Bilan arrestations du 22.11.14 à nantes (par le carila)
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Catégorie : Local
Thèmes : CarilaRépression
Lieux : Nantes
La préfecture a tenté d’interdire de fait la manif de samedi dernier en bouclant le centre-ville, en balançant les jours précédents des fausses rumeurs dans les médias (quant à la préparation d’émeutes pour ce jour), puis en lâchant des brigades de BACqueux aux abords du rassemblement pour multiplier les contrôles et les fouilles (suite auquel même le matériel médical a été confisqué). Le rassemblement -bien plus massif qu’espéré- est bien parti en manif et a serpenté les rues de Nantes. Malgré le très peu de contact entre les manifestant.e.s et les flics, ces derniers ont procédé à un bon nombre d’interpellations. Nous vous en résumons les suites ci-dessous.
– 20 arrestations (dont 9 avant le rassemblement).
– 11 personnes passeront en procès très bientôt (dès début décembre). Une bonne partie de ces jugements porteront sur la seule accusation de « port d’arme » (opinel, masque à gaz de protection,…). Puis d’autres personnes passeront pour « participation à un attroupement armé », ou bien « outrage ».
– 3 personnes ont été présentées devant les juges lundi en comparution immédiate (toutes pour attroupement, l’une avec un fait aggravant car « visage dissimulé », une autre pour dégradations). Une femme qui était jugée en comparution immédiate a été incarcérée directement après son procès.
Comme d’habitude, nous conseillons aux personnes ayant des suites judiciaires de prendre contact avec le comité anti-rép (0675309545) pour préparer leur défense et rencontrer un avocat de confiance.
Le CARILA
Je suis allée à Nantes le 22 Novembre en stop avec trois autres personnes. Quand on est sorti-e-s de la voiture, le conducteur l’a fermée à clef et on a commencé à marcher. A ce moment là, quinze hommes avec des pistolets et des bâtons nous ont entourés en nous demandant d’ouvrir nos sacs et vider nos poches. Ils ont volé mon sac à dos, et aussi pris les clés de la voiture. Ensuite ils ont ouvert la voiture, fouillé et pris deux outils. Après ils ont menotté et kidnappé la personne qui nous avait pris en stop, en le poussant dans leur camion avec les affaires qu’ils nous ont volé.
Quand on parle de la violence de la police, ce n’est pas seulement les blessures.
Dans mon sac à dos j’avais des pansements, du désinfectant, de l’eau, du citron, une solution qui soulage les effets du gaz lacrymogène, du doliprane. J’ai pris ce matériel avec moi parce que la dernière fois que je suis allée à Nantes pour une manifestation j’ai vu trois personnes avec des éclats de grenade enfoncés dans leurs jambes, une personne avec le crâne ouvert par un coup de matraque et au moins trente personnes qui avaient du mal à respirer ou voir clair à cause du gaz lacrymogène. Les policiers m’ont dit qu’on n’avait pas le droit de se soigner, ni d’avoir des pansements dans nos poches lors d’une manifestation. Quand j’ai demandé des explications, ils se sont moqué de mon accent. La personne qu’ils ont mis en garde à vue avait deux outils rangés dans sa voiture. Il n’avait même pas l’intention d’aller à la manifestation.
Ce n’est pas quelque chose que j’aurais pensé faire, mais tout ça me donne envie de casser des vitrines.
https://zad.nadir.org/spip.php?article2783