Rennes : soutien au migrant victime du tir d’un policier
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Catégorie : Local
Thèmes : Immigration/sans-papierEs/frontieresRacismeRépression
Lieux : Rennes
Détenteur d’une carte de résidant depuis 10 ans, cet homme tente en effet de la faire renouveler depuis plusieurs mois. Il se heurte à des refus et à des complications à chaque rendez-vous. Ceci explique sa tentative d’immolation devant la préfecture de Beauregard. La police est intervenue et, invoquant l’habituelle « légitime défense », lui a tiré dans la jambe.
Cet acte désespéré est loin d’être un cas isolé et fait écho à d’autres situations semblables dans l’État français. Ceci intervient dans un contexte de montée de la xénophobie et du racisme favorisé par les pouvoirs publics et le gouvernement Valls.
Nous constatons un acharnement croissant exercé par les autorités à l’encontre des migrants, qui se traduit par un blocage administratif et une répression sécuritaire des institutions. Notons qu’ils sont tous confrontés à ces complications administratives qui visent à les décourager à poursuivre leur demande de droit de séjour auprès de l’État français. Ils doivent désormais, à titre d’exemple, fournir une photocopie de toutes les pages tamponnées de leur passeport.
Flicage ou volonté d’usure ?
Le syndicat SLB – Syndicat des Travailleurs de Bretagne condamne fermement ce racisme d’État et attire l’attention sur la gravité de la situation qui, sans une lutte quotidienne et à long terme, ne pourra qu’empirer.
Nous vous appelons donc à vous joindre au rassemblement prévu ce soir à 18h devant la préfecture Beauregard de Rennes.
Lundi 6 octobre vers 10h, un homme a fait irruption dans la préfecture d’Ille et Vilaine brandissant une barre de fer et menaçant de s’immoler avec un bidon d’essence. « Il a été neutralisé par un policier qui lui a tiré une balle dans la jambe » (Ouest-France du 6/10/14). Comme l’a reconnu le Préfet, le « forcené » n’était pas un « clandestin », mais un ressortissant congolais qui tentait vainement de renouveler son titre de séjour de 10 ans depuis le mois d’août.
Rien ne peut justifier un tel comportement, mais de tels faits étaient tristement prévisibles…
Depuis des mois, les associations ne cessent de dénoncer les conditions d’accueil à la préfecture d’Ille et Vilaine. Les files d’attente ont miraculeusement disparu depuis le 1er mai, l’administration préfectorale obligeant les étrangers à prendre un rendez-vous uniquement par internet avant de se présenter au guichet.
Cependant les humiliations, les abus de pouvoir et l’arbitraire préfectoral subsistent, encouragés par une législation qui laisse une marge de manœuvre à l’administration et au bon vouloir du chef de service.
Le MRAP 35 a saisi depuis des mois le Défenseur des droits, en tant que médiateur de la République, pour dénoncer ces dysfonctionnements.
Cette maltraitance institutionnelle est génératrice de tensions et de souffrances sociales qui peuvent conduire à des comportements irrationnels chez des personnes fragilisées maintenues dans une vulnérabilité et une précarité intolérables.
Il est difficile de ne pas faire le lien entre la déconsidération dont font l’objet les étrangers et le manque de moyens alloués aux services qui en ont la charge, et ce n’est pas l’embauche d’un vigile supplémentaire qui permettra de mettre un terme au traitement indigne dont sont victimes les personnes étrangères.
Signataires : MRAP 35 – RESF 35 – EELV Rennes – Front de Gauche Rennes – Un toit, c’est un droit – Bienvenue ! – LDH Rennes – Cimade Rennes
La personne blessée au mollet par la police à Rennes est convoqué au tribunal le 24 octobre 2014 et à obtenu un récépissé (document permettant de régulariser le séjour en france pendant 4 ou 6 mois et de pouvoir travailler).