Mano siri : hypocrisie et mensonges de la licra sur le mouvement bds
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Catégorie : Global
Thèmes : AntifascismeRacismeRépressionResistances
Début prometteur ?
Mano Siri a regardé le site de BDS France. L’article commence par indiquer ce que B.D.S. signifie et qu’il s’agit de « Notre réponse à l’apartheid, la colonisation et l’occupation israélienne ». Il cite correctement notre référence à la société civile palestinienne, à l’action non violente et à « un engagement décidé en faveur du boycott économique, syndical, institutionnel, universitaire, culturel et sportif, qui constitue à (nos) yeux « un acte de dénonciation de la politique d’occupation colonialiste d’Israël ». Il met en marge un renvoi vers un remarquable texte du Comité national palestinien du BDS, mais se garde bien de parler de son contenu.
Apartheid ?
Mano Siri ne manque pas de citer la référence du mouvement BDS à l’apartheid en Afrique du Sud. Elle sait pourtant ce qu’apartheid veut dire puisqu’elle le qualifie de « racisme d’État acté dans les faits et dans la loi » – ce qui s’applique sans conteste à Israël comme aux territoires occupés après 1967. Mais circulez, il n’y a rien à voir, pour Israël il faut une « analyse mesurée (par qui ?) de la réalité de l’État israélien », et se servir des « Arabes » palestiniens comme alibis, quel que soit leur sentiment réel. Juste pour revenir un instant sur l’apartheid, rappelons à la LICRA ce qu’écrivait un « spécialiste », Hendrik Verwoerd, ancien Premier ministre d’Afrique du Sud, à propos d’Israël : « Israël, comme l’Afrique du Sud, est un État d’Apartheid ».
Ou ces propos de Mgr Desmond Tutu, une ex-figure de la lutte anti-apartheid en Afrique du Sud, concernant la situation en Palestine/Israël:
« La solution viendra plus probablement des outils non violents que nous avons développés en Afrique du Sud dans les années 80 afin de persuader le gouvernement sud africain de la nécessité de changer sa politique. »
(…)
«L’embargo sur le commerce infligé dans les années 80 à l’Afrique du Sud par des multinationales engagées fut un facteur clé de la chute, sans effusion de sang, du régime d’apartheid. Ces entreprises avaient compris qu’en soutenant l’économie sud-africaine, elles contribuaient au maintien d’un statu quo injuste. Ceux qui continuent de faire affaire avec Israël, et qui contribuent ainsi à nourrir un sentiment de “normalité” à la société israélienne, rendent un mauvais service aux peuples d’Israël et de la Palestine. Ils contribuent au maintien d’un statu quo profondément injuste.»
Mensonges
Mais rien ne vaut mieux que de bons gros mensonges pour faire avaler la propagande pour le régime israélien – nous connaissons tous son nom, hasbara ! Mano Siri en glisse plusieurs. Le premier, faisant un lien inexistant entre mouvement BDS et UNESCO, affirme que celle-ci a « dénié tout lien historique entre le peuple juif et la terre d’Israël ». Il n’est pas nécessaire d’être à l’UNESCO pour savoir que c’est faux, l’UNESCO s’est contentée de nommer les lieux par leurs noms, qui ne sont pas ceux de l’occupant israélien. Le second affirme mensongèrement que BDS veut faire « d’Israël le seul agresseur de tout le Moyen-Orient. Le seul État d’Israël est dénoncé comme État raciste, colonial, non démocratique. ». Le troisième mensonge est le coup de pied de l’ânesse qui prétend avec la plus grande malhonnêteté intellectuelle que « BDS étend son boycott de tout ce qui vient d’Israël aux produits casher en général. » A t-elle lu la charte de BDS France comme elle le prétend ? Il est pourtant facile d’y lire :
Notre action est éthique, citoyenne et politique. Elle s’inscrit dans notre combat permanent contre toute forme de racisme. Elle ne vise pas des personnes ou des groupes en raison de leur origine ou de leur religion juive, ni leurs entreprises ou leurs produits. Nous faisons une différence évidente entre un produit israélien que nous boycottons, et un produit casher produit par une entreprise non israélienne que nous ne boycottons pas.
« Cette campagne de Boycott de l’État d’Israël en tant qu’occupant et colonisateur, comme celle du Boycott de l’Afrique du Sud de l’Apartheid, n’est pas une fin en soi, destinée à discriminer une population. Elle constitue un outil de pression sur nos gouvernements pour qu’ils appliquent des sanctions et un levier sur le gouvernement israélien, qui servira à imposer la seule issue pour cette région : l’application du droit international et le respect des droits des Palestiniens. »
Doutes ?
Malgré cette faillite intellectuelle, nous sommes sensibles aux interrogations de la LICRA sur sa vocation dévoyée. Nous lisons « Pour autant, ce qui fait débat à l’intérieur de la LICRA, c’est l’opportunité ou non de se porter partie civile dans les procès intentés par l’État à BDS, ce qui témoigne de l’existence de points de vue différents à l’intérieur de notre organisation ». Nous notons qu’il y a au sein de la LICRA des personnes encore attachées à la liberté d’expression. Tant mieux, que le débat ait lieu, mais il n’a pas empêché la LICRA de manifester contre cette liberté d’expression à Montpellier et ailleurs. Et ce débat n’a pas empêché la LICRA d’agir de concert avec le BNVCA – pourtant placé au sein des « dérapages » en page 23 du magazine – pour construire un procès contre les militant-e-s BDS de Toulouse.
Le procès BDS Toulouse est justement l’exemple même de la confusion des genres et du dérapage de la LICRA qui prétend lutter contre le racisme et se retrouve à l’origine d’un procès pour « entrave à l’activité économique » contre des militant-e-s, dont moi-même, dont le seul « tort » serait d’avoir été présents pendant une distribution de tracts appelant au boycott des produits de l’apartheid israélien devant un supermarché.
A qui cela parle t-il ?
La LICRA a été surtout connue dans les années 1980-90 pour ses actions contre les derniers collaborateurs historiques du génocide des Juifs d’Europe et contre la négation de ce génocide. Depuis 15 ans, elle se redéfinit comme un nouveau chien de garde d’Israël cherchant à utiliser au mieux son image « laïque » et « républicaine » acquise précédemment. Sa cible de lobbying est constituée par les élus et les programmes scolaires.
Sa technique média est de se présenter comme meilleur agent de la laïcité, mais d’une drôle de laïcité, nullement indépendante des religions et 100% islamophobe (terme que son président dénie par ailleurs, au détriment des victimes de cette discrimination).
La LICRA utilise à souhait le drapeau tricolore. Les trois couleurs du drapeau révolutionnaire sont associés aux trois demandes : « Liberté », « Égalité », « Fraternité ». l’État israélien seul détenteur du pouvoir sur la terre de Palestine y interdit la liberté, l’égalité et la fraternité. L’hypocrisie constitue le drapeau de la LICRA. La campagne BDS espère que de nombreuses personnes – simples citoyens ou élus – sauront faire la différence entre la LICRA et l’engagement antiraciste.
Rappelons que Mano Siri et Antoine Spire s’étaient déjà fendus d’une brochure de propagande intitulée « 100 mots pour se comprendre contre le racisme et l’antisémitisme » destinée aux enseignants du secondaire. A la suite de nombreuses critiques dont celles de l’Union Juive Française pour la Paix, membre de BDS France, cette brochure n’est pas allée polluer nos écoles.
https://www.bdsfrance.org/mano-siri-hypocrisie-et-mensonges-de-la-licra-sur-le-mouvement-bds/
Récapitulatif des attaques contre le mouvement BDS :
19 décembre 2014 (Organisations pro israéliennes)
Une dizaine militant-e-s de la campagne BDS à Toulouse diffusent un tract s’élevant contre le commerce avec les entreprises israéliennes impliquées dans les territoires palestiniens occupés. D’abord près de la boutique Orange de la place Wilson, pour dénoncer le partenariat Orange – Partner Communication, puis devant Séphora pour dénoncer la vente des produits de l’entreprise coloniale Ahava.
Un huissier de justice mandaté par la LICRA prend des photos et récupère le tract.
17 janvier 2015 (Commando sioniste, police)
Une dizaine de la campagne BDS à Toulouse diffusent un tract dans l’espace public à la sortie du métro Balma Gramont. Ils ont apporté un panneau disant:
« Comme nous avons condamné les massacres commis cet été,
nous condamnons les assassinats politiques et antisémites commis à Paris la semaine passée.
Comme nous refusons l’impunité pour les assassinats politiques et les crimes antisémites,
nous refusons l’impunité pour les crimes commis par l’Etat d’Israël »
Quelques minutes plus tard, un commando sioniste d’au moins neuf personnes arrive, un des membres déchire les panneaux et deux autres agressent et blessent deux distributeurs du tract. La police sans uniforme vue en compagne des agresseurs n’intervient pas.
Les deux militants agressés portent plainte dès le lendemain. Les démarches entreprises ultérieurement par BDS France Toulouse en direction de la préfecture pour demander une entrevue et exiger des garanties contre les agressions se heurteront successivement à des reports et à des refus déguisés.
7 février 2015 (Organisations pro israéliennes)
Près de 70 militant/e/s de près de 15 organisations sont à la sortie du métro Balma Grammont pour protester contre l’attaque du 17 janvier et réaffirmer le droit de s’exprimer. Cette action sans incident est couverte par FR3.
L’huissier de justice de la LICRA auquel s’est joint un ex-commissaire de police payé par le BNVCA prennent des photos…
Date indéterminée (Parquet)
Le procureur de la République, M. Pierre-Yves Couilleau (nommé en qualité de procureur à Toulouse le 23 octobre 2014) décide une enquête de police sur la base des documents transmis par la LICRA et le BNVCA.
31 mars 2015, Farid Esack à l’université Jean Jaurès à midi (Organisations pro israéliennes)
BDS France a organisé une tournée française de Farid Esack, professeur à l’université de Johannesburg, président de BDS Afrique du Sud, nommé par Nelson Mandela commissaire à l’égalité des genres. Deux rencontres sont planifiées à Toulouse: le midi à l’Université Jean Jaurès, le soir à la salle Barcelone.
Le midi, un groupe de l’UEJF venu de Paris, auquel s’est joint une avocate du CRIF de Toulouse, tente sans succès de perturber la rencontre.
31 mars 2015. Farid Esack à la salle Barcelone le soir (Mairie de Toulouse)
Dans l’après-midi du même jour, le maire de Toulouse informe de sa décision d’annuler l’autorisation d’utilisation de la salle Barcelone le soir.
Ce genre d’interdiction ne peut être justifié que par un « risque de trouble à l’ordre public », ce que M. Moudenc évoque dans son interdiction. Ne pouvant rien citer à l’appui de ce « risque », le maire croit bon de pimenter sa décision en parlant de « discrimination à l’égard de personne de religion juive et produits commerciaux associés à la religion juive » et d’autres stupidités du même acabit.
Le meeting se tient – hors de la salle – sans « troubles ». Le NPA qui avait réservé la salle pour le compte de la campagne porte plainte pour illégalité devant le tribunal administratif.
1er avril 2015 (Presse: la Dépêche)
La Dépêche rend compte de l’interdiction de salle en ajoutant un mensonge de son cru : « … membres de BDS -dont Bernard Cholet, organisateur de la soirée d’hier- condamnés pour discrimination et incitation à la haine raciale. » Double mensonge puisque d’une part l' »incitation à la haine raciale » n’a jamais été prise en considération dans un procès contre des militants BDS, d’autre part que Bernard Cholet a été relaxé en 1ere instance et en appel, et que ses accusateurs ont alors abandonné toute poursuite.
La Dépêche sera forcée d’apporter ses excuses publiques dès le lendemain et de publier in extenso la réponse de Bernard Cholet.
9 juin 2015 (Police)
Pierre Stambul; co-président de l’Union juive française pour la paix, est invité pour parler le soir à la salle Barcelone à Toulouse. A 4 heures du matin, il reçoit la ‘visite’ du RAID dans son appartement à Marseille (visite accompagnée de dégradations, etc.). Cette ‘visite’, due à un hacker franco israélien (Chelli dit Ulcan) est destinée à empêcher sa venue à Toulouse. Après 7 heures de rétention dans des conditions indignes, Pierre Stambul peut prendre le train.
9 juin 2015 (Organisations sionistes)
Dès le 5 juin, « JSS News », un site francophone parmi les plus extrémistes opérant depuis Israël, appelle à empêcher Pierre Stambul de s’exprimer à Toulouse et parle de « grand rassemblement des associations juives » devant la salle de conférence.
De facto ils sont 20 à 30 devant un service d’ordre égal venu protéger les 300 participants au meeting.
11 juin 2015 (Presse: la Dépêche)
La Dépêche publie un article intitulé « L’indignation du président de la LICRA » dans lequel ce dénommé Gérard Folus dit avoir été proche du meeting de Pierre Stambul et d’avoir entendu que « Des gens hurlaient Juifs dehors, on ne vous veut plus, assez de Juifs ! » Gérard Folus déclare d’après La Dépêche « ne pas exclure de saisir la justice ».
La Dépêche, qui n’a pas vérifié ses sources, décline de publier (et d’accuser réception) la réponse de BDS France Toulouse qui souligne sa certitude qu’aucune des nombreuses personnes présentes ne dispose d’élément corroborant le propos de G. Folus, ou en d’autres termes, qu’il s’agit d’un mensonge.
23 juin 2015 (et au delà) (Parquet)
Six militant-e-s du mouvement BDS sont convoqués pour avoir « entravé l’exercice normal d’un magasin pour s’être livré à une opération d’intimidation afin de dissuader les clients … d’acheter des produits israéliens par distribution de tracts et demande de retrait des produits des rayons ».
Au terme des auditions, quatre militants sont poursuivis pour un SIMPLE DENI DE LA LIBERTE D’EXPRESSION ET D’OPINION, loin de toute entrave physique, dégradation ,violence, etc…
30 septembre 2015 (Présidence d’Université)
M. Jean-Michel Minovez, Président de l’Université Jean-Jaurès, décide sans consultation d’interdire l’accès à un amphi retenu selon les règles, pour une conférence avec Ben White, auteur du livre « Etre palestinien en Israël ». Il n’en donnera aucune justification, mais le directeur de la DGS de l’université dira qu’il s’agit d’une « décision politique ». La rencontre aura lieu dans une autre salle mais cet arbitraire est un autre exemple des pressions faites pour bâillonner le soutien au peuple palestinien.
http://francepalestine66.blogspot.fr/2015/11/bds-tous-solidaires-de-toulouse.html
Voir aussi:
http://www.canalsud.net/?BDS-Toulouse-agit-et-reagit-La
https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=575385145975669&id=511243025723215&substory_index=0
https://fr-fr.facebook.com/BDS.Toulouse/
Procès de militants BDS : Saadia et Hussein relaxés à Montpellier !
Les faits remontaient à 2014, au plus fort des massacres de Gaza par l’armée israélienne. Sur la page Facebook de l’un de ces deux militants, apparaît un message quelque peu haineux, aux antipodes des valeurs défendues par le mouvement de solidarité avec le peuple palestinien.
Dès qu’ils se rendent compte de la présence d’un tel message, posté par un inconnu, Saadia et Hussein l’effacent de leurs pages Facebook respectives, et en condamnent le contenu.
Mais c’était sans compter sans l’acharnement de diverses officines, à commencer par la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), qui porte plainte contre nos camarades et déclenche ainsi l’action judiciaire.
S’ étaient donc retrouvés, au tribunal, sur le même banc des parties civiles, deux associations censées lutter contre l’occupation israélienne de la Palestine, à savoir la LDH bientôt rejointe par le MRAP, côte-à-côte avec les officines traditionnelles du lobby israélien en France : « Avocats sans Frontières » et « France-Israël » de Goldnadel, le BNVCA de Sammy Ghozlan, et la Licra.
Honteuse collusion, en vérité, mais parfaitement assumée par la LDH et le MRAP, qui avaient fait descendre de Paris leurs propres « ténors du barreau », les avocats Michel Tubiana et Pierre Mairat.
En première instance, en avril 2016, les deux militants avaient été condamnés à des peines d’amende, dont ils avaient immédiatement interjeté appel.
Le jugement de première instance avait entre autres ceci de scandaleux qu’il ignorait purement et simplement, sans même chercher à les réfuter, les nombreuses nullités, solidement argumentées, soulevées par les avocats des deux prévenus, M° Gilles Devers et M° Dominique Cochain.
Devant la Cour d’appel de Montpellier, en décembre dernier, le procureur général a constaté sans difficultés les défaillances flagrantes du jugement de première instance, et il a conclu qu’effectivement, les poursuites contre Hussein et Saadia étaient entachées de nullité.
L’arrêt de relaxe prononcé mardi est un encouragement pour tous à résister à l’intimidation judiciaire, et à développer plus que jamais la campagne de boycott d’Israël, tant que cet Etat foulera au pied les droits les plus élémentaires du peuple palestinien.
http://www.europalestine.com/spip.php?article12643