Rien à foutre du rojava à nantes?
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Catégorie : Local
Thèmes : EcologieGuerreKurdistanLibérations nationalesResistances
Lieux : Nantes
Mais que se passe-t-il? Où sont passé.e.s toutes ces personnes, (kurdes ou pas) mobilisées début février pour hurler leur soutien à la révolution du Rojava?
Pourquoi un mois plus tard, alors que la situation s’est nettement dégradée en Syrie, que la révolution bat son plein mais n’en est pas moins menacée par Erdogan, le silence règne à Nantes?
Pourquoi on n’est pas foutu.e.s de se rassembler pour rendre un hommage à Olivier (Kendal Breizh), militant libertaire breton tombé sous les bombes turques, comme cela a eu lieu à Carhaix la semaine dernière?
Pourquoi, tandis que nos camarades kurdes ou celles.eux parti.e.s les rejoindre pour combattre le fascisme, encerclées par l’armée turque, seuls quelques graffs nous renvoient à notre léthargie? Pourquoi un tel déni de solidarité ?
Des questions j’en ai plein mon sac, de la rage à déployer plein le cœur et des larmes d’effroi plein les yeux.
Plusieurs manifestations ont eu lieu ces derniers jours et certaines ont été durement réprimées comme à Paris ou à Bruxelles.
ON FAIT QUELQUE CHOSE ??
Plus d’infos sur la situation :
Pourquoi ? Bonne question effectivement.
Peut-être qu’un certain nombre de personnes ont enfin compris qu’il n’y a jamais eu de révolution, c’est-à-dire de renversement de l’Etat – l’Etat kurde, en l’occurrence – au « Rojava » et qu’on nous vend ici une très belle arnaque politique.
Peut-être que l’alliance de fait entre Kurdes, Américains et Français montre un peu trop que la soi-disant « révolution au Rojava » n’est que la défense de l’Etat capitaliste kurde, tout aussi impérialiste et exploiteur que n’importe quel autre – on peut demander aux objecteurs de conscience et déserteurs kurdes ce qui pourrait bien leur arriver, ou s’ils ont eu le choix de s’engager dans l’armée – et qu’on nage ici en plein panier de crabes impérialistes, avec Américains, Français, Anglais et leurs supplétifs kurdes d’un côté, face à Bachar, aux Turcs, aux Iraniens et aux Russes de l’autre côté !
Il serait peut-être temps de se poser quelques bonnes questions : en quoi un Etat peut-il se revendiquer « révolutionnaire » en exploitant ses prolétaires et en les envoyant se faire tuer sur des champs de bataille au profit d’autres nations capitalistes ? Depuis 1945, il y a eu quelques exemples : le Vietnam et le Cambodge, l’Angola et le Mozambique, Cuba…
Terminons par une autre question : en quoi la création d’une nation est-elle, de quelque façon que ce soit, « révolutionnaire »? La nation, les frontières sont des ennemis à détruire en Europe. Est-ce que par hasard l’auteur du texte estimerait les Kurdes suffisamment arriérés pour ne pas devoir comprendre cela ?…
Les prolétaires n’ont pas de patrie ! L’ennemi est dans notre propre pays ! Transformation de la guerre impérialiste en guerre civile ! Ça n’a décidément pas pris une ride…
des commentaires de trollages ont été retirés.
est ce du trollage de dire qu’il y a des fascistes turcs hors de turquie et donc aussi dans le coin ?
Et est-ce que ça serait du trollage de dire que le PYD, sattelite du PKK, est un parti politique autoritaire dont les disciples suivent à la lettre la doctrine de leur grand gourou Ocalan (Apo pour les intimes) ?
Et, au passage, que le PYD ne représente pas les kurdes, mais uniquement un parti politique qui a une aarmé, et qu’un certain nombre de soldats de cette armée sont tout simplement des appelés, puisqu’ils ont instauré un service militaire obligatoire sur les territoires qu’ils occupent.
Un petit extrait de la doctrine d’Apo pour rigoler : » L’homme nouveau ne boit pas, ne joue pas, ne pense jamais à son plaisir personnel et à son confort, et il ne se féminise pas. »
Et je parle même pas de la Jinéologie, théorie iventée par Ocalan, et suivie à la lettre par ses disciples, et qui fait croire à des Occidentaux complètement naïfs que les YPJ sont la preuve de la libération des femmes … il suffit de lire les théories apoïstes pour comprendre la duperie …
ce qui tue le « milieu » gauchiste « marxiste,anar,toto », c’est son insupportable dogmatisme, son goût immodéré et irrationnel pour la querelle idéologique et sa recherche petite bourgeoise d’une supposée « pureté révolutionnaire ». C’est très confortable, que chacun.e reste bien au chaud dans son microcosme moralisateur. Moi je soutiens l’expérience au Rojava, avec toutes ses imperfections, ses approximations et ses limites. « C’est reculer que d’être stationnaire. On le devient de trop philosopher. Debout, debout, vieux révolutionnaire. Et l’anarchie enfin va triompher. »
Oh ! Que non, ce ne sont pas le dogmatisme et la soi-disant « recherche de la pureté révolutionnaire » qui « tuent le « milieu » gauchiste », dont personnellement je ne veux pas – les Trotskystes, les Maoïstes, tous plus staliniens que l’original, font partie de ce « milieu ». Et tout ce que ses auteurs cherchent à justifier avec ce genre de rhétorique, c’est leur abandon de tout principe politique, de tout cadre de réflexion, au profit de nouveaux principes très inavouables – la défense du nationalisme bourgeois, par exemple, dans le cas du soutien au Rojava !
C’est tout le contraire qui est vrai : les opportunistes de tout poil, depuis deux siècles, pestent tous contre la « pureté révolutionnaire » pour faire passer leurs petits arrangements avec l’idéologie dominante, voire directement avec la bourgeoisie ! Et les exemples sont légion : des « Républicains de Gauche » qui ont soutenu la répression de la Commune aux « Réformistes » du SPD allemand qui ont fini par tirer sur les Spartakistes, des Social-patriotes russes qui se sont opposés de toutes leurs forces à la Révolution en 1917 à Garcia Oliver et Federica Montseny qui sont entrés au gouvernement qui a réprimé les révolutionnaires à Barcelone en 1937, on en a vu, j’en passe et des meilleures ! Avec toutes les justifications voulues, toutes résumées à un seul mot d’ordre : à bas les révolutionnaires !
Alors les leçons de « pureté » n’ont rien à voir dans l’affaire ; quand on soutient un Etat, quel qu’il soit, on soutient aussi son impérialisme parce que l’un ne va pas sans l’autre, on soutient aussi sa lutte contre les révolutionnaires qui cherchent évidemment – c’est à ça qu’on les reconnaît… – à le renverser, on soutient aussi l’embrigadement des exploités et opprimés dans l’armée pour la défense des intérêts impérialistes de la bourgeoisie qui le dirige, et un jour ou l’autre on soutient la répression des mouvements sociaux, des mouvements d’exploités mécontents ou réellement révolutionnaires.
Arz Du soutient bien l’armée du Rojava, n’est-ce pas ? Avec son embrigadement idéologique, sa discipline de cadavre, son héroïsme obligatoire et la paix des cimetières à la fin ? Non ? Encore un effort, c’est seulement un peu dur à dire au début pour un habitué du discours « gauchiste »…