Résumé non-exhaustif de la contre-manif du 5 avril à rennes
Catégorie : Local
Thèmes : Contrôle socialRépression
Lieux : Rennes
Nous nous installons ensuite sur le carrefour du Boulevard de la Liberté pour bloquer tout accès au centre par ce côté et perturber l’arrivée des manifestants à Charles de Gaulle. Le SO de la manif pour tous intervient une nouvelle fois et une mêlée commence, des drapeaux Lgbt-phobes disparaissent mystérieusement des mains des fachos, les oreillettes types RG des jaunes se détachent par enchantement. Les CRS ne tardent pas à intervenir pour protéger les fachos et nous faire reculer Rue du Maréchal Joffre.
Et puisqu’on préfère la Liberté aux bidasses de Maréchal nous resurgissons quelques minutes après sur le boulevard pour bloquer le croisement avec l’avenue Jean Janvier vers laquelle la « manif pour tous » se dirigeait. Nouvelle intervention de flics et, avant qu’ils soient trop nombreux, nous prenons l’initiative de nous diriger directement vers la Place de la Mairie où aura lieu la fin de leur défilé immonde. Après une marche à pas cadencés dans les ruelles qui nous séparent de notre nouvel objectif nous piquons un sprint généralisé vers la mairie protégée par d’autres gilets jaunes.
La course se transforme en charge et le SO se retrouve débordé par la foule. Les banderoles LGBT-phobes sont arrachées et lacérées, les barrières de sécurité volent dans tous les sens et la scène est occupée. L’ambiance est euphorique, et ça fait du bien contrairement au précédent rassemblement d’où l’on ressortait la boule au ventre et déprimés par la stupidité LGBT-phobe. Seul regret après coup, la sono à malheureusement été épargnée. Il faut dire que le SO, dépassé par les événements, a préféré se concentrer pour défendre énergiquement le matos.
Vidéo de l’occupation de la place : https://www.youtube.com/watch?v=c_19_7q3hwQ
Les flics arrivent sans tarder pour nous évacuer, nous crions une nouvelle fois que « la police protège les fachos ». Écartés dans la rue Duguesclin, nous tentons de contourner la Place de la Mairie pour atteindre la Place du Parlement. Cette fois les fachos et les flics se sont ressaisis, la Place du Parlement, où doit passer la « manif pour tous », est bouclée dans presque toutes les rues par les jaunes et les CRS en nombre commencent à nous rabattre dans une rue menant à la Place de la République. Il faut faire place nette des gueux déviants pour laisser les LGBT-phobe défiler en paix. Quelques personnes tentent de devancer les flics en occupant la place, mais cette fois ils sont plus réactifs et l’ensemble du groupe est stoppé par les bleus. Nous sommes poussés dans la rue et c’est la souricière qui commence : nous sommes bloqués des deux côtés sans possibilité de sortie.
L’ambiance est tendue, plus d’1h30 séquestrés par la flicaille pendant que les fachos défilaient sous escorte une dizaine de mètres plus loin.
Sous une chaleur de plomb certains-nes commencent à se déshydrater, une camarade est proche du malaise, mais toujours impossible de sortir pour pisser ou boire de l’eau ni même pour des raisons de santé (ils prétextent qu’il y a une pharmacie dans la rue… mais bon c’est dimanche et c’est fermé). Finalement nous improvisons un ravitaillement en flotte avec les camarades à l’extérieur de la souricière en s’envoyant les bouteilles par dessus les flics.
Ras-le-bol du contrôle social exercé par la flicaille : nous décidons de nous échapper par nous même.
Une sortie est trouvée en empruntant une porte de garage donnant sur la cour d’un immeuble, nous permettant de resurgir gaiement dans la rue adjacente derrière la rangée de flics qui nous encerclaient quelques minutes plus tôt.
La contre-manif est toujours résolue et après de nouvelles tentatives pour accéder à la Place de la Mairie, nous nous sommes répartis spontanément dans la rue Baudrairie pour siffler et crier aux fachos qu’ils-elles n’étaient pas la bienvenue et qu’il valait mieux qu’ils-elles dégagent presto.
Bref, contre-manif énergique et offensive où l’on se sentait fort même à 200 contre 10 000.
Point noir quand même, au retour de manif des journalistes de RennesTV se sont fait agresser.
Témoignages de l’agressions:
« Notre équipe termine son reportage sur la manifestation (et la contre-manifestation) des anti-“mariage pour tous” à Rennes. Place de la République, des manifestants anti-mariage se dispersent vers les bus et le métro. Les contre-manifestants sont là aussi, alors que les CRS occupent le nord de la place.
Un homme agresse physiquement une militante pro-“mariage pour tous”, elle hurle, pleure, et alors que nous approchons, les hommes que l’on voit sur les images se mettent entre nous et la scène. Ils hurlent “c’est la fin des journalistes”, avant de chercher une première fois à atteindre la caméra.
Olivier Roth, cofondateur de RennesTV, est pris à la gorge avant d’être mis à terre et frappé par trois assaillants. S’ensuit une bagarre générale dans laquelle notre caméra est détruite, et où de nombreux coups ont été échangés entre manifestants et contre-manifestants arrivant de toute la place. Gaspard Glanz, l’autre cofondateur de RennesTV, est légèrement blessé dans la bataille.
Une plainte a été déposée et nous fournissons ces images au dossier de l’enquête. »
Reportage RennesTV sur la manif et contre-manif :
http://www.rennestv.fr/catalogue/web-tv/agression-rennestv-camera-manif-pour-tous-5-mai-rennes-tension-paroxysme.html
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