Joué-lès-tours : le préfet interdit une marche de recueillement pour bertrand bilal nzohabonayo
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Catégorie : Local
Thèmes : Contrôle socialQuartiers populairesRacismeRépression
Lieux : Joué-les-tours
L’arrêté du préfet indique aussi que « tout rassemblement devant et aux abords du commissariat (…) [est] de nature à constituer une menace grave à l’ordre public ».
Pourtant, lorsqu’un premier rassemblement devant le commissariat avait été envisagé, au début du mois de janvier, le préfet avait pris des dispositions pour assurer le maintien de l’ordre sur place, semblant de fait autoriser le rassemblement. C’est sous la pression du syndicat Unité SGP Police qu’il avait fait demi-tour et interdit toute réunion.
Invoquer l’état d’urgence
L’arrêté parle aussi de « risques de débordement », parce que la marche serait située « dans le quartier urbain sensible de La Rabière à Joué-lès-Tours », et qu’apparemment dans l’esprit du préfet ce quartier est naturellement propice aux « troubles ». Comme si les habitants et habitantes de ce quartier ne pouvaient pas observer un recueillement pacifique.
Il est aussi question du nombre de policiers qu’il faudrait mobiliser pour faire face aux « risques graves de trouble », alors que « les forces de l’ordre (…) sont mobilisées sur les missions assurées dans le cadre de vigipirate renforcé et ne sont de fait pas disponibles ». Ainsi, le préfet invoque l’état d’urgence pour interdire l’exercice du droit de manifester, comme si patrouiller dans les gares avec des fusils d’assaut déchargés était plus important.
Enfin, le préfet évoque « la forte émotion provoquée par l’agression de trois militaires à Nice le 3 février 2015 dans des conditions qui rappellent les événements du 20 décembre 2014 à Joué-lès-Tours ». Faisant ainsi un parallèle entre un acte dont le caractère antisémite semble avéré (les militaires patrouillaient devant un lieu de culte juif) et les circonstances entourant la mort de Bertrand Bilal, qui elles sont loin d’être claires.
Finalement, vu les restrictions posées par le préfet, la mère de Bilal a décidé d’annuler tout rassemblement. Lorsque l’on veut manifester ces derniers temps, il vaut mieux être prêt à applaudir la police : remettre en cause son action, c’est potentiellement troubler l’ordre public.
http://larotative.info/joue-les-tours-le-prefet-interdit-854.html
Le doute persistant dans cette tragédie amène une indifférence dans le traitement journalistique, je pense.
Ça va faire deux mois et rien ne presse…
Le pouvoir compte sur le désintérêt public pour une bavure ou peut-être un banal (bah oui, Charlie quoi) acte terroriste.
La victime tuée, sa mère, sa famille, ses proches, son quartier cumulent des « handicaps » aux yeux des honnêtes gens de biens (personnages assis) pour émouvoir dans les chaumières de la nation qui applaudi sa police.