Sur une critique de l’islamophobie
Catégorie : Global
Thèmes : RacismeRépression
Lieux : Nantes
SUR UNE CRITIQUE DE L’ISLAMOPHOBIE
Il y a peu un texte intitulé « Libertaires et sans concession contre l’islamophobie » a été publié sur plusieurs sites de contre-information, Indymedia Nantes et Alsace Libertaire pour n’en citer que deux. La source de ce texte étant la même [1], il semblerait qu’il est était écrit par des militants participant ou gravitant autour du site BBoyKonsian [2], site axé principalement sur la musique avec un aspect anti-commercial et qui présente des caractéristiques anti-capitalistes. Savoir qui l’a écrit importe car le propos de notre texte, qui part de l’appel précis mais qui pourrait s’adapter à plusieurs autres, vise un débat plus général sur la question de l’islamophobie et de sa critique par un milieu de personnes qui partage cette dernière.
À la lecture de ce appel, en ayant toutes les caractéristiques (liste de signataires très divers), nous n’avons pu qu’être empli de colère face à ce qui ressemble à mauvaise blague. L’idée générale de cet appel serait de nous mettre en garde face à une montée de l’islamophobie et de plus généralement du racisme en France contre les musulmans, pratiquants ou non. Le ton est posé dès le début : « Anarchistes, communistes libertaires, anarcho-syndicalistes, autonomes, artistes, organisés ou non-organisés, nous faisons part de notre condamnation totale de l’islamophobie sous toutes ses formes. Nous affirmons que l’islamophobie est une forme de racisme. »
Si pour commencer nous ne désirons pas revenir sur les propos envers la gauche et le PCF taxés de « racistes », c’est que nous pensons la même chose. Par contre, quand on en vient à la critique qui est dirigé contre les libertaires qui seraient islamophobes et qui la mettraient en oeuvre en son nom [3], là on s’énerve. Parler de « notre famille politique » (même entre guillemets) pour désigner des Michel Onfray ou certains militants de la FA tient de la vision faussement unitaire qui devrait se tenir au nom des idées libertaires. Non, pour nous, les deux sus-citées, pour ne parler que d’eux, ne sont en aucun cas des camarades mais plus des ennemis à abattre. De par les propos d’un Michel Onfray utilisant l’étiquette de « libertaire » à toutes les sauces pour s’auto-qualifier [4] et de par les actes d’une FA moribonde qui pue la rigueur et le conservatisme [5] nous savons très bien de quel côté de la barricade ils se placent, c’est-à-dire pas le nôtre mais celui de la conservation de ce monde sous une autre forme. Si on veut développer plus en profondeur, c’est la question du « front commun » exprimé par le « tous ensemble contre x ou y truc » qui est en jeu car ceci est un leitmotiv à chaque fois qu’on parle de l’islamophobie. Le « front commun » qui est tant présent dans les mouvements et luttes antifascistes et antiracistes est une des limites les plus claires de ceux-ci. Le front commun, au nom du consensus, écrase les divergences selon le mode de pensée qui statue que les divergences n’amène que des divisions et qu’ils faut donc les mettre sous silence. Logiquement, on assiste par la suite à un aplanissement des pensées et des modes d’actions, on choisit le quantitatif au mépris du qualitatif, ce qui est une logique de politiciens. Seul le nombre de participants compte et non ce qui peut être porté comme charge subversive contre ce monde. Bien souvent les anarchistes se leurrent, consciemment ou non, font des compromis inacceptables avec des réformistes, pour au final se faire avoir (pour être poli), pensant pouvoir agir avec eux tout en gardant leurs caractéristiques libertaires propres. Au sein d’un quelconque front commun il n’y a pas de synergie crée par la rencontre des parcours différents mais la création d’une structure donnée qui ne vit que pour son existence au mépris de l’individu.
Au-delà de la question du front commun, l’appel regroupe plusieurs points qui doivent être critiqués. Tout d’abord il revient bien souvent que l’islam en soi est une culture. Rien n’est plus vrai, tout comme la religion chrétienne fait partie de notre culture en Europe (celle-ci est peut-être moins présente en France, mais bien plus dans des pays comme l’Espagne, la Grèce ou l’Italie où l’église chrétienne – ou orthodoxe – garde une place importante dans la société). Le problème n’est pas tant que le texte reconnaisse cet état de fait mais bien que les auteurs s’attache ensuite à nous prouver que, donc, il faudrait défendre cette culture : « Nous devons avancer côte à côte et lutter contre le racisme sous toutes ses formes, de toutes nos forces » et « L’islamophobie dominante, encouragée par tous les pouvoirs occidentaux, est aussi l’occasion de diviser ceux qui devraient s’unir, et unir ceux qui devraient être divisés ». Ce n’est pas dit explicitement mais si l’on lit entre les lignes on comprend mieux.
Plus généralement, cette notion de « culture » et sa défense ne date pas d’aujourd’hui, elle a déjà fleuri dans nombre de texte de Pierre Tévanian (pour ne citer que lui) ou de libertaires divers traitant de ce même sujet, l’islamophobie. La base de la réflexion n’étant ni plus ni moins qu’une notion qui fait appel à l’État de droit laïc (d’ailleurs la phrase « des lois liberticides » est assez significatif) et de multi-culturalisme. Qualifier l’islam de culture permet de cacher le fait premier que c’est une religion et donc un instrument de pouvoir comme le sont toutes les religions. Ce n’est pas rien de l’affirmer à nouveau, surtout dans ce débat, que la chrétienté, l’islamisme, le judaïsme et toutes les autres religions sont des vecteurs de domination extrêmement puissants dont on ne peut faire abstraction et qu’il faut détruire au même titre que l’État, le capitalisme, les prisons. De plus, et un peu d’histoire ne fait pas de mal [6], les religions ne sont pas que des instruments de manipulation mentale des individus et masses, mais aussi des institutions qui se sont faites les défenseurs acharnés de la propriété privée, du pouvoir en place (la royauté au Moyen-Âge, le franquisme en Espagne et les royaumes chrétiens ou musulmans lors des Croisades). La religion n’est absolument pas seulement qu’une histoire de foi, c’est une des bases fondamentales du monde dans lequel nous vivons.
Nous pouvons aussi faire ici un parallèle entre d’un côté un discours virulent contre l’église chrétienne en Europe de la part des libertaires (et qui certaines fois s’accompagne d’actions comme des attaques d’églises) et de l’autre l’acceptation de l’islam. Pour nous cela tiendrait à plusieurs facteurs. Tout d’abord ce côté culpabilisant tant présent dans l’hexagone sur la question de la colonisation et de l’immigration qui engendre une mauvaise conscience d’être né blanc et donc d’être de fait un dominant, chose présente chez nombre de camarades. Sans justifier, accepter ou minimiser aucunement le racisme et l’esprit colonialiste qui habite l’État français et nombre de ces « citoyens », nous ne pensons pas que le fait d’être musulman d’origine algérienne (ou autre, ce n’est qu’un exemple) est en soi une base de départ pour construire un quelconque rapport de camaraderie et de rapprochement pour lutter ensemble. Cette vision de masse pourrait s’apparenter à celle encore en vogue dans certains milieux plus marxistes de l’ouvriérisme qui statuerait ouvrier équivaut à allié dans la guerre de classe. Rien n’est plus faux. Faire partie d’un corps sociologique particulier plus opprimé (l’ouvrier, le jeune de banlieue, etc.) n’est pas une condition sine qua none de révolte. C’est en d’autre termes ne pas voir les gens comme des individus avec leurs propres parcours, idées et pratiques mais comme des pions au sein d’une masse donnée et circonscrite.
Si nous voulons encore creuser la question, et sortir par la même du cadre simple de la critique de cet appel, on pourrait revenir sur ce qui est un point fondamental dans ce débat : le côté unitaire, ou en tout cas faussement unitaire. Le discours qui revient souvent quand on parle de l’islamophobie et de la nécessité de lutter tous ensemble, c’est la raisonnement type : « Ils [les jeunes de banlieues, les filles voilées, ETA, le PKK, etc.] sont contre l’État tout comme nous, donc nous sommes ensemble ». Encore une fois, c’est faux. Ce n’est parce nous nous considérons d’un côté contre l’État en tant qu’anarchistes, communistes, etc., et que de l’autre une lutte, un groupe bien spécifique, une organisation, se place contre l’État et sa politique que nous sommes forcément des alliés. La réalité est bien plus complexe et cette vision « blanc-noir » fait la part belle à des compromis inacceptables si l’on se considère comme libertaire. Aucune lutte ni aucun mouvement n’est bien entendu pur ni dénué de contradictions, mais quand par exemple des filles voilées ont défilé en 2006 carte d’identité brandie bien haut, drapeaux français claquant au vent et revendiquant donc une appartenance à une nation, nous ne pouvons que nous dissocier de ce qui n’est qu’un appel à une réforme de l’État et non à sa destruction. La même chose vaut pour le PKK [7] ou l’ETA [].
Pour conclure, si nous avons passé autant de lignes à critiquer cet appel c’est parce qu’il existe une nécessité de s’affronter aux racismes en tout genre, mais pas selon la forme et le fond que les auteurs de « Libertaires et sans concession contre l’islamophobie » le voudraient. S’unir ensemble non pas sur des bases d’appartenance à un groupe social défini dans le champ de notre société actuelle mais selon des critères d’idées et de pratiques communes dans la guerre sociale est ce qui pour nous importe le plus. Si nous agissons dans les termes premiers, nous ne serons qu’alors perdants car partant sur des bases qui font appel à des notions que nous devons combattre. De plus, le racisme n’est qu’une des bases de l’existant et nous devons ardemment lutter pour sa destruction totale. Attaquer seulement une de ces formes sans remettre en question le reste revient à lutter pour un domination plus vivable, humaine.
(A)
Notes :
[1] http://www.bboykonsian.com/Libertaires-et-sans-concessi….html
[2] http://www.bboykonsian.com/ Par ailleurs nous connaissions déjà ce site comme mettant en ligne plusieurs autres appels et textes sur des sujets proches de l’islamophobie.
[3] « En tant que libertaires nous réfutons et combattons tout raisonnement islamophobe porté au nom de l’idéologie libertaire et avons décidé de l’affirmer clairement par cet appel. »
[4] Pour une critique un peu plus poussée sur ce sinistre personnage, même la revue redskin parisienne Barricada, pourtant peu clairvoyante dans son analyse politique et totalement adepte du soutien à la « cause palestinienne » et aux luttes de libération nationale, en a écrit une critique bien faite.
[5] Ici non plus on ne va pas énumérer tous les faits, la lecture de la brochure « Pour en finir avec la Fédération Anarchiste, Une nécrologie » éditée par Ravages Éditions en mars 2013 est largement appropriée.
[6] On peut lire sur ce sujet le livre « L’Incendie Millénariste » et surtout le chapitre consacré à Luther qui montre bien comment le protestantisme n’était en soi que la volonté de passer à une économie plus libérale qu’avant (l’économie postérieure au protestantisme étant fortement contrôlé par l’église chrétienne catholique et présentant donc trop de frein à l’expansion du marché). On peut télécharger le livre ici : http://basseintensite.internetdown.org/IMG/pdf/incendim…t.pdf
[7] Bouchers qui ont le sang de camarades apatrides sur les mains et qui se battent pour un État avec ses frontières, usines et taules.
[8] Qui a passé des accords avec la Camorra de Naples pour avoir des armes en échanges de quoi ils se chargeaient de passer de la cocaïne, pour ne prendre qu’un fait dans une montagne ni même analyser leur idéologie nationaliste puante.
Pour ceux qui veulent lire une critique plus poussée, le livre « Contre le racket abertzale » est disponible ici : https://archivesautonomies.wordpress.com/2013/01/30/con…zale/
Même si en tant que marxiste j’aurais écrit que la religion est une forme particulièrement archaïque de l’idéologie bourgeoise plutôt que de « domination », je soutiens ce texte des deux mains !
Mais il faut être cohérent : ce texte signifie qu’il y a une très profonde fracture au sein de l’anarchisme, et que les positions en son sein sont difficilement conciliables…
La religion est l’opium du peuple : relisez Marx ! C’est en ces termes qu’au début de l’année 2010, le NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) fut renvoyé à ses chères études par un chœur unanime composé, entre autres, d’Aurélie Filippetti, Nadine Morano, Laurent Fabius et Michel Onfray. Le motif ? La candidature, jugée saugrenue, d’une jeune militante du Vaucluse qui avait le mauvais goût d’être musulmane et de porter un foulard. C’est ce sarcastique conseil de lecture que Pierre Tevanian a choisi de prendre au sérieux dans son dernier livre La haine de la religion – et l’expérience se révèle fort instructive. On découvre en chemin qu’il est fort difficile d’enrôler post-mortem l’auteur du Capital dans la cabale éradicatrice des chasseurs de voile, d’Islam ou de religion – et pas davantage Engels, Lénine, Trotsky ou Rosa Luxembourg. On découvre même qu’un des grands apports théoriques et pratiques du mouvement socialiste d’inspiration marxiste au combat progressiste est d’avoir pointé les limites du combat antireligieux issu de la tradition des Lumières et de l’avoir relégué à l’arrière-plan, en le dénonçant comme un écueil, un idéalisme ou une ruse de la bourgeoisie. On découvre que Marx et les marxistes ont même théorisé et pratiqué l’alliance entre « celui qui croit au Ciel et celui qui n’y croit pas ». On réalise enfin la malicieuse actualité de leurs analyses : c’est aujourd’hui l’athéisme et le combat antireligieux, l’irréligion en somme, qui peut être considérée comme l’opium du peuple de gauche.
A lire absolument :
la haine de la religion
Ou comment l’athéisme est devenu l’opium du peuple de gauche
http://lmsi.net/La-haine-de-la-religion
Avant d’énoncer des énormités relevant du racisme le plus primaire, certains devraient s’instruire un minimum.
Qu’est-ce qu’un musulman ?
Eléments pour une réflexion sur l’islamophobie
par Faysal Riad
« les Musulmans ne comprennent pas la laïcité », « les Musulmans sont antisémites », « les musulmans sont homophobes »… Les assertions de ce type sur « les Musulmans » se banalisent. Leurs auteurs les justifient souvent par des arguments touchant à divers domaines, n’hésitant pas à mêler dans un même discours, des questions vaguement sociologiques, psychologisantes ou parfois purement métaphysiques – avec régulièrement, dans le cas des discours médiatiques, une bien piètre connaissance de ces domaines. Les énoncés islamophobes ont en outre la particularité de viser à chaque fois, sans le dire, et en opérant même ce qu’on appelle communément des amalgames, une manière bien spécifique d’être musulman – car la langue française désigne sous le nom de « Musulmans », des ensembles de personnes souvent très différentes [1].
Lire l’article :
http://lmsi.net/Qu-est-ce-qu-un-Musulman
Certains passages sont particulièrement dédiés au « prolo » et son islamophobie maladive :
« […] Il y a en outre une question quantitative : il est objectivement beaucoup plus fréquent de voir en France des antisionistes injustement accusés d’être antisémites que de voir des islamophobes injustement accusés d’être racistes. C’est même l’inverse qui est vrai. Les antisémites qui se cachent derrière l’antisionisme, aujourd’hui, en France, ne sont sûrement pas aussi nombreux et nuisibles que les islamophobes qui se cachent derrière la critique légitime des religions, puisque ces derniers composent la quasi-totalité des islamophobes, y compris dans les rangs de la gauche et occupent souvent des positions dominantes. Alors que les antisémites déguisés en antisionistes sont au contraire une petite minorité chez les quelques sympathisants de la cause palestinienne qu’on retrouve à gauche.
Evidemment, cela n’est pas un argument pour plaider en défaveur du droit à critiquer les religions. Il s’agit seulement de mettre en perspective un droit légitime et d’examiner de façon rationnelle non seulement sa pertinence, son utilité, sa nécessité en fonction du contexte socio-politique, mais aussi et surtout l’utilité et les effets de sa défense en fonction des menaces réelles qui pèsent sur lui. Doit-on mettre le droit à critiquer les religions sur le même plan que d’autres libertés individuelles qu’on menace aujourd’hui massivement, directement au nom de la défense de ce droit présenté de manière fallacieuse ?
Exemple : au dix-huitième siècle, lorsque les protestants étaient très sévèrement opprimés, il était urgent de pouvoir critiquer le pouvoir nuisible de l’église catholique. Mais aujourd’hui, en France, en quoi est-il aussi urgent de réclamer ce droit de pouvoir critiquer l’islam ? En quoi est-ce intéressant ? Cela reviendrait à réclamer le droit de critiquer le protestantisme pendant l’affaire Calas. Pourquoi pas, mais ce n’étaient pas les protestants qui rendaient difficile la jouissance non dévoyée de ce droit, mais bien les dominants qui le dévoyaient. Exactement comme ce ne sont pas les antiracistes qui rendent difficile la critique non raciste de l’islam en dénonçant l’islamophobie, mais bien les racistes [11].
Et il se trouve que l’idée selon laquelle l’islam menace la France, l’Europe, le monde et tout l’univers, est un argument central de l’islamophobie nourrissant en grande partie la volonté de défendre ce droit de critiquer les religions en mêlant des situations contraires.
Critiquer le protestantisme au seizième ou au dix-huitième siècle, ce n’est pas forcément être pour les massacres, mais presque toujours, ceux qui invoquaient ce droit le faisaient pour pouvoir justifier, relativiser, dénier… les massacres. La vigilance antiraciste devrait pouvoir rendre plus difficile l’utilisation fallacieuse de ce droit à critiquer les religions : si cela rend par la même occasion – mais nous n’en sommes pas là ! – plus difficile l’exercice de ce droit par les rares intellectuel-le-s qui veulent à tout prix pouvoir critiquer l’islam aujourd’hui en France pour des raisons non-racistes, cela ne serait pas dû à ladite vigilance antiraciste. […] »
Marxou a parfaitement raison : Marx autant que les marxistes qui l’ont suivi n’ont pas une position différente vis-à-vis de la religion de celle qu’ils ont face à n’importe quelle autre forme d’aliénation ; ils ont toujours dit que la nécessité sociale de la religion disparaîtrait avec la société d’exploitation, et qu’il était par conséquent vain de vouloir l’éradication de la religion au sein de la société capitaliste.
Mais j’ai une petite nuance avec ce qu’écrit Marxou : quand il écrit « on découvre que Marx et les marxistes ont même théorisé et pratiqué l’alliance entre « celui qui croit au Ciel et celui qui n’y croit pas »», je crains qu’il ne s’agisse d’une légère exagération, et j’aimerais plus de précisions, parce que d’une part je ne vois pas de quoi il s’agit, et d’autre part le marxisme considère quand même la religion comme une aliénation et un soutien à la société de classes ; Kautsky a même très bien expliqué que la morale des religions monothéistes est fondamentalement esclavagiste. Une alliance avec ça me semble donc difficile à défendre…
D’autre part, selon ses besoins de division des exploités et ceux de sa propagande, la bourgeoisie a toujours soutenu ou la religion, ou la laïcité ; la question varie d’ailleurs selon l’histoire de chaque bourgeoisie nationale, comme le montre la place de la religion au sein de la bourgeoisie américaine ou iranienne. En France, la bourgeoisie a combattu la religion pour éradiquer la monarchie de droit divin, ça laisse des traces. Le marxisme n’a jamais défendu la laïcité, c’est un fait, mais pas plus que la religion : ce sont de fait deux idéologies d’État.
Je n’ai rien à répondre à la collection de commentaires tous plus bellicistes et haineux les uns que les autres qui précèdent celui-ci. Cette collection d’attaques personnelles n’a de toute façon aucun argument contre le texte, et ne fait même pas mine d’en apporter. Les nervis du gauchisme stalinien qui ne les signent pas – s’ils sont plusieurs, ce qui n’est probablement même pas le cas ! – n’ont rien à raconter. Qu’ils continuent donc à défiler avec le Hamas en beuglant « Palestine vaincra », puisque ce voisinage répugnant ne les gêne pas ! Ils n’ont jamais été révolutionnaires et ne peuvent de toute façon aucunement le revendiquer !
La source fondamentale de la mystification religieuse est l’esclavage économique
Le premier article de cette série (publié dans La Revue Internationale n° 109) a mis en évidence le retour en force de l’Islam en tant qu’idéologie capable de mobiliser les masses. Nous avons vu comment l’Islam a été adapté aux besoins du capitalisme en décomposition dans les pays sous-développés, prenant la forme d’un soi-disant « Islam politique » (le fondamentalisme) qui se présente comme le défenseur de tous les opprimés. Nous avons aussi montré que, contrairement à Marx qui pensait que le brouillard de la religion serait rapidement dispersé par le capitalisme lui-même, ses continuateurs ont reconnu que le capitalisme, dans sa phase de décadence, a entraîné une résurgence de la religion, expression évidente d’une totale banqueroute de la société bourgeoise. Dans les pays sous-développés celle-ci a pris la forme particulière d’une recrudescence des mouvements « fondamentalistes ».
Lire la suite : http://fr.internationalism.org/rint110/religion.htm
Texte du CCI
La source fondamentale de la mystification politique est l’esclavage idéologique
Personne ne s’étonne plus qu’à partir d’un article signé de plusieurs organisations ou personnalités anarchistes contre l’islamophobie on voie monter au créneau ceux qui veulent au contraire la banaliser au nom d’un pseudo-athéisme ou d’une pseudo-laïcité et surtout au nom du réalisme politique : il vaut toujours mieux flatter les bas instincts de l’opinion publique que les combattre, aussi racistes soient-ils.
Certains y mettent un zèle remarquable, et Caroline Fourest s’est fait doubler sur sa droite par le CCI, du moins par ses porte-parole sur Indymedia. On retrouvera dans les attaques de cette dernière contre l’islam tous les lieux communs, les clichés, les mensonges et la mauvaise foi qu’on est habitués à voir dans la propagande « internationaliste ». Tout ça est démontré dans de nombreux articles, mais celui-ci les résume magistralement :
Y’a bon Awards : nous votons Fourest !
Manifeste pour le droit à l’humour, à l’irrévérence et à l’antiracisme
« Initié par une quinzaine d’écrivains, artistes, universitaires, notamment le rappeur Akhenaton, la cinéaste Claire Denis, la sociologue Christine Delphy, l’historienne Joan Scott et le philosophe Achille Mbembe, et déjà signé par une trentaine de chercheurs et d’activistes antiracistes, cet appel a été publié initialement sur Nouvelobs.com. Il constitue une réponse tout à fait bienvenue à la campagne de diffamation et de menaces judiciaires qu’a lancée l’étoile montante de l’éditocratie française, Caroline Fourest, suite à son triomphe aux Yabon Awards 2012. La journaliste trouvera donc, en bas de ce texte, la signature de 45 nouvelles victimes potentielles : 45 personnalités qui lui décernent un Yabon Award, et concluent : si c’est un délit, il faudra nous poursuivre aussi. Ce texte est ouvert à toutes les signatures, ici :
http://www.activism.com/fr_FR/petition/y-a-bon-awards-n…15628
« Depuis 2007, l’association Les Indivisibles lutte, par le biais de l’humour, contre les préjugés racistes. Entre autres actions, elle organise chaque année une cérémonie parodiant les Oscars ou les Césars pour décerner des « Y’a Bon Awards » aux personnalités politiques ou médiatiques qui ont, par leurs propos, contribué à diffuser, banaliser et/ou légitimer des préjugés. Or, pour la première fois depuis quatre années d’existence des Y’a Bon Awards, une lauréate tente de disqualifier et d’intimider par voie judiciaire une initiative qui s’est imposée, au fil des années, comme bienvenue et même salutaire.
Il s’agit de la journaliste et essayiste Caroline Fourest, à laquelle Les Indivisibles ont décerné une peau de banane dorée dans la catégorie « les Experts Chronikers » pour avoir dénoncé des « associations qui demandent des gymnases pour organiser des tournois de basket réservés aux femmes, voilées, pour en plus lever des fonds pour le Hamas ». Dans un article d’une singulière violence, paru notamment sur le Huffington Post, celle-ci ne se contente pas de traiter la journaliste Rokhaya Diallo, co-fondatrice des Indivisibles, en ennemie de la laïcité et en alliée des islamistes, l’accusant d’intelligence avec le gouvernement américain, en même temps que de se faire l’avocate du « terrorisme contre la presse ».
Caroline Fourest va encore plus loin : elle qualifie les Indivisibles et leurs jurés de « salauds » et les soupçonne de s’apprêter à « payer le ticket de bus » à ceux qui rêvent de l’ »emmener en forêt » pour la « bâillonner » ou la « lapider ». »
http://lmsi.net/Y-a-Bon-Awards-nous-votons-Fourest
Y’en a vraiment ras le bol de vous reprendre sans arrêt pour vous rappeler qu’indymedia n’est pas votre joujou ni votre bac à sable perso. Nous, modos, on est obligé-e-s de lire toute votre conversation de « plus pur que moi tu meurs » et en plus là, on se fade la débile utilisation de tonne de textes « sacrés » alors qu’on sait bien que dans les livres sur lesquels se basent les religions, il y a tout et son contraire : même un mome vous le dira.
Sachez quand même qu’à cause de vos débats qui fatiguent tout le monde puisque vous ne répondez qu’entre vous dans votre obscurentisme, une nouvelle modé-prudence est en discussion et limitera considérablement vos possibilité d’intervenir à l’avenir.
C’est pourtant pas faute de vous avoir prévunus et donné des conseils au sujet de l’auto-modération.
Grrrrr !
(ça me saoule vraiment qu’on soit obligé-e-s d’en arriver là.)
Autant dire tout de suite qu’on ne peut pas dénoncer l’islamophobie. Dans ce cas pourquoi avoir validé le texte des libertaires ?
Libertaires et sans concessions contre l’islamophobie !
http://nantes.indymedia.org/article/27089
Visiblement ça dérange beaucoup de monde que des anarchistes soient antiracistes, y compris des gens qui n’ont rien à voir avec les anarchistes mais qui profitent de l’occasion pour régler leurs comptes avec eux. Les modos se seraient épargné bien des soucis et auraient eu une attitude plus logique en refusant purement et simplement l’article des libertaires, ce qui aurait évité le texte ci-dessus et les commentaires inévitables qui ont suivi.
Parce que je ne vois pas l’intérêt de publier des textes polémiques si c’est pour empêcher les commentaires, à moins de décider a priori quelle doit être la bonne orientation de ces derniers. En ne publiant que des sujets consensuels, ça sera plus reposant pour tout le monde.
Non, vous n’avez encore rien compris et inutile de repartir soit-disant sous forme de question si c’est pour recommencer à rester sur vos certitudes ensuite.
Ce texte ne nous semble pas hors charte. Si au bout de tant de commentaires cela n’a pas été démontré, c’est bien qu’il y a un souci.
Et le principal souci réside dans ce qui a été dit : des commentaires qui sont en réalité un pseudo-débat entre deux personnes qui se font la guerre, d’articles en articles, alors qu’on a plusieurs fois expliqué que indymedia n’est PAS un forum, que les commentaires sont là pour apporter un complément d’info A L’ARTICLE, pas pour répondre au précédent juste pour avoir raison…
Du coup, je viens d’appliquer à la lettre la charte et les modé-prudence : une quinzaine de commentaires ont été masqués puisque inter-personnels ou querelle de clocher. Et je viens de perdre 1/2 heure à modérer cet article quand il y a tant d’autres choses à faire…
L’auto-modération, c’est primordial si vous tenez à indymedia : respirer et attendre 24 à 48h pour répondre quand il ne s’agit pas d’urgences (vous savez : les manifestations, les expulsions, la vraie vie quoi !) Et être concis, poli, ET REPONDRE UNIQUEMENT A L’ARTICLE ;)
Merci.
Le vrai problème, c’est de savoir si c’est « un pseudo-débat entre deux personnes qui se font la guerre » ou une question de fond. On peut toujours renvoyer dos à dos deux positions opposées en en faisant une querelle de clocher ou inter-personnelle, c’est plus reposant qu’essayer de comprendre même si on perd une demi-heure pour ça.
Mettre sur le même plan « la débile utilisation de tonne de textes « sacrés » » et la réponse ironique à cette utilisation, c’est effectivement adopter la solution de facilité ou se mettre des œillères. La moitié des commentaires supprimés répondaient parfaitement à l’article en question et à ses sous-entendus.
C’est très facile à résumer : des anarchistes ont publié un texte dénonçant l’islamophobie qui se développe non seulement dans notre société avec sa morale dominante, mais dans certains milieux se prétendant laïques, révolutionnaires et même libertaires ! Ce texte a tellement déplu à des personnes affirmant détenir le monopole de la pensée libertaire et à d’autres viscéralement anti-libertaires mais ne voulant pas laisser passer l’occasion de régler leurs comptes avec les libertaires, qu’on a cette campagne sur Indymedia pour fustiger les anarchistes osant dénoncer TOUS les racismes, et pas seulement l’antisémitisme.
Et ce n’est pas seulement sur Indymedia, ça rejoint une offensive orchestrée depuis la droite et l’extrême droite jusqu’à la gauche « internationaliste », en passant par des libertaires repentis qui ont compris quel était leur intérêt à coller à la pensée dominante.
A-t-on encore le droit de dénoncer l’islamophobie sur Indymedia ou bien va-t-on nous dire que ça ne répond pas à l’article, que c’est une querelle de clocher inter-personnelle ou un pseudo-débat pour avoir raison ? Il paraît qu’Indymedia n’est PAS un forum, mais ce genre d’article sans réponse, c’est non seulement un forum, mais une tribune de propagande sans contradicteurs. Il me semble qu’il y a assez de sites spécialisés pour banaliser l’islamophobie sans y ajouter les médias libres.
http://voie-lactee.fr/la-petite-bourgeoisie-anarchiste-…atari
http://cnt-ait.info/article.php3?id_article=1821
Pour tous ces braves gens, l’islamophobie est un « concept fumeux » et un « leurre », c’est très bien résumé ici :
L »’islamophobie », un concept bien fumeux !
« L’islamophobie est un leurre.
De la même façon que certaines personnes ont des hallucinations qui troublent leur perception du réel physique, l’islamophobie consiste à créer une hallucination de type politique et social, et ça s’appelle un leurre.
Ce leurre a pour but de troubler la perception de la réalité politique et sociale en faisant passer l’islam, la religion, comme un élément pertinent.
Ce n’est pas un élément pertinent, cette stratégie identitaire vise à renforcer les idées réactionnaires d’extrême-droite pour prévenir toute vélléité d’idée révolutionnaire, notamment, dans une europe qui compte bien encadrer la société en lui imprimant un modèle communautaire. Tout cela, en favorisant les religieux. Sous couvert de libertés institutionnelles, les individus vivront dans un enfer de dictatures diverses et variées, dans un climat plus ou moins libéral, mais, au bout du compte, des dictatures qui se ressembleront toutes sur le fond, avec un contrôle social oppressif total.
L’extême-droite a un long passé d’antisémitisme, de racisme, de xénophobie, d’impérialisme, etc … qui est devenu un vrai fardeau pour elle.
Le négationnisme ne lui suffit pas pour revenir au premier plan. Donc, comment l’extrême-droite a-t-elle remplacé, ou maquillé, ses idées traditionnelles ? »
http://forum.anarchiste.free.fr/viewtopic.php?f=10&t=82…360a0
Ça ne s’invente pas : l’islamophobie est un leurre, mais l’antisémitisme, le racisme, la xénophobie, le négationnisme ne sont pas des leurres, ils existent réellement !
Est-ce que la modération d’Indy Nantes pense aussi que l’islamophobie est un leurre et un concept fumeux ? Si oui, elle peut supprimer ce commentaire, qui, bien que poli, rentrerait dans ce cas dans la catégorie de ceux qui veulent « rester sur leurs certitudes juste pour avoir raison ».
Bon, on va essayer de faire bref en sachant que, par la porte ou par la fenetre, certaines personnes refusent de comprendre que tout commentaire, aussi légitime et constructif soit-il, ne doit pas contenir d’attaques envers autrui (groupe, individu). Si tel est le cas, il est retiré. Nous essayons d’être souples avec ce point de la modération, concient-e-s que ce n’est pas simple.
Ici nous l’avons été longtemps, car oui, quelques commentaires étaient interressant, ce n’est pas notre propos. Mais comme personne ne respecte ce que demandent les modos et que c’est loin d’être la premiere fois qu’on le demande AUX MEMES PERSONNES QUI S’EN FOUTENT, de s’auto-modérer, de ne pas faire de ping-pong, d’attendre avant de répondre des étallages de théories sur lesquelles illles ne tomberont jamais d’acord, bah oui, voilà ce que ça donne quand on applique la charte.
Et pour ce qui concerne la remise en quesion de notre fonctionnement ça se fait sur la liste de modération dont on donne le mail à chaque fois .
Maintenant, si vous utilisez tous les outils que vous trouvez sans en lire le mode d’emploi ou sans le respecter, ne vous étonnez pas que les résultats ne vous plaisent pas toujours.
Donc, ci-dessous, un lien vers la charte du site et le mail de la liste de modération.
« tout commentaire… ne doit pas contenir d’attaques envers autrui (groupe, individu) »
Le modérateur ou la modératrice qui a écrit ça a dû vouloir dire tout autre chose, car tous les articles d’Indymedia sont des « attaques » contre certaines attitudes, politiques ou idéologiques, et donc contre les groupes et individus qui les propagent. Par exemple, cet article est une attaque contre les anarchistes qui dénoncent l’islamophobie, et le premier commentaire est une attaque contre la confusion et la « fracture » inhérentes au mouvement anar. Le mot attaque pour ce qui concerne les articles d’Indymedia est synonyme de critique, dénonciation ou condamnation, ce qui est la moindre des choses dans les médias alter.
Par contre, ce sont les attaques personnelles qui sont à proscrire, et dans ce domaine il est important de les distinguer des commentaires politiques et de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain en mettant tout le monde dans le même sac.
Quant à la liste de modération, elle est utile quand il s’agit de « la remise en question du fonctionnement de la modération », comme précisé ci-dessus, ce qui n’est pas le cas dans mon commentaire : j’ai exprimé mes sentiments sur cet article en précisant certaines choses, ce n’est pas une critique globale, et je pense que ça a sa place dans les commentaires, tout comme les critiques me concernant. Et ce ne sont pas des attaques personnelles, mais contre l’islamophobie, qui est bien le sujet de l’article.
Petite piqûre de rappel pour ceux qui pensent que l’islamophobie ne mérite pas d’être condamnée, cet article de Sébastien Fontenelle :
[…]
« La seconde information, dont Le Monde a fait une courte «brève», est qu’ «après l’annulation» par la Cour de cassation «du licenciement d’une employée voilée de la crèche Baby Loup» de Chanteloup (Yvelines), «le gouvernement n’exclut pas de légiférer», à la fin – qui n’est bien sûr pas explicitement dite – de mieux faciliter (dans le même temps qu’il assure lutter de toutes ses forces contre le chômage, et comme s’il était dans ces matières sous l’influence directe d’une cléricature spécialisée dans la stigmatisation des musulmanes) le licenciement des salariées du secteur privé qui outreraient leur effronterie jusque dans le port d’un foulard.
Comme toujours, quand les « socialistes » fomentent des vilenies: cette mesure n’est pas nettement présentée pour ce qu’elle est.
Comme toujours, quand ces vilenies doivent frapper des mahométans: elles s’ourdissent sous le commode sceau de prétendues normes républicaines – manifestement très différentes des innombrables acquis que les «socialistes», lorsqu’il s’agirait de les protéger contre les assauts du capital, sacrifient depuis trente ans, les uns après les autres, sans le moindre état d’âme.
Au cas précis, loin d’assumer a priori la scélératesse d’une nouvelle loi anti-foulard, le gouvernement invoque, par la voix de sa porte-parole, Najat Vallaud-Belkacem, son attachement «au principe de laïcité», qui, déclare-t-elle, «ne doit pas s’arrêter à la porte des crèches». » […]
« La réponse est à chercher dans les nouveaux trépignements des commentateurs de médias dont les imprécations désinhibent depuis dix ans les islamophobes militants, et qui n’ont de cesse, depuis que la cour de cassation a rétabli dans ses droits la salariée voilée de Baby Loup, d’exiger que le législateur se hâte de les lui retirer: la laïcité, ici, n’est encore une fois qu’un prétexte – et le gouvernement, lorsqu’il annonce, à l’unisson de ces râpeux glossateurs, qu’il souhaite «préciser la loi» (et renforcer par conséquent l’arsenal des interdictions qu’elle oppose déjà aux musulmanes voilées) entretient en vérité le climat de défiance anti-musulmane dont la CNCDH déplore désormais chaque année qu’il ne cesse de s’alourdir. » […]
Lire l’article :
http://www.bakchich.info/2013/03/22/chronique-de-lislam…62276