Fac de nantes: appel à soutien – intervention policière
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Local
Thèmes : Luttes étudiantes/lycéennesMouvementRépression
Lieux : Nantes
Nous appelons donc tous les gens du mouvement, et à tous les soutiens du mouvement à venir occuper censive cette semaine.
Malgré la possible intervention policière, les soirées seront garanties 100% bonne humeur, bonne bouffe, et lutte pailleté !
En outre ce soir à 20h est prévu une action concernant les partiels suivie d’une réunion d’occupation à 21h. Venez nombreux.ses !
Depuis un mois, nous, étudiant.e.s en lutte contre la sélection et la loi ORE, réoccupons le rez de jardin de Censive, occupé auparavant durant quatre mois par les exilé.e.s et n’ayant pas été réutilisé depuis. Ce lieu porte entre ses murs un fort symbole de la résistance qui a fleurie cette année sur notre campus et en le réoccupant nous revendiquons notamment l’existence d’un lieu géré collectivement par les étudiant.e.s au sein de l’université. Un lieu qui puisse être un espace d’organisation, de passages, de détente et d’échanges.
Nous avons reçu aujourd’hui l’ordonnance du tribunal administratif qui voudrait nous voir quitter les lieux sous peine d’expulsion par une troupe ailée de poulets, ce sur requête du Super Président de notre Super Université accessible à Tou.te.S et pour Toujours (bien entendu).
En quatre semaines les salles de cours transformées en futur foyer autogéré ont accueilli des personnes de tous les horizons, allant des étudiant.e.s d’autres facs mobilisées, convergeant notamment vers la ZAD durant les expulsions jusqu’à des travailleuses et précaires en lutte. Cela a également permis de reformer les liens avec les exilés qui osent revenir en terrain connu.
De rencontres en rencontres, autour de repas collectifs, de temps créa, de réunions ou de jeux, nous tissons les liens nécessaires pour lutter contre ce gouvernement qui nous attaque en permanence.
Nous revendiquons la pérennité de ce lieu, car nous voulons offrir un espace autogéré au campus du Tertre. Aujourd’hui les campus universitaires ne sont pas des lieux de rencontre et de socialisation. Les étudiant.e.s ne sont que de passage, tout est fait pour qu’ils et elles ne se réunissent pas. Comme qui dirait : « chacun.e chez soi et la société individualiste sera bien gardée ».
Etudiant.es nous sommes déjà précaires, l’isolement ne fait que nous desservir. Nous réclamons une université où puisse naître un savoir collectif, l’étude et la recherche ne devraient pas être des moyens de nous mettre en compétition mais de nous unir.
L’occupation est le meilleur moyen de nous octroyer un espace collectif depuis trop longtemps souhaité et jamais obtenu.
Nous pouvons remarquer que dans les multiples universités mobilisées contre le gouvernement Macron des occupations ont vu le jour de toutes parts, témoignant de cette nécessité de s’organiser collectivement et de se réapproprier nos lieux d’études aujourd’hui menacés.
Mais partout la matraque répond au printemps fleurissant et expulse dans le sang l’expression de notre colère.
Après Lille , Bordeaux, Tolbiac, Brest et bien d’autres, cette nuit c’est l’université du Mirail qui a subit la répression policière après plus de deux mois d’occupation..
Le même sort plane sur la commune du Tertre, comme en témoigne l’ordonnance reçu aujourd’hui à Nantes, annonçant une expulsion imminente, notifiant notamment que « l’occupation des locaux des bâtiments Censive et Tertre [doit-on rappeler que les amphi ne sont plus occupés?], fait obstacle à l’organisation des examens ». Nous craignons donc une expulsion de la fac ce soir ou dans les prochains jours précédant le début des partiels.
Car nous réclamons le droit de conserver un lieu d’organisation pour continuer de lutter contre la loi ORE.
Car nous refusons une nouvelle expulsion de Censive.
Nous vous appelons à ramener vos matelas, vos duvets, vos hamacs et vos fiches révision pour venir dormir à l’occupation. Bonne ambiance et adrénaline garantie !
Il est important que nous soyons nombreux.ses pour maintenir un rapport de force, et pour montrer que le mouvement n’est pas issu d’une minorité mais bien d’un besoin des étudiant.e.S de plus de collectif.. Rappelons qu’en décembre c’est le nombre qui a fait plier Laboux.
Les occupant.e.s en lutte.
Twitter de l’occupation : https://twitter.com/communenantes
Pour commencer, nous aurions tort de vouloir inscrire la mobilisation étudiante nantaise dans une temporalité proche des autres facultés, prenant sa source dans le refus de la loi O.R.E. C’est en novembre déjà que la communauté étudiante se mis à bouger, à s’unir et à s’accrocher, cherchant à occuper des lieux universitaires pour les exilé-e-s. L’occupation du rez-de-jardin de Censive aura duré quatre mois seulement, mais elle démontrait déjà l’énergie que peuvent dégager les étudiant-e-s pour bouger elleux-même les choses. Cette énergie s’est ancrée dans ce lieu, devenant symbole de la résistance nantaise qui a fleurie cette année sur notre campus Humanités. C’est en réoccupant ce lieu symbolique que les étudiant-e-s mobilisé-e-s se sont une nouvelle fois emparé-e-s de cette énergie.
Censive est désormais nôtre. Occuper ce lieu et en revendiquer la pérennité c’est libérer constamment cette énergie étudiante dont manquent cruellement nos campus, vides de lieux de rencontre et de socialisation. Nous ne voulons plus simplement se croiser, nous voulons nous réunir, inventer, créer. Cette nécessité d’occuper un lieu universitaire se fait d’ailleurs ressentir dans chaque universités mobilisées contre la loi O.R.E. et le gouvernement Macron: Toulouse, Montpellier, Rennes, Paris, Lyon, Bordeaux, Grenoble, Nanterre, et tant d’autres.
Tant d’autres facultés occupées qui se sont vues expulsées par la matraque, parfois dans le sang, les président-e-s d’universités laissant la politique autoritaire du gouvernement s’introduire jusque sur nos campus. Hier, après avoir fait monter les tensions au fil des semaines, Olivier Laboux a permis aux gendarmes mobiles de réprimer la contestation étudiante. Car oui, une occupation a une dimension hautement symbolique aux yeux de l’opinion publique et il n’est pas dans l’intérêt ni des président-e-s d’universités ni encore moins du gouvernement que cette dernière cesse de nous regarder et cherche à nous rejoindre. L’occupation des facultés est un pont qu’ils n’ont eu de cesse de dynamiter.
Pour finir, ils ont aussi essayé de briser les liens qui nous unissent désormais. Une occupation c’est l’occasion de se retrouver pour s’organiser dans la lutte à travers des assemblées, des réunions, des ateliers, mais c’est aussi un lieu collectif de vie et de partage. Censive n’aura jamais été autant vivante que cette année. Si l’énergie est resté enfermée dans le lieu, nous la libèrerons de nouveau.
Parce qu’on ne peut se résoudre à perdre sans cesse du terrain, parce que les interventions policières ne doivent pas s’immiscer dans le quotidien universitaire, parce que la présidence est une briseuse de grève: Les étudiant-e-s mobilisé-e-s donnent rdv aujourd’hui samedi à 18h devant la présidence.