12 septembre à nantes : rentrée sociale et retour du cortège de tête
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Local
Thèmes : Cortège de têteLoi travail 2016Luttes étudiantes/lycéennesLuttes salarialesMouvementResistances
Lieux : Nantes
A Nantes, les initiatives démarrent dès l’aube par une action de blocage économique à l’aéroport de Nantes, des opérations escargots aux entrées de la ville et des tentatives de blocus dans quelques lycées, malheureusement avortées. Ce n’est que partie remise ! A partir de midi, dans le centre ville, les rythmes d’une batucada entièrement rose résonnent sur la place du Bouffay. Infatigables compagnes de la manifestation, les percussions ne s’arrêteront que plusieurs heures plus tard, en début de soirée, au milieu des nuages lacrymogènes. Puis apparaît le long de la ligne de tram, à l’arrêt commerce, un engin incongru, roulant, pliable et démontable, amené par plusieurs manifestants : une « zbeulinette » fraichement construite, chargée d’aider et d’approvisionner matériellement les différents fronts des futures luttes sociales : piquets de grèves, manifestations, blocages … C’est de cet engin que surgissent d’excellents repas chauds qui sont servis autour d’un banquet animé par les différentes composantes du Front Social, alors que des morceaux de piano sont improvisés sur place. La foule enfle sur les lieux du départ de la manifestation.
14H30. Un cortège jeune se forme et grossit progressivement derrière plusieurs banderoles renforcées : « la jeunesse est de retour pour vous jouer un mauvais tour », « destituons Macron », « construire l’autonomie » et « patate de forain ». Pris en étau au milieu de camions syndicaux, le cortège de tête se déploie avant le départ. Immense, compact. Il rassemblera jusqu’à 2000 personnes pendant le défilé, et sèmera des tags par dizaines. La jeunesse de Nantes est au rendez-vous. Peu de casse ce 12 septembre, mais une démonstration de force contenue et un sentiment de retrouvailles. En milieu de parcours, une banderole syndicale revient se greffer devant le cortège. Chasubles rouges et kways noirs défilent côte à côte, et parfois, reprennent les mêmes slogans.
Cette pluralité désarçonne plus d’une fois l’important dispositif de répression. Devant la préfecture, les CRS semblent hésiter à attaquer au canon à eau cet ensemble hétérogène et solidaire, alors qu’ils reçoivent fumigènes et invectives. Les murs de l’édifice policier sont constellés d’impacts de peinture sous les acclamations. Le défilé passe ensuite devant la fête foraine de septembre, étonnamment déserte. Les forains de passage à Nantes sont-ils allés prêter main forte aux blocages parisiens menés le matin même ? Quoiqu’il en soit, les slogans de solidarité résonnent le long du cours Saint-Pierre. La manifestation paraît avoir encore grossi quand elle se déverse devant le château des Ducs, avant d’aller rejoindre Hôtel Dieu. Nous somme 15 ou peut-être 20 000 dans la rue.
La banderole syndicale se replie, mais l’envie de continuer semble une évidence. La quasi-totalité du défilé continue pour un deuxième tour, prenant à revers le dispositif des gendarmes. La BAC, en position d’attaque, bat en retraite en voyant la masse qui suit le cortège de tête pour continuer après le parcours officiel. Mais à Bouffay, c’est la provocation de trop. Quelques vaillants tentent de s’approcher de la horde vêtue de noir qui menace la foule avec ses matraques, ses lanceurs et ses grenades. C’est l’affrontement. Détonations en série. Plusieurs blessés. Un Mac Donald’s est saccagé entre deux salves de lacrymogène. Le cortège se reforme à peine quand il est à nouveau chargé. La police semble utiliser généreusement ses stocks de grenades en prévision des nouvelles commandes effectuées par le gouvernement Macron. Une street médic’ est enlevée sans raison et traînée au sol par la BAC. Face à la violence d’État, la foule semble toujours aussi hétérogène et unie, quoique parfois démunie pour empêcher les arrestations. Devant le square Daviais, c’est un groupe emmené par la batucada rose qui tente même de repousser la BAC en fanfare. Mais ici aussi, les chiens sont chargés de mettre fin à la journée. Un canon à eau entre en scène au milieu du gaz quand les dernier manifestants sont repoussés vers le sud de la ville. La BAC continuera la chasse au jeune dans les rues de Bouffay plus tard dans la soirée, sous l’œil incrédule des barmans de la place. L’assemblée de lutte prévue à 18H est reportée par la force des choses.
A Nantes comme ailleurs, cette manifestation semble avoir largement dépassé les attentes en terme numérique, avec plusieurs centaines de milliers de personnes dans la rue, soit plus de monde qu’en mars 2016, quelques jours seulement après la rentrée. Malgré les différents chantages politiques, la précarité grandissante et le Spectacle qui cherche à atomiser les résistances, l’arrogance du nouveau pouvoir semble avoir allumé une colère sourde difficile à éteindre. En terme politique, le retour d’un cortège de tête puissant, plus vaste qu’auparavant, et son articulation avec le reste du défilé laisse entrevoir des perspectives enthousiasmantes pour la suite du mouvement. Reste à approfondir l’offensive contre les ordonnances de Macron dans les jours à venir, et en particulier les 20 et 21 septembre prochains.
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Bilan provisoire de la répression : au moins 9 interpellations, de nombreux/nombreuses blessé-e-s par des tirs de Flash-Ball. Les personnes venues soutenir les interpellés nassées le soir devant le commissariat.
Ca remonte le moral !
Il faudrait quand même que le dessinateur des banderoles des ex- A l’abordage arrête de bloquer sur les dessins de Hergé le raciste!
Des commentaires ont été cachés. Traiter les gens de nazis ça va un peu loin.
Des commentaires ont encore été supprimés, pour la même raison. Y’a déjà un commentaire qui rappele les idées nauséabondes de Hergé. Traité les gens de nazis ou de fascistes, c’est ça la confusion.
Plusieurs commentaires de trollage ont été cachés, ainsi qu’un commentaire utilisant le terme « racialiste ».
Comme les trolls ont l’air de se déchaîner sur cette publication, les commentaires sont passés en modération à priori.
Rappel :
Les articles sur l’antiracisme sont les bienvenus sur Indymedia Nantes.
Cela dit, étant donné que les « débats » sur cette question sont rendus impossibles ces derniers temps, le collectif a décidé de refuser tout article qui se baserait sur les mots « racialisme » ou « anti-racialisme ».
Comme nous l’avons déjà exprimé lors d’un autre commentaire collectif, nous ne pouvons cautionner l’usage de ces mots, d’origine raciste et utilisés actuellement à contre-sens.
De même, les articles à propos de ou par Houria Bouteldja ou le PIR sont refusés. Le collectif souhaite que cette question importante du racisme et du vécu des personnes racisées puisse être visibilisée sans polariser autour de deux positions dans lesquelles il ne se reconnait pas, cette polarisation ne permettant pas un débat sur le fond.
Il y a bien d’autres positions que celles-ci, et le collectif souhaiterait qu’elles puissent s’exprimer.
Cacher ces commentaires ne revient pas à choisir un camp plus que l’autre, mais simplement souligner la bétise des insultes qui y sont proférées. S’il y a des débats à avoir et des critiques à émettre (quand bien même elles sont en général mal reçues et le débat est souvent à la limite de l’impossible), autant le faire avec des arguments. Autrement nous ne pouvons que les refuser.
Le propre du détournement, c’est de *détourner* le propos initial d’une image, d’en subvertir le message. Alors prendre des bouts de bédé de Hergé pour faire en sorte que Tintin et Haddock soient des révolutionnaires vénères, ça me semble plutôt pertinent.
Un gros big up à celles et ceux qui ont fait ça, par exemple:
https://depassement.tumblr.com/post/165360296303/tintin-contre-le-coup-d%C3%A9tat-socialnantes
(Après, tmtc, il y aura toujours des trolls moralistes pour dire tout et n’importe quoi. Bientôt on va nous dire qu’utiliser des bédés de Hergé c’est de l’appropriation culturelle parce que Nantais.es que nous sommes on n’est pas des vrai.e.s Belges alors on n’a pas le droit d’utiliser des trucs belges c’est pas bien.)
Déjà, je ne vois pas en quoi la destitution est révolutionnaire. Vous êtes vraiment dans votre ignorance de petit bourgeois qui n’avez pas pris dans la gueule tout ces clichés racistes dans la gueule. Le détournement n’est pas subversif en soi, c’est bien pour çà que les publicitaires l’ont repris à leur compte depuis longtemps. Dès qu’on vous critique vous traitez les gens de trolls. Vous êtes les premiers à dire déconstruisez vous! mais vous ne l’appliquez pas à vous même. Continuez à détourner de la merde de fachos si vous voulez mais arrêtez de vous prendre pour des révolutionnaire
Sais-tu seulement de quoi tu parles ? Non seulement quand tu parles de destitution, ce sur quoi je ne veux même pas revenir tellement tu prêches sur du vide pour masquer tes lacunes ou ta mauvaise foi.
Tes attaques ad hominem, que ce soit sur « Nantes Révoltante », sur les personnes faisant les banderoles, etc., sont un concentré de tout ce qu’on fait de pire dans le milieu militant actuel : du cyberactivisme qui n’a de militant que le nom, qui se touche sur de grandes idées de ce qui devrait être fait tout en critiquant celles et ceux qui se bougent, sous des accusations sans aucun fondement.
De plus, crier sans cesse au racisme, quand on a soit même eu des propos problématiques, c’est un peu chelou, surtout quand c’est fondé sur du vide. La nouvelle mode visiblement c’est de faire faire passer pour des oppresseurs les gens qu’on n’aime pas, même si on a pas du tout d’arguments allant dans ce sens.
C’est médiocre ce qui est exprimé dans ton commentaire – dans tes commentaires. Tu tentes de saisir des brèches, quand elles n’existent pas tu les inventes, tout prétexte est bon pour critiquer en mentant éhontément celles et ceux qui luttent autrement que contre leur propre camp dans les commentaires Indymedia.
Tu dois être bien amère pour tenir de tels propos fallacieux et malhonnêtes. Arrête-toi là.