De l’urgence d’un anticléricalisme anarchiste au xxi° siècle
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Catégorie : Global
Thèmes : RacismeReligion
Le retour du religieux dans la vie de tous les jours est un fait prégnant. Loin de nous l’idée de le nier, ou de nier son instrumentalisation par certain-e-s, que ce soit pour ne pas désigner les personnes victimes de la haine (l’emploi de plus en plus systématique du terme « musulman » pour désigner les arabes) ou que ce soit pour présenter les migrants ou issus des migrations passées uniquement par le prisme d’une supposée communauté religieuse en faisant croire que la religion pourrait être un moyen d’émancipation.
Cette désignation des personnes concernées les enferme, de fait, dans une communauté qui se reconnaîtrait par la religion, et qui pourtant ne les définit pas. Les « Arabes », français ou non, qui vivent ici se trouvent alors assimilés à une religion diabolisée qui est censée les définir et les représenter tous. Celle-ci est, certes, constitutive de leur héritage familial, culturel et historique comme chaque religion est constitutive de l’héritage familial, culturel et historique de n’importe quelle catégorie ethnique, qu’on le veuille ou non. Cependant, nous ne sommes pas responsables de ce que nous n’avons pas choisi, nous n’avons pas choisi nos héritages et nous devons donc être libres d’en rejeter ce qui ne nous plaît pas, en particulier la religion, que nous soyons « Arabes », « Blancs », « Asiatiques », « Noirs », etc.
L’emploi du terme « islamophobie » produit de l’ambiguïté et de la confusion qui compliquent la lutte contre le racisme et l’intégrisme religieux. Il exclut de la lutte anti-raciste les personnes d’origine orientale et africaine qui ne sont pas croyantes, tout en instaurant un amalgame systématique et stigmatisant entre ces personnes et celles qui sont musulmanes. Dans la foulée, l’effet est d’entraver le droit au blasphème, ainsi que toutes critiques contre les dogmes religieux d’abord musulmans, puis logiquement et par extension, chrétiens et juifs. En quelque sorte, c’est là le programme des groupes d’extrême-droite qui instrumentalisent et falsifient la notion de laïcité comme « Riposte Laïque » qui n’est pas si laïque que ça mais juste raciste. Ou un site comme Oumma.com, fondé par un créationniste musulman.
Participer à cet amalgame en employant le terme « islamophobie » permet non seulement de ne pas nommer le véritable problème qui est le racisme et la xénophobie, mais pousse aussi les personnes visées par ce racisme et cette xénophobie à se réfugier dans un repli communautaire qui leur offre une illusion de confort et de sécurité.
Choisir le terme « islamophobie » plutôt que « racisme » c’est enfermer une multitude de personnes dans une catégorie définie de façon trompeuse et réductrice. C’est nier leur individualité, leur subjectivité et leur droit à exercer la même liberté que les autres. C’est s’enfermer soi-même et se soumettre à l’injonction de se positionner par rapport à la religion pour défendre sa propre existence ou celle d’autrui.
C’est reprendre à son compte un discours dogmatique. Le terme « phobie » désignant une peur irrationnelle à caractère pathologique, l’emploi du terme « islamophobie », dont la véritable fonction est d’interdire toute critique de l’islam, vise à faire croire que ce ne serait pas la religion elle-même qui est irrationnelle, mais le fait de la critiquer…
Nous avons là un excellent exemple de rhétorique perverse.
L’islam n’est légitime en rien, il n’a pas à être défendu car, comme toutes les religions, il apporte son cortège de maltraitances, de soumissions et d’aliénations. Au contraire, il doit être fustigé en tant que tel, comme toutes les autres religions. Par contre nous devons dénoncer très haut le racisme haineux de nos concitoyen-ne-s qui n’a d’égal que le racisme haineux de Daesh et autres extrémistes religieux de tous poils.
Certain-e-s font, consciemment ou inconsciemment, le jeu des racistes et extrémistes religieux en interdisant / diabolisant toute critique de l’islam politique, radical et intégriste, et par là même établissent une hiérarchie entre les religions…
En parallèle on peut noter le retour en grâce de la « noble religion » en France, comprenez la religion catholique. Nous la pensions en perte de vitesse mais le passage autour du mariage pour tou-te-s est venu nous réveiller : elle est encore bien présente et a bien l’intention de dicter ce que nous avons le droit de faire ou non dans nos vies.
Elle ne se plaint pas trop de la laïcité, puisque cette laïcité n’est que partiellement appliquée à son égard (par exemple : financements publics attribués à de nombreuses écoles catholiques, maintien du concordat en Alsace-Moselle, tolérance à l’égard des agents du service public exhibant des crucifix sur leur lieu de travail) et elle a su laisser croire qu’elle s’y conformait pour mieux s’imposer dans chaque rouage du pouvoir étatique. D’ailleurs, nous avons pu voir l’alliance de toutes les religions, du bouddhisme au protestantisme dans le but de priver de droit de vivre une partie de la population, sous prétexte que la sexualité qu’elle vit n’est pas conforme à leurs textes sacrément archaïques.
Rien d’étonnant quand on sait que les trois branches de la religion monothéiste et transcendantaliste ont pour base commune un ensemble de textes et de récits qui font l’apologie du viol (collectif, punitif, conjugal et incestueux), de l’infanticide, du féminicide et du sacrifice d’autrui à des fins de vengeance. Ils imposent des lois dogmatiques qui témoignent d’un rejet viscéral de la philosophie et de la science, d’une haine profonde pour les femmes et les homosexuel-le-s ainsi que d’un mépris radical à l’égard des enfants et des autres espèces animales… Tout ce qui rappelle que nous sommes des êtres vivants, sensibles, imparfaits, uniques et mortels déplaît à ce dieu qui, en plus d’être tyrannique comme tous ses collègues, est aussi fondamentalement sadique, phallocrate [1] et anthropocentriste [2].
Au nom d’une promesse de « salut » dans un au-delà éternellement ennuyeux, il puise toute son inspiration et sa puissance dans une haine inépuisable de la vie et de la liberté. Les religions polythéistes et sans dieu mais avec transcendance les suivent sur ces points-là, malheureusement.
Voici donc le temps du fameux « 21ème siècle religieux », et il fait froid dans le dos de tout-e anarchiste.
Car la religion n’est pas qu’une démarche individuelle. Elle est l’organisation de croyant-e-s à des fins politiques. C’est ce qui fait qu’elle est par essence un des piliers du système de domination mondial.
Pas d’émancipation des personnes sans destruction des quatre piliers de la domination que sont le patriarcat, l’État, le capitalisme et la religion.
Nous voyons d’ailleurs le côté protéiforme des différentes religions : condamnant le profit, elles ont pourtant toutes permis d’ériger des empires, qu’ils soient financiers ou de droit divin, et permis aux classes les plus aisées de se tailler la part du lion. Le Qatar tout comme le Vatican sont deux exemples de ces multinationales du turban et de la calotte.
Et ils sont nombreux : le fanatisme religieux se lâche dans le monde. Que ce soit les bouddhistes birmans qui dézinguent les musulman-e-s, Daesh et son califat de l’horreur avec épuration ethnique en prime, Boko Haram et sa vision de la purification, les catholiques en goguette qui s’acoquinent avec les milices sud-américaines et les réactionnaires en France, le créationnisme qui déferle sur le monde via les USA et la Turquie, etc… etc… Comme on dit : y’a du boulot !
Il est vital de construire une solidarité internationale concrète avec les organisations progressistes qui se battent a minima pour la laïcité dans les pays où les intégristes religieux détiennent le pouvoir politique, avoir le courage de combattre également les intégristes religieux d’ici, et ce, quelle que soit leur religion, leur importance numérique et leur impact politique, parce qu’aucune personne ne doit être considérée comme négligeable ou sacrifiable et que l’oppression religieuse doit être combattue à grande comme à petite échelle. Et ce, à l’échelle du monde entier, comme au sein de chaque pays, ainsi que dans la sphère dite « privée » des communautés et des familles, en prenant garde de ne pas développer un discours de haine à l’égard des croyant-e-s en tant que personnes.
C’est pour cela qu’il est temps de construire un anticléricalisme anarchiste du 21ème siècle. Non pas celui fantasmé par les personnes qui se rendent poreuses au mysticisme sous prétexte de trouver là un lien avec les démuni-e-s (niant au passage les constructions internationalistes du passé), mais bien un anticléricalisme qui sache prendre la mesure des défis à relever. Des gens, qui sont en apparence ennemis, défendent en réalité les mêmes intérêts : les intégristes religieux, les anti-féministes, les obscurantistes, les conspirationnistes, les racistes, bref, toutes les sortes d’essentialistes [3], autrement-dit, d’adeptes des extrêmes-droites (de quelque inspiration culturelle et/ou cultuelle soient-elles).
Les confusions actuelles (profitant notamment à Égalité et Réconciliation d’Alain Soral) qui tendent à nous faire oublier la lutte contre le patriarcat, le racisme et le capitalisme, par l’intrusion sur la scène politique des délires du type « choc des civilisations » et « défense de la diversité » (les deux étant fondées sur l’enfermement des personnes dans des catégories identitaires qui nient leurs individualités) arrangent bien les dominant-e-s et les extrêmes-droites. Pendant que certain-e-s instrumentalisent une illusion d’anti-racisme afin de faire de la propagande anti-féministe, d’autres font l’inverse, ce qui n’est pas mieux…
Car ce qui est évident, c’est avant tout que le club des calotins et enturbannés a gagné une manche. Aujourd’hui, on parle de « musulmans de France », de « catholiques de France » ou autres labels religiophiles… C’est bien là une bonne dose de différentialisme qui est entrée dans notre société ! Et ce n’est pas pour rien. Il est d’ailleurs à souligner que ces désignations ne sont utilisées que si elles ont un sens politique, et permettent une main mise. Car personne ne souligne que les Roms sont majoritairement chrétien-ne-s… Mais les Roms ne pèsent pas dans l’escarcelle électorale.
En découpant la société par le prisme de « à quoi tu crois », on oublie déjà la masse très importante des athées, en particulier dans le pays censé être laïque qu’est la France. Et on donne l’impression que les croyant-e-s sont majoritaires. Or, c’est faux. Selon diverses sources, l’athéisme se situerait entre 19 et 31 % des français-es, les agnostiques autour de 18 à 30 %… Et pour les individus qui se réclament d’une religion, cela se situe entre 15 et 23 %. Seulement, miracle de la bêtise, on parle en permanence comme si les religieux étaient non seulement majoritaires, mais en plus incontournables.
Empêchant bien souvent l’expression de celles et ceux qui ne croient pas, au nom d’un refus de blesser les croyant-e-s, mais en réalité avec pour but de protéger les religions.
L’important, pour définir notre positionnement politique est-il de savoir en quoi croire ou plutôt qu’est-ce que nous voulons ? Nous voulons une Humanité sans religion car la religion a une influence toxique sur l’Humanité.
Depuis des milliers d’années, la religion cautionne, justifie et pardonne le fait que des êtres soient considéré-e-s et traité-e-s comme des choses, que cela se traduise par l’exploitation (sexuelle, esclavagiste et salariale), les différentes formes de tortures (dont la plus courante est le viol), les mutilations (notamment sexuelles), le meurtre, la manipulation mentale, etc…
Est-ce qu’une personne est ce qu’elle fait, ou est-elle ce qu’elle dit penser ? Marine Le Pen est-elle sincère lorsqu’elle dit ne pas être raciste et vouloir défendre la laïcité ?…
Évidemment non !
L’éthique précède l’idéologie. L’éthique qui précède toutes les idéologies progressistes est fondée sur la reconnaissance de la différence fondamentale entre les êtres vivant-e-s (en particulier les êtres humain-e-s pour la plupart des idéologies progressistes) et les objets. Une étiquette idéologique collée sur une personne, qui n’adhère manifestement pas à la base éthique au fondement même de l’idéologie qu’elle prétend représenter, est un mensonge.
Par la perte de repères universalistes et anticléricaux, nous sommes sommé-e-s de prendre parti pour l’une ou l’autre de ces deux tendances d’extrême-droite, l’une plutôt raciste anti-arabes, l’autre plutôt raciste « anti-sioniste » (en réalité antisémite).
Les deux sont racistes, les deux sont misogynes et homophobes. Les deux sont identitaires et essentialistes. Les deux sont obscurantistes.
Nous sommes censé-e-s être capables de penser, nous positionner et agir de façon autonome par rapport aux partis et tendances politiques, même les moins éloignés de nos valeurs. Nous ne sommes pas obligé-e-s de tomber dans le piège d’un choix insensé à faire entre une tendance d’extrême-droite et une autre. Si nous tombons dans ce piège en choisissant un camp entre la peste et le choléra, alors ces deux tendances d’extrême-droite, qui semblent s’opposer mais se rejoignent, auront gagné.
Vive le blasphème ! À bas les Identitaires, Riposte « laïque », le Parti des Indigènes de la République, la Ligue de « Défense » Juive, le Hezbollah, le Hamas, le Betar, SOS « Tous Petits », le FN, Égalité et réconciliation, Réconciliation nationale etc, et merde à Le Pen, Soral, Dieudonné, Tariq Ramadan, De Villiers… À bas TOUTES les extrêmes-droites !
LES intégrismes religieux en sont une composante essentielle quelles que soient leurs inspirations culturelles et / ou cultuelles !
Ils veulent que des personnes humaines soient considérées et traitées comme des choses. Pour ça l’Église catholique, lorsqu’elle détenait le pouvoir politique, a renforcé et organisé la prostitution [4], comme le fait actuellement l’État Islamique sur les territoires qu’il domine et contrôle. Puis l’Inquisition a érigé des bûchers et pratiqué la torture pour terroriser et mater les femmes, les personnes souffrant de troubles psychiques, les handicapées, les chats, les alchimistes… les islamistes préfèrent le fouet et la lapidation. Aujourd’hui encore les mensonges de l’Inquisition exercent une influence non négligeable sur les mentalités occidentales, en témoignent les représentations presque exclusivement négatives des « sorcières »… Ces mêmes « sorcières » torturées et brûlées vives par l’Inquisition parce qu’elles soignaient, aidaient et transmettaient à la population paysanne les restes d’une tradition populaire profane antérieure à la christianisation.
Et on retrouve la même misogynie, la même haine et la même violence chez les islamistes. Et il suffit de voir les orthodoxes juifs caillaissant une marche des fiertés ou demandant des séparations homme / femme de partout pour comprendre les liens… La condition des femmes en Inde nous laisse entrevoir que toutes les religions partagent ce fond.
Dans les pays où les féministes luttent en risquant leur vie tous les jours parce que les intégristes islamistes sont au pouvoir, les homosexuel-le-s risquent la peine de mort, les femmes peuvent être abattues comme du bétail défectueux par leur mari jaloux au moindre soupçon d’adultère, elles sont mariées de force, recluses, battues, violées, lapidées, esclaves domestiques, etc. Parce qu’elles sont d’origine orientale ou africaine, l’oppression qu’elles subissent en tant que femmes devrait être minimisée et traitée au second plan au nom d’un intérêt soi-disant supérieur dicté par des courants et des partis politiques français réputés « de gauche » ? De même lorsque l’on voit applaudir l’arrivée au pouvoir d’un parti religieux nationaliste en Inde sous prétexte d’un « changement » nécessaire. Il est là le racisme ! Racisme doublé de machisme camouflé dans le costume de la bonne conscience qui fait l’économie des questions embarrassantes !
Alors on choisit la solution de facilité qui consiste à considérer certain-e-s comme quantité négligeable et sacrifiable. C’est d’autant plus facile quand elles font partie d’une minorité numérique, comme c’est le cas par exemple des victimes de l’oppression religieuse islamiste présente en France. « T’es oppressée par un / des opprimé-e-s ? Désolé-e-s, mais ce qui compte pour nous c’est notre image et notre électorat… nous luttons contre l’islamophobie et puis tu n’es qu’une femme alors sois gentille, ne joue pas la traître à la cause et pleure en silence… »
Les religions se combattent pied à pied, face à face, sans avoir peur. Car nous savons faire la distinction entre les croyant-e-s et leurs chefs, même si nous ne retirons pas toute responsabilité aux croyant-e-s qui alimentent les clergés, de même que nous savons faire la distinction entre les salarié-e-s et le patronat lorsque nous parlons d’abolition du salariat et de toutes les formes d’oppression et d’exploitation. Nous ne laisserons plus passer l’idée que nous devrions tolérer les faits religieux, voire les assimiler (quel horrible mot), pour mieux aider les plus démuni-e-s, car nous savons que les religions sont là avant tout pour consoler les démuni-e-s dans l’immatériel en laissant le matériel aux plus riches.
L’anticléricalisme anarchiste doit être au cœur de nos pensées politiques en ce 21ème siècle débutant, et ce pour que demain nous puissions revenir à ce qui compte : une lutte des classes claire, précise, et unificatrice.
Mort au patriarcat, mort à l’État, mort au capital, mort aux religions !
Plus que jamais : ni dieu, ni maître, ni ordre moral.
Graine d’anar
Fédération anarchiste
Lyon, Février 2015
Notes
[1] Le terme phallocratie (du grec phallos, « pénis en érection » et cratos « pouvoir ») désigne la domination sociale, culturelle et symbolique exercée par les hommes sur les femmes. Par extension, elle est utilisée pour désigner une structure sociale misogyne, patriarcale et sexiste.
[2] L’anthropocentrisme est une conception philosophique qui considère l’espèce humaine comme l’entité centrale la plus significative de l’Univers et qui appréhende la réalité à travers la seule perspective humaine.
[3] En philosophie, l’essentialisme est le nom de la conception de l’humanité qui s’oppose à l’existentialisme : l’essentialisme philosophique vise à accorder le primat à l’essence sur l’existence, et ne suppose pas de libre arbitre de l’individu, considéré comme produit de déterminismes qui le définissent et dont il ne peut s’extraire. L’essentialisme tend à réactualiser un débat opposant la nature et la culture, l’inné et l’acquis.
[4] Le deuxième sexe, Simone de Beauvoir.
Et hop un catéchisme de plus. On ne va vraiment pas en manquer, avec déjà ceux des réacs exotisants et ceux des conservateurs républicains, et sans doute d’autres qui accourent ! Et c’est fou ce qu’ils se ressemblent tous, dans leur structure comme dans leur prospective. S’il y a un foutage de gueule en ce moment, c’est bien de se prétendre (et de se croire) non universaliste. Il n’y a que ça, des Vérités prioritaires et objectivées en pagaille.
c’est bien beau de mettre des ptites notes pour expliquer les mots compliqués, mais, dnas tout le texte, vous confondez “anticléricalisme” et, on va dire “matérialisme”, mais on pourrait dire “réalisme soviétique”.
l’anticléricalisme, c’est contre le clergé, les clergés, ça a pas grand chose à a voir avec la religion, et tout à voir avec la gestion des humains.
je vois pas comment tu peux te revendiquer anarchiste et chier sur ce que pense l’humanité entière. ce que tu crois, ça te regarde. on vit dfans un monde de théories, de reflexions et de recherches, je comprends pas comment tu fais pour être sûr de ce que tu penses au point de vouloir l’imposer aux autres.
n’importe quel chrétien évangeliste est plus anarchiste que toi, en plus de mépriser ceux qui pensent pas pareil, eux-au moins ils les aiment (comme des petits chats, mais c’est un début)
dans le monde de tes graines d’anar, on fait des camps et on y met les poetes, les imams, les sorcières, les ermites au fond des bois, le pape les musiciens, et le reste de l’humanité, avec les trois connards qui ont écrit ce texte dans les miradors autour.
et j’ai rien compris au premier commentaire, j’ai pas bac+8.
ça nous correspond pas
:p
le matérialisme fait peur ? !?
mais qui sont les matérialistophobes ?
vous parlez d’une confusion entre “musulmans” et “arabes”, comme si tous les musulmans étaient “arabes” et surtout, comme si les-dits “arabes” venaient tous de la péninsule arabique…
vous dites que parler d’islamophobie c ‘est MAL, que parler de racisme c’est VRAI, comme si l’image de l’islam aujourd’hui n’avait pas son role à jouer sur comment sont perçus une bonne partie de la population mondiale. comme si la st barthelemy c’etait du “racisme”, comme si vivre sa spiritualité comme on l’entends n’avait rien à voir avec la culture et tout à voir avec l’iné.
et ben oui, le racisme, c’est considérer qu’il existe des catégories inées parmi les humains, une idée de nature, pas de culture, quoi…
c’est quoi pour vous la définition du racisme ?
cramer une mosquée, c’est du racisme ?
cramer une synagogue, c’est du racisme ?
cramer une église, c’est du racisme ?
cramer un local syndical, c’est du racisme ?
cramer un parlement, c’est du racisme ?
cramer une école, c’est du racisme ?
ça dépends peut-etre de qui tient le briquet, mais comment on la définit cette personne ? on remonte combien de génération ?
pour moi parler de “racisme” à tout bout de champs, c’est une bonne excuse, c’est pratique, c’est, pour le coup, un anathème, une condamnation.
c’est tellement large ton “racisme” que ça ressemble vachement au “terrorisme” de certains… parler de racisme comme vous en parlez, ça arrange rien, ça explique rien, ça change rien, ça fait juste des camps, deux, un BON et un MAUVAIS. et c’est juste la même logique qui amène des gens à cramer des mosquées et noyer des immigrés.
vous faites comme si votre manière de percevoir le monde n’était pas apprise, ne pouvait jamais changer, de variait pas selon l’histoire des individus, comme si vous n’étiez pas racistes vous-même…
votre purisme me fout la gerbe.
Les grands inquisiteurs ont décidé pour nous des termes qu’il faut employer et de ceux qu’il faut bannir sous peine d’être traités de soutiens de la religion (en réalité d’UNE religion, qui canalise l’union sacrée de l’extrême droite à l’extrême gauche contre l’ennemi commun).
Yves Coleman, Manuel Valls, Caroline Fourest ou Philippe Val ont décrété que le combat contre l’islamophobie était interdit et le mot même condamné, et leurs partisans, dans leurs mouvances respectives, se sont servilement empressés d’obtempérer. Les plus remarquables par leur langue de bois et leur jésuitisme sont sans conteste les « anarchistes ». Jouant sur les mots, dans un exercice sémantique que n’aurait pas désavoué Big Brother, se prévalant de la tradition des « anciens » et de règles immuables (mais soigneusement sélectionnées), ils se permettent de juger ceux qui poursuivent les combats qu’ils ont abandonnés depuis longtemps contre le racisme, le colonialisme, l’impérialisme et les luttes dans les quartiers, pas assez idéologiquement corrects pour leur purisme maladif. Un purisme qui leur fait rejeter toutes les luttes concrètes et rechercher l’« anarchisme » chez des Coleman ou des Charlie Hebdo plutôt que chez ceux qui ont signé les appels contre leur islamophobie cachée et honteuse :
Libertaires et sans-concessions contre l’islamophobie !
http://www.bboykonsian.com/Libertaires-et-sans-concessions-contre-l-islamophobie-_a2635.html
Pas d’islamophobie au nom des idées libertaires!
https://quartierslibres.wordpress.com/2014/07/25/pas-dislamophobie-au-nom-des-idees-libertaires/
L’islamophobie et la gauche française
https://www.facebook.com/lautrement93/posts/243922645756302
Charlie a tué la liberté d’expression en France
https://nantes.indymedia.org/articles/30916
Protestation devant les libertaires d’hier sur leur capitulation devant la pensée dominante et l’union sacrée
https://nantes.indymedia.org/articles/31214
A la tête de cette dérive on n’est pas étonnés de retrouver la FA :
QUAND LE GRAND PRIX “NI DIEU NI MAITRE” S’INSPIRE DU “CHOC DES CIVILISATIONS”
http://nantes.indymedia.org/article/18879]
Radio courtoisie et racisme libertaire ?
https://nantes.indymedia.org/articles/18843
Confus : Zanaz, « L’impasse islamique »
http://www.alternativelibertaire.org/?Confus-Zanaz-L-impasse-islamique
Mais même à la FA, tout le monde n’est pas le petit doigt sur la couture du pantalon :
Contre l’islamophobie, contre le racisme
L’islamophobie est l’hostilité systématique à l’égard des musulmans. Ce n’est pas la « saine critique des religions ». Le terme existe depuis au moins 1910, mais il a surtout connu du succès ces dernières années. Aujourd’hui, le sens général et honnête qui lui est donné est : « haine ou attitude systématique à l’égard des personnes supposément ou réellement musulmanes ». C’est à peu près la définition donnée par Le Petit Robert, le Conseil de l’Europe et le Collectif contre l’islamophobie en France.
Le terme est aussi dévoyé par différentes personnes. D’une part par fascistes et racistes, qui se cachent derrière une prétendue critique de la religion pour en réalité attaquer les musulmans. D’autre part par des musulmans pour empêcher tout critique de leur religion.
L’islamophobie existe et est un racisme différent du racisme anti-Arabe. Rappelons, à toutes fins utiles, que tous les Arabes ne sont pas musulmans – et vice versa – et que les deux premiers pays en nombre de musulmans (l’Indonésie et le Pakistan) ne sont pas des pays arabes. Donc, il existe un racisme spécifique contre les musulmans qui ne vise pas les Arabes et inversement. En effet, il n’y a qu’à voir les déclarations de dirigeants du Front national, par exemple, qui n’ont rien contre les Arabes (du moins c’est ce qu’ils disent), mais qui trouvent que les « prières de rue musulmanes sont une occupation » ou des organisations comme Riposte laïque (qui, malgré son nom, n’est pas laïque, mais ouvertement islamophobe) qui détestent les Blancs convertis à l’islam et adorent les Arabes non musulmans. Ou encore quand tout un tas de groupuscules néofascistes et néonazis organisent des manifestations pour les chrétiens d’Orient, qui ne sont pas blancs pour un sou. À l’inverse, nombre de racistes détestent les Arabes, peu importe leur religion.
Il y a plusieurs raisons qui font que nous devons employer le terme « islamophobie » pour parler du racisme spécifique que subissent les musulmans. Et ce, même si, de prime aborde, il peut ne pas sembler très bon. La première est que c’est le terme qui s’est imposé parmi les musulmans eux-mêmes pour parler du racisme spécifique qu’ils subissent. Et, si nous sommes du côté des opprimés, alors nous devons employer leur vocabulaire. Par exemple, le terme « antisémitisme » n’est pas juste au sens strict non plus (vu que tous les sémites ne sont pas juifs et que tous les juifs ne sont pas sémites), mais c’est le terme qui s’est imposé et qui est utilisé par l’immense majorité des juifs pour parler du racisme spécifique qu’ils subissent. En outre, ce n’est pas parce que ce terme est galvaudé et manipulé qu’il ne faut plus l’employer. Pour revenir sur l’exemple des juifs, nombre de défenseurs de l’État d’Israël assimilent toute critique de sa politique à de l’antisémitisme, pour autant nous ne devons pas cesser d’employer le terme antisémitisme et combattre les amalgames.
Ensuite, cette « phobie » existe vraiment, quand on se balade sur le site de Riposte laïque, on voit bien qu’on a affaire à quelque chose qui relève plus de la pathologie, de la peur irrationnelle que de l’opinion politique.
Enfin, il faut faire attention à notre façon de traiter la religion musulmane. Il serait stupide, ou malhonnête, de ne pas voir que l’islam n’a pas la même place dans la société française que le christianisme, par exemple. Et qu’une critique envers une religion n’a pas le même sens ni les mêmes effets quand elle émane d’un (ex ou non) membre de cette religion (ou assimilé comme tel) que de quelqu’un ouvertement extérieur.
Ce serait une grande victoire des islamophobes que de voir que nous sommes tombés dans leur piège. En effet, depuis quelque temps, les islamophobes de différentes chapelles tentent de dissimuler le fait qu’ils ne sont ni plus ni moins que des racistes et font passer leur haine pour des idées progressistes, comme le féminisme ou la laïcité. Ce serait leur faire trop plaisir que de tomber dans leur piège grossier. Nous savons que les Le Pen, identitaires et compagnies n’ont rien à foutre des droits des femmes et que leur laïcité est très chrétienne. Nous sommes anarchistes et révolutionnaires, nous serons toujours du côté des opprimés. Pour paraphraser Malatesta, nous, anarchistes, ne voulons pas émanciper les opprimés, nous voulons que les opprimés se libèrent eux-mêmes.
Bali
Groupe Regard noir de la FA
http://www.monde-libertaire.fr/antifascisme/17421-contre-lislamophobie-contre-le-racisme
Y’a de l’exclusion dans l’air !
C’est ce qui est bien chez les anar; c’est que tous les avis peuvent s’exprimer et débattre
Ils ont remplacé la religion par leur morale à deux balles qui les met en conformité avec la majorité silencieuse sur un point important : la création d’un ennemi commun pour ne plus se sentir isolés, pour se donner l’illusion d’avoir conquis les masses et de pouvoir manifester avec elles sur les mêmes thèmes, sans même se rendre compte, pauvres esprits limités, que non seulement ils n’ont influencé personne, mais au contraire que c’est la pensée dominante qui a eu raison d’eux, en les transformant en beaufs « libertaires » !
Essayer de faire croire que des millions de personnes sont descendues dans la rue pour défendre la liberté d’expression ou le droit au blasphème, c’est vraiment nous prendre pour des cons ! Si autant de personnes étaient capables de se mobiliser pour la liberté d’expression, on ne vivrait pas dans cet Etat policier de merde. En réalité, ces anarchistes de pacotille n’ont fait que rallier l’union nationale, mais en essayant de garder leur langage spécifique. Pour ça, naturellement, ils ont été obligés d’adhérer à la version officielle qui a décrété que les caricatures de Charlie n’étaient pas racistes mais antireligieuses et relevaient de la liberté d’expression, et donc ils accusent les anarchistes anti-islamophobes de capituler devant la religion.
Aux côtés de la FA, censée nous donner des leçons d’anarchisme dans cet article, on trouve d’autres grands prêtres de la morale libertaire :
http://www.autrefutur.net/Protestation-devant-les
http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article374
http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article735
http://www.mondialisme.org/spip.php?article2230
http://www.mondialisme.org/spip.php?article2293
http://www.non-fides.fr/?Vive-le-blasphème
http://nosotros.incontrolados.over-blog.com/article-islamophobie-anti-semitisme-et-mon-cul-cache-c-est-du-qwick-hallal-54427130.html
Il semblerait que d’autres se sentent attirés par cet anarchisme consensuel flirtant avec la pensée dominante en même temps que, contradictoirement, avec un ultra-purisme de leurs principes libertaires, si l’on en juge par la course vers la cour des grands de l’OCL dans le dernier « Courant alternatif » :
http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1657
https://lille.indymedia.org/spip.php?article29161
On est estomaqué par cet exercice de novlangue consistant à dire que c’est les autres qui n’ont rien compris, et nous expliquant comme à des mômes la différence entre racisme et libre-pensée, alors que nous avons répondu depuis longtemps :
« Lorsque l’appel «Libertaires et sans concessions contre l’islamophobie» a été lancé, en octobre 2012, certains ont signé spontanément, convaincus de la nécessité d’un engagement et d’un positionnement clair face à la montée tous azimuts de l’islamophobie. Pour beaucoup d’autres, ce texte sonnait comme une hérésie dans le champ militant. L’islamophobie n’était qu’une polémique, un détail de l’histoire sociale française, une fiction politique. Le terme même, soi-disant un concept importé d’Iran pour empêcher toute critique de l’Islam, ne devait pas exister. La «haine de la religion» leur voilait la face. Pourtant, à l’époque où l’appel a été publié, la réalité parlait déjà d’elle-même : lois contre le voile, interdiction de certains métiers aux femmes voilées, reportages à répétition sur les dangers de l’Islam, démagogie anti-musulmane des électoralistes, amalgame entre islamisme et quartiers populaires… Tout cela ne contribuerait donc pas à jeter l’opprobre sur une population identifiée et stigmatisée en tant que musulmane?
Dans ce texte, nous tentions d’interpeller celles et ceux qui se réclament des pratiques libertaires et plus largement des idées progressistes et qui, si prompts parfois à lutter pour plus de justice sociale, refusent le combat contre l’islamophobie ; comme si le soutien de celles et ceux qui la subissent n’en valait pas la peine. Ainsi, du Parti socialiste au Parti de Gauche, en passant par certaines organisations qui se revendiquent anarchistes ou communistes, il paraît inconcevable de considérer l’islamophobie en tant que telle, c’est-à-dire comme l’oppression d’une minorité culturelle par un racisme d’État, aujourd’hui disséminé dans l’ensemble des espaces publics. Autrement dit, les actes racistes, lorsqu’ils visent des musulmans, ne méritent pas d’être combattus, sous prétexte que cela ferait le jeu de la religion. On n’hésite pas d’ailleurs à accuser celles et ceux qui se mobilisent contre l’islamophobie d’être des «crypto-islamistes ou des communautaristes venus faire du prosélytisme et interdire le blasphème.» […] »
https://www.facebook.com/lautrement93/posts/243922645756302
Ces brillants penseurs ne pourront pas faire l’économie de nous expliquer pourquoi, tout comme le pouvoir et ses idiots utiles, ils ne supportent pas qu’on emploie le mot islamophobie. Quelles sont les raisons inavouées pour lesquelles ils font semblant de n’avoir rien lu de nos arguments et répondent complètement à côté.
Le(s) pouvoir(s), la presse du parti de l’argent, les médias dominants ou alternatifs, la pensée unique en kit et ses idiots utiles, utilisent le mot islamophobie.
c’est un peu limité ton résonnement, non ?
“des méchants disent “islamophie” donc si tu dit “islamophobie”, t’es méchant.”
“les nazis parlaient allemand, donc les gens qui parlent allemand sont des nazis.”
Les islamophobes sont de grands malades, comme tous les racistes. Mais ceux qui ont la phobie du « mot » islamophobie sont aussi de grands malades qui devraient se faire soigner. Être militant tout en ayant des phobies, c’est un danger pour la société.
la psychiatrisation des opposant-e-s … solution des autoritaires
Pas d’islamophobie au nom des idées libertaires !
Samedi 15 mars 2014, lors du rassemblement commémorant les 10 ans de la loi du 15 mars 2004 dite « sur les signes religieux ostentatoire » (dans les faits une loi contre les jeune filles portant le foulard islamique), des militant-e-s libertaires ont décidé d’apparaître avec une banderole portant le slogan « Libertaires? contre l’islamophobie ». Si nous avons pris cette initiative, c’est qu’il arrive parfois que la rhétorique libertaire soit utilisée, y compris dans notre propre mouvement, pour justifier un positionnement anti-islam.
Depuis 10 ans et la première loi anti-voile, se propagent sur les plateaux télévisés et dans plusieurs organes de presse des propos qui heurtent les militant-e-s libertaires que nous sommes. Nous, libertaires contre l’islamophobie, sommes souvent aussi engagé-e-s sur le terrain des luttes antiracistes, des luttes des quartiers populaires, contre les crimes et violences policières, dans la solidarité avec la Palestine, ou encore dans le combat féministe radical…
En effet, les luttes concernant directement certaines populations, les «damnés de l’intérieur» selon l’expression du sociologue Mathieu Rigouste, sont trop souvent sous-estimées. La peur de l’islam, les discours sur les échecs de l’intégration, la mobilisation de la rhétorique islamophobe est devenue l’arme ultime permettant de justifier la politique xénophobe, répressive, inégalitaire ainsi que les discriminations ou encore les guerres impérialistes. A? cette offensive, nous devons? opposer une résistance totale? et ne pas nous couper des premier-e-s visé-e-s.
C’est pourquoi des militant-e-s libertaires, détaché-e-s des préjugés qui parasitent les milieux de gauche et conscient-e-s de l’enjeu central que représente la lutte contre l’islamophobie, ont décidé à l’automne 2012, suite à la Une islamophobe de Charlie Hebdo et aux débats internes au sein de l’anarchosphère après le chahutage de Caroline Fourest à la Fête de l’Humanité, de rédiger un appel: « ?Libertaire et sans concession contre l’islamophobie » (1). C’est également dans cet esprit que nous avons décidé d’apparaître le 15 mars dernier au rassemblement initié par le Collectif Féministe Pour l’Égalité. Au-delà de l’impératif d’une opposition large à ces offensives racistes ciblant spécifiquement les musulman-e-s, la motivation de cette apparition était de porter clairement deux messages:
-Une parole politique libertaire forte contre l’islamophobie et pour la construction d’une riposte antiraciste large, afin d’unir toutes les victimes du racisme d’état (sans-papiers, immigré-e-s, français-e-s issue-s de la colonisation, roms, noir-e-s, arabes, musulman-e-s, asiatiques…) sans en laisser sur le bord de la route!
– Un refus de l’utilisation de nos arguments libertaires pour légitimer l’islamophobie, une façon de dire: Pas en notre nom!
Noyée dans un fatras d’arguments pseudo-laïques, pseudo-féministes, pseudo-progressistes avancés par des personnalités telles Michel Onfray ou l’équipe de Charlie Hebdo, émerge aussi parfois de leur discours l’auto-affirmation de leur sensibilité libertaire, en réalité l’usage d’un lexique libertaire se réclamant du combat antireligieux des anarchistes, de l’impertinence, la provocation, la liberté d’expression, etc. Quelle qu’en soit la forme, le rapprochement entre l’islamophobie de ces individus et nos convictions libertaires nous est intolérable. D’autant que cette tendance traverse également notre courant politique. […]
La suite :
https://quartierslibres.wordpress.com/2014/07/25/pas-dislamophobie-au-nom-des-idees-libertaires/
Donc, si j’ai bien suivi le commentaire précédent, à partir du moment où on dénonce l’Islam – qui est une religion comme une autre, autrement dit une forme d’idéologie dominante justifiant l’exploitation, la xénophobie, l’esclavagisme et le rôle de l’Etat – on est un suppôt des Fourest et Onfray, et on soutient « l’islamophobie ».
C’est évidemment un amalgame grossier qui rappelle les années 30, quand les communistes qui dénonçaient la contre-révolution en URSS étaient taxés « d’hitléro-trotskystes » par les sbires de Staline. On est dans la même logique de mettre dans le même sac tous ses opposants, sans évidemment distinguer les démocrates bourgeois et laïcs des révolutionnaires qui ne peuvent que dénoncer la religion pour ce qu’elle est : un grossière escroquerie idéologique, le masque de la domination de la classe dominante.
Ceci dit, dénoncer la montée de l’intolérance religieuse, produit de la putréfaction idéologique de la société capitaliste, n’aboutit pas nécessairement à soutenir l’idéologie laïcarde démocratique des Fourest & co. Ou alors il faudra le démontrer, ce qui à mon avis ne va pas être simple puisque c’est un mensonge patent ! Quand on traite les autres de Tartuffe, il vaut mieux éviter de prêter pareillement le flanc à la même accusation…
Par contre, les individus qui signent « différents courants de gauche radicale extra parlementaire » le texte mis en lien dans le précédent commentaire soutiennent quoi exactement ? Leurs textes dénoncent à tort et à travers des moulins à vent, mais eux, que défendent-ils exactement ?
On va faire un petit inventaire à la Prévert :
– les luttes antiracistes, qui ne sont qu’un piège démocratique – d’ailleurs, l’État lui-même n’est-il pas antiraciste ? Qui a mis en place les campagnes du genre « touche pas à mon pote », si ce n’est l’État lui-même ? On n’est pas ici en belle compagnie, nos « antiracistes » ont visiblement des accointances fortes avec la « Gauche parlementaire »…
– Les luttes des quartiers populaires : qui c’est, les « quartiers populaires »? Et quelles seraient les soi-disants « luttes » qui s’y dérouleraient ? J’attends la réponse pour rire…
– Contre les crimes et les violences policières : nos amis seraient-ils des soutiens d’une « police non-violente », antiraciste, démocratique ?… Et vive les forces de répression de l’État, du moment qu’on ne voit pas trop à quoi elles servent réellement…
– La solidarité avec la Palestine, mais pas avec les Tibétains, ou les Ouïgours, ou les Tchétchènes, ou les Arméniens, ou les Kurdes, ou… que sais-je encore ? La solidarité avec la Palestine, quand on parle clairement, c’est plutôt avec les nationalistes fieffés du Hamas et de l’OLP, et la création d’un État palestinien, ça veut dire la construction d’une structure de répression des prolétaires palestiniens, ça n’est pas autre chose en dépit des dénégations de la mouvance pro-palestinienne. On n’est toujours pas en bonne compagnie, il suffit d’aller dans une manif de « solidarité avec le peuple palestinien » pour le savoir…
– Le combat féministe radical : ne s’agirait-il pas les absurdités de Delphy & co, qui ont cherché à justifier leurs positions absurdes en falsifiant le marxisme ? Belle compagnie là encore…
Donc, les pourfendeurs des « islamophobes » derrière ce texte sont de très banals suppôts de l’État démocratique, nationalistes et réformistes. On sait donc pourquoi les positions anticléricales leur collent des boutons…
Bonjour les donneurs de leçons ! « Donc, si j’ai bien suivi le commentaire précédent… » Justement, t’as rien compris, c’est ça le drame avec les vieux idéologues qui sont incapables de lire autre chose que leur catéchisme prédigéré !
Et merci pour la critique de la démocratie chez les autres, alors qu’on se précipite dans l’union sacrée quand il s’agit de défendre la pensée dominante…
Charlie Hebdo, journal « courageux », peut-être même « internationaliste », tant qu’on y est, défendu par les idéologues du CCI :
« Cabu, Charb, Tignous, Wolinski, ces quatre noms parmi la vingtaine de morts inscrits au bilan des tueries de Paris des 7 et 9 janvier sont un symbole. Ce sont eux qui étaient visés en priorité. Et pour quelle raison ? Parce qu’ils représentaient l’intelligence contre la bêtise, la raison contre le fanatisme, la révolte contre la soumission, le courage contre la lâcheté1, la sympathie contre la haine, et cette qualité spécifiquement humaine : l’humour et le rire contre le conformisme et la grisaille bien-pensante. »
http://fr.internationalism.org/revolution-internationale/201501/9166/attentats-sanglants-a-paris-terrorisme-manifestation-putrefact
Il ne faut pas avoir peur du ridicule, quand on est cécéistes, pour oser se revendiquer de l’intelligence, de la raison, du courage, de la sympathie, et SURTOUT de « cette qualité spécifiquement humaine : l’humour et le rire contre le conformisme et la grisaille bien-pensante » ! ! ! Ha, ha ! L’humour du CCI, on en rit encore…
Ces négationnistes qui gomment d’un revers de dogme tous les crimes de la planète au nom de la « lutte de classes » adoptent tout à coup un vocabulaire humaniste outrancier dès qu’il s’agit de leurs coreligionnaires de Charlie : « Attentats sanglants, terrorisme, tueries, déchaînement barbare de violence, acte ignoble de barbarie, fanatiques complètement délirants, massacre effroyable… ». Où est la lutte de classes dans tout ça, qu’on nous assène pourtant dès qu’on parle des crimes contre l’humanité que commettent leurs amis sionistes et impérialistes ?
On se rappellera ce que ces braves gens nous ont répliqué quand on dénonçait les crimes d’une autre ampleur que commettait un Etat surarmé contre la population civile, et principalement les enfants, dans le camp de concentration de Gaza : c’est le Hamas le responsable ! Il s’agissait de justifier les massacres de la population pour avoir mal voté et pour n’avoir pas adhéré aux dogmes du CCI. Aujourd’hui, ils ont exactement la même attitude que l’Etat, en essayant de récupérer les manifs du 11 janvier. Mais là ils ont encore du boulot, leur cote de popularité est encore beaucoup plus basse que celle de Hollande, c’est pas Charlie qui va la faire s’envoler !