Une bavure mediatique
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*Le 24 juillet 2002, TFI annonce que « des jeunes auraient agressé des
policiers à coups de poing et de battes de base-ball » dans la ville de
Pantin, en région parisienne, tandis que /Le Figaro/ parle d’un «
véritable guet-apens comme on en connaît de plus en plus souvent… ».
Sylvie Tissot revient dans cet article sur l’« affaire de Pantin » et le
délire médiatique auquel elle a donné lieu, et ce malgré l’absence de
guet-apens, de traquenard, ou de bandes de jeunes. Ce texte a été publié
dans /L’Almanach critique des médias/ (Cf. le sommaire et la
présentation
), dirigé
par Mehdi Ba et Olivier Cyran, vivement recommandé par le Collectif Les
mots sont importants.
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Un « urgent », dans le jargon des agences de presse, est une dépêche de
deux ou trois lignes rapportant un fait d’une importance exceptionnelle,
le déclenchement d’une guerre, par exemple, un tremblement de terre ou
les résultats du foot. Aucune rédaction de France ne pouvait donc rater
l’urgent diffusé par l’AFP ce mercredi 24 juillet 2002 à 16 h 18 : « /
Trois policiers d’une patrouille de « vététistes » ont été hospitalisés
après avoir été « roués de coups » mercredi après-midi par une bande de
jeunes à Pantin (Seine-Saint-Denis), a-t-on appris de source syndicale
policière/ ».
Trois minutes plus tard, une nouvelle dépêche creuse l’info : « / Les
trois fonctionnaires, deux hommes et une femme, membres de la police de
proximité du quartier des Hauts-de-Pantin, sont tombés dans « un
véritable guet-apens » alors qu’ils patrouillaient dans la rue des
Pommiers, apprend-on de même source [policière] / ». Suit le récit d’un
« / responsable du Syndicat général de la police (SGP-FO) »/ : les trois
vététistes « / ont vu des jeunes qui les ont interpellés. En
s’approchant d’eux, ils les ont contrôlés et c’est à ce moment que le
policier qui vérifiait les papiers a été frappé à coups de poing au
visage, de même que la femme stagiaire. L’autre collègue, un jeune
adjoint de sécurité qui s’était esquivé pour alerter les secours, a été
rattrapé puis roué de coups avec une batte de base-ball. Il est resté
inanimé pendant plus d’une demi-heure. »/
Aucun témoignage direct ne vient étayer ce récit rapporté de seconde
main, et de source pas franchement indépendante. L’agence s’abstient
néanmoins de faire usage du conditionnel. Sans attendre, l’histoire du «
/violent guet-apens / » fait l’ouverture des flashs de France Info. Au
même moment, le SGP-FO envoie un communiqué dans lequel il prétend tenir
l’explication du « /traquenard / » : « / Il est à noter que ces
fonctionnaires ont procédé hier, 23 juillet 2002, à l’interpellation de
ces mêmes jeunes, et auraient mis en fourrière un engin deux-roues
interdit à la circulation sur la voie publique / ». Deux heures après
les faits, l’instruction médiatique est déjà bouclée : groupe de jeunes,
battes de base-ball, traquenard sanglant, vengeance ignoble.
Le soir même, les J.T. font leur miel de l’événement. TF1 annonce : « /
Des jeunes auraient agressé des policiers à coups de poing et de battes
de base-ball./ » Dans le journal régional de France 3, puis dans
l’édition du 19/20, un délégué syndical du SGP-FO précise : « /Des
collègues patrouillaient quand, sur leur droite, un groupe de huit à dix
jeunes leur font signe de venir. Les policiers se sont dirigés vers eux.
Ils n’ont pas eu le temps de descendre de leur vélo et se sont faits
agresser. Le fait que les jeunes leur aient fait signe me fait penser
qu’ils avaient prémédité leur coup./ » Les détails que livre le
syndicaliste (« /sur leur droite », « huit à dix jeunes »/…) et la
personnalisation du témoignage (« / me fait penser »/) interrogent, pour
quelqu’un qui n’était pas sur les lieux.
Le lendemain, c’est au tour de la presse écrite d’entrer dans la ronde.
« / Trois policiers roués de coups par vengeance / », titre /Le
Parisien/, qui raconte : /« Selon nos informations (sic), les jeunes
auraient voulu se venger de la confiscation, la veille, d’une moto
appartenant à l’un d’entre eux./ » Suit un récit à faire dresser les
cheveux sur la tête, dans lequel les trois policiers « /se retrouvent
cernés par un groupe d’une dizaine de jeunes gens. L’un d’entre eux
s’empare du tonfa, la matraque de l’un des agents. Simultanément, la
policière prend les premiers coups au visage, s’effondre, avant d’être
tabassée à terre à coups de poings, de pied et de batte de base-ball /
». Même version dans Le Figaro : /« trois policiers passés à tabac à
Pantin […] ont été frappés à coups de batte de base-ball alors qu’ils
procédaient à un banal contrôle d’identité. / » Et le journaliste
d’évoquer /« un véritable guet-apens comme on en connaît de plus en plus
souvent malheureusement en banlieue et tendu par des individus de plus
en plus jeunes ». /
Un constat dramatique appuie ce matraquage : les délinquants
d’aujourd’hui n’hésitent plus à torturer ces îlotiers attachés à
promouvoir, à vélo, la « police de proximité ». Or cette version des
faits a été inventée de toutes pièces, comme le reconnaîtra peu après
l’instruction : aucune batte de base ball n’a jamais été utilisée, aucun
guet-apens tendu aux policiers, la « dizaine » de jeunes se réduit à
deux et surtout – cela apparaîtra clairement lors du procès en 2003-
personne n’a pu jamais prouver la responsabilité des jeunes dans
l’agression de la policière. En fait, le SGP-FO a inventé le scénario et
les médias l’ont repris ou agrémenté sans une once de vérification. Que
s’est-il passé en réalité ? Le 24 juillet 2002, rue des Pommiers à
Pantin, trois policiers interpellent un jeune de quinze ans qui en
paraît douze (il mesure 1 m 51 et pèse 38 kilos). Pour quel motif ?
Mystère. Les policiers parleront d’un joint, puis d’une « / odeur / »,
mais rien (ni cannabis, ni mégot) n’a été retrouvé sur l’enfant. Est-ce
parce qu’il est noir ou que les îlotiers, comme ils le reconnaîtront
plus tard, connaissent déjà parfaitement son identité, toujours est-il
qu’ils lui demandent ses papiers alors qu’il est seul en bas de chez
lui. L’interpellation est extrêmement violente. L’adolescent, dont ni la
carrure, ni le comportement ne représentait une menace flagrante pour
l’ordre public, est saisi par le cou, balayé et plaqué à terre.
C’est plus tard que la policière du trio aura la mâchoire fracturée. Par
qui ? On ne le saura jamais. Les seuls faits dont nous pouvons rendre
compte avec certitude aujourd’hui (et dont les journalistes auraient pu
à l’époque prendre connaissance) sont les suivants : un jeune arrive sur
les lieux au moment de l’interpellation, s’indigne de la brutalité dont
est victime l’adolescent et reçoit un coup de tonfa. La bagarre
commence. Un deuxième riverain s’approche, se saisit du tonfa et
s’enfuit. Ni les policiers, ni les médias, ni plus tard les juges ne
réussiront à expliquer comment deux jeunes ont pu prendre le dessus sur
trois policiers armés puis disparaître dans une coursive de HLM.
D’autres questions resteront sans réponse. Pourquoi les deux collègues
de la policière ont-ils été déclarés blessés dans un premier temps, puis
reconnus indemnes dans un second ? Qu’avaient-ils à se reprocher pour
alerter immédiatement leur syndicat ? Pourquoi celui-ci a-t-il éprouvé
le besoin de façonner une version mensongère, et ce dans les deux heures
seulement qui ont suivi l’accrochage ? La policière dira, quant à elle,
ne se souvenir de rien.
Quoi qu’il en soit, le traitement médiatique de cette affaire met une
fois encore en évidence le manque de temps et le goût du sensationnel
qui plombent le travail des journalistes. Mais plus important encore, il
donne à voir la spirale infernale qui alimente la représentation
aujourd’hui dominante des « banlieues ». Comme si, désormais, tout
reportage sur ce qui s’y passe échappait aux règles élémentaires de
l’enquête pour mobiliser un scénario écrit à l’avance : la violence et
la sauvagerie des « jeunes ».
En effet, si la version diffusée sciemment par un syndicat policier a
été si facilement reprise par la presse, ce n’est pas seulement par
paresse ou négligence. C’est aussi qu’elle est conforme aux grilles de
lecture appliquées habituellement aux faits divers de « banlieue ». Dans
ces territoires, les jeunes semblent d’emblée suspects, sinon coupables.
En témoigne l’usage récurrent de l’expression /« connus des services de
police / », revenue à plusieurs reprises dans les reportages sur Pantin,
sans que soit précisé le sens qu’il convient d’accorder à cette formule
dans un contexte où les interpellations non justifiées se multiplient,
avec un recours croissant, pour un mot de travers, à une inculpation
pour outrages et rébellion.
L’organisation même des reportages télévisés montre à quel point ces
réflexes sont désormais profondément ancrés. Des jeunes de Pantin ont
bien été interviewés. Conformément à la logique de « l’équilibre », leur
témoignage est recueilli et l’on entend leur version des faits : il
s’agit un « dérapage » suite à un contrôle d’identité. Mais dans les
séquences diffusées les 24 et 25 juillet par différentes chaînes, le
cadrage fait apparaître une foule de jeunes parlant tous en même temps
de manière précipitée, riant pour certains. Ils forment un groupe
homogène et anonyme, confortant les stéréotypes globalisants. De l’autre
côté, syndicalistes policiers et hommes politiques sont présentés et
interviewés individuellement, et s’expriment dans un langage posé. De
toute évidence, les paroles n’ont pas le même poids.
L’organisation et la distribution des témoignages sont déterminées par
un autre facteur : les liens étroits entre médias et classe politique.
De façon consciente ou non, les journalistes se calquent sur l’agenda
des gouvernants. Or le « traquenard » de Pantin coïncide jour pour jour
avec l’examen, le 24 juillet 2002, du projet de loi Perben prévoyant
l’enfermement des mineurs de plus de 13 ans. Et une semaine plus tôt,
Nicolas Sarkozy venait de présenter à l’Assemblée nationale son projet
de loi sur la Sécurité intérieure… Si l’affaire de Pantin est traitée
de manière aussi expéditive, avec aussi peu de précautions, c’est aussi
qu’elle apparaît comme le fait divers illustratif par excellence du
débat tel qu’il est alors construit politiquement : faut-il ou non
davantage punir les mineurs délinquants ?
Tous les ingrédients du « bon » sujet sont donc réunis. Après «
l’enquête sur place », les journalistes laissent la parole aux hommes
politiques, une parole « autorisée » qui vient commenter l’agression et
monter en généralité pour présenter l’affaire comme un cas exemplaire.
Jean-Pierre Raffarin, Nicolas Sarkozy et Dominique Perben dénoncent tour
à tour « / l’exceptionnelle gravité », « l’horreur », « la sauvagerie
des voyous / ». Pierre Bédier, le ministre des « programmes immobiliers
de la justice », va jusqu’à déclarer : « / Face à cette montée de la
délinquance et en particulier de la délinquance des mineurs – dois-je
rappeler que parmi les agresseurs il y a un enfant de onze ans – il faut
que la société apporte des réponses de très grande fermeté / ». Un
enfant de onze ans ? Les journalistes ne relèveront pas le mensonge, pas
plus qu’ils ne s’inquiéteront de voir les jeunes jugés et condamnés par
avance, en dépit de la règle élémentaire de la présomption d’innocence.
De son côté, Claude Bartolone, député PS du 93, fustige une « lâche et
violente agression » et réclame qu’elle soit « / durement et rapidement
sanctionnée »/. Le PCF de Pantin s’inquiète du « / déferlement de
violence/ » et exige plus d’effectifs pour la police de proximité.
Mais pendant que médias et politiques se lâchent, la bulle judiciaire se
dégonfle déjà. Le 26 juillet 2002, le parquet de Bobigny ouvre une
information judiciaire pour « / violences ayant entraîné la mutilation
ou l’infirmité d’un fonctionnaire de police / », écartant ainsi toute
notion de préméditation, donc de « traquenard ». Les premières nuances
apparaissent avec l’édition du Monde du 26 juillet. On y parle toujours
« / d’une dizaine de jeunes dont l’un armé d’une batte de base-ball
selon la police »/, mais la parole est aussi donnée aux jeunes : /«
l’histoire des battes, c’est de l’invention magique »/, expliquent ces
derniers. En revanche, dans l’Humanité du même jour, qui consacre aux
événements son premier grand article sous le titre « Chaos Pantin », la
thèse du syndicat policier continue de faire autorité : un contrôle
d’identité qui fait suite à la saisie d’un deux roues la veille de la
bagarre.
Malgré cette volte-face bientôt généralisée, les médias ne semblent pas
ressentir le besoin d’en savoir plus : si elle était fausse, pourquoi la
version policière a-t-elle été diffusée, relayée et amplifiée ? Que
s’est-il réellement passé ? Pas de temps à perdre en investigations, que
ce soit rue des Pommiers ou auprès de FO Police, dont le jeu trouble
avait pourtant de quoi éveiller la curiosité.
Un autre détail intéressant aurait pu donner matière à enquête. La scène
de l’agression a été filmée à partir de deux endroits différents, par
une caméra de vidéo surveillance d’un studio d’enregistrement situé à
proximité et par un particulier. Or les deux enregistrements ont été
immédiatement saisis par la police puis déclarés « inutilisables ». Dans
le Figaro (25/07/02), un article mentionnera un enregistrement effectué
par un passant au camescope : /« La cassette a été remise à la Direction
départementale de la sécurité publique saisie de l’enquête. Cette pièce
à charge aurait permis de procéder, quelques heures plus tard, aux
premières interpellations. / » Par la suite, cette mystérieuse cassette
ne sera plus jamais évoquée.
Rien ne sera dit non plus des décisions curieuses qui ponctuent
l’instruction : l’absence de reconstitution, ou le refus de procéder à
l’examen des chaussures des protagonistes, qui aurait permis peut-être
d’identifier l’auteur du coup porté à la policière (selon les
enquêteurs, c’est un coup de pied qui aurait causé la fracture à la
mâchoire). Dès lors que « l’actualité » retombe, que la précipitation et
les négligences des journalistes deviennent flagrantes, le plus grand
silence se fait sur l’affaire. Personne ne relèvera l’acharnement des
policiers à mettre en cause nommément des jeunes de la rue des Pommiers
afin d’accréditer la thèse, de moins en moins plausible, d’une agression
collective.
Cet acharnement va d’ailleurs connaître un échec cuisant. D’abord,
l’enregistrement des coups de téléphone portable prouve que le dernier
jeune arrivé sur les lieux n’était pas présent au moment où la policière
a été frappée, alors qu’il était initialement englobé dans la masse des
jeunes qui auraient attaqué les policiers. Finalement, il sera établi
qu’un seul et unique jeune s’est battu avec les deux policiers, tandis
que la femme maintenait par terre le jeune de 15 ans. Toutes les autres
personnes accusées par les deux vététistes seront mises hors de cause.
Le 14 novembre 2003, les deux jeunes mis en examen dans cette affaire
passent en procès à Bobigny. Leur seul tort clairement établi est
d’avoir dérobé un tonfa aux policiers et de s’être enfuis. Mais le
contexte émotionnel créé par l’exploitation du faux « traquenard » ne
laisse pas les magistrats insensibles. Bilan : trois ans et demi de
prison dont un an avec sursis pour le premier, trente mois dont huit
avec sursis pour le second, sans que leur responsabilité dans
l’agression de la policière ait été à aucun moment prouvée.
Bien sûr, les médias ne sont pas responsables de ce jugement. Mais il
n’en reste pas moins qu’à toutes les étapes de cette affaire,
l’emballement médiatique a laissé des traces. Dans les mémoires, tout
d’abord : quiconque se souvient d’une agression à Pantin en juillet 2002
garde à l’esprit une batte de base ball ou un guet-apens, et y associe
plus ou moins explicitement une « bande » de voyous. L’histoire de
Pantin a bel et bien contribué à la légitimation médiatique des discours
sécuritaires. Or ces discours ont des traductions très concrètes. Dès le
24 juillet, et pendant une semaine, les habitants de la rue des Pommiers
font face à un déploiement de force inouï. CRS, BAC, simples policiers,
tout ce qui porte un uniforme investit le quartier armes au poing. On
interpelle le premier venu, on fracasse des portes, on perquisitionne
des logements, on terrorise des familles. « Ils seraient venus chercher
Ben Laden, ça n’aurait pas été pire », se souvient une riveraine. Ces
intimidations laisseront un impact durable. La famille d’un jeune qui
avait été impliqué par erreur a préféré ensuite déménager. D’autres ont
reçu des menaces de mort, surtout après que soit le site « SOS Racaille
», trè probablement « informé » par des policiers, eut diffusé l’adresse
de jeunes alors entendu par la police, les proposant au lynchage « au
cas où la justice ne serait pas assez sévère ». Aujourd’hui encore, il
n’est jamais bon pour un jeune d’être arrêté par des policiers quand
l’adresse de la rue des Pommiers figure sur sa carte d’identité. Car
finalement, le plus grave, c’est autant ce que racontent les médias que
ce qu’ils passent sous silence : le harcèlement (notamment de la part de
la police) que de nombreux habitants des cités HLM subissent
aujourd’hui, les tensions et les violences qui en résultent.
Les médias ont pourtant été alertés. Le 7 avril 2003, un comité de
soutien (Collectif droit, justice et citoyenneté à Pantin) constitué à
l’initiative du Mouvement Immigration et Banlieue (MIB) organisait une
conférence de presse à Paris. Y étaient conviés les journalistes des
principaux organes de presse afin qu’ils puissent entendre la parole des
habitants et prendre connaissance des éléments du dossier. Le collectif
s’efforça également d’attirer leur attention sur le comportement curieux
des policiers, leurs témoignages contradictoires, leur affolement après
le coup porté à la collègue, laissée seule sur le trottoir… Mais peu
de journalistes ont fait le déplacement. Il est vrai que la mise en
cause de leur travail et de leur rôle ne constituait pas une info très
attractive. Parmi les rares à s’en faire l’écho, Le Parisien reconnut
les « dérives » qui avaient été les siennes à l’époque des faits. Mais
cela n’a pas empêché plusieurs journalistes de retomber dans leurs
habitudes au moment du procès et de ressusciter la thèse d’une agression
collective à l’aide de battes de base-ball… Ainsi dans /Libération/
(11/11/03), où l’on pouvait lire que « /le 24 juillet 2002, le contrôle
d’identité s’est transformé en un véritable tabassage subi par les
policiers./ »
Ironie suprême pour les jeunes et leurs familles de la rue des Pommiers,
le 20 septembre 2002, on apprenait dans les journaux que les trois
îlotiers de Pantin avaient été décorés par Nicolas Sarkozy en personne
/« pour acte de courage et de dévouement ». « J’ai hâte de reprendre le
travail, se confiait la policière à l’AFP. Je voudrais faire carrière,
or c’est dans le 93 que l’on apprend à travailler, c’est là aussi que
les gens ont le plus besoin de nous »./
*Syvlie Tissot*
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