Dénoncer Hugo Chavez et autres activités des personnes riches, infâmes et carrément stupides.

par Daniel Patrick Welch
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Nancy Pelosi semble avoir tellement de temps libre et si peu de questions à résoudre qu’elle a jugé bon s’en prendre à Hugo Chavez suite à son arrivée à l’ONU à New York. La plupart des lecteurs sont maintenant familiers avec les attaques en forme de provocation dirigées vers le «démoniaque» Bush ainsi qu’avec ses commentaires décrivant le chef nominal de l’empire US laissant après lui une puanteur de souffre lors de sa dernière arrivée.

Est-ce cette propagande pedestre ce qui a irrité les chefs du parti Démocrate? Ce n’est certainement pas la plus importante des revendications exprimées lors de la courte élocution de Chavez : l’observation faite que le droit de véto permanent que détiennent
quelques super -puissances est une survivance non-démocratique qui entache l’entière mission des Nations Unies (pfff… ! Quelle insolence !) Ou que le refus de produire des visas à plusieurs des membres du personnel de Chavez pue la revanche politicarde, remarque totalement inappropriée en ce qui concerne l’hôte démocratique d’une organisation internationale (insolence encore!)

Non, on dénonce tout d’abord parce que c’est une méthode bon marché et facile; une façon de faire somme toute pratique pour faire diversion aux évènements; questions ou problèmes que le dénonciateur aurait été obligé autrement d’aborder. S’indigner est séduisant en soi; tandis que le monde s’enflamme autour d’eux, les chefs du système et la machine de guerre alimentée par les deux partis n’ont rien d’autre à dire et rien à offrir, que ce soit à leur propre pays ou aux citoyens du monde.

Les dénonciations, répudiations et autres gestes inutiles ont toujours remplacé l’action véritable et un moyen de diversion visant à réattribuer des cibles d’indignation appropriées. Lorsque Nelson Mandela a visité les Etats Unis au moment où le régime d’apartheid s’enfonçait face au combat qui a occupé toute sa vie, il lui fût demandé de « répudier » Mohamar Khadafi et Fidel Castro. Des photos des accolades soit-disant embarrassantes furent publiées qui auraient pour conséquence la « répudiation » de telle ou telle personne.

Bien sûr Mandela a refusé, voyant clairement l’absurdité à s’incliner face à la pression entretenue par ceux qui jadis finançaient ses
oppresseurs et dénoncer ceux ayant soutenu sa lutte pendant des décennies. Les noirs opposants à la guerre du Vietnam, poussés à effectuer leur devoir patriotique en tuant des communistes et des enfants de par la moitié du globe, objectèrent d’une façon similairement poignante : « Aucun Viet Cong ne m’a jamais appelé « nègre ».

Mais Il est une leçon dérangeante du genre que certains de nos politiciens adorent détester, et spécialement dans notre complicité d’ « opposition » inefficace avec les véritables forces convergeant pour tourner le dos au progrès à une échelle sans précédent. Il est difficile d’être convaincu quand le parti d’Hiroshima et de Nagasaki se dit horrifié par les crimes de guerre, que ce soit à l’échelle du gouvernement en cours mondiale. Et ce qui sonne encore plus creux c’est le flot de verbiage autosatisfait provenant des héritiers de l’un des génocides le presque plus totalement réussi de l’histoire de l’humanité.

Trois siècles d’esclavage, d’apartheid et de terrorisme raciste prirent (plus ou moins) fin sous leur yeux. Les Démocrates adorent incorporer ces ‘luttes » et « victoires » dans leur héritage, oubliant de manière opportune que non seulement le racisme était le principe fondateur d’énormes sections de leur propre parti, mais encore que leur volonté de s’en arroger le crédit n’est pas méritée. Jusqu’au crépuscule même de l’apartheid américain officiel, même les plus partisans au pouvoir résistèrent, s’obstinèrent, atténuèrent, minimisèrent et conseillèrent la prudence et encore plus de patience parmi les oppressés. De vrais héros.

Et maintenant, en dépit de tout témoignage historique selon lequel la dépendance au changement du haut du pouvoir jusqu’en bas est un démonstration de futilité, les démocrates de base ont presque la tête qui tourne en espérant marquer des points au cours de la prochaine farce biennale du mois prochain. Gardons les yeux bien ouverts. Les leaders Démocrates en ont bien plus à dire sur Hugo Chavez que sur les problèmes qu’il tente d’aborder.

Même dans l’opposition, ils n’ont pratiquement aucun commentaire à faire à propos du sujet le plus important du jour : L’incapacité pratiquement totale de notre société à s’attaquer virtuellement à
tout vrai problème créé par la machine de guerre borsouflée et contre-productive. Si gavée de notre argent que la machine recrache des milliards sanglants pratiquement sans que personne ne s’en apperçoive, les déchets produits par la guerre éclipsent tout autre article et tous les autres budgets de la planète. Le gouvernement est entièrement paralysé à tous les niveaux par ce chantage exsudé par la trouille, cependant qu’il possède plus d’argent qu’aucun autre sur terre. Une crise qui est bien sûr appréhendée en silence par les ‘amis d’en face’ de Bush. Pareillement, avec le soutien en faveur du massacre continu et de la colonisation de la Palestine, une injustice pourrissante si évidente que même le public américain
endormi commence à s’éveiller à ces atrocités.

Un million de bombes à fragmentation se dissémine de part et d’autre du Liban, un million de petits ambassadeurs en faveur de la vérité
assimulée par l’agenda américain dans la région. Il n’existe pas de solution timorée ou progressive aux problèmes qui hurlent pour un changement radical. Et cependant les Démocrates à quelques exceptions près, juste à côté de leurs collaborateurs Républicains se sont tellement gorgé d’argent collectif, si pris dans des intérêts diamétralement opposé au leur, si convaincus du bon droit de leur connivence avec ces forces, si plein euh …eh bien de merde pour être tout à fait honnête…qu’ils s’attendent à ce que nous croyions que quelque chose de basique pourrait changer quand ils prendront le pouvoir. Et s’ils n’ont rien à dire maintenant, auront ils miraculeusement plus à dire une fois que les étiquettes Made in USA SKU figurant sur toutes ces bombes à éparpillement pourront remonter jusqu’à leur portefeuille Ne cessez pas de respirer.

Traduction française de Odile Stuart.

© 2006 Daniel Patrick Welch. Reproduction et diffusion encouragées. Welch vit et écrit à Salem, Massachusetts, USA, avec sa femme, Julia
Nambalirwa-Lugudde. Ensemble ils font fonctionner The Greenhouse School http://www.greenhouseschool.org. D’autres articles sont disponibles traduits en plus que 24 langues sur : http://danielpwelch.com