COMMUNAUTARISME ET RACISME :
une vigilance à géométrie variable

Comment pourrait-on rester indifférent ou tout simplement ne pas être d’accord avec le discours du Président Jacques Chirac du 8 Juillet 2004 ? Ce discours n’est pas simplement symbolique. Il arrive à un moment où l’on constate incontestablement depuis plusieurs mois des dérives et des débordements qui sont parfaitement intolérables et indignes de notre pays, de ses valeurs démocratiques et républicaines.

Contrairement aux idées véhiculées par les médias, aux discours des politiques de « nos donneurs de leçons médiatiques », aucune communauté n’est malheureusement épargnée et ce, que ce soit tant du côté des victimes que de celui des auteurs de ces odieux crimes et délits racistes.

Le problème, car problème il y a, ne vient pas bien évidemment pas de ce discours mais des faits qui l’ont précédé et de ceux qui l’ont suivi.

D’un côté, le Président de la République et les membres du gouvernement condamnent fermement tous les actes antisémites, ce qui est tout à leur honneur. En revanche, ils leur arrivent aussi de condamner des actes supposés antisémites, qui s’avèrent par la suite ne pas en être. Or, ce type de réaction pour le moins prématuré a pour effet d’attiser les tensions communautaires et le ressenti du « deux poids, deux mesures ». Dans le même temps, il n’y a pas de condamnation aussi ferme et aussi systématique des actes racistes touchant les autres communautés.

Et malheureusement les exemples de réactions prématurées sont nombreux.

Ainsi, l’affaire du rabbin Fahri. Celui-ci avait affirmé avoir été agressé à l’arme blanche par un individu qui aurait notamment crié « Allah Akbar ». L’enquête qui a suivi ( et qui est toujours en cours) a montré de nombreuses incohérences dans les propos du Rabbin et il ne subsisterait que deux pistes : automutilation du Rabbin ou agression faite par un activiste juif. Nous sommes donc très loin de l’acte antisémite tel que présenté dans un premier temps dans les médias et condamné par les politiques et nos « donneurs de leçons médiatiques » :

www.lemonde.fr/article/0,5987,3226–319832-VT,00.html
fr.news.yahoo.com/030317/202/33mtl.html
www.rtl.fr/rtlinfo/article.asp?dicid=146430
www.politis.fr/article852.html

Il y a eu ensuite l’affaire du Lycée de Gagny, également immédiatement présentée et condamnée comme un acte antisémite. Pourtant l’enquête en cours semble révéler qu’il n’en est absolument rien et privilégie la piste de la fraude à l’assurance :

www.communautarisme.net/index.php3?action=page&id_art=69130
www.monde-diplomatique.fr/2004/05/VIDAL/11185
www.lexpress.fr/info/societe/dossier/juifsfr/dossier.asp?ida=425591

Les menaces « subies » par Alex Moïse. Le secrétaire général de la Fédération sioniste, qui avait obtenu l’annulation de certains spectacles de Dieudonné en faisant pression sur des communes, qui fut condamné à la suite d’une enquête pour s’être lui-même envoyé ces fameuses lettres de menaces antisémites (qui selon lui découlaient de l’annulation des spectacles de l’artiste) :

fr.news.yahoo.com/040514/108/3sup2.html
www.grioo.com/info2412.html

N’oublions pas non plus la récente histoire du fou d’Epinay dont de nombreux médias, les politiques et nos « donneurs de leçons médiatiques » n’ont retenu que la victime de confession juive la seule à leurs yeux qui méritait leur compassion. N’y avait-il pas aussi des victimes non juives ? Une victime d’origine haïtienne, une de nationalité algérienne, une d’origine portugaise et enfin une d’origine guinéenne. Preuve que l’agression n’avait pas la moindre motivation antisémite :

www.observatoire-medias.info/article214.html
inet.dyn.agat.net/lepont/article.php3?id_article=922

Enfin cette triste et désolante affaire du RER D sur laquelle je ne reviendrais pas dans le détail tant les médias, pour une fois, sont allé au bout de cette affaire :

www.communautarisme.net/index.php3?action=page&id_art=80520
inet.dyn.agat.net/lepont/article.php3?id_article=978
www.politis.fr/article1020.html

Il faut remarquer que malheureusement la grande majorité des médias, des politiques et de nos « donneurs de leçons médiatiques » s’emballent immédiatement en tirant hâtivement des conclusions sur des faits qui n’ont absolument pas été vérifiés et avant même le début de la moindre enquête policière.

Mais peut-être plus grave encore. Lorsque ladite enquête s’éloigne de la piste du crime antisémite ou prouve que l’acte en question n’avait rien d’antisémite, ceux qui ont crié au loup à tort se refusent obstinément à reconnaître leur erreur. Bien au contraire ils continuent à justifier leur position.

Ces constatations n’ont pas pour but de nier l’existence de l’antisémitisme et des actes odieux qui y sont rattachés mais il est important de garder la tête froide et de ne pas attiser la peur et la haine. Sinon comment ne pas donner l’impression qu’il y a une communauté particulière qui bénéficie d’une surprotection. Il n’y a pas d’hommes ou de femmes dont la vie, l’intégrité et l’honneur auraient plus de valeur que d’autres hommes ou femmes.

On ne peut s’empêcher de se poser des questions sur ce « deux poids, deux mesures ».

Comment ne pas être surpris voir choqué par le fait que l’expression « feuj » (juif) ait une connotation péjorative voir antisémite et soit donc banni du vocabulaire des médias, des politiques et des « donneurs de leçons médiatiques » alors que par ailleurs l’expression « beur » (jeune d’origine maghrébine) soit elle utilisée à outrance par ces mêmes personnes sans que cela ne choque personne ?

Comment ne pas être surpris voir choqué par le fait que des expressions comme « intellectuels juifs » et « il y a beaucoup de juifs dans les médias » soient considérées comme racistes alors que des expressions comme « les arabes des banlieues » et « l’arabe du coin » passent dans l’indifférence la plus absolue ?

Comment ne pas être surpris et choqué de constater que les personnes qui critiquent le sionisme, la politique de l’Etat Israélien et ceux qui soutiennent cet Etat soient traités systématiquement d’antisémites alors que, dans le même temps, il y a des personnes qui se déclarent islamophobes ou considèrent que « la religion la plus con c’est l’islam » sans que cela soit considéré comme du racisme ou de l’incitation à la haine raciale?

Comment ne pas être surpris et choqué par le langage dont les médias, les politiques et nos « donneurs de leçons médiatiques » usent lorsqu’ils parlent des jeunes noirs, qu’ils soient originaires d’Afrique ou des DOM-TOM et ceux dont les parents ou les grands parents sont nés en Afrique du Nord qui ne sont jamais considérés comme des français à part entière car leur origine est marqué sur leur peau, leur visage et leur patronyme ?

Aucun média ni politique et encore moins nos « donneurs de leçons médiatiques » ne s’offusquent des propos de Michel Rocard lorsqu’il déclare :
« Pendant les deux guerres mondiales, nous nous sommes affrontés avec les allemands un peu à la manière des hutus et des tutsis à la différence près que nous étions infiniment plus civilisés dans la manière de tuer ! »

Comment ne pas être surpris par les stéréotypes communautaires dans les fictions. France 2 a censuré il y a quelques mois un épisode de la série PJ afin de « ne pas jeter » de l’huile sur le feu. Il s’agissait d’une histoire d’un supposé acte antisémite dans un lycée qui s’avérait être commis par un juif. En revanche France Télévision (et les autres) n’ont pas de problème à nous montrer régulièrement des dealers, des délinquants et autres truands « d’origine maghrébine » ou noirs.

www.communautarisme.net/index.php3?action=page&id_art=62545

Comment ne pas associer le fait qu’on « précise » systématiquement l’origine nord-africaine ou la couleur de peau d’un suspect ou d’un accusé à une volonté supérieure d’assimiler certaines communautés à Coupable ou Délinquant. Quel est l’intérêt de préciser ces détails si ce n’est pour faire croire au grand public que certaines communautés sont plus criminelles que d’autres.

Pourquoi rappeler tout cela ? Tout simplement pour ne pas oublier que dans le même temps, il y a encore et toujours des actes racistes qui touchent les communautés noire et arabo-musulmane qui ne suscitent que très peu voir pas de réactions d’indignation. N’oublions pas TOUTES les autres communautés qui sont victimes d’agressions racistes mais qui n’ont pas plus leur place au « Vingt Heure ».

Venons en au mot « communautarisme », qui est souvent utilisé ces dernières années. Force est de constater qu’il est systématiquement associé aux musulmans vivant sur le territoire français (je dis « vivant sur le territoire français » car à écouter le « Vingt Heure » il n’y a pas de français musulman). Est-ce à dire, au vu des articles, commentaires et autres interventions fortement médiatisés qu’il s’agit de la seule communauté à pratiquer le communautarisme et à avoir des extrémistes en son sein ?

Evidemment non !

Il est inévitable qu’au sein de chaque communauté, il y ait des individus qui se laisse aller au communautarisme.

Rappelons ici la définition (du Petit Robert) du mot communauté :

Groupe social dont les membres vivent ensemble, ou ont des biens, des intérêts communs

Quand au communautarisme, il se définit comme la tendance à privilégier la place des communautés (ethniques, linguistiques, culturelles, confessionnelles,…) et à faire prévaloir leur rôle particulier dans l’organisation sociale et politique, au détriment d’une exigence d’intégration et d’assimilation dans un ensemble plus vaste et unitaire.

Ainsi l’existence d’un « quartier chinois » à Paris est un bel exemple de communautarisme SOCIAL, pourtant personne ne songerait à remettre en cause tant son existence que son organisation. Le communautarisme n’est donc ni un crime ou un délit, c’est tout simplement une caractéristique, que l’on peut regretter parfois, de nos sociétés. En revanche, il faut absolument combattre les dérives et les excès provoqués par les communautarismes.

Cependant dénoncer ces dérives ce n’est pas, et ne devrait pas revenir à stigmatiser une ou plusieurs communautés. Tout comme dénoncer les extrémistes d’une communauté ce n’est pas non plus dénoncer une communauté dans son ensemble mais juste des éléments minoritaires qui y appartiennent et qui constituent un danger tant pour notre société que pour la communauté en question. Encore faut-il le dire clairement…

Malheureusement, il y a par ailleurs un communautarisme et un extrémisme qui sont bien trop souvent sous-estimés pour ne pas dire oubliés par les politiques, les médias et nos « donneurs de leçons médiatiques », il s’agit de celui qui est issu d’une minorité de la communauté juive, des sionistes et des supporters inconditionnels de l’Etat israélien.

Il y a un communautarisme qui s’autorise à soutenir sur le sol français une armée étrangère qui viole régulièrement depuis des années tant le droit international que les droits de l’Homme. Soutien qui prend la forme de galas et de collectes se déroulant notamment dans les villes de Paris et de Marseille et auxquels participent des personnalités du spectacle, des médias et de la politique :

www.humanite.presse.fr/journal/2002-03-15/2002-03-15-30522
www.lesvertsparis.org/article.php3?id_article=179

Il y a un communautarisme qui autorise des élus de la république, et parfois même des ministres à être des soutiens inconditionnels d’un état étranger tel un Dominique Strauss-Kahn qui déclarait dans Tribune Juive « se lever chaque matin en se demandant comment il pourra être utile à Israël » :

www.politis.fr/article661.html
www.communautarisme.net/index.php3?action=page&id_art=46835
www.guysen.com/articles.php?sid=2174

Il y a un communautarisme qui autorise l’existence de milices qui peuvent impunément blesser à l’arme blanche un commissaire de police à l’occasion d’une manifestation et commettre tranquillement des agressions au sein du tribunal administratif de Paris.
Ces milices ce sont notamment le Bétar et la Ligue de Défense Juive :

www.rtl.fr/rtlinfo/article.asp?dicid=70395
www.communautarisme.net/index.php3?action=page&id_art=63424

Il y a un communautarisme qui se permet de menacer par divers moyens, physiques et verbaux, des membres de sa propre communauté qui dénoncent ses excès et ses travers.

www.zdnet.fr/actualites/internet/0,39020774,39125591,00.htm

Il y a un communautarisme qui se permet d’exacerber les tensions entre communauté en réalisant et en diffusant des « reportages » déformant ou travestissant la réalité.
Il s’agit notamment du reportage d’Elie Chouraquie :

www.communautarisme.net/index.php3?action=page&id_art=76960

Il y a un communautarisme qui s’autorise à créer une gradation dans l’horreur et le racisme comme s’il était normal d’accorder plus d’importance à la vie d’un être humain sur un autre uniquement parce qu’il appartiendrait à une communauté plutôt qu’à une autre. A l’image de l’affaire du Lycée Montagne où le Président de la LICRA pour qui toute accusation d’antisémitisme serait fondée dès lors qu’elle est proférée :

www.ldh-france.org/actu_nationale.cfm?idactu=813

Il y a un communautarisme qui se permet d’harceler au moyen de poursuites judiciaires abusives toute personne qui se permet de faire la moindre critique sur l’Etat israélien et son gouvernement.

www.monde-diplomatique.fr/2002/10/A/16919
www.communautarisme.net/index.php3?action=page&id_art=45433
www.lecourrier.ch/modules.php?op=modload&name=NewsPaper&file=article&sid=1627
Il y a un communautarisme qui s’autorise à inciter des citoyens français de confession juive à quitter leur pays pour émigrer vers un état étranger, l’Etat israélien :

www.communautarisme.net/index.php3?action=page&id_art=79505

Contre toutes ces dérives communautaires, il n’y a pas de réactions de la part des medias, des politiques et de « nos donneurs de leçons médiatiques ». De nombreuses questions restent en suspens :

Comment ne pas être choqué par l’hypocrisie et la mauvaise foi dont font preuve « nos donneurs de leçons médiatiques » qui critiquent les propos d’Ariel Sharon et qui dans le même temps ne cessent de critiquer la France et les français. Ces derniers expliquent aux français de confession juive qu’ils sont sous la menace permanente de ces « ignobles noirs et arabes antisémites » et qu’il est bien sûr inutile d’attendre la moindre protection des « vrais français » (sous-entendu, on ne peut être français si on est noir ou basané…) auxquels on ne cessera de reprocher l’existence de Vichy.

Comment se fait-il que notre « super ministre » de l’intérieur Sarkozy n’ait jamais rien fait pour mettre un terme aux violences de ces milices d’extrémistes juifs et sionistes ?

Comment se fait-il que Mouloud Aounit et Noël Mamére se fassent agresser par des extrémistes juifs et sionistes sans qu’il y ait de suites judicaires et sans qu’il y ait la moindre réaction de condamnation de la part des médias, des politiques et de « nos donneurs de leçons médiatiques » ?

Comment se fait-il que le CSA surveille avec tant d’acharnement certains médias (comme Radio Ici et Maintenant) et en particulier ceux issus de la communauté maghrébine (comme Radio Méditerranée), à l’affût du moindre dérapage, alors que dans le même temps il tolère avec une déconcertante nonchalance ceux issus des médias de la communauté juive ?

Encore une fois, il n’est pas question d’opposer une ou plusieurs communautés à une autre et il n’est pas non plus question de jeter l’opprobre sur une communauté en particulier. Il est juste question d’égalité de droits, de devoirs et de justice.

Ce n’est qu’aux esprits simples que l’on parviendra à faire croire qu’il n’y a qu’une seule communauté qui contient des éléments extrêmes et constituerait de ce fait un danger. Il est utile et même vital de rappeler sans cesse, qu’il y a des extrémistes et des imbéciles dans TOUTES les communautés, qu’il faut TOUS les combattre sans la moindre complaisance.

Dans un état de droit se disant démocratique, tous les citoyens se doivent de bénéficier des mêmes droits et de la même protection. S’agissant du communautarisme, on ne peut limiter ses effets néfastes en favorisant une communauté au détriment des autres. Cela est d’autant plus vrai dans la patrie de la Liberté, de l’Egalité et de la Fraternité.

Paul & Anaïs Draszen