Grâce à la force de la résistance sur le terrain et ailleurs, des barricades et occupations aux pressions juridiques, naturalistes, des réunions d’information aux manifestations et actions diverses, il est aujourd’hui tout à fait improbable que des opérations d’expulsion se renouvellent dans l’immédiat, en tout état de cause avant que leur projet d’aéroport ait été revu et qu’une décision gouvernementale ait été prise en ce sens. Il faut aujourd’hui profiter de ce sursis précieux et que les activités agricoles puissent reprendre librement. Cela ne nous empêche en aucun cas de rester vigilant et de nous préparer à réagir sous de multiples formes, entre autre en bloquant de nouveau certains accès quand cela s’avérera de nouveau nécessaire.

Il est clair que tous les habitant-e-s et paysan-ne-s de la zad n’ont pas forcément les mêmes visions de l’agriculture, ni les même possibilités pour cultiver autrement dans l’immédiat. Afin de s’émanciper de contraintes productivistes, de nombreux pas de coté et alternatives se trouvent cependant. Des rencontres, solidarités, chantiers et projets communs ont été rendu possibles : présence des tracteurs pour la défense des lieux, occupation de Bellevue, assemblées “sème ta zad”, potagers collectifs, cultures de légumineuses et autres… Un des processus les plus riches et les plus forts politiquement ces derniers mois, est la manière dont sont pensées des questions de gestion commune des terres, d’échanges d’outils et de moyens, d’agriculture vivrière… Ce processus est le fruit de liens qui se tissent petit à petit au quotidien entre occupant-e-s et paysans avec toute la curiosité nécessaire de part et d’autre. Si nous sommes nombreux-ses à souhaiter que des évolutions constructives se poursuivent en ce sens, il est complètement contre-productif d’imaginer dicter aux agriculteurs de la zone, la manière dont ils devraient cultiver leur terres, qui plus est quand il s’agit de camarades de lutte.

Des paysans se battent depuis des décennies, se sont risqués et mis en jeu pour défendre les terres de la ZAD face aux pressions incessantes de Vinci qui rêve qu’ils finissent par craquer et partir un jour. Cultiver est une des manières primordiales de lutter ici. Nous estimons intolérable que ces paysans se voient menacés ou entravés dans l’accès à leur champs, ou dans leur activité par des occupant-e-s ou par qui que ce soit d’autre. Nous nous opposerons collectivement à toute pression de ce type et leur apporteront notre soutien si il le faut, comme eux-mêmes le font. Au demeurant des discussions restent toujours possibles et souhaitables à chaque fois que des problèmes concrets se posent et en vue de poser les bases d’une culture commune.

Ce territoire sera défendu victorieusement parce qu’il continuera à être habité ET cultivé.

Des occupant-e-s de la ZAD