Universités israéliennes et occupation

Les institutions d’enseignement et de recherche israéliennes sont activement complices des politiques racistes et colonialistes d’Israël à l’endroit du peuple palestinien. Ces institutions coopèrent étroitement avec l’establishment militaire et l’industrie de la sécurité, notamment au niveau de la recherche. Elles ne se sont jamais dissociées du régime d’occupation, et ce malgré plus de quatre décennies d’étouffement systématique des programmes d’éducation palestiniens. Elles n’ont jamais condamné le système institutionnel d’apartheid, qui est clairement discriminatoire à l’endroit des citoyennes et citoyens palestiniens d’Israël, qu’il s’agisse de l’espace public, politique ou académique. Les institutions académiques israéliennes offrent conseils et «analyses stratégiques» aux services de renseignement israéliens et aux forces armées israéliennes, et elles travaillent en recherche et développement de nouvelles technologies d’armement pour les forces d’occupation. L’univers académique israélien fournit à l’occupation le soutien matériel et intellectuel, si bien qu’il a sa part de responsabilité par rapport aux graves violations des droits humains du peuple palestinien. Les intellectuels israéliens, tel le professeur Arnon Sofer de l’Université de Haïfa, bien connu pour son affirmation infâme selon laquelle les citoyennes et citoyens palestiniens représentent pour l’État israélien une «menace démographique», fournissent à l’État d’Israël recherche et idéologie et forment ses leaders. […]

Les institutions académiques israéliennes limitent les inscriptions de Palestiniens et Palestiniennes ; elles persécutent les étudiants et étudiantes qui sont politiquement actifs en entravant leur liberté d’expression ; elles empêchent délibérément les étudiants étrangers d’accéder aux villes et villages palestiniens. Plusieurs de ces institutions se trouvent en territoire occupé palestinien, au sein des colonies israéliennes fondées sur les ruines de villages palestiniens démolis en 1967 ou sur des terrains palestins occupées depuis 1967. En août 2007, un ancien collège affilié à l’université Bar-Ilan situé dans la colonie illégale d’Ariel, en Cisjordanie, a été renommé. Il se nomme désormais «Le centre universitaire d’Ariel en Samarie». Son conseil d’administration est présidé par l’ancien ministre de la défense israélien, Moshe Arens, et le gouvernement d’occupation a appuyé cette transformation en prétextant que ce geste «permettra d’élargir l’accès pour la société israélienne à l’enseignement supérieur, et ce pour le bien de la société israélienne et de son économie.»

Le boycott académique vise à isoler les institutions d’enseignement et de recherche israéliennes (universités, collèges, etc.) afin de souligner leur complicité dans le maintien de l’occupation israélienne et dans toutes les autres violations du droit international. Un boycott des universités israéliennes cible les liens institutionnels entre les universités israéliennes et leurs partenaires internationaux: jumelage interuniversitaire, programmes d’échange, programmes conjoints, initiatives de recherche, etc. Il ne s’agit pas de boycotter certains universitaires israéliens en particulier. Nos collègues palestiniens et leurs alliés israéliens sont d’avis que les liens institutionnels entre les universités canadiennes et israéliennes apportent une légitimité aux institutions publiques israéliennes, complices de l’État israélien dans ses violations répétées du droit international et du déni des droits fondamentaux des Palestiniens.2 La campagne de boycott des institutions d’enseignement et de recherche israéliennes prend modèle sur la campagne de BDS qui a ciblé les institutions universitaires d’Afrique du Sud à l’époque de la lutte contre le régime d’apartheid (les années 1970 et 80). Une stratégie de boycott académique suppose donc que les collèges et universités ainsi que tous ceux et celles qui y travaillent :

• refusent toute forme de coopération, de collaboration ou de participation à des projets impliquant des institutions d’enseignement et de recherche israéliennes ;
• s’abstiennent d’assister à des activités académiques (congrès, conférences, etc.) tenues dans des institutions d’enseignement et de recherche israéliennes, ou de les parrainer ;
• boycottent les institutions d’enseignement et de recherche israéliennes et suspendent toute forme de financement ou de subventions à leur endroit ;
• promeuvent le désinvestissement d’Israël auprès des établissements universitaires ;
• favorisent les initiatives qui appuient directement les institutions éducatives palestiniennes et assurent des programmes favorables aux étudiants et étudiantes palestiniens palestinien ainsi qu’au personnel enseignant.

[…] Le soutien croissant à la campagne de BDS indique clairement que les gens de différents horizons voient la nécessité de mesures concrètes et concertées pour contrer l’apartheid israélien. Comme le dit si bien la journaliste et auteure Naomi Klein :

«Il est temps. Il est grand temps. La meilleure stratégie pour mettre fin à l’occupation de plus en plus sanglante est de faire d’Israël la cible d’un mouvement global similaire à celui qui mit fin à l’apartheid en Afrique du Sud.»

Pour plus d’informations : cuwu.info@gmail.com