Sans demander pardon
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Catégorie : Global
Thèmes : Répression
François refuse la comparution immédiate et passe donc devant le juge le 25 mars, après un mois de préventive. Voici quelques extraits de sa déclaration : « Je me suis laissé entraîner. […] D’un côté les policiers, de l’autre nous. J’ai fait l’erreur de considérer les policiers comme des ennemis, les autres comme mes amis. […] On m’a donné une masse. Je m’en suis servi… Je suis désolé. »
La juge, qui est un bourreaux, mais n’est pas stupide, lui demande ce qu’il faisait à Toulouse, étant donné qu’il habite à l’autre bout de la France, à Rennes, et qui plus est, avec un masque à gaz sur le visage. François joue l’ex-étudiant sage et gentil, il se dit « concerné par l’écologie ». La juge, en bon bourreau pas stupide, fait son travail et le renvoi à l’ombre pour cinq mois de plus, plus six de sursis et l’obligation de rembourser les dégâts.
Milan, 1er mai 2015. Une manifestation contre l’Exposition Universelle et (pour certains) ce monde nuisible, part en vrille, comme le prévoyaient même les pavés, et se termine avec de durs affrontements avec les flics et de grosses dégradations de magasins, voitures et mobilier urbain. Comme cela arrive malheureusement souvent, flics et juges se vengent à froid. Le 19 mai, Marco est arrêté chez lui. Selon l’accusation, il aurait pris part au tabassage d’un flic. Une accusation à leur avis prouvée par quelques photos prises par des journalistes et qui ont fait le tour des médias, où on le verrait à visage partiellement découvert.
Pendant l’interrogatoire précédent l’incarcération, Marco déclare [1] : « J’ai vu que les policiers emmenaient une fille de façon violente et j’ai pris un gourdin qui était par terre et j’ai frappé un policier. Après je suis parti. […] J’ai agi de façon impulsive, je suis désolé et je demande pardon au policier ». On ne sait pas si le fait de ramper lui servira à manger moins au tribunal.
Lire la suite ici.
« On ne sait pas si le fait de ramper lui servira à manger moins au tribunal… Mais pourquoi demander pardon ? Pourquoi annuler avec un geste de lâche accommodement des actes de courage sincère et, chose encore plus importante, les raisons pour lesquelles on les fait ? On peut comprendre le fait de ne pas vouloir empirer sa situation. Mais personne n’exige qu’on crache à la gueule du juge (il y en a qui le font et c’est tant mieux, mais c’est leur choix individuel). Il peut suffire de la fermer… Mieux vaut être mal élevé que vendu.»
Non-Fides toujours pareil à eux-même, à donner des leçons à tout le monde. Personne ne sait ce que vous feriez à la place des inculpés, alors appliquez les conseils que vous donnez aux autres : IL PEUT SUFFIRE DE LA FERMER ! ! !
Quand vous nous aurez démontré votre courage autrement que sur le papier, on en reparlera.
N’importe qui connaissant un peu les gen/tes qui font non fides sait que cette ligne de defense n’est pas tenue que dans des textes, mais aussi face à des juges et des flics. Le commentaire précédent est donc ridicule, quoi qu’on pense d’elleux.
La question n’est pas de savoir ce que Non-Fides ferait dans un tribunal, c’est un texte sur le fait de ne pas se renier devant les juges lorsqu’on est anarchiste, parce que pour ces derniers la cohérence entre les moyens et les fins est primordiale.
Le problème ici, c’est que Non-Fides mélange deux histoires, celle d’un compagnon à Milan et celle de Toulouse, où le manifestant ne s’est jamais déclaré tel (et est peut-être cohérent ici avec ce qu’il pense en matière tactique : tous les moyens sont bons pour s’en sortir face au pouvoir).
Plutôt que de critiquer directement le compagnon de Milan pour tenter de construire sa gloriole radicale internationale mais avec les risques polémiques que cela implique, Non-Fides a choisi de donner sa petite leçon par la bande en mélangeant tout et son contraire, comme d’habitude.
Misère du confusionisme instrumental !
Le truc c’est que…en effet il suffit de la fermer.
D’un point de vue stratégique c’est toujours mieux de la fermer face aux flics. Du coup le ton moralisateur de non fides sert à rien…c’est beaucoup plus efficace d’expliquer à tout le monde que ça n’apporte rien de parler, ça n’arrange la situation de personne.
Ce n’est pas une question « d’assumer », c’est pas la peine de lâcher des mots comme « lâcheté », « trahison » ou « vendu ». C’est pas la peine de juger des gens qui flippent, des fois on a peur c’est comme ça (je parle pas des balances hein). On peut pas prévoir à l’avance « ouais je vais aller en manif je vais faire ça ça et ça et si je me fais choper j’aurai même pas peur et j’assumerai grave ». On peut pas savoir à l’avance, c’est nul de rentrer dans un délire de moine guerrier.
On peut en rester aux faits, « Je n’ai rien à déclarer » c’est toujours mieux et puis voilà.
L’arrogance de Non-Fides semble ne pas avoir de limites. Donner continuellement des leçons aux autres, c’est le contraire d’un débat et d’une discussion.
Déjà, pour les inculpés de Labège, ils nous avaient tenu le même discours moralisateur
http://non-fides.fr/?Bonne-et-mauvaise-nouvelle-dans-l
Et la réponse :
Libération d’un des inculpés !
pourlaliberte
Vendredi 20 janvier, l’un des quatre incarcérés est sorti de la prison de Toulouse-Seysses, avec un contrôle judiciaire !!
Cette excellente nouvelle est évidemment accompagnée de l’amertume que nous laisse le maintien en détention des trois autres.
Le relatif retard avec lequel nous publions cette nouvelle a de bonnes et de moins bonnes excuses. Il n’est pas dans nos habitudes de rendre des comptes, à qui que ce soit… Nous aspirons à consacrer notre temps et notre énergie autrement qu’en réponse à des attaques portées à notre encontre à propos de ce que nous n’avons ni fait, ni écrit.
Le soutien local n’est pas homogène, il est porté par un certain nombre de personnes dont les avis divergent sur tels et tels points mais que l’envie de réagir amène à se rassembler régulièrement afin de discuter, débattre et imaginer des initiatives.
L’impossibilité de mettre tout le monde d’accord sur le tri à effectuer sur les informations relayées par ce blog nous a par exemple poussé-es à décider bon gré, mal gré, de publier tout ce qui pouvait toucher à cette affaire.
Par ailleurs, il nous semble bon de rappeler que nous ne sommes pas responsables de la nature des soutiens qui nous sont portés, et que le discours du collectif a quant à lui été clair depuis le début.
Nous saisissons les vives et (un tantinet) moralisatrices réactions ainsi que les suppositions douteuses suscitées par notre silence pour soulever à la fois la pertinence de la critique politique (que nous sommes quelques un-es à partager et que nous relayons ci-dessous), et le caractère aussi méprisant que déplacé de sa forme.
Quelques membres du collectif
ps : comme on dit « get off your computer, we’ll meet in the streets ! »
pps : merci aux sites concernés d’avoir relayé à notre place les propos des journaleux et autre euro-député.
ppps : allez, bisous, sans rancune
http://aqni.forumactif.org/t2507p15-toulouse-pourquoi-on-resterait-calme
Je pense sincérement que ces comm’ sont tous à côté de la plaque! Le propos de ce texte n’est en aucun cas de donner des leçons sur le comportement à avoir devant le tribunal. Il s’agit en l’occurrence de ne pas baisser son froc devant le juge et renier les actes pour lesquels on te juge.
C’est pourtant pas bien compliqué à comprendre. Les juges versent rarement une larme après de telles déclarations d’amour de ces « révoltés ».En plus (et surtout) le fait de passer pour un bouffon, les peines écopées sont souvent semblables aux autres. De nombreux choix individuels (autres que de s’humilier publiquement ou d’assumer les actes pour lesquels on t’inculpe, qui pourrait dans certains cas t’enfoncer) se présente pour la personne qui comparaît: fermer sa gueule, nier le fait que c’est toi l’auteur de ces gestes de révolte, etc…
L’important, c’est de ne pas cracher publiquement sur des pratiques insurrectionnelles/révolutionnaires !
Si toute personne se rabaisse à ce point devant la juge, parions que celles et ceux qui assumeront leurs actes mangeront deux fois plus qu’en temps normal.
ps: pour le com’ précédent, comparaître devant le tribunal n’est pas la même chose que la GAV.
Si je comprends bien, on ne peut faire que de la stratégie ou de la morale, il n’y a rien entre les deux ?
Je trouve ce texte très simple, clair et concis. Ni strategique ni moraliste. Les commentaires au-dessus ne semblent viser qu’à chier sur Non Fides (le petit milieu toto défend son quignon pourris contre les anarchistes) et certainement pas à discuter de nos attitudes face à la répression. Dommage.
Ce texte est effectivement « très simple », c’est-à-dire vraiment simpliste.
Et on quoi est-il moraliste ou donneur de leçon ? Notamment parce que le rédacteur du texte prétend édicter des règles générales de comportement au nom de sa petite éthique individuelle (quel paradoxe, notamment concernant ce manifestant non-anarchiste de Toulouse) : « Chacun doit les [ses choix] assumer jusqu’au bout », « Si vraiment je veux quelques frissons, je reste à regarder [les manifestations] », « un geste de lâche accommodement » vs » actes de courage sincère », « un comportement digne »…
Quant aux « totos » qui « chient » sur « Non Fides », donc sur « les anarchistes », quel raccourci fulgurant ! Non Fides sont DES anarchistes, et c’est déjà suffisant. On peut critiquer les textes de ce groupe individualiste à l’ego moralisateur sans pour autant le confondre avec tous les autres anarchistes.
Ravachol, Henry, Caserio, Vaillant, Libertad, Michel n’ont jamais demandé pardon. Mais peut être étaient ils des moralistes simplistes, ou alors que leur situation n’était pas à la hauteur et qu’ils ne risquaient pas grand chose ? Peut être étaient ils des « individualiste à l’ego moralisateur » ? Peut être n’ont ils rien à voir avec l’anarchisme ? Peut être ne sont ils qu’une minuscule partie de l’anarchisme (aux cotés du comité invisible, des zapatistes, de la cantine des Pyrénées, la maison de la gréve, de food not bombs, de la FA et d’infokiosk) ?
L’anarchisme du 21e siècle se trouve-t-il à Tarnac ou sur Paris lutte info? Ou alors chez tous ceux qui refusent de demander pardon et le revendiquent sans sourciller ?
On peut dire qu’il est possible d’être anarchiste et de se coucher devant la justice et l’Etat, on peut tout dire, absolument tout, ce monde le permet. Mais peut on tout faire ?
Je continuerai à lire les textes provenant de Non Fides, comme une des seules sources anarchistes au sens historique du terme et non au sens alternativiste aujourd’hui en français (avec le chat noir emeutier, subversion, des ruines, la cavale, ravage edition et quelques autres).
Si cet anarchisme de l’action, antipolitique et non de gauche vous debecte tellement vous n’avez qu’à cesser de vous en reclamer seulement quand ca vous chante.
@ Non : Moi aussi, pour être honnête, je continuerai à lire les textes provenant de Non Fides, mais contrairement à toi peut-être, c’est parce que j’aime bien leur diversité : un texte de Tout! de 1971, journal maoïste dont le directeur de publication était Sartre (30 mai) ; un texte toto de 1979 des « Des prolétaires de Basse Loire » (22 mai) ; des textes du communiste Coleman (une dizaine, dont le dernier du 10 mars) ; etc etc etc
Ces choix éditoriaux se nomment éclectisme selon les uns, copinage et incohérence pour les autres, ou truc de tacticiens qui veulent ratissent large comme les gens que tu critiques : la cantine ou la maison de la grève, par exemple, sont plutôt communistes et ne passent pas de textes anarchistes. Si être un site « anarchiste anti-politique » veut dire passer des textes maos, totos, cocos (de préférence les vieux textes, ça fait moins impur), ça le fait, mais je connaissais pas cette version de l’antipolitisme!!
Quant à « l’une des seules sources anarchistes au sens historique du terme », ils sont où les Durutti et autres Makhno à côté des grandes références-panthéon 19e siècle de ton post (tu sais on est au 21e), pas assez individualistes à ton goût peut-être et trop communistes libertaires ou anarcho-syndicalistes, parce qu’en matière de pardon face aux juges, ils l’ont jamais fait non plus. Tu vois, ton critère est hypocrite.
« Refuser de demander pardon et le revendiquer sans sourciller », pas de problème, faites-le, défendez-le, mais pas sur le dos d’autres qui ne sont même pas anarchistes !
Les « autres », comme tu les appelles, les appelistes et cie, pour tout dire, ceux qui pensent que « tous les moyens sont bons pour s’en sortir face au pouvoir », devraient comprendre que se mettre à quatre patte devant un juge signifie aussi mettre dans la merde ceux et celles qui ne le feront pas.
@ anti-curé : tu m’explique où tu vois « tous les autres anarchistes »? A la FA? Ou c’est la CNT, AL, OCL ou la CGA? Ou dans un squat, en train de se déconstuire?
Critiquer et réfléchir peut servir pour ne plus commettre les mêmes erreurs par le futur. Mais si toute critique est taxée de moralisme, allez, bonne nuit!
Quelques mots sans importance sur quelques points soulevés dans les poubelles d’Indymedia Nantes : http://www.non-fides.fr/?Quelques-mots-sans-importance-sur
C’est quoi le sujet? Non-fides et leur arrogance supposé ou le problème posé par la dissociation?
Parler de non-fides permet de balayer d’un rever de la main le fond du sujet il me semble…
Personnellement je ne me suis jamais déclaré innocent (et encore moins escusé), tout d’abord parce que dire « c’est pas moi » c’est déjà accuser son voisin, ensuite parce que je ne reconnais aucune légitimité à la justice, ni à la notion d’inocense ou de cupabilité. Et enfin pour une histoire de cohérence des actes qui sans ça demeurent creux.
Je préffererai toujours prendre des années que perdre ma dignité et renier le sens des actes.
C’est un choix individuel qui doit être pensé et décidé avant d’agir, et même si ça parait arrogant à certains, le fait de soulever le problème a le mérite de permettre à d’autres qui, peut-être, souhaitent passer à l’acte, de pouvoir réfléchir la question et faire un choix cohérent en amont.(Qui peut-être différent pourvu qu’il y ai cohérence…)