Débandade du savoir:
le Viagra, une alternative…?

Une surprise de taille nous est préparé par notre cher gouvernement: à l’aube du XXIème siècle, il est enfin temps de moderniser l’enseignement… Une nouveauté que l’on connaît déjà bien: décomplexer l’éducation « publique » et la rendre plus performante dans l’économie internationale de la connaissance.
Ainsi, c’est l’opération CAMPUS, la réforme du Bac, les suppressions de postes (enseignants, IATOS, CROUS), la masterisation de l’entrée à l’IUFM, qui vont permettre d’augmenter « la force de frappe » nationale, dans cette lutte sans pitié où nous sommes engagés depuis bien longtemps.
Dans la logique des réformes LMD (2003), du CPE (2006), du rapport Hetzel (2007), de la LRU (2007), pour ne citer que les plus récentes, l’université va devenir plus que jamais le pôle Recherche et Développement des industries et toute forme de savoir non rentable sera lapidée sans autre forme de procès…
Pour les autres, il faudra payer cher son inscription et son diplôme (actuellement 10 000 euros pour le Master Agri Mundus).
Mais rassurez-vous, vous n’êtes pas les seules victimes; parce que même si les UFR non rentables sont démantelées, il ne s’agit que de la bonne marche du capitalisme mondial qui sévit aussi hors des frontières universitaires, grâce notamment à nos chers petits diplômes convoitées avec tant d’amour, qui pavent les chemins menant au merveilleux monde du travail.
L’université redeviendra un peu cet havre de paix et de divertissement (rentable!) réservé aux élites et à leurs enfants, c’est à dire à nos futurs gentils patrons pour lesquels on va encore devoir trimer jusqu’à 70 ans pour ceux qui veulent gagner plus…
Et le savoir dans tout ça? Et notre désir de comprendre, de connaître le monde pour lequel on est entré naïvement dans ces abattoirs universitaires?!
Comme toujours on n’est que l’outil d’un savoir et d’une vie qui nous échappent et qui sont retournés contre nous: les pauvres, les opprimés et les révoltés du meilleur des mondes (OGM, nucléaire, nanotechnologie, biométrie, …).
Ainsi, les aspirations des AG, qui se sont organisées depuis la mi-octobre, sont: la réappropriation du savoir, la lutte contre le principe de rentabilité, et la jouissance de sa vie dans sa totalité.

=> Prochaine AG en Lutte mercredi 3 décembre à 12h, parvis ABC à Paul Valéry
=> Rassemblement avec les lycéens jeudi 4 décembre à 18h30 à l’entrée de la fac Paul Valéry

Parce que c’est en s’organisant collectivement qu’on pourra devenir une puissance de transformation.

AG en lutte du Mercredi 26 novembre
A propos de ce tract:
ne disposant pas de moyen économique pour copier ce tract massivement, le Jeudi 27 novembre , nous (sept personnes de l’AG) nous sommes rendues à l’imprimerie de l’université vers 10h30 pour copier ce tract et une brochure intitulée « mais c’est quoi en fait le projet campus…? » afin de le diffuser en nombre, et d’informer le plus possible. Le vice président et le secrétaire général de l’université n’ont pas voulu discuter avant d’avoir pris soin de les lire avec leur regard de censeur averti! Suite à notre refus intransigeant nous avons décidé d’occuper l’imprimerie. Il est à noter qu’à notre arrivée les machines étaient en marche mais n’imprimaient aucun document. Face à cette occupation, l’administration universitaire de Paul Valéry a été forcée de montrer son vrai visage: comme à son habitude, elle a eut recours aux forces de l’ordre et fait venir (vers 15h00) le commissaire de police de Montpellier accompagné par un flic de la BAC, qui ,eux, ont eut le droit d’utiliser les machines pour photocopier nos identités! La présidente de l’université a porté plainte, et nous a conseillé pour la prochaine fois de passer par le circuit administratif, c’est à dire celui qui fait qu’on ne peut pas distribuer les infos que l’on veut de la façon dont il nous semble nécessaire… Au final on ne peut que constater encore une fois la difficulté de diffuser de l’information sur ce qui se passe aux confins des administrations, gestionnaires de notre quotidien insupportablement supporté. Ainsi l’administration en bonne entente avec les forces de police a réussi à gérer cette « crise » et à rétablir le bon ordre bourgeois capitaliste à l’université… Mais il ne suffit pas de maquiller le bourreau pour que les esclaves se mettent à l’aimer, les faits sont têtus et le fouet laisse des traces…