Sans papiers: manifestation nationale samedi 5 mars
Catégorie : Global
Thèmes : ArchivesImmigration/sans-papierEs/frontieres
SANS PAPIERS
en lutte>>>coordination nationale
9éme anniversaire de Saint Bernard
MANIFESTATION NATIONALE à PARIS, SAMEDI 5 MARS 05, PLACE DE LA REPUBLIQUE, 14H
” Quotas, immigration triée ou sélectionnée, immigration choisie, immigration co-choisie “, les formules ne manquent pas dans la bouche de SARKOZY, DE VILLEPIN, RAFFARIN. Manifestement la droite UMP ne parvient pas à s’accorder sur une ” positive formulation “. Quelque soit le gouvernement en place depuis 1974, la politique d’immigration a toujours été ramenée à la ” police des étrangers “. Ainsi tous les gouvernements successifs de droite et de gauche ont opéré à de multiples révisions (près de 30) de l’ordonnance de 1945, c’est à dire en moyenne tous les 1 an et demi.
Les lois, circulaires et décrets sur l’immigration reposent tous sur le postulat suivant : ” il faut fermer nos frontières, rendre la vie impossible aux sans papiers pour empêcher l’invasion de notre pays riches par les hordes d’étrangers candidats à l’émigration “. Ce fantasme est décliné de maintes façons : à la manière disons ” républicaine de droite et de gauche ” et à la manière brutale fascisante de l’extrême droite.
Or, ce postulat est faux, mensonger et dangereux, car en définitive il fait le lit des fascistes. Les chiffres disponibles et l’expérience de bientôt 10 ans de lutte des sans papiers, lutte sociale la plus longue de l’histoire sociale de France, permettent d’affirmer qu’il y a là MENSONGE d’ETAT. L’exemple malien qui suit en est une preuve :
Ministère des Affaires Étrangères du Mali (chiffres de 1996)
Répartition des Maliens de l’extérieur par continent
Zone géographique Effectifs Pourcentage (%)
Afrique 3.631.385 96,5%
Europe 102.000 2,7%
Amérique 1.705 0,1%
Asie 26.550 0,7%
Total 3.761.640 100%
En outre, selon le rapport de l’Office Français pour la Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA), le nombre total, toutes nationalités en 2003, des premières demandes d’asile est de 52.204 et seuls 12,6% ont reçu un accord OFPRA et après recours 16,9% ont été admis aux papiers.
Où est donc ” la menace du raz de marée des étrangers déferlant sur l’eldorado français ” qu’agitent sans cesse les gouvernants de droite et de gauche pour justifier les lois et les politiques xénophobes ?
Ces chiffres montrent très clairement que le postulat de ” l’invasion des immigré(e)s ” est un fantasme, un délire manipulateur et dangereux.
Ces chiffres éclairent la terrible réalité que l’émigration Sud/Nord est extrêmement minoritaire, l’écrasante majorité des déplacés, des mouvements de populations, de l’émigration est Sud/Sud. Ce sont les ” pauvres » qui accueillent les ” pauvres ” et les ” riches ” se barricadent et ne veulent pas voir ” les pauvres “.
Prenons aussi l’exemple des demandeurs d’asile émigré(e)s du Sri Lanka : Sur 1967 Sri Lankais demandeurs d’asile en 2003, seuls 14% ont été acceptés par l’OFPRA et finalement 29,8% après recours. M. VILLEPIN doit nous dire si les 70,2% de sri lankais déboutés feront partie des 20.000 expulsés programmés pour l’année 2005? M. VILLEPIN doit dire la vérité : va t-il les renvoyer s’ajouter aux victimes du tsunamis ou les maintenir comme sans papiers victimes des patrons qui profitent du ” travail clandestin “?!
La CNSP signifie clairement au gouvernement RAFFARIN que toute politique sérieuse, crédible et anti-raciste d’immigration doit remettre les ” compteurs à zéro “, à savoir régulariser les 600..000 sans papiers comme vient de l’annoncer l’Espagne pour 800.000 sans papiers. La CNSP revendique :
– Régularisation de tous les Sans Papiers avec la carte de 10 ans
– Libération et régularisation des Sans Papiers en prison pour défaut de papier
– Fermeture des centres de rétention
– Abrogation des lois Pasqua/Debré/Chevènement/Sarkozy
– Respect du droit d’asile ratifié par la France et Abrogation de la double peine.
MANIFESTATION NATIONALE DES SANS PAPIERS
SAMEDI 5 MARS 2005, 14h, République – PARIS
Coordination Nationale des Sans-Papiers
25, rue François Miron, 75004, Paris
tél : 01.44.61.09.59 – fax : 01.44.61.09.35
solidarité financière : compte bancaire N°80187841
Une réponse tardive d’avril 2006 :
Bonjour
Puisque vous aimez les chiffres, en voici quelques-uns, issus de travaux universitaires sérieux (recoupement et critique des sources…) et indépendants : La France compte près de 10 millions d’émigrés d’implantation récente voir très récente (soit 1 français sur 10, et en moyenne 4 sur 10 dans les grandes agglomérations), augmentés de 150 000 à 250 000 émigrants par an depuis 1995.
L’idée d’un véritable « apport » des émigrés en termes d’économie (il est vrai sous-payés dans certains secteurs)à la France est à nuancer considérablement. Car le coût de l’immigration et de son intégration (éducation, formation professionnelle, logement, santé, lutte contre la délinquance, maintien de la sécurité, etc.)se chiffre à 36 milliards d’euros par an. Soit 80% du déficit public, 13,5% des dépenses publiques, 3,5 fois le « trou » de la Sécu, 2 fois de budget de la recherche et de l’enseignement supérieur, 87% du budget de la défense… Il ressort ainsi que chaque immigré « coûte » (pardon du mot !) en moyenne 100 000 euros par an à la collectivité nationale, soit 20 fois plus que les Corses. Je rappelle encore que le coût des émeutes des banlieues de 2005 est évalué entre 40 et 60 millions d’euros.
Ces chiffres renvoient à une réalité qui commence à être connue et qui explique pour une large part le fait que 56 % des français estiment le nombre d’émigrés trop élevé, et 22 suffisant. Et surtout le fait qu’en un an, le taux de français s’avouant “plutôt racistes” est passé de 25 à 30 %.
En tant qu’homme de gauche, je crois vraiment qu’il faut de toute urgence une émigration « choisie » (pas forcément l’élite professionnelle, mais des candidats qui connaissent bien et acceptent toutes les règles de la vie en société et de la République) au moins pour quelques temps, pour laisser le temps aux français de reprendre leur souffle, de mener à bien leurs difficiles réformes et d’assimiler les émigrés récents (avec bien sûr une égalité des salaires, et l’asile politique aux personnes réellement menacées dans leur pays). Car contrairement à vous, j’estime que c’est là l’unique moyen de ralentir ou de stopper le processus de radicalisation des esprits et, à terme, la perte de toute capacité de discernement chez un majorité d’électeurs. Et une telle capacité est la seule arme véritablement efficiente contre les extrémismes.
E. Caffarelli