amener plus de prudence et surtout moins de jugements hâtifs est le fait que cette fois ce ne sont pas les seul intégristes qui s’insurgent mais une grande partie du monde musulman, pourquoi cette fois ci ?

Avant d’aborder la question il est important de souligner que les médias occidentaux mentent effrontément quand ils prétendent que l’Islam interdit toute représentation du prophète. Si le Coran enjoint effectivement le croyant à ne pas exécuter de représentation figurative du divin ou du vivant, donc du prophète par extension, cela ne vaut que pour les musulmans. L’Histoire démontre que l’Islam dans son ensemble et malgré quelques fameux contre-exemples fût bien plus tolérante que les autres religions envers les autres communautés monothéistes. Ce autant en terre d’Islam que dans les territoires du sud de l’Europe au moyen-âge.
Il est aussi intéressant de rappeler aux laïques que cet interdit de la représentation du divin reste un des aspect de l’Islam qui en fait une des religion les moins portée sur l’idolâtrie. Pas de fils de dieu sanguinolent blond aux yeux bleus, pas de pape, pas de veaux d’or…

Cette fois c’est une grande majorité des musulmans qui condamnent ces caricatures et si plutôt que d’écouter la propagande officielle vous vous adressiez directement à votre voisin(e) il est fort probable qu’il ou elle vous explique que c’est juste la goutte de trop. La situation n’était déjà pas facile avant le 11 septembre, mais que dire depuis. Il ne se passe plus une journée sans que sa culture maternelle, ses origines et/ou sa religion soient pointées du doigt accusée de tout les maux. Sur les premières pages la presse écrite, dans chaque actualité télévisée, partout l’image de barbus menaçants, de femmes voilées, de la nébuleuse Ali-Baba Laden et ses quarante Al-Qaida insaisissables et si pratiques…
Des laïques de gauche comme de droite décident de priver des jeunes filles voilées de l’éducation qui précisément pourrait les éveiller à la tolérance voir même à leur sacrée laïcité ! Les médias vont s’émouvoir du sort de moutons sacrifiés selon des rites pourtant partagés par la communauté juive, ce quand des études vétérinaires comme le bon sens démontrent que les animaux mis à mort dans nos abattoirs connaissent un sort nettement plus cruel et une mort bien plus douloureuse. Les médias qui n’hésitent plus à inventer des attaques de trains ou des strangulations…
Et voilà qu’un journal réac d’un pays virant à l’extrême brun consacre pour la troisième fois une pleine page à une série de caricatures de Mohamed dont plusieurs clairement racistes. Prenons celle où l’on voit le prophète désolé accueillir des kamikazes au paradis leur déclarant qu ‘ils n’ont « plus de vierges disponible en stock ». Pseudo-gag raciste car il associe une fois de plus le terrorisme à l’Islam et nous ressert la rengaine des quarante vierges prétendument promises aux martyrs. Croyez-vous sincèrement qu’un Irakien ou a fortiori une Palestinienne qui s’apprête à se suicider en tentant d’assassiner un maximum de ceux qu’ils considèrent comme la cause de leurs malheurs avaleraient ou auraient besoin de croire en une telle absurdité ? C’est à se demander qui des islamistes ou des téléspectateurs sont les plus crédules ! Celle où la coiffe de Mohamed est une bombe à la mèche allumée ou encore le caricaturant comme les nazis le faisaient avec le « juif éternel » ne laisse pourtant aucun doute.

Ce qui se produit actuellement n’est pas qu’une étape, c’est déjà un aboutissement d’un long travail de distillation de la haine, d’une propagation de l’islamophobie « décomplexée ».
Ce qui me rend malade c’est de voir tant de proches, des deux camps, se précipiter dans l’impasse, le piège tendu. Car «des deux camps» est la véritable et terrible réponse à la question. Comment peuvent-ils l’éluder d’un principe déplacé ? Auraient-ils oublié où mène le chemin de la haine ? Le jour de la commémoration de la libération d’Auschwitz, une édition spéciale de la RTBF à la conclusion plutôt inattendue. Un vieux Rabin, un survivant se tient debout face à la caméra. Dans son dos les restes du camp et le spectacle en cours, il lui appartient de conclure. D’une voix douce, sage à l’accent yiddish il déclare à peu près ceci : « Ce soir je voudrais rappeler à ceux qui nous regardent que cette horreur, cette barbarie n’est pas apparue du jour au lendemain, d’abord il a fallu que s’installe la judéophobie, les calomnies, le racisme. Comme aujourd’hui lentement mais sûrement s’installe l’islamophobie, ne laissons pas l’histoire se répéter !».

Chapeau bas Monsieur, mais malheureusement il semble que vous n’ayez pas été entendu…

Un Anarco-Castriste-Polythéiste.