Nantes, 22 novembre : démonstration de force contre les répressions
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Local
Thèmes : RépressionResistances
Lieux : Nantes
Devant une foule qui enfle, une chorale entonne quelques chants de lutte, suivie par une série de prise de paroles sur les différentes violences policières et judiciaires. L’action d’auto-dénonciation est une réussite totale : plus de 300 personnes ont répondu à l’appel à se dénoncer en solidarité avec les inculpés du 22 février et tou-te-s les autres !
Les slogans brandis reflètent la diversité de la manifestation : « Tou-te-s terroristes ?! », « Désarmons la police », « Propageons la révolte », « Armé de mon courage », « Vivre libre ou mourir » …
Le cortège puissant, dense et dynamique s’élance, rythmé par une battucada. Les flics sont systématiquement hués mais l’avant de la manifestation respecte l’engagement pris : manifester le plus longtemps possible sans riposter aux provocations policières. Dans la manifestation, de l’énergie et une belle participation venue des quartiers.
Le dispositif policier est présent à chaque carrefour, dans chaque ruelle. Tout le centre ville doit être contourné. Les rues sont désertes mais le cortège enfle, étonnamment. Quelques fumigènes sont allumés, on chante, on crie.
Arrivée place Talensac, la foule compte bien 4000 personnes. On est au delà des microcosmes militants ou même des seuls réseaux anti-aéroport : le peuple est dans la rue. Nantes est la capitale des mutilations policières, peut-être a-t-elle endossé quelques heures durant le rôle de capitale de la résistance ? L’enjeu était de faire une démonstration de force. Elle est incontestable.
Une partie des gens en tête de cortège appelle à une dispersion. Personne ne l’entend.
« On continue ! »
La manifestation marque une pause puis repart aussitôt, tombant nez à nez avec une nasse policière hallucinante gardant tout le cours de 50 otages où se trouve la Préfecture. Des centaines de policiers en armure, deux canons à eau et une horde de BACeux mettant en joue – encore une fois – les manifestant-e-s à hauteur de tête.
Sans attendre, des centaines de manifestant-e-s avancent à pas rapide vers les lignes policières, tou-te-s ensemble, cagoulé-e-s ou non, en levant les bras.
« Dégagez ! », « On avance ! » résonnent en cœur.
Les lignes policières reculent de 50 mètres, les donneurs d’ordres sont paniqués. Le courage de ceux qui bravent l’intimidation dégage une force collective incroyable. Les plus déterminé-e-s s’engagent sur la voie de tram, toujours les mains en l’air, mais elles/ils sont attaqué-e-s par un canon à eau blindé des CRS qui déboule lourdement sur les rails. Comme sur la place Taksim d’Istanbul, l’eau sous pression est chargée en produits irritants : les premiers rangs ont le visage brulé. Un manifestant est gazé à bout portant. Pour compléter l’attaque policière gratuite, plusieurs salves de grenades lacrymogène surpuissantes – la police utilise différentes concentrations de gaz selon la situation – sont propulsées au milieu de la foule qui reflue sur le boulevard Bellamy.
Après un temps d’hésitation on remonte la place Talensac désormais envahie de camions bleus. Une tentative de percée vers la Place Bretagne est dissuadée par les casqués. Ils sont partout. Le cortège qui s’amenuise fini par remonter sur la place Viarme, vide de monde. Il reste encore quelques centaines de déterminé-e-s qui se rejoignent au compte goutte. Un flic à moto est chassé à coup de bouteilles, quelques pavés sont descellés. Plus bas, des poubelles sont incendiées sur la voie de tram et un fumigène envoyé sur une ligne de policiers. Riposte dérisoire.
Dans le même temps, un sitt-in se tient en face de la Préfecture, à l’endroit même ou les provocations policières avaient commencé un peu plus tôt. A la tombée de la nuit, la police agresse les dernier-e-s courageu-se-x qui tiennent bon de façon non violente.
Tout s’accélère, retour sur la place Aristide Briand où se trouvent un hôtel de luxe et un parking Vinci. Des barricades de fortunes sont construites à la hâte à tous les coins de la place alors que quelques vitrines publicitaires tombent en même temps qu’un panneau Vinci. L’ambiance devient électrique. Il ne reste plus que quelques déterminé-e-s mêlé-e-s à des groupes de quartiers. Il y a longtemps que les organisations respectables – militantes et limitantes – ont laissé les indésirables en pâture à la police. L’étau se resserre, le petit cortège continue au pas de course. Dans une petite rue longeant l’ancienne prison, une ambulance active son gyrophare. Alors que le groupe s’écarte pour la laisser passer on découvre qu’un groupe de la BAC, énervé, se cache derrière le véhicule qui servait en fait de cheval de Troie. Ils attaquent, tirent, c’est la panique, tout le monde repart en courant. C’est le début d’une chasse à l’homme dans les ruelles bourgeoises de Guist’hau et de Monselet.
Dans cette vidéo on entend un groupe de BACeux armés hurler à la poursuite des groupes de manifestant-e-s, un bruit de tir est détectable.
http://www.presseocean.fr/actualite/nantes-manifestation-en-video-affrontement-pres-de-lancienne-prison-22-11-2014-138193
Des grenades lacrymogènes explosent dans la foule, une voiture est retournée au milieu des gaz. Une autre grenade tombe dans la cour d’une résidence cossue. La course continue sans véritable objectif. Des balles de LBD fusent, deux gamins en ont senti une passer entre eux. Détonations. Un bruit sourd sur une vitrine : une balle policière qui a manqué un-e manifestant-e est venue étoiler le verre. Les banques sont attaquées au même moment, quelques poubelles allumées à la hâte. La situation est critique. Les dernier-e-s motivé-e-s s’évaporent en ordre dispersé dans ce quartier gris et vide.
La chasse à l’homme continuera une partie de la nuit.
Au moins 14 arrestations sont à déplorer. Et les blessé-e-s ?
Vidéo de Taranis News : http://www.taranisnews.com/post/103360717213/nantes-la-manif-contre-les-violences-policieres
Merci à G. Glanz pour son travail.
Erratum : en titre, « les répressionS ».
Merci d’avance
Salut tous le monde,
Étant aussi à la manifestation d’hier, je n’ai pas forcément la même vision sur le dérouler des choses, je cite:
« Dans la manifestation, de l’énergie et une belle participation venue des quartiers »
Pour la participation venue des quartiers, si jamais on parle de la cinquantaine de jeunes venue des « quartiers » (et je pense que l’on parle d’eux) je n’appelle alors pas cela une belle participation. Ces jeunes n’étant la que pour balancer 2-3 cailloux quand ils en avaient l’occasion, puis détaler comme des lapins en se cachant dans la manifestation, beuglant sans raison et causant des moments de panique parmi les manifestants. assez souvent, ils filmaient la manifestation avec leurs jolie « iphone », pour, de toutes évidence, montrer cela à leur copain le lendemain et se la péter. Au passage, nos jeunes du quartier présent ne sont pas forcément anti-capitaliste, se sont de très bon consommateur. Il serait donc sage de faire attention quand ils s’intègrent dans les manifs.
« le peuple est dans la rue »
Alors la, t’a les chevilles qui gonfles, y’avait pas du tout le peuple dans la rue, 4000 (et encore, moi je pense moins), c’est que dalles au vu d’où venaient les manifestants (plein de villes des alentours).
« Les lignes policières reculent de 50 mètres, les donneurs d’ordres sont paniqués. Le courage de ceux qui bravent l’intimidation dégage une force collective incroyable »
Encore un beau fantasme, Ils n’ont pas reculer parce qu’ils étaient paniqués, mais pour nous laisser entrer dans la cour des 50 otages où la nous étions quasiment encerclé. Faut arrêter de croire qu’on leur fais peur. Surtout quand 1000 manifestant n’osent pas franchir un barrage de 10 flics… ( à certains autres moment de la manifs).
« les premiers rangs ont le visage brulé »
Le visage irrité, pas brulé, je me suis pris de l’eau, et ça pique, tous simplement. Quand on dénonce les grands médias parce qu’ils racontent ce qu’ils veulent bien raconté ou déforment les propos, on évite de faire la même choses.
« L’ambiance devient électrique. Il ne reste plus que quelques déterminé-e-s mêlé-e-s à des groupes de quartiers. Il y a longtemps que les organisations respectables – militantes et limitantes – ont laissé les indésirables en pâture à la police. »
La, c’est le ponpon, dire que les organisations nous ont laissés en pâtures à la police, ça n’a pas de sens. La manif ne ressemblait plus à rien après que l’ont soit partis des 50 otages, eux même avaient fait finir la manifs à talensac, même si ce choix est discutable, ils nous ont pas laissés en pâtures. Les assos organisatrices n’allaient pas prendre le risque de passer en jugement en continuant et cautionnant une manif qui allait forcément dégénérer (si si). Sinon, impossible de manifester pour les fois d’après. c’est le même principe que mettre une cagoule quand on jette des pavés….
Au final, manif pas très concluantes qui épuisent les militants, sans réels objectifs à chaque fois.
Continuons à croire que nos manif sont bien, et on ira droit dans le mur.
Bonne soirée
Merci à toi manifestant de droite.
Au revoir.
C’est bête à dire mais, titrer un cr de cette manif’ « démonstration de force », alors qu’on s’est fait balader par les flics, qui nous ont dirigé-e-s et guidé-e-s là où ils voulaient qu’on aille, c’est un peu essayer de repeindre la façade. Qu’on ne me dise pas qu’on ne voulait justement pas aller là où les flics nous empêchaient de passer, ce serait juste un aveu de faiblesse.
Jamais hier nous n’avons mis les flics en difficulté, ils nous ont tranquillement interdit l’accès au centre-ville et nous n’avons rien pu faire contre cela.
Si démonstration de force il y a eu, c’est bien de leur part, de notre côté, je n’ai rien vu qui permettent de dire que nous soyons en train d’avancer par ces manifs, au contraire.
Les flics peuvent maintenant déployer des dizaines de camions en plein centre-ville, le bloquer avec plus d’un millier d’effectifs, nous rendant invisibles et ce sans générer quelques sortes de protestations venant des citadins, en réussissant encore à nous donner le mauvais rôle. Ce sont eux qui ont encore »gagné » hier, ces manifs ne semblent que prouver leur suprématie et leur donner des occasions de faire le carton.
On peut bien fustiger les kermesses syndicales, si nos manifs n’ont pour réussite que de faire venir plus de monde que prévu, qu’est-ce qui nous différencie singulièrement de celles-ci ?
Penser que cette manifestation a pu rester calme parce que nous avons décidé de l’être est un leurre. Le calme sied bien aux flics et ce n’est pas nous qui tirons quoi que ce soit de la casse ou d’affrontements avec la police, dont on se demande encore l’utilité en manif’ là où les flics sont le plus fort et le mieux organisés. Les flics n’ont jamais cessé de contrôler le niveau de violence des manifs, prétendre choisir d’être calme alors que nous ne pouvons être agressifs, je trouve que ça ressemble à de la poudre aux yeux.
Mais bon, on continuera quand même de venir hein…
« Manifestant de droite »
Quel belle réponse, il suffit de pas être d’accord sur quelques points pour être traitée de droite.
T’aurais au moins pu laisser 1 ou 2 arguments.
Et pour manifester de cette manière là depuis un certains nombres d’années, je n’y est pas vu beaucoup de victoire.
Au fait, je préfère prôner « l’éducation » des gens au fonctionnement de notre monde, qu’ils le connaissent pour mieux le changer. c’est pas en beuglant 3h et en jetant 2 pauvre cailloux tout en se croyant puissant que les choses changeront.
Et Bien d’accord avec Trashbincat
Tous vos arguments sont criants de vérité.
Nantes Révoltée n’en a aucun, elle a encore perdue.
Il faut être dur. Dur avec soi-même et dur avec les gauchistes, qui sont bien utiles à la bourgeoisie.
Bravo, l’auto-satisfaction, l’entre-soi qui empêche l’ouverture au nouveaux solitaires sur ce site, c’est inopérant pour la révolution.
Étudier, se rappeler l’histoire des luttes récentes et passées ne ferait pas de mal à certains « jeunes ».
Changer de civilisation, ni plus ni moins.
Être situationniste, être individualiste, pour l’anarchie.
Nan me oh! C’est pas bientôt fini de vous engueuler là haut!
On s’en fout qu’elle est été trop « mémère » ou trop « black-bloc » cette manif. On s’en fout de passer le centre le ville ou pas.
La lutte c’est : retrait des armes à l’Américaine des féroces de l’ordre. Relacher les prisonniers politiques. Foutre la paix aux ZAD. On est d’accord? On a marché – caillassé ensemble?
Bon alors! C’est quoi le problème ?!? Grrrr
Puis je croyais qu’indymedia était un site informatif, si ça devient un forum où ça tortille du cul pour chier droit c’est pas drôle.
Tout le monde nous lis en plus, bonjour la crédibité du mouvement!
Bref, N’oublions pas Engué dans 15 jours…
Et les forums que personne ne lit, ça sert à qui ?
Un site informatif se doit de laisser des débats, selon les thèmes abordés, s’instaurer.
Et les personnes seules, peu informées, on les laisse crever du coup.
Engueulons-nous, nous nous connaîtrons mieux.
Et le ridicule, ça fait parti du truc.
Je suis plutôt d’accord avec la manifestante sur le bilan à tirer; les uns et les autres devraient déjà resituer la manif: l’enjeu (de taille!) était de montrer qu’il y avait des gens debout contre le terrorisme d’État concrétisé par des violences policières de plus en plus déchaînées contre la moindre velléité de résistance; j’ai vu passer le chiffre de 4000; même moins serait une victoire. Une victoire contre la peur distillée par les medias, les politiques et leurs partis (hormis le NPA). Il ne faut pas oublier que l’appel est parti des associations de lutte et que tous le autres se sont déballonnés. C’est cette victoire sur la peur que chaque manifestant écolos, activistes, activistes et jeunes des quartiers et vieux militants encartés en rupture de consigne doivent retenir. Ce samedi, j’ai senti Nantes la Rebelle des années 70 renaître un instant malgré une pression et des moyens matériels énormes de l’État. Il y avait trop de ceci pas assez de cela… est-ce plus important que cet instant de résistance ?
Je pourrais argumenter le débat violence ou non contre la police, d’ailleurs je vais le faire. Pour moi le combat est dans les consciences qu’ils faut changer, pas dans le nombre de policiers blessés. Pour moi 1500 personnes tout au plus et quant aux jeunes des quartiers, je me pose des questions. J’y ais vu des jeunes tout juste 18ans et encore pour certains je suis pas sur, plus occuper à se rouler des cônes et se faire un concours de celui qui montera le plus haut, notamment en montant sur une Twingo (voiture de riche capitaliste de droite par excellence). J’y ais surtout vous des ultras de brigade loire qui taguent des symboles Franc-maçons avec des pentacles sataniques, tout en jurant sur le Coran. On est là bien plus proches de jeunes de l’extrême droite identitaire Dieudo-Soralienne qui croient aux complot sioniste de domination mondiale que de jeunes anticapitalistes. Cette mouvance comme au Testet s’incruste dans nos combats. Il me parait capital (désolé de l’insulte) d’encadrer nous même et de refuser cette intrusion dans nos manif qui ne convaincra personne de rejoindre nos luttes et qui ne partage en rien nos idéaux. A nous tous de réfléchir et d’admettre que c’est l’extrême droite qui rattrape les jeunes des quartiers, les Béruriers s’était il y a 30 ans maintenant.
Entre fantasmes islamophobes, clichés sur les quartiers, mythomanie et racisme de classe assumé : les militants du vieux monde s’illustrent.
Rassurez vous, c’est bien à la fin, avec les gamins de quartiers (ou pas) que la manif a été la plus vivante.
Désoler, mais je n’ai rien vu de bien concret dans toute cette manif, il faut arrêter de fantasmer sur de la résistance de notre part. certes il y avait quand même du monde au vu de comment c’était déroulés les autres manif, mais on n’a rien tirer de concret de tout cela.
Une petite déambule, des projectiles dont certains ont finis sur les manifestants eux mêmes (sans stigmatiser, souvent jetés par nos jeunes des quartiers, qui sont incontrôlable et on n’ont rien à faire de notre poire, c’est ça la réalité) et une fuite généralisé dans la panique totale devant l’ancienne prison.
Il est temps de chercher des nouveaux moyens pour se faire entendre, car à ce rythme la, on sera 200 la prochaine fois.
Les forces commence déjà à s’essouffler, il faut s’en rendre compte.
C’est difficile de parler d’un constat d’échec quand le nombre de manifestants a au moins doublé trois semaines après une manif rendue très décourageante tant par la répression policière que par les habituels mensonges médiatiques qui ont suivi.
Par contre, c’est quand même emmerdant de n’avoir le choix qu’entre un défilé en centre-ville qui tourne court ou un parcours digne de ce nom qui prend bien soin de ne pas déranger la célébration du culte de la sainte église de la consommation.
Pire encore est le sentiment tenace, en effet, que c’est la police qui détermine entièrement le niveau de violence, en fonction des objectifs d’image de la préfecture et du gouvernement : le 1er novembre, prouver que les collègues de Rémi Fraisse sont tous des voyous ; le 22, montrer que la police maîtrise bien la compétence « Protéger les honnêtes commerçants et leurs sympathiques client ».
Cela dit, reste la satisfaction d’avoir déçu BFMTV qui, privée de belles images de saccage, ne nous a chichement accordé qu’un petit télex.
Pour essayer d’apporter un peu d’eau, un truc qui m’a gêné dans cette manif et dont je me suis rendu compte en regardant les vidéos : je trouve qu’il y a (en dehors des équipes de »secouristes »), peu d’organisation et de ‘tenue’ de la part des manifestants. Tout le monde fait grosso modo son bonhomme/femme de chemin, sans véritable unité. Face aux flics, j’ai vu des trucs »bizarres » comme, avancer les bras en l’air… Pourquoi ainsi ? Pourquoi pas en chaîne par exemple si l’on veut montrer sa non-violence et créer un effet de groupe ? J’ai l’impression qu’il y a quelques années, les gens étaient mieux organisés et concertés sur comment se comporter devant les flics et c’est peut-être une raison pour laquelle ces derniers ont autant de facilité à couper les manifs pour lancer leurs chasses à l’homme. La manif ressemble plus à un agrégat sans cohésion qu’à un ensemble de personnes qui agissent ensemble et sont attentifs les uns aux autres (et aux BACeux aussi tiens !). Souvent on a le syndrome de la tête de cortège qui avance sans savoir ce qui se passe derrière, ce qui est un peu embêtant.
Après je sais bien que tout cela s’apprend et prend du temps, mais justement, lors de mes premières manifs, les gens plus expérimentés organisaient des moments pour enseigner ces trucs. J’ai l’impression (mais si ça se trouve je me plante complètement hein !) que la transmission militante est toujours un problème de premier plan ; autant les brochures d’aide juridique sont bien répandues (et pourtant les gens continuent d’accepter la comparution immédiate), autant le »comment se comporter » en manif, pas trop je crois.
Et puis si on pouvait réfléchir à la vacuité de montrer son postérieur aux flics (qui est un geste plutôt viriliste dont on a pas trop besoin en manif, je pense) et à celle de s’exposer délibérément à la répression policière pour montrer »qu’on en a », ce serait pas mal. Oui je sais les gens sont libres de faire ce qu’ils veulent, mais dans ce cas là ça ne s’appelle pas du militantisme, mais un hobby.
Je plussoie le manque de cohésion, mais c’est à fois toute la difficulté mais aussi la richesse de ce mouvement : Au vu des modes d’actions variés c’est difficile de faire autrement.
Ceci dit, on est ensemble quoi qu’il arrive et ça c’est chouette! (D’où mon com’ sur les engueulades virtuelles inutile – à mon humble avis…)
Pour se « former » y a pas de secrets, faut se bouffer de la réunion, de l’AG etc…
Bon en tout cas, y a du pain sur la planche : le blocage de l’usine d’armement dans le 29. Le 3 décembre si je ne m’abuse.
Le 7 décembre le marathon pour Engué…
Les procès le 8,9 et 19 décembre. Sans oublier les copains de l’action à sautron. Date pas encore connue pour ma part.
t’as oubliée une date!!!
y’a là manif de ce week end contre sos-tout-petit qui va être mouvementé comme dab’ mais voir bien plus vu la décontraction de l’extrême droite à nous attaquer sans relache depuis ces derniers temps…
rdv 14h au CHU de nantes et autre rdv dans d’autres villes le 29 novembre 2014
il y a une question qui me chipotte, ca sert a quoi les images filmées par taranisnews.com et mises en lien dans cet article?
faire du spectacle ? donner des billes aux flics lors du débrieffing (réunion bilan anayse apres manif) pour voir comment la foule se meut et ou sémeut?chopper des visages aussi?
Apparemment la personne qui filme arrive aussi a aller tel un-e journaliste derriere les lignes de keufs.
Soit c est de la naiveté soit ca pue.
J’ai avant tout une aversion pour tout culte d’un dieu ou d’un messie et je dirais avant tout pour l’irrationalité de manière bien plus large que la religion uniquement. Voir que des gens prennent pour cible un seul et même coupable et responsable de leur maux, je trouve ça équivalent à de l’antisémitisme donc oui j’ai été choqué autant que je l’aurais été par une croix gammé. Je me suis peut être mal exprimé, je l’accorde. Mais c’est mal comprendre mon propos et mal me connaître que de rapporter ça à de l’islamophobie ou du racisme. D’ailleurs c’est un blanc qui a fait ce tag. Mais en tout cas ceux-ci n’avaient que faire du discours des organisateurs et je crois pas une seconde que tu risque de les revoir dans une manif où il n’y a pas de flic à provoquer. Quant à moi je n’ais absolument rien d’un vieux militant, bien à contraire, je suis quelqu’un qui commence à s’intéresser. Une bonne discussion de vive voix est toujours plus clair qu’un échange écrit parfois mal formulé, alors qui sait peut être à une prochaine sur Nantes.
D’accord avec trashbrincat, sur le manque de cohésion. A mes premières manifs, il y avait aussi plus de camaraderie, je dirais, mais ça peut se retrouver.
Concernant taranisnews, moi j’aime bien sa manière de filmer, qui est plutôt neutre, voir militante par moment (même souvent). Ce n’est pas un ptit journaliste de bureau qui vient quand y’a des images d’actions à prendre, ils sont la sur beaucoup d’évènement, et leir image peuvent aussi servir à témoigner de beaucoup de choses.
A lire les différents messages, j’ai l’impression que les commentaires souvent ne voient que le moment présent, en fonction de sa seule subjectivité, sans replacer l’instant dans une bagarre (anti-aéroport) qui dure depuis de longues années, avec un mouvement qui avance ou recule selon les évènements.
Donc pour apprécier la manif de samedi, il faut se demander si elle a fait avancer le schmilblick de la résistance au projet, si elle a fait gagner au mouvement des points dans le rapport de force qui l’oppose au pouvoir (d’Etat ou municipal,etc), et d’un point de vue révolutionnaire – c’est celui qui m’intéresse, pas l’écologique façon EELV, pas l’adorateur du feu, ni l’antifa ou le bouffeur de flic…- si le mouvement populaire a gagné en autonomie par rapport aux structures d’encadrement et d’intégration au jeu institutionnel.
La manif initialement a été lancé par les comités locaux pour réagir à l’acharnement judiciaire et policier consistant plusieurs mois après le 22 février à arrêter et condamner des participant-e-s à cette journée, pour bien faire peur et les décourager de refaire le coup! Un procès pour une participation au 22/2 a encore eu lieu mi-octobre!!! Donc c’est plus que jamais d’actualité
Cette initiative des comités locaux plaçait en porte à faux l’ACIPA, le CEDEPA, et plus largement la coordination anti aéroport qui refusaient à leur habitude de soutenir les inculpé-e-s du 22/2, de mobiliser pour leurs procès, de relayer la legal team. Bref les comités locaux prenaient une certaine autonomie d’initiative par rapport à la ligne politique de la coordination (cartel de partis, syndicats, associations environnementales, citoyennistes). Cela ne veut pas dire bien sûr que les comités locaux sont brusquement devenus des nids de subversion conchiant le Travail et la République… Mais après tout, ce qui est vaste bouge lentement! Et les électrons libres vont vite mais ne pèsent rien.
Donc, les comités locaux renforçaient ainsi la ligne « NON À L’AÉROPORT ET À SON MONDE », ligne qui ne se limite pas au simple combat de NDDL, mais vise aussi le capitalisme qui avance derrière ce projet délirant. Une fois rappelé ça, on peut apprécier la manif de samedi 22 novembre:
– OUI, la manif n’était pas ridicule avec près de 3000 personnes en arrivant à Talensac, surtout qu’un bon tiers au moins n’est pas venu, intimidé par les menaces et pressions préfectorales, municipales et médiatiques (voir la presse locale du samedi matin! La parano des commerçants barricadant leur devanture! Les vélos).Et surtout que l’appel était porté par les seuls collectifs locaux et relayé par les composantes « radicales », sans que partis, syndicats, ongs et autres structures de gauche n’osent appeler, tétanisés par l’idée d’une nouvelle explosion. Pas de bol, les directions ont été prises à contre-pied et laissant leurs adhérents « au bord de la route », devant leur télé! En plus la composition de la manif était trés variée, démentant la réduction officielle des manifestant-es à un supposé « black bloc », aussi fantasmé que menaçant pour le plus grand nombre, qui reste spectateur.
– OUI, les différentes sensibilités qui se côtoient dans le mouvement ont joué le jeu de respecter l’initiative des collectifs locaux, sans vouloir faire de la surenchère totoïde façon « plus radical que moi, tu meurs » consistant à prendre la tête de manif pour l’emmener au carton. Ceux qui ne voulaient – pouvaient – pas courir et néanmoins participer, ont pu le faire jusqu’au bout. Ensuite diverses initiatives ont pu s’épanouir, du sit-in à la danse de saint-guy à poil, jusqu’au passe-temps favori des castors juniors consistant à empiler au coin des places matériaux divers et autres pavés… Ce respect de l’initiative des comités locaux va les encourager à peser dans la marche du mouvement, puisqu’ils ont vérifié qu’ils pouvaient prendre et mener une initiative sans l’imprimatur de la coordination. Ca va aussi donner de l’air à des initiatives comme Sème ta ZAD, qui explore une forme nouvelle de résistance. Et c’est pas de la tarte!
– OUI, les flics, Cazeneuve et Valls attendaient de notre part une réaction violente pour mieux nous réduire à une figure caricaturale, en étalant place de la Petite Hollande un dispositif inédit et provocateur, digne d’un péplum hollywoodien par son ampleur, qui nous bouchait l’accés au centre-ville, transformé un mois avant les fêtes en un énorme centre-commercial à ciel ouvert où l’urbanité se borne à consommer. Et il n’y avait pas que les flics, vu le paquet de journalistes venus comme des mouches attirées par le sang frais, qui a coulé le 1er novembre. Si l’on se souvient du 22 février dernier, où la masse des 40 000 manifestants a permis aux plus audacieux de se confronter aux flics ou détruire quelques symboles de Vinci et de la métropole, il est clair que samedi dernier, à 3000 face à 600 robocops et autres canons à eau, dans une manif maintenue sans autorisation préfectorale malgré les rodomontades de la maire (« Ca suffit! »), il fallait bien sûr feinter pour péter ce mécanisme policier systématique de tolérance zéro de la contestation collective que le pouvoir PS veut instaurer. La tolérance de la population à la présence policière est changeante ; à l’époque des attentats parisiens dans le métro, la présence des militaires en armes dans les rues, les gares, le métro, perçue favorablement au début, est devenue indésirable et franchement menaçante en deux semaines. Quand le pouvoir sort ses armadas policières pour une manif qui veut s’exprimer après un meurtre policier, il brouille son image de défenseur des faibles pour apparaître pour ce qu’il est fondamentalement: un monstre froid qui tue et mutile si ses intérêts et ceux de ses clients sont menacés. D’ailleurs les médias nationaux n’ont pas insisté sur les vingt manifestations de samedi.
Dans une manifestation qui aurait dû rassembler toutes les forces se disant à gauche, dans une métropole « de gauche », nous avons vu le stade de décomposition de ses organisations incapables de réagir face à un crime d’Etat. L’intégration des syndicats, associations et partis à l’appareil d’Etat n’en est que plus flagrante. Il y a donc un boulevard pour développer un mouvement social autonome des institutions… mais ce boulevard est pour le moment plutôt désert. Il ne tient qu’à nous d’encourager les indécis et les frileux à venir nous y rejoindre.
J’ai cru lire sur le post d’avant :
« les différentes sensibilités qui se côtoient dans le mouvement ont joué le jeu de respecter l’initiative des collectifs locaux, sans vouloir faire de la surenchère totoïde façon « plus radical que moi, tu meurs » consistant à prendre la tête de manif pour l’emmener au carton. »
Je suis désolé mais à peine passé la passerelle du palais de justice on a pu admirer la bande habituelle et sa célèbre envie d’être toujours devant avec sa banderole, qui a doublé une bonne partie du cortège pour venir se mettre devant. Alors oui, contrairement à la dernière fois ils ne se sont pas dit qu’aller voir les flics dans une place fermée pour leur lancer des objets c’était sympa. Est-ce que pour autant on doit les en remercier ? Je ne crois pas.
Concrètement cette manifestation était pourrie de l’intérieur car plusieurs groupes aux objectifs similaires mais moyens d’actions radicalement différents se côtoient et c’est en gros chacun fait ce qu’il veut dans son coin.
Je caricature et donne des surnoms mais en gros : On a les blancs blocs qui sont pacifistes tendance collabo, les éternels hippies en mode asseyez vous par terre les flics ne pourront rien faire (la dernière fois que j’ai suivi cette brillante idée je me suis fait gazé à bout portant et tapé au sol, ça m’apprendra), les « mou-du-genou » habituel qui sont là pour faire la balade engagée du samedi et rentrer dès les premiers tirs de lacrymo, les gens un peu plus radicaux (dont j’estime faire partie) qui veulent quand même engager un rapport de force en essayant de faire en sorte que personnes ne se fasse arrêter, les plus nerveux qui se sont organisés pour balancer divers projectiles sur les gardiens de la paix à qui on demande de nous la foutre et puis de gens des quartiers (dont certains très jeunes que je connais) viennent se mesurer aux flics par idée politique, parce qu’il ne les aiment pas (et on les comprend) ou encore pour se la péter « je suis le plus badass de la bande ».
Bref tout cela pour dire qu’avec toute cette faune désorganisée qui fonce tête baissée dans des traquenards flagrants du genre : un boulevard fermée par un cordon de CRS et un canon à eau, sous le vent, en direction de la pref, avec un paquet de flics qui collent l’arrière train du cortège, c’est du grand n’importe quoi. Ca fait monter l’adré, on a l’impression de lutter physiquement contre le système mais ça n’avance à rien et ça finit par toujours plus d’arrestations. Je ne vois même pas comment on peut se félicité de cette manifestation ou en faire un roman épique de la révolution Nantaise (ainsi que la dépeint l’article de Nantes révoltée).
Pour info, j’ai pu compté de visu et avant qu’ils ne bougent tous : 87 camions et car de CRS/police/gendarmerie et 4 canons à eau et ça c’est sans compter tous les camions planqués que je n’ai pas vu et le panier à salade qui était bien caché. Avec un tel dispositif il ne manquait plus que les grilles anti-émeute et l’hélicoptère pour se faire un nouveau 22 Février ou 24 Mars.
Bilan ça été festif, on s’est fait baladé, les gens qui voulaient s’arrêter se sont arrêté, les gens qui voulait lancer des projectiles l’ont fait aussi mais final qu’est-ce qu’on y a gagné ?
moi je ne vois pas du tout ce qu’il pouvait y avoir d’unitaire quand un groupe de citoyenniste qui s’illustre autrement dans le GPII se met à publier un appel comme celui du blanc-bloc… je pense que l’ambience chelou de cette manif est aussi du à ce partenariat BB/police!!! en effet apprendre à la dernière minute qu’on va finalement avoir des « amis » délateurs auprès de soit donne plutôt envie de s’enfuir que de rester à cette manif…. on peut qu’en même rappeler que l’orga de cette manif a toujours été ouverte à quiconque pour autant ces blanc-bloc on fait leur truc dans leur coin et l’ont publié sur le site de l’ACIPA et indynantes(?) au dernier moment pour qu’on n’en sachent rien surtout sur la partie délation …ainsi j’ai rencontré des personnes qui portaient leur brassares blanc sans connaitre l’ensemble de l’appel qu’on leur avait bien caché pour qu’ils accaptent de le porter… qu’en ils ont su que ce qu’ils arboraient étaient une promesse de délation ils avaient plus comme une envie de vomir qu’un sentiment de participer à un grand mouvement avec des composantes larges….qu’est-ce-que c’est que ces gens qui font des amalgames foireux entre non-violence et délation/soumission au pouvoir, c’est une abérration et très insultant pour ces pratique non-violentes qui sont des formes de résistances qui sont efficaces et insurrectionnels ce qui est le strict inverse de ces blanc-bloc lèche-botte du pouvoir en place quelqu’il soit , ce message-là est bien passé par contre sauf qu’ils sont vu comme étant LES anti-aéroports de la manif… zadistes réveillez-vous , ils sont entrain de préparer le terrain pour des expulsions sans encombres…(c’est à dire sans « raclure » de zadistes) l’ACIPA ne voulait plus faire de manif à nantes je les encourage dans ce sens ça fera moins de caméra de la délation