Police de la pensée
Catégorie : Global
Thèmes : Répression
Chasses au voiles : mobilisation et réflexions
PAR ALAIN GRESH, 20 JANVIER
Après la loi anti-hijab de 2004, la loi anti-niqab de 2010 et l’épuration foulardière des sorties scolaires, voici donc une nouvelle mesure voilophobe : la loi anti-nounous ! Pour alerter et mobiliser contre cet acharnement répressif, le collectif MTE (Mamans Toutes Egales) organise, en partenariat avec le Groupe des Associations de Bagnolet, un meeting public le jeudi 9 février 2012 à partir de 19 heures, au Cin’Hoche, 6 rue Hoche 93170 Bagnolet (métro Gallieni), en présence notamment de Clémentine Autain, Jean Baubérot, Lila Charef, Christine Delphy, Rokhaya Diallo, Joël Roman… et beaucoup d’autres ! En guise d’appel à ce meeting, nous publions une analyse, par Alain Gresh, de la dernière en date des offensives antivoile.
On le savait depuis longtemps, le Parti socialiste a rompu avec le marxisme sur le terrain économique et ne réclame plus, au mieux, qu’une gestion un peu moins brutale du capitalisme. En pleine crise économique, la plus grave que l’on ait connue depuis 1929, les recettes du candidat François Hollande sont bien timorées et, sur le fond, proches de celles de la droite (n’est-il pas partisan de la « règle d’or » qui interdirait tout déficit budgétaire ?). En revanche, il y a un domaine dans lequel le PS se glorifie de son ancrage à gauche : celui de la laïcité.
Et, le Sénat étant passé à gauche, il a décidé de s’en servir pour prouver ses convictions et pour s’attaquer une fois de plus au cléricalisme et à la calotte. Pas celle de l’Eglise catholique évidemment (jamais le PS n’a mis en cause, quand il était au gouvernement, le statut particulier de l’Alsace-Moselle et la place qu’y occupent les religions, et il ne parle plus non plus de s’attaquer à l’enseignement religieux financé par l’Etat), mais celle de cette nouvelle Eglise, si puissante dans notre société, dont les membres ont infiltré tous les rouages de l’Etat, du Parlement, du Sénat (on ne compte plus le nombre de ses élus dans cette assemblée), des médias, etc : celle de ces musulmans qui s’attaquent aux fondements mêmes de notre société.
Délaissant donc la crise, le chômage, le mal-logement et autres détails de la vie publique, la nouvelle majorité de gauche au Sénat, dans une de ses premières manifestations d’indépendance, a décidé d’examiner une
« Proposition de loi visant à étendre l’obligation de neutralité aux structures privées en charge de la petite enfance et à assurer le respect du principe de laïcité ».
Après avoir, en décembre, décrété la neutralité des crèches et des centres de loisirs et de vacances, elle s’attaquait, le 17 janvier, à celle des assistants maternels. L’article adopté est ainsi rédigé :
« Art. L. 423-23 A. — À défaut de stipulation contraire inscrite dans le contrat qui le lie au particulier employeur, l’assistant maternel est soumis à une obligation de neutralité en matière religieuse dans le cours de son activité d’accueil d’enfants. »
Il est ironique de noter que Mme Françoise Laborde, à l’initiative de ce texte, expliquait le 17 janvier qu’elle aurait
« pu préciser qu’il s’agissait, dans cet article, de neutralité religieuse et politique ; cela m’aurait peut-être épargné les mauvais procès en islamophobie ».
Mais pourquoi ne l’a-t-elle pas fait ? Pourquoi la mention de la neutralité politique n’est-elle pas précisée ? Faut-il rappeler que la commission Stasi avait proposé l’interdiction du port par les élèves de signes religieux et politiques ? Si l’Assemblée nationale a réduit l’interdiction aux signes religieux, c’est bien par… islamophobie. Quoi qu’en dise Mme Laborde.
Intervenant dans le débat, Mme Esther Benbassa, sénatrice Verts, demandait ce qu’était la neutralité au domicile d’un assistant maternel :
« Une représentation de La Mecque ? Une reproduction d’une annonciation de Fra Angelico ou d’un ’Judith et Holopherne’ ? Une manière de préparer le repas ? »
On pourrait ajouter : faudra-t-il qu’un policier reste en permanence au domicile de l’assistant maternel pour vérifier qu’il ne prie pas cinq fois par jour ? qu’il ne cuisine pas hallal ? qu’il ne lit pas le Coran ?
Et si le texte s’était étendu à la neutralité politique, comme prétend le souhaiter Mme Laborde, aurait-il fallu un policier pour vérifier les lectures subversives ? ou l’absence de portraits de Guevara ou de de Gaulle (il est peu probable que quelqu’un affiche un portrait de Hollande) ?
Le groupe socialiste s’indigne sans aucun doute quand la police religieuse iranienne vérifie que les femmes sont correctement voilées à Téhéran, mais exige que l’on aille vérifier, au domicile personnel, les convictions de chacun.
Il n’y a pas que dans le domaine économique que le PS a oublié ses racines marxistes. En 1874, Friedrich Engels épinglait ceux qui avaient
« la prétention de transformer les gens en athées par ordre du mufti ».
Et, l’année suivante, Karl Marx écrivait :
« Chacun doit pouvoir satisfaire ses besoins religieux et corporels sans que la police y fourre son nez. »
P.-S.
Meeting public
jeudi 9 février 2012 à partir de 19 heures
au Cin’Hoche
6 rue Hoche 93170 Bagnolet (métro Gallieni)
En présence notamment de Clémentine Autain, Jean Baubérot, Lila Charef, Christine Delphy, Rokhaya Diallo, Joël Roman… et beaucoup d’autres !
se battre pour porter des signes religieux dans une société laïque où la religion devrait être affaire privée ? est-ce bien raisonnable ? c’est plutôt le signe de la décadence morale d’une société incapable de se donner des repaires autres que religieux.
La « société laïque » des Sarkozy, Hollande, Val, Attali ou Finkielkraut, vous pouvez vous la garder.
La « laïcité » de la République ne sert qu’à masquer la pensée unique, le racisme et l’islamophobie.
combattre l’islamophobie, ce n’est pas défendre une religion ?
Il faudrait fermer le clapet à tous ces défenseurs de religions ! ni imam, ni cureton, ni rabbin, ni ni ni
« combattre l’islamophobie, ce n’est pas défendre une religion ? »
Pas besoin de demander de qui est cette fine repartie ! Il est plus que jamais nécessaire justement de dénoncer les tartuffes qui sous couvert de « laïcité » défendent les valeurs les plus réactionnaires et les plus racistes.
Dévoilements
Du hijab à la burqa et des collégiennes aux nounous : les dessous d’une obsession française
PAR PIERRE TEVANIAN, 21 JANVIER
Mars 2004 : loi sur les signes ostensibles, interdisant le port du foulard à l’école publique. Septembre 2010 : loi anti-burqa. Avril 2011 : offensive de Luc Chatel contre les mères voilées accompagnatrices de sorties scolaires ; « débat sur la laïcité » et « 26 propositions » de l’UMP légalisant notamment la discrimination à l’embauche contre les femmes portant le foulard, y compris dans le secteur privé… Janvier 2012 : loi « anti-nounous » (interdisant le voile dans les crèches et les garderies), adoptée en première lecture par un sénat socialiste… Depuis près de dix ans, les cheveux des femmes musulmanes sont devenus ce qu’il est convenu d’appeler un enjeu politique majeur, et leur dévoilement fait désormais partie des priorités les plus impérieuses. C’est de ces chasses au voile, et de leur incroyable violence, qu’il est question dans Dévoilements, qui parait cette semaine aux Editions Libertalia, mais pas seulement. L’introduction du livre, que voici, nous en dit plus…
« Ces hommes, disait-il, parlant des Algériens, sont coupables de couvrir tant de beautés étranges. Quand un peuple recèle de telles réussites, de telles perfections de la nature, il se doit de les montrer, de les exposer. À l’extrême, ajoutait-il, on devrait pouvoir les obliger à le faire. » (Frantz Fanon) [1]
Le 13 mai 1958 à Alger, place du Gouvernement, des femmes musulmanes sont exhibées sur un podium pour y brûler leur voile en signe d’émancipation. Organisée par le Mouvement de solidarité féminine, une association caritative fondée par Mme Raoul Salan, l’épouse du commandant des forces armées françaises d’Algérie, cette mise en scène s’inscrit dans une cérémonie plus large de célébration de la tutelle française, alors vacillante. Dans un article publié par Résistance algérienne, Frantz Fanon décrit l’opération et raconte qu’en réaction, de nombreuses Algériennes, dévoilées depuis longtemps, reprennent alors le voile,
« affirmant ainsi qu’il n’est pas vrai que la femme se libère sur l’invitation de la France et du général de Gaulle » [2].
Dans de longues pages qu’on ne peut résumer ici mais qu’il faut relire et qui présentent d’étonnantes analogies avec le traitement contemporain du « beur » et de la « beurette », Fanon rappelle le remarquable investissement affectif, sexuel et stratégique dont font l’objet, depuis la conquête et l’installation du système colonial, la femme indigène, son corps et son voile :
« L’administration coloniale peut alors définir une doctrine politique précise : “Si nous voulons frapper la société algérienne dans sa contexture, dans ses facultés de résistance, il nous faut d’abord conquérir les femmes ; il faut que nous allions les chercher derrière le voile où elles se dissimulent et dans les maisons où l’homme les cache.” C’est la situation de la femme qui sera alors prise comme thème d’action. L’administration dominante veut défendre solennellement la femme humiliée, mise à l’écart, cloîtrée… On décrit les possibilités immenses de la femme, malheureusement transformée par l’homme algérien en objet inerte, démonétisé, voire déshumanisé. Le comportement de l’Algérien est dénoncé très fermement et assimilé à des survivances moyenâgeuses et barbares. Avec une science infinie, la mise en place d’un réquisitoire-type contre l’Algérien sadique et vampire dans son attitude avec les femmes, est entreprise et menée à bien. L’occupant amasse autour de la vie familiale de l’Algérien tout un ensemble de jugements, d’appréciations, de considérants, multiplie les anecdotes et les exemples édifiants, tentant ainsi d’enfermer l’Algérien dans un cercle de culpabilité (…). Après l’indignation, les conseils pratiques. Les femmes algériennes sont invitées à jouer “un rôle fondamental, capital” dans la transformation de leur sort. On les presse de dire non à une sujétion séculaire. On leur décrit le rôle immense qu’elles ont à jouer. L’administration coloniale investit des sommes importantes dans ce combat. Après avoir posé que la femme constitue le pivot de la société algérienne, tous les efforts sont faits pour en avoir le contrôle. » [3]
L’histoire semble bégayer : depuis maintenant près de deux décennies, pour des raisons obscures mais peut-être pas si éloignées de celles de Madame Salan, les cheveux des femmes musulmanes sont devenus ce qu’il est convenu d’appeler un enjeu politique majeur. Cette histoire débute en octobre 1989 : l’exclusion de deux collégiennes voilées à Creil déclenche une importante campagne médiatique, sous la bannière d’un manifeste intitulé « Profs, ne capitulons pas ! » et qualifiant l’acceptation des élèves voilées de « Munich de l’école républicaine » [4]. Le Conseil d’État est saisi par le ministre de l’Éducation Lionel Jospin et rend un avis autorisant le port du foulard tant qu’il n’est pas accompagné de « prosélytisme » ou de « troubles à l’ordre public ».
Les hostilités sont déclenchées une seconde fois en septembre 1994 par le ministre François Bayrou, qui publie une circulaire incitant les proviseurs à considérer que le port d’un « foulard islamique » est en lui-même un acte de prosélytisme. L’offensive provoque un nouvel emballement médiatique et aboutit à une importante vague d’exclusions, finalement invalidées par les tribunaux administratifs.
C’est en mars 2003 qu’est lancé l’assaut final, dans des conditions politiques et médiatiques que j’ai déjà racontées en détail dans un précédent livre [5]. Pétitions, tribunes de presse et débats télévisés se multiplient sans relâche jusqu’au printemps 2004, tandis que deux commissions de réflexion sont mises en place par le président Jacques Chirac : la commission Debré et la commission Stasi. Dès septembre 2003, avant même qu’ait été votée une quelconque loi d’interdiction, une immense campagne médiatique aboutit à l’exclusion d’Alma et Lila Lévy du lycée Henri-Wallon d’Aubervilliers au seul motif qu’elles portent un « foulard islamique ». Cette exclusion illégale sera légalisée a posteriori le 15 mars 2004 : suivant les recommandations de la commission Stasi, le Parlement français adopte à une très large majorité une loi interdisant « les signes manifestant ostensiblement une appartenance religieuse ».
Cette loi prévoit « une évaluation au bout d’un an » : Hanifa Chérifi rend en septembre 2005, en guise d’évaluation, un indigent fascicule de 50 pages qui se borne à constater la disparition des voiles dans les écoles et en conclut que le bilan de la loi est positif. Il fait toutefois état, sans s’en émouvoir outre mesure, de 48 exclusions par conseil de discipline et d’une soixantaine de démissions. Aucune évaluation n’est proposée en revanche en ce qui concerne l’« exclusion invisible » des élèves qui ont renoncé à faire leur rentrée scolaire : ce nombre est pourtant estimé à plusieurs centaines par le Collectif une école pour tou-te-s [6].
Quant au devenir de la centaine d’exclues reconnues par le rapport, la question n’est tout simplement pas posée, pas davantage que celle des souffrances des « dévoilées » [7]. Le bilan officiel rendu par Hanifa Chérifi exprime une tout autre inquiétude : la plupart des dévoilées remettent leur foulard en quittant l’enceinte scolaire. Le constat vaut donc comme un augure : la guerre n’est pas finie ! Et de fait, les applications sauvages de la loi en dehors de son cadre initial se multiplient dans toutes les sphères de la société : sorties scolaires, emploi, logement, guichets…
Sans monopoliser l’agenda étatique et médiatique comme en 2003 et 2004, le voile demeure ensuite omniprésent, notamment durant la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, et une nouvelle « année du voile » est inaugurée le 22 juin 2009 par un discours présidentiel annonçant que « la burqa n’est pas la bienvenue sur le territoire de la République française », suivi par la mise en place d’une « commission de réflexion » codirigée par le communiste André Gérin et le sarkozyste Éric Raoult, et aiguillonnée par la surenchère médiatique d’un certain Jean-François Copé. Et en dépit d’une inconstitutionnalité maintes fois rappelée [8], une loi interdisant aux femmes en niqab toute présence dans « l’espace public » est finalement votée le 14 septembre 2010.
C’est de ce dévoilement forcé et de son incroyable violence qu’il est question dans mon livre, mais aussi d’un autre dévoilement. Car ce que ne soupçonnent pas nos chasseurs de voiles, c’est qu’au moment même où ils s’évertuent avec plus ou moins de bonheur à dévoiler les musulmanes, ils accomplissent de manière beaucoup plus intégrale et obscène leur propre dévoilement.
Cet autodévoilement fait l’objet des quatre premiers chapitres du livre. Les deux premiers portent respectivement sur le féminisme et la laïcité, qui sont depuis vingt ans les deux principaux registres argumentatifs de la croisade, mais aussi ses deux voiles.
Le chapitre suivant revient plus spécifiquement sur l’interdiction du foulard à l’école, et sur le remarquable consentement dont elle a bénéficié au sein de cet autre « pilier de la république » qu’est l’école publique – et plus précisément chez ceux qui en sont les « hussards » : les enseignants, dont je suis.
Un quatrième chapitre se concentre sur le monde intellectuel, académique, scientifique, et plus précisément sur ses avatars médiatiques, en analysant, à partir d’un cas aussi édifiant qu’emblématique, la figure émergente de la voilologie savante – ou pseudosavante.
Un dernier chapitre revient enfin sur les principales concernées : les adolescentes portant le foulard à l’école et les femmes portant un hijab ou un niqab – trop souvent oubliées dans les analyses et les bilans, y compris chez certains antiprohibitionnistes, qui ont tendance à s’intéresser davantage au dévoilement idéologique de la République qu’au dévoilement bien réel vécu par des femmes et des adolescentes livrées à la vindicte publique. Et encore faut-il ajouter que le mal ne se limite pas au dévoilement accompli : si le rendement de la chasse n’a pas atteint le niveau escompté, si beaucoup des concernées résistent à l’injonction au dévoilement, le prix qu’elles payent pour cela est incroyablement élevé – exclusions scolaires, discriminations, injures, stigmatisation quotidienne.
Il ne s’agira donc pas de porter un diagnostic sur le hijab ou le niqab, et pas davantage sur les femmes qui les portent : loin de prendre ces femmes pour objet, ce dernier chapitre les envisage comme sujets parlants, en partant d’une enquête à laquelle j’ai participé et qui fait entendre la voix de 44 femmes portant le hijab [9], et en s’efforçant d’en tirer des leçons sur nous-même et pour nous-même. Il ne s’agira enfin pas non plus, ni dans ce chapitre ni dans les autres, d’assimiler le hijab et le niqab : si les deux vêtements sont parfois associés au fil des pages, sous le vocable commun de « voiles », c’est uniquement pour désigner une logique commune dans la manière de les percevoir, de les ressentir, de les juger et d’y réagir – une logique hélas fréquente, et profondément malveillante et malfaisante.
P.-S.
Dévoilements. Du hijab à la burqa : les dessous d’une obsession française, de Pierre Tevanian, est paru aux Editions Libertalia. 160 pages, 8 euros.
Table des matières
Introduction : d’Alger 1958 à Paris 2012
1. Un féminisme paradoxal
2. Une révolution conservatrice dans la laïcité
3. L’école dévoilée
4. Quand la science s’em-mêle
5. L’histoire vue d’en bas
Conclusion : le bilan de la chasse
Annexe : Bréviaire de la haine
(Morceaux choisis de la voilophobie contemporaine)
Rencontre publique
Autour du livre Dévoilements, en présence de l’auteur : jeudi 2 février, 19H00, au Lieu Dit, 6 rue Sorbier, 75020 Paris.
Meeting Mamans Toutes Egales
Pour alerter et mobiliser contre la chasse aux voilées et sa récente radicalisation, le collectif MTE (Mamans Toutes Egales) organise, en partenariat avec le Groupe des Associations de Bagnolet, un meeting public le jeudi 9 février 2012 à partir de 19 heures, au Cin’Hoche, 6 rue Hoche 93170 Bagnolet (métro Gallieni), en présence notamment de Clémentine Autain, Jean Baubérot, Esther Benbassa, Saïd Bouamama, Lila Charef, Christine Delphy, Rokhaya Diallo, Joël Roman…
Textes de Pierre Tevanian
Des fossoyeurs malhonnêtes, 23 janvier
Dévoilements, 21 janvier
Omerta dans la polis , 6 janvier
« Retour de flamme », Décembre 2011
Disproportion, crime, émotion, Décembre 2011
Les nouveaux souchiens de garde , Décembre 2011
La ballade de John et Yoko , Décembre 2011
Hamida Ben Sadia, Octobre 2011
Les spectatrices émancipées , Octobre 2011
Un chien qui se mord la queue, Octobre 2011
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Notes
[1] Frantz FANON, « L’Algérie se dévoile », L’An V de la révolution algérienne, La Découverte, 2001.
[2] Frantz FANON, « L’Algérie se dévoile », L’An V de la révolution algérienne, La Découverte, 2001.
[3] Frantz FANON, « L’Algérie se dévoile », op. cit., 2001. Sur la transmission de cette politique sexuelle du voile, et sa reformulation dans les discours et politiques publiques sur « la beurette » et « le garçon arabe », voir Nacira GUENIF-SOUILAMAS, Les Féministes et le garçon arabe, L’Aube, 2004.
[4] Publié en une du Nouvel Observateur, l’appel est signé notamment par Régis Debray, Alain Finkielkraut et Élisabeth Badinter. Sur cet épisode comme sur les suivants, voir Thomas DELTOMBE, L’Islam imaginaire. La construction médiatique de l’islamophobie, 1975-2005, La Découverte, 2005.
[5] Voir Pierre TEVANIAN, Le Voile médiatique, Raisons d’agir, 2005.
[6] Collectif Une école pour tou-te-s, « Éléments d’un futur livre noir ».
[7] Voir Ismahane CHOUDER, Malika LATRECHE, Pierre TEVANIAN, Les Filles voilées parlent, La Fabrique, 2008.
[8] Par plusieurs juristes, devant la commission Gérin-Raoult ou en dehors, et par un avis du Conseil d’État rendu le 26 mars 2010.
[9] Ismahane CHOUDER, Malika LATRECHE, Pierre TEVANIAN, Les Filles voilées parlent.
Le Parti Socialiste n’aura pas attendu de revenir effectivement au pouvoir, à travers un éventuel succès à la présidentielle et aux législatives, pour faire de la surenchère à Le Pen et à l’UMP en matière d’islamophobie.
A preuve, le vote cette semaine, au Sénat (où le PS est désormais majoritaire, et où 126 de ses 140 élus ont voté pour), d’une proposition de loi visant à priver de travail les assistantes maternelles de confession musulmane.
Pour être juste, il convient de préciser que cette infamie a été votée avec le soutien de plusieurs sénateurs UMP, ainsi que ceux du PRG (Parti radical de gauche, allié du PS), les amis de Jean-Luc Mélenchon (candidat du « Front de Gauche » à la présidentielle) applaudissant eux aussi à la mesure, même s’ils ont zéro sénateur dans cette assemblée parlementaire. Les sénateurs communistes se sont pour leur part lâchement abstenus.
Seuls les sénateurs EELV ont dénoncé explicitement cette ignominie, tandis que le député de Seine-Saint-Denis Patrick Braouezec (ex-communiste) disait clairement leur fait à tous ces islamophobes (voir son excellent communiqué de presse, plus bas dans cet article).
Bien sûr, comme c’est maintenant devenu une habitude, cette nouvelle attaque contre la population musulmane de notre pays se fait sous couvert de « laïcité », et de « neutralité ».
Mais le texte de loi a été si grossièrement rédigé qu’il ne résiste pas à l’analyse. Ainsi, le lobby des crèches juives loubavitch, grassement subventionné par le Maire (PS) de Paris Bertrand Delanoë, maintient ses privilèges. Elles pourront continuer de fonctionner comme telles, avec tout leur attirail de religiosité, et continuer de recevoir des financements publics quand même !
Inversement, une assistante maternelle, qui garde les enfants à son propre domicile, doit proscrire de son habitation tout signe évoquant ses convictions religieuses ! Comme le résume la sénatrice EELV Esther Benbassa « à gauche et à droite, c’est à qui fera le plus de zèle ! Car qu’on ne me dise pas qu’on a fait cette loi pour les nounous juives avec une perruque ou catholiques avec une croix ! C’est une énième loi sur le foulard… » (« Certes, mais Mme Benbassa est juive, elle peut se permettre ce genre d’analyses ; nous autres, vous comprenez … », se défend, sous couvert d’anonymat bien sûr, un des lâches qui ont voté la loi scélérate).
Selon le site Mediapart, la proposition de loi sénatoriale risque de ne pas aboutir, du moins à court terme, et ce pour des raisons de calendrier parlementaire. L’inscription du texte à l’ordre du jour de l’Assemblée Nationale s’avère en effet techniquement difficile à envisager avant la fin de la session actuelle (qui aura aussi été la dernière de la législature, avant les élections législatives générales du mois de juin).
Mais ceux d’entre nous qui envisagent de participer aux prochains scrutins sauront au moins pour qui ne pas voter.
Voici maintenant le communiqué de Patrick Braouezec.
Communiqué de presse
Vendredi 20 janvier 2012
« Je suis particulièrement choqué par la proposition de loi reprise par les sénateurs, membres du Parti Socialiste, qui vise à étendre l’obligation de neutralité aux structures privées de la petite enfance.
Cette loi vise une catégorie de la population et une seule, les citoyennes musulmanes portant foulard -je dis bien foulard et non pas niqab ou burqua- qui se trouvent dès lors confrontées à une véritable chasse aux sorcières. Le but de ce projet est de les exclure de l’espace public et social mais va jusqu’à les contrôler dans le privé ; de ce fait, il constitue une atteinte aux principes fondamentaux de la loi de 1905, que sont la liberté de conscience et d’opinion.
Alors que cette même loi, la Déclaration universelle des droits de l’homme mais aussi la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 garantissent la liberté de conscience et d’expression pour tous les citoyens, quelle que soit leur religion ou non religion.
Ce projet s’inscrit dans une logique d’exclusion des Musulmans et, plus particulièrement des Musulmanes.
Quand certains élus cesseront ils de stigmatiser des citoyennes françaises parce qu’elles portent un foulard ?
Depuis 2004, il y a nombre de mesures d’exception décidées contre les femmes musulmanes : loi de 2004 pour chasser les jeunes filles avec un foulard (ou un bandana, un turban, une casquette) et/ou une robe jugée trop longue dans les collèges et les lycée ; loi d’interdiction du port du voile intégral dans les espaces public ;en 2011, résolution votée par l’UMP réclamant l’extension du principe de neutralité pour tout collaborateur du service public, à l’ensemble des structures privées des secteurs social, médico-social et de la petite enfance et estimant souhaitable la possibilité, pour toute les entreprise, d’encadrer les pratiques et tenues « susceptibles de nuire à un vivre ensemble harmonieux » ; volonté d’exclusion des mamans portant un foulard de l’accompagnement des sorties scolaires, maires refusant de procéder à un mariage si la future mariée persiste à garder son foulard…
Cette loi d’exclusion est insupportable, car c’est bien l’Islam qui est visé et cela suffit. »
http://www.europalestine.com/spip.php?article6833
bonjour hyma, toujours le roi du copié-collé ? :-))))))))
Ouais, encore un de ces copié-collés visant à faire passer l’idée qu’il existerait un pensée unique (voir la signature du posteur). Même pas du trollage en fin de compte, juste du matraquage comme on en fait plus. Bref de la connerie pure et pour un truc dont on peut par ailleurs très aisément tracer l’origine « contre-nature » :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pensée_unique
Quant au texte proposé il masque mal l’incurie qui consiste à critiquer le discours néo-laïcard par un autre. Le passage sur l’Alsace-Moselle est le fruit d’une lecture typiquement idéologique faisant fi de l’histoire et des particularités locales. Gresh peut bien la ramener ensuite avec Marx et Engels… Allez demander à un prolo du coin ou même à un syndicaliste s’il veut perdre ses jours fériés, l’absence de carence ou même son régime de sécu (tout ça juste pour satisfaire les lubies des républicains de gôche) ?
http://fr.wikipedia.org/wiki/Droit_local_en_Alsace_et_e…local
http://cgt67.pagesperso-orange.fr/droit_local_historiqu…e.htm
La suite (Tevanian et Zemor) est du même tonneau. Manquerait plus qu’il y en ai un qui la ramène avec Onfray ou Fourest…
Quelquefois, il vaut mieux de bons copiés-collés que les cris du cœur spontanés de notre inénarrable préférée :
« combattre l’islamophobie, ce n’est pas défendre une religion ? » C’est pas hyma qui a écrit ça, c’est un copié-collé ! :-))))
A mettre dans les archives, comme contre-exemple de copiés-collés intelligents :
« Le projet de loi que vient d’adopter le Sénat, majoritairement à gauche, visant à interdire aux femmes musulmanes portant un foulard l’accès à la profession d’assistante maternelle, y compris à domicile, est indigne. Il rappelle les heures les plus sombres de notre histoire, quand il s’agissait de proscrire les Juifs de certaines professions ou de faire des colonisés des sujets asservis et privés de droits… »
Voir l’article :
Non à l’exclusion des femmes musulmanes de la société
http://www.ujfp.org/spip.php?article2110
Parle pour toi ! Puis d’abord, on t’a déjà dit qu’on s’en tape de tes visions ?
Efforts pathétiques des néocons pour faire croire que le terme de « pensée unique » serait une invention diabolique des anti-impérialistes et autres rouges-bruns. Pourtant, il suffit de lire leur prose pour voir la convergence d’idées qui prouve cette unicité allant de l’extrême droite à une mouvance infiltrée dans le milieu alter. Sur le problème du racisme et de l’islamophobie en particulier.
« Ajourné mais pas passé à la trappe, le nouveau règlement discriminatoire à l’encontre du voile au sein de structures privées en charge de la petite enfance a été finalement adopté par le Sénat, le 17 janvier, étendant ainsi l’obligation de neutralité religieuse à un espace public illimité, allant jusqu’à se nicher dans le havre des foyers.
La nature particulièrement transgressive de l’article 3, qui enfreint allègrement l’esprit de la loi de 1905, ne choque nullement les sénateurs, hormis Esther Benbassa, sénatrice du parti Europe Ecologie Les Verts, dont la voix dissonante a mis les parlementaires, et notamment le parti radical de gauche, initiateur du projet, face à leurs contradictions liberticides.
Ce projet de loi « étend l’obligation de neutralité aux assistantes maternelles dans le cadre de leur activité d’accueil à leur domicile, est une intrusion de l’Etat dans la sphère privée » a lancé la méritante Esther Benbassa, dans un hémicycle qui a depuis longtemps tranché la question. La présidence du Sénat a beau avoir changé de couleur politique, le voile reste marqué au fer rouge à gauche, comme à droite. »
http://www.youtube.com/watch?v=hDMd4HBkhpg&feature=play…dded#!
Esther Benbassa ? Encore une antisémite rouge-brune ?
On t’en pose des questions Monsieur je vois des néocons et des sionistes partout ?
Devant la spontanéité des racistes notoires, plus besoin de poser des questions, ils parlent avec leur coeur.
« combattre l’islamophobie, ce n’est pas défendre une religion ? »
Ça rejoindra le petit bréviaire des négationnistes de la pensée unique.
parce que vouloir que les femmes se voilent, ce n’est pas défendre une religion, en l’occurrence, la religion musulmane, ou plutôt l’idée que s’en font certains musulmans, car il n’est pas dit dans le Coran que les femmes doivent se voiler. Il n’y a pas de « race musulmane », alors que l’interdiction de certaines professions aux juifs, n’était pas contre la religion juive, mais contre la race juive, telle que les nazis la définissaient.
Il faudrait voir à ne pas tout mélanger
Vu que ça commence à dauber grave de chez grave, faut peut-être reposer le débat
http://www.communisme-ouvrier.info/?Notre-identite-c-es…anite
Notre raciste préférée essaie de se raccrocher aux branches après la énième de ses idioties célèbres qui dévoilent le fond de sa pensée :
« combattre l’islamophobie, ce n’est pas défendre une religion ? »
Mais peine perdue, fallait réfléchir avant d’écrire. De plus, PERSONNE ne demande aux femmes de porter le foulard, mais de faire CE QUI LEUR PLAÎT. Tout le contraire des partisans de la pensée unique, qui font des lois pour défendre leur idéologie raciste.
Études de cas > Le voile et ce qu’il dévoile
Un problème peut en cacher un autre
Réflexions sur les affaires de voile islamique
« En hommage à Pierre Bourdieu, disparu il y a tout juste dix ans, mais aussi en réaction à une actualité immédiate : le vote d’une abjecte loi anti-nounous voilées, nous republions, avec l’amicale autorisation de sa famille et de son éditeur, ce texte qui fut écrit au moment de la première affaire du voile : celle de Creil, en septembre 1989 [1]. Il nous a paru pertinent, plus que jamais, de le republier vingt ans après, en laissant les lecteurs et lectrices apprécier la justesse de l’analyse, et mesurer en tout cas à quel point rien n’a changé quant à la psychose que suscite le foulard, mais aussi, plus largement, quant au rôle néfaste joué par les grands médias et quant aux démissions de la classe politique, notamment de gauche, sur le terrain économique et social… »
Lire la suite :
http://lmsi.net/Un-probleme-peut-en-cacher-un
Il a reconnu SA (et oui) « raciste préférée » et il NOUS le fait partager. Indymédia Nantes site spécialement dédié aux conneries du Monsieur ?
Pas besoin de dons particuliers pour reconnaître toute de suite la seule personne capable d’écrire ça sur Indymedia :
« combattre l’islamophobie, ce n’est pas défendre une religion ? »
C’est le même racisme, mais en plus bête, que celui qu’on trouve chez Riposte laïque, Charlie Hebdo, Caroline Fourest ou Anne Zélensky (la grande copine de Michèle Rollin).
Communiqué de la LDH (http://bellaciao.org/fr/spip.php?article124700 )
« En réalité − et personne n’est dupe − cette loi s’inscrit dans la brèche ouverte par les diverses lois votées depuis 2004 en matière de laïcité. Hier de jeunes élèves, puis des mères désireuses d’accompagner leurs enfants en sortie scolaire, puis des futures mariées se sont vues exclues de l’espace public ou social parce qu’elles portaient un signe religieux. Aujourd’hui, c’est le tour des « nounous ». Demain ?
A travers cette proposition de loi, on assiste à une nouvelle tentative de dénaturer la laïcité en un moyen d’exclusion qui, dans les faits, vise tout particulièrement les femmes de confession musulmane, dans ce qui représente parfois pour elles la seule possibilité d’activité rémunérée donc d’autonomie. Ce n’est pas cette conception de la laïcité que défend la LDH, attachée à une démocratie qui crée les meilleures conditions du vivre ensemble dans le strict respect de la liberté de conscience. »
Et il continue de plus belle, embarquant Bourdieu et la LDH, dans son délire. Mais comme y a rien pour l’arrêter, pourquoi qu’il se gênerait ?
il est protégé par les modos qui laissent passer toutes ses insanités et insultes.
Question « insanités et insultes », y’en a qui se posent là : « combattre l’islamophobie, ce n’est pas défendre une religion ? » ! ! ! !
Mais il y a bien d’autres islamophobes et racistes qui disent la même chose avec plus de diplomatie :
Pourquoi il faut interdire le voile islamique en France !
http://ripostelaique.com/messieurs-de-lump-si-vous-nint….html
« Le mot “islamophobie” a été pensé par les islamistes pour piéger le débat et détourner l’antiracisme au profit de leur lutte contre le blasphème. Il est urgent de ne plus l’employer pour combattre à nouveau le racisme et non la critique laïque de l’islam. C’est la conclusion de Caroline Fourest et Fiammetta Venner après une longue enquête sur ce mot parue dans leur dernier ouvrage, Tirs Croisés… »
http://www.prochoix.org/frameset/26/islamophobie26.html
« Je n’ai pas encore écouté l’itw de Radio Libertaire, mais je félicite à priori le secrétaire de la radio, Philipe Raulin, que je connais personnellement et dont j’estime l’action et les émissions, d’avoir osé inviter des défenseurs de la laïcité [Riposte laïque], politiquement incorrects, qui parlent sans tabous des attaques de l’islamisme contre la laïcité, et même, blasphème, scandale, honte, se permettent de critiquer l’islam. Bruit et fureur garantis.
Potée de calomnies, piaillements au racisme, selon le confusionnisme actuel race/religion,emploi complaisant du terme islamophobie, inventé par les mollah iraniens pour embastiller leurs opposants, rien ne manque au triste tableau que nous offre une partie de la scène alter aujourd’hui.
Bref, les saloperies habituelles dès lors qu’il s’agit de défense de la laïcité, et du tabou de l’intouchabilité de l’islam. Gageons que si Radio Libertaire s’en était tenu au seul anticléricalisme, cela n’aurait pas occasionné une ligne, comme cela, d’ailleurs, n’en occasionne aucune depuis des années.
Mais qui sait ? Au nom de la non discrimination, nous verrons peut=être refleurir les ligues de vertus, les chevaliers de la foi, et autres gardiens de la famille et de la morale.
Quant à l’article proprement dit, la source est ambigüe. Est=ce Luftmenschen l’auteur, ou l’a=t=il reproduit ? Je note qu’en exergue de l’article, figure Radio courtoisie et sa fréquence. Pourquoi ?
Curieusement, l’auteur de l’article, courageusement anonyme, semble incapable d’écrire correctement le nom d’Anne Zelenski [un des piliers de Riposte laïque].
On lit ainsi tout au long de l’article Anne Selensky. Pourquoi ? Son nom lui écorche la plume ? Ou préfère=t=il que l’on ne fasse pas le rapprochement entre le monstre Selensky qu’il dépeint,et la personne, Anne Zelensky, invitée à Radio Libertaire.
Anne Zelensky, depuis 1967, est une des grandes figures des luttes féministes. Elle est co=fondatrice en 1974, avec Simone de Beauvoir de la ligue du droit des femmes, dont elle est actuellement présidente.
Elle organise le manifeste des 343, ouvre le premier refuge pour femmes battues en 1978, le premier centre d’accueil pour hommes violents. On lui doit aussi le premier colloque sur le harcèlement sexuel au travail en 1985. Féministe reconnue, professeur agrégée d’espagnol, elle est l’auteur de nombreux ouvrages.
Laïque ET féministe, on comprend la vindicte de nos bigots. »
Michèle Rollin, http://nantes.indymedia.org/article/18843
Les modos ont trouvé leur François Pignon et ils ne veulent pas le lâcher. C’est humain, on peut pas leur en vouloir de s’amuser un peu.
LE COLLECTIF MAMANS TOUTES EGALES ORGANISE, en partenariat avec le Groupe des Associations de Bagnolet
UN MEETING PUBLIC
LE JEUDI 9 FEVRIER 2012 à partir de 19 HEURES
AU CIN’HOCHE, 6 rue Hoche 93170 BAGNOLET (métro Gallieni)
Avec : Anissa Fathi, Rokhaya Diallo, Mireille Fanon Mendès-France, Jean Baubérot, Lila Charef, Esther Benbassa, Ismahane Chouder, Joël Roman, Alima Boumediene, Christine Delphy, Saïd Bouamama, Françoise Vergès, Ndella Paye, Pierre Tévanian, Monique Crinon, Djamila Bekioui, Olivier Besancenot, Houria Bouteldja, Sonia Dayan Herzbrun … et bien d’autres.
Oui à la laïcité, Non à l’islamophobie !
L’adoption par le Sénat de la proposition de loi Laborde visant à étendre l’obligation de neutralité aux structures privées en charge de la petite enfance et aux assistantes maternelles à domicile marque une escalade insupportable dans l’islamophobie. Ce projet remet en cause l’égalité devant le travail : il introduit une discrimination ignoble en fonction de la religion. Il rappelle certains des moments les plus sombres de l’histoire de ce pays, l’interdiction de certaines professions aux Juifs sous le régime de Vichy et le statut de sous-citoyens des musulmans sous la colonisation. Il constitue une atteinte aux libertés individuelles car les assistantes maternelles seront poursuivies et contrôlées jusque dans leur domicile. La chasse aux musulmanes est ainsi totale : espace public et espace privé, aucun répit ne leur est laissé. L’Assemblée nationale ne doit pas voter ce texte. Il faut mettre un terme à l’ignominie.
http://www.ujfp.org/spip.php?article2101
quand on ne connait pas la signification d’un mot, il faudrait éviter de l’employer !
le « racisme » n’a rien à voir avec la religion.
Traiter de « raciste » une personne qui s’élève contre toutes les religions, islam compris, est un non sens puéril et malfaisant.
« Le racisme est un système de théories et de croyances individuelles ou collectives selon lesquelles il existe des « races » dans l’espèce humaine et une hiérarchie entre elles. Les individus sont réduits à un ensemble de critères identitaires considérés comme spécifiques et sur lesquels il est porté des jugements de valeur : inférieurs, nuisibles… »
http://www.toupie.org/Dictionnaire/Racisme.htm
On en apprend tous les jours sur Indymedia : les islamophobes ne seraient pas racistes ! Peut-être même que la pauvre indigente mentale qui a osé écrire « combattre l’islamophobie, ce n’est pas défendre une religion ? » ne serait pas raciste non plus ?
Quand on ne connaît pas la signification des mots qu’on emploie, il faudrait éviter d’écrire.
Pour l’instruction des racistes de tout poil, voir :
http://lmsi.net/A-propos-de-l-islamophobie
« Une remarque sémantique préalable. » Phobie » vient du mot grec » phobos » qui signifie fuite (due à la panique), d’où un effroi, une peur intense et irraisonnée. C’est ce caractère » irraisonné » que met en avant le terme » islamophobie « , et non une critique rationnelle.
Premier argument contre son emploi : il reviendrait à interdire toute critique de l’islam comme religion. Pourtant, quand la presse ou des intellectuels dénoncent la » judéophobie « , personne ne pense qu’il s’agit ainsi d’un refus de la critique de la religion juive ; en revanche, pour certains, il définit mieux que l’antisémitisme certaines formes nouvelles de haine des juifs. S’il est vrai que certaines musulmans peuvent brandir l’islamophobie pour bannir toute critique de l’islam, cela ne doit pas nous décourager : la judéophobie ou l’antisémitisme est aussi utilisé par certains pour interdire toute critique de la politique israélienne. Faut-il bannir l’usage de ces mots pour autant ?
Chacun a le droit, en France, de critiquer les religions. Le blasphème est même autorisé. Durant ces derniers mois, on a vu fleurir les références à Voltaire et il est vrai qu’il fait partie de l’héritage culturel française. Mais quand il s’attaquait à l’Eglise catholique, il prenait des risques sérieux en s’en prenant à une puissance temporelle et spirituelle omniprésente ; dénoncer l’islam dans notre société ne comporte pas de danger, si ce n’est de s’acquérir une notoriété facile. Nombre de ceux qui se réfèrent à Voltaire ne semblent en avoir gardé qu’un souvenir assez vague. S’il a publié une pièce, assez mauvaise – le théâtre ne fut pas son point fort -, dénonçant Mahomet, il a aussi écrit , en 1770 :
» Dans cette prodigieuse étendue de pays [terres gouvernées par le Koran] il n’y a pas un seul mahométan qui ait le bonheur de lire nos livres sacrés et très peu de littérateurs parmi nous connaissent le Koran. Nous nous en faisons presque toujours une idée ridicule, malgré les recherches de nos véritables savants. L’Alcoran passe encore aujourd’hui pour le livre le plus élégant et le plus sublime qui ait encore été écrit dans cette langue. Nous avons imputé à l’Alcoran une infinité de sottises qui n’y furent jamais . »
Entre l’appréciation de Voltaire et celle de Houellebecq ( » La religion la plus con, c’est quand même l’islam. Quand on lit le Coran, on est effondré, effondré ! La Bible, au moins, c’est très beau parce que les juifs ont une sacré talent littéraire « ), il y a l’abîme qui sépare la volonté de savoir de l’ignorance érigée en argument… »
Ecoute Pignon, des fois que t’aies pas capté, ta « pauvre indigente mentale », à par toi tout le monde s’en tape (c’est pas la FA ici). Et c’est pareil pour tes sionistes, tes néocons, tes antifas en peau de lapin, etc. Bref pour toutes tes conneries… En un mot tu gonfles, tu broutes, tu fais chier. Donc, comme il disent de l’autre coté de la mermed, tu dégages !
« les islamophobes ne seraient pas racistes … » NON ils ne sont pas racistes, comme les anti toutes religions. Tu traites donc les anars de racistes ?
http://fastrasbg.lautre.net/?Motion-anti-religion
Motion de lutte anti-religieuse
65e congrès de la Fédération anarchiste du 10 au 12 mai
Le vendredi 16 mai 2008
La Fédération anarchiste, regroupée lors de son 65e congrès à Le Villart (Creuse), adopte la motion suivante :
Nous constatons aujourd’hui la résurgence du religieux, compagnon et outil du capitalisme/néo-libéralisme, dans la vie sociale, politique et économique. Le développement du prosélytisme religieux, se manifestant en particulier dans le repli communautaire de fractions de plus en plus importantes de la population, donne un regain de vigueur à l’obscurantisme. L’érection d’une statue représentant l’ancien pape à Ploërmel, le retour prononcé du créationnisme comme matière universitaire, le développement des églises évangélistes, etc. sont des symptômes parmi tant d’autres de ce renforcement et de l’invasion du religieux dans la sphère publique. Au niveau international, les oppositions religieuses engendrent de plus en plus de conflits, jetant quotidiennement des centaines d’individus dans des guerres de fanatisme. Les attaques contre la liberté des femmes à disposer de leur corps et les actes homophobes se font plus virulents. La réaction des Etats est une complicité active. Le récent discours du président français, au Latran, a réaffirmé la supériorité du curé sur l’instituteur ; l’Union européenne continue de se construire sous les auspices de la chrétienté et des autres religions, et, en plus du développement des institutions privées confessionnelles, les intrusions des références religieuses dans les écoles et l’éducation se font de plus en plus fréquentes ; des maires PCF posent les premières des mosquées…
Cette offensive de la religion, assurant son rôle traditionnel de contrôle social de la soumission, rencontre une opposition qui n’est pas à la hauteur du danger. Cette quasi-indifférence permettra, si rien n’est fait, aux religions et aux sectes de tous poils d’imprégner pernicieusement les esprits et de retrouver une influence que nous pensions disparue.
Il nous semble impératif de réagir de façon énergique. La venue en France du pape, dans ce contexte, constitue une occasion pour nous d’affirmer notre volonté de s’émanciper et de s’épanouir hors du joug aliénant et oppressant des religions.
A bas l’obscurantisme ! A bas toutes les religions ! Vive l’anarchie !
Fédération Anarchiste
Y’en a au moins un qui ne s’en tape pas, et qui est même accro, jusqu’à guetter jour et nuit la moindre critique de ses amis islamophobes.
Je sais que c’est dur à entendre pour des racistes, mais il serait salutaire de connaître quelques conneries de vos amis « laïques » :
ANTHOLOGIE DE LA CONNERIE PSEUDO-LAÏQUE
(et ça date de 2003, ils ont fait beaucoup plus fort depuis ! ! ! )
« Deux millions de musulmans en France, ce sont deux millions d’intégristes potentiels. »
Pierre-André Taguieff
(chercheur au CNRS), France Inter, 1997
« Avoir des Polonais, des Italiens, des Portugais, pose moins de problèmes qu’avoir des Noirs ou des musulmans. »
Jacques Chirac,
Le Monde, 21/06/1991
« Au lieu de contribuer au progrès de l’humanité, [les fils d’Allah] passent leur temps avec le derrière en l’air à prier cinq fois par jour […] Ils se multiplient comme des rats […] Il y a quelque chose, dans les hommes arabes, qui dégoûte les femmes de bon goût. »
Oriana Fallaci , (écrivain),
La rage et l’orgueil, Plon, 2003
« Oriana Fallaci a l’insigne mérite de ne pas se laisser intimider par le mensonge vertueux. Elle met les pieds dans le plat, elle s’efforce de regarder la réalité en face. »
Alain Finkielkraut,
(philosophe), Le Point, 24 mai 2002
« Fallaci vise juste, même si elle peut choquer par certaines formules. »
Pierre-André Taguieff,
Actualité juive, 20 juin 2002.
« Oriana Fallaci fait preuve de courage intellectuel. […] Elle ne proteste pas seulement contre l’islamisme assassin. […] Elle proteste aussi contre la dénégation qui a cours dans l’opinion européenne, qu’elle soit italienne ou française par exemple. On ne veut pas voir ni condamner clairement le fait que c’est l’islam qui part en croisade contre l’Occident et non pas l’inverse. »
Robert Misrahi,
(philosophe), Charlie Hebdo, nov. 2002
« Il n’y a pas d’assimilation des musulmans, ça n’existe pas, sauf en quantité infinitésimale. »
Yves Guna (RPR),
Le choc du mois, mars 1992
« Le voile est une opération terroriste. […] En France, les lycéennes savent que leur voile est tâché de sang. […] Dans nos écoles, question d’honneur, on n’enseigne pas à des élèves en uniforme. Sauf au temps du nazisme. »
André Glucksmann,
(philosophe), L’Express, 17/11/1994
« La démission devant le foulard islamique est une démission devant l’obscurantisme islamiste. […] L’horreur algérienne témoigne, s’il en était besoin, que la barbarie au nom de Dieu constitue l’autre menace contre la République. Un fascisme peut en cacher un autre. »
Jacques Tarnero,
(CNRS), Hommes et migrations, mai 1997.
« Inversez les deux voyelles, et dans voile, vous trouverez viol. En dissimulant ostensiblement le sexe au regard, fût-ce sous la forme symbolique de la chevelure, vous le désignez à l’attention ; en enfermant le corps féminin, vous le condamnez à subir l’effraction. […] Toutes les coquettes le savent bien aussi, qui font de la comédie de la dissimulation la forme la plus raffinée de l’exhibitionnisme. »
Jacques Julliard,
Le Nouvel Observateur, 16/09/2003
« On ne peut guère contester que le foulard islamique soit devenu en France l’emblème et le drapeau du système qui sévit actuellement à Téhéran et dans les maquis islamistes d’Algérie et d’Égypte […]. En bonne logique républicaine, ce système devrait inspirer le même degré de répulsion qu’inspiraient aux meilleurs éléments de notre peuple il y a un demi-siècle les variétés diverses du fascisme. »
Maurice Agulhon,
professeur au Collège de France
« Ce que la France doit à ses hôtes immigrés, ce sont les bienfaits de la culture française. »
Jacques Julliard,
Le Nouvel Observateur,16/09/2003
« Le foulard est aussi une manière de dire aux professeurs : il y a quelque chose pour nous qui compte davantage que la culture que vous nous enseignez. Il y a, dans le foulard, un mélange de soumission des femmes et d’arrogance qui est une insulte à l’enseignement. Mais l’école est aussi un espace sacré. Devant la culture, on s’incline, on baisse la tête. »
Alain Finkielkraut,
L’Arche, juin-juillet 2003
« Le débat surréaliste actuel sur le foulard, véritable étendard de l’islamisme politique, la mise en cause de la laïcité française ne doivent pas faire perdre de vue qu’il s’agit là pour la France et les Français de refuser et de résister à l’implantation sur notre territoire d’une idéologie dangereuse, perverse et surtout mortelle pour la République. »
Collectif de « l’appel de mai »,
Marianne, 05/05/03
« On connaît l’histoire vraie, devenue blague, où une Française se fait draguer par un Arabe, atmosphère plutôt sympa, mais au dernier moment elle ne veut plus coucher avec, elle n’est pas amoureuse ; et il lui lance : “tu es raciste !” […] Or, ce qui s’est passé entre la France et l’islam, c’est qu’ “ elle” a accepté de coucher avec “lui”, qu’au fond ce n’était pas si désagréable, mais qu’après il l’a mise enceinte, puis l’a forcée à l’épouser, il la serre de près… Et, à un moment, elle veut dire stop et même revenir un peu sur ce qu’elle a donné. C’est le sens de cette “fermeté sur le voile” soudain revenue. »
Daniel Sibony,
psychanalyste, Marianne, 05/05/03
« L’affaire du voile est un symptôme parmi d’autres de la grande confusion qui règne sur les esprits […] La régression a lieu sous l’effet conjugué d’un individualisme mal compris : chacun est libre dans notre système libéralo-libertaire. Libre tout seul ? Toutes ces libertés additionnées, ça donne quoi ? La grande chienlit ? »
Anne Vigerie et Anne Zelensky,
Le Monde, 29/05/2003
« Nous voici sommés de faire une place au foulard islamique dans l’école républicaine, de nous arranger des mariages arrangés et de plaider en guise d’idylle multicolore pour la banlieue universelle où tous les jeunes porteront leur casquette à l’envers et parleront une langue dévastée. »
Alain Finkielkraut,
Le Point, 24/05/02
http://cequilfautdetruire.org/spip.php?article206
https://juralib.noblogs.org/2012/01/27/egypte-la-revolu…inue/
Question racisme et islamophobie, on ne pouvait pas trouver de meilleures références, en effet, ni de meilleurs défenseurs. Encore une occasion ratée de se faire oublier après un peu trop de bavures :
RADIO COURTOISIE ET RACISME LIBERTAIRE ?
http://nantes.indymedia.org/article/18843
http://lille.indymedia.org/article18321.html
QUAND LE GRAND PRIX « NI DIEU NI MAITRE » S’INSPIRE DU « CHOC DES CIVILISATIONS »
http://nantes.indymedia.org/article/18879
http://lille.indymedia.org/article18322.html
« Gaza, sans Dieu ni Etat ! »
http://toulouse.indymedia.org/?page=article&id_article=…33693
http://nantes.indymedia.org/article/15912
Pour l’arrêt immédiat de l’offensive israélienne contre gaza !
http://lille.indymedia.org/article14685.html
De l’indignité du « Monde libertaire »
http://nantes.indymedia.org/article/21984
C’est même pas la FA tes histoires, mais une infime partie de ce presque rien. Et sinon pour le Jura libertaire t’a réussi à dénicher un petit quelque chose de chanmé à leur coller au cul ?
Au fait la photo t’a plu ? t’en veux d’autres ?
@ Pignon (né Dugland)
Tu peux expliquer le rapport entre le copié-collé de CQFD et « la pauvre indigente mentale » que tu t’évertues à voir planquée jusque sous ton lit ?
Il y a un rapport évident entre le texte de CQFD et « la pauvre indigente mentale », c’est qu’ils défendent des positions totalement divergentes et contradictoires. Je croyais que de fins politologues, et islamophobes au demeurant, auraient compris ça. L’article de CQFD est une réponse DIRECTE à l’indigente.
Quant à la FA, que les trolls n’aient rien trouvé à objecter à son attitude plus qu’ambiguë et islamophobe ne justifie en rien qu’ils essaient de dévier le problème sur le Jura libertaire. Si quelqu’un me démontre que ces derniers ont une position raciste, je dirai la même chose.
Les « infimes parties de ce presque rien », à force de s’accumuler, commencent à devenir la position dominante de l’organisation. A preuve, un édito défendant carrément la guerre occidentale en Libye !
A lire absolument, ainsi que la réponse méritée :
Une frappe éditoriale
Les événements en cours en Libye nous ont valu de découvrir un très surprenant éditorial dans “Le Monde libertaire” n° 1628 du 24 mars 2011. Il est dommage que l’humoriste Stéphane Guillon ne puisse plus nous offrir ses chroniques matinales sur France Inter. Nul doute qu’il en aurait tiré de quoi nous amuser. Si cet éditorial vous a échappé, vous le trouverez reproduit ci-dessous, ainsi que la réponse indirecte qu’il m’a inspirée.
EDITO DU “MONDE LIBERTAIRE”
Ça y est, les « démocraties » de notre bas monde se sont enfin décidées à intervenir en Libye. Jeudi 17, l’ONU a donné son feu vert pour l’organisation de frappes militaires contre les troupes de Khadafi. Les grands chefs de ce monde n’auront donc pas tout à fait rejoué le scénario de 1936 et abandonné un peuple en révolte contre un régime sanguinaire. Bien qu’antimilitaristes forcenés, nous ne pouvons que nous satisfaire, dans l’immédiat, de cette décision de la communauté internationale. Le contraire relèverait d’un purisme idéologique assurément bourgeois, complètement déconnecté des réalités quotidiennes. Quand un peuple se fait trucider tous les jours, une intervention militaire qu’il requiert contre son assassin lui sera toujours plus salutaire qu’une brochure ou un discours antimilitariste. Mais, évidemment, ne nous privons pas d’alerter le peuple libyen et de le mettre en garde – si besoin – contre la récupération et la confiscation de sa révolution politique par ces mêmes « démocraties » qui l’auront éventuellement libéré, en quelques frappes aériennes, des troupes de son tyran. Cette intervention ne saurait conférer en aucun cas aux gouvernements occidentaux un droit d’ingérence dans les affaires libyennes. Et elle ne doit pas non plus pousser les révolutionnaires libyens à adopter le régime politique et économique portés par les pays responsables de cette intervention. Espérons donc que la révolution suivra son cours et qu’elle saura s’opposer aux velléités interventionnistes des démocraties occidentales qui, ne nous leurrons pas, envisagent déjà de façonner à leur manière la nouvelle Libye pour la rendre conforme à leurs intérêts. De notre côté, vous pouvez compter sur nous autres, pauvres bougres que nous sommes, pour que les puissants qui nous dominent n’aillent pas jusqu’au bout de leurs ambitions « néocoloniales ». Salut à vous, force et courage !
Réponse : L’EDITO QUI TUE !
Impatient d’en découdre mais frustré par une révolution qui, ici, tarde à venir, l’auteur de l’éditorial du Monde libertaire paru le 24 mars a revêtu sa tenue de combat pour venir en aide à sa manière aux insurgés libyens. Sans doute lassé de devoir encore et toujours côtoyer, au sein du mouvement anarchiste, de désolants militants imprégnés de pacifisme capitulard, ce farouche guerrier par procuration s’est installé virtuellement sur le siège de copilote d’un bombardier occidental pour lâcher sur les lecteurs de cet hebdomadaire ses arguments conquérants, lourds comme une prose d’adjudant-chef.
« Ça y est », « enfin », ne peut-il s’empêcher d’écrire dès les première et deuxième lignes de son petit devoir, avec un soulagement tout bernard-henri-léviste, en évoquant la décision de l’ONU d’autoriser les frappes aériennes en Libye. Le reste de l’éditorial, comme certains avions de combat, fait du rase-mottes au côté des Rafale, Mirage et autres Awacs de la coalition, atteignant au passage les seules cibles à sa portée : les antimilitaristes et leurs brochures et discours inefficaces. C’est méprisant, cynique. C’est consternant !
Ravi, donc, que le coûteux arsenal militaire des pays démocratiques serve « enfin » à quelque chose, l’auteur de cet éditorial tente d’ailleurs, à l’aide d’une pitoyable pirouette, d’atténuer l’aspect évidemment choquant de sa position en donnant naissance à un concept novateur : l’antimilitarisme guerrier. Cela donne cette phrase sublime, qui méritera de figurer en bonne place dans un florilège de la bêtise et du jésuitisme : « Bien qu’antimilitaristes forcenés, nous ne pouvons que nous satisfaire, dans l’immédiat, de cette décision de la communauté internationale. » Autrement dit : « Bien qu’ayant quelques solides principes, cela ne doit surtout pas nous empêcher de nous asseoir dessus à la première occasion. »
[Vous aurez noté, par ailleurs, le terme « forcenés », qui laisse entrevoir à la fois le degré de souffrance intime que ce va-t-en-guerre malgré lui doit endurer en approuvant les bombardements, et le niveau de satisfaction belliqueuse qu’il aurait pu atteindre si son antimilitarisme avait été simplement ordinaire.]
Oublié car ringard, donc, le discours sur l’industrie de mort et ses ruineuses et mortelles saloperies, modernes en diable, elles, pas comme ces pamphlets antimilitaristes poussiéreux ! Rien, pour cause d’inefficacité pacifiste chronique, sur ce commerce sordide et florissant avec les dictatures du monde entier, qui permet de museler des millions d’individus. Pas un mot, sans doute pour éviter toute atteinte au moral des armées, sur cet arsenal militaire de Khadafi que détruisent aujourd’hui ceux-là mêmes qui le lui ont vendu, du temps pas si lointain de leur amitié. Silence éditorial sur le commandement suprême d’une guerre confié à un Prix Nobel de la paix…
Au lieu de ça, il nous faudrait croire que la motivation première de la coalition dans cette intervention musclée repose sur une inquiétude angoissée des dirigeants occidentaux pour les populations de l’Est libyen. On attendait une réflexion censée, au moins une ébauche d’analyse raisonnée de l’événement, et c’est BHL qui s’invite en bonne place dans les colonnes du Monde libertaire. Après l’ « antimilitarisme guerrier », voici donc les « bombardements humanitaires ». Et quand l’heure du combat a sonné, il en va des éditoriaux comme d’une cour de caserne : on ne s’y pose plus de questions ! Comme celle-ci, très primaire, je le reconnais, eu égard à la philosophie haut de gamme de l’éditorialiste : pourquoi la Libye, et pas le Soudan, la Tchétchénie, le Tibet, la Syrie, la Biélorussie, la Birmanie, la Thaïlande, la Chine, entre autres, autant de pays où toute contestation massive se termine en massacre ?
On passera sur le parallèle qu’ose entreprendre le spécialiste des questions militaires du Monde libertaire, devenu historien, avec l’Espagne de 1936, tant l’on parvient là à des sommets de ridicule, plus élevés que la hauteur atteinte par les avions de guerre « libérateurs » des curieuses brigades internationales de l’OTAN au-dessus de la Libye. Il y a bien du rouge et du noir dans le drapeau qu’arborent les insurgés, mais il est celui de l’ancienne monarchie cyrénaïque renversée par le coup d’Etat khadafiste de 1969. Les révoltés libyens ne souhaitent sans doute pas tous le retour de la couronne, mais ce choix est tout de même symboliquement lourd. Nous n’avons pas le souvenir, par ailleurs, que les antifranquistes – et en premier lieu les anarchistes espagnols – aient réclamé l’intervention armée des démocraties européennes.
Dans sa fulgurante lucidité, le baroudeur à distance entrevoit tout de même la possibilité que les « démocraties » occidentales ne jouent pas les gros bras dans un but totalement désintéressé, mais avec certaines arrière-pensées pour la période d’après-tuerie. [Vous aurez noté les guillemets à « démocraties », qui montrent que ce pertinent observateur du monde n’est pas dupe.] Aussi prend-il bien soin de les mettre en garde. [A partir de là, ce n’est plus BHL, c’est Jean-Claude Vandamme !] Car si elles s’imaginent, ces « démocraties », pouvoir tirer profit de la situation auprès des successeurs du tyran, elles se trompent ! D’abord, elles n’en ont pas le droit, il l’écrit sans même une pointe d’humour, et surtout ce serait sans compter sur les troupes de la Fédération anarchiste, qui ne permettront pas cette infâmie (« Vous pouvez compter sur nous… »). A ce stade, il est regrettable qu’il ne nous dise pas où en est son extrême vigilance concernant l’éventuelle confiscation des « révolutions » tunisienne et égyptienne par les politiciens professionnels de là-bas.
Dans un journal d’opinion, l’éditorial est censé fournir le sentiment général partagé par les adhérents de l’organisation dont il est l’organe. C’est donc avec effarement qu’on découvre cette prose en uniforme dans le journal de la Fédération anarchiste. Car il serait tout de même surprenant, j’ose l’espérer, que le point de vue développé ici soit largement répandu parmi les adhérents de cette organisation. S’il s’en trouve pour être séduits, même momentanément, par le charme discret des porte-avions et autres engins de mort, il était à la rigueur possible de reléguer cet article en tenue treillis en page intérieure, signé par son auteur, plutôt que de l’élever au rang d’éditorial.
Mais il y a plus grave.
Non content d’imposer à tous cette position belliqueuse qui fera date dans l’histoire du journal, tout point de vue divergent ou contraire se voit dans le même temps caricaturé lamentablement, flingué par l’éditorialiste embusqué. Les réfractaires au lâcher de missiles, selon un procédé utilisé jusqu’à la nausée par des générations de staliniens, se voient d’emblée discrédités, placés illico par le Georges Marchais du drapeau noir au rang de « puristes assurément bourgeois déconnectés des réalités ». Pourquoi pas d’« anarchistes allemands », tant qu’on y est ? Bien qu’il ne soit pas le premier, loin de là, à user de telles méthodes, on demeure à chaque fois attendris par la découverte, sous une plume libertaire, de cette ouverture d’esprit et de cette bienveillante tolérance que n’aurait pas reniées un militant maoïste pro-albanais des années 60.
Ceux qui espèrent d’une publication libertaire qu’elle leur offre une analyse réfléchie des événements survenus dans le monde arabe depuis trois mois, débarrassée des postures bouffonnes, devront encore patienter, attendre que cet éditorialiste de préau d’école ait fini de pulvériser les chars ennemis sur sa console vidéo.
Le blog de Floréal
Croire ou penser, il faut choisir !
http://florealanar.wordpress.com/2011/03/31/une-frappe-…iale/
« Je croyais que de fins politologues, et islamophobes au demeurant, auraient compris ça »
A ton avis l’accusation d’islamophobie ça vaut combien de claques dans la grande gueule d’UN politologue averti ?
De fins politologues ayant décrété que l’islamophobie n’est aucunement un racisme, et même que combattre l’islamophobie c’est défendre une religion (si, si, c’est bien écrit ci-dessus), il n’y a pas de quoi s’énerver quand on est traité d’islamophobe, ça serait même flatteur pour certains soi-disant « laïques ».
Capisci ?
Mais personne s’énerve Ducon. Y a juste qu’en plus de nous brouter avec ta débile préférée tu mets des s partout et surtout là où y en a pas besoin. Et aussi, mais c’est ton problème, que ça va finir par te tomber sur le coin de la gueule ces petits travers grammaticaux. M’enfin tu fais bien comme tu veux. Faudra juste pas venir pleurer ensuite.
La police de la pensée traque les « travers grammaticaux ». Sauf que si tu veux éviter les « s partout » il faudrait commencer par ne pas apporter ton appui aux commentaires craignos. Ça commence à faire beaucoup de monde.
Sur l’instrumentalisation du féminisme pour justifier l’islamophobie, voir :
Antisexisme ou antiracisme ? Un faux dilemme
« Ce dont il s’agit ici, ce n’est pas de considérer le « pour » et le « contre » de la loi, cela a déjà été fait, mais d’examiner les arguments « féministes » – évoquant les droits des femmes – qui, alors qu’ils étaient quasiment absents du débat en 1989, ont progressé jusqu’à constituer l’essentiel de l’argumentation pro-loi.
Cet article, qui fait suite à plusieurs autres essais sur le « foulard islamique » [1], n’aborde pas dans ses multiples aspects la loi française qui interdit aux élèves de l’école publique de porter le foulard. Sur l’historique de la loi, en particulier sur la laïcité française, et sur la fabrication au cours des 20 dernières années de la « menace islamique » qui a servi de fondement pour légitimer la loi, on lira avec intérêt les chapitres qu’y consacrent Alain Gresh [2] et Olivier Roy [3]. Organisée par des acteurs politiques importants [4], la construction du foulard en problème a passé par deux étapes décisives pour « extorquer » le consentement de l’opinion publique à la loi : un processus de criminalisation des « musulmans » [5] relayé par des médias qui ont accordé une place disproportionnée à l’affaire – deux fois plus grande qu’au démantèlement de la sécurité sociale [6]. […]
Ce dont il s’agit ici, ce n’est pas de considérer le « pour » et le « contre » de la loi, cela a déjà été fait, mais d’examiner les arguments « féministes » – évoquant les droits des femmes – qui, alors qu’ils étaient quasiment absents du débat en 1989, ont progressé jusqu’à constituer l’essentiel de l’argumentation pro-loi.
Cet article, qui fait suite à plusieurs autres essais sur le « foulard islamique » [1], n’aborde pas dans ses multiples aspects la loi française qui interdit aux élèves de l’école publique de porter le foulard. Sur l’historique de la loi, en particulier sur la laïcité française, et sur la fabrication au cours des 20 dernières années de la « menace islamique » qui a servi de fondement pour légitimer la loi, on lira avec intérêt les chapitres qu’y consacrent Alain Gresh [2] et Olivier Roy [3]. Organisée par des acteurs politiques importants [4], la construction du foulard en problème a passé par deux étapes décisives pour « extorquer » le consentement de l’opinion publique à la loi : un processus de criminalisation des « musulmans » [5] relayé par des médias qui ont accordé une place disproportionnée à l’affaire – deux fois plus grande qu’au démantèlement de la sécurité sociale [6]. »
http://lmsi.net/Antisexisme-ou-antiracisme-Un-faux
Tu confonds menaces et logique, mais ça c’est normal vu que toi et la logique, ça fait deux !
MEETING PUBLIC LE JEUDI 9 FEVRIER 2012 à partir de 19 HEURES AU CIN’HOCHE,
6 rue Hoche 93170 BAGNOLET (métro Gallieni)
Avec : Anissa Fathi, Rokhaya Diallo, Mireille Fanon Mendès-France, Jean Baubérot, Lila Charef, Esther Benbassa, Ismahane Chouder, Joël Roman, Alima Boumediene, Christine Delphy, Saïd Bouamama, Françoise Vergès, Ndella Paye, Pierre Tévanian, Monique Crinon, Djamila Bekioui, Olivier Besancenot, Houria Bouteldja, Sonia Dayan Herzbrun … et bien d’autres.
L’adoption par le Sénat de la proposition de loi Laborde visant à étendre l’obligation de neutralité aux structures privées en charge de la petite enfance et aux assistantes maternelles à domicile marque une escalade insupportable dans l’islamophobie. Ce projet remet en cause l’égalité devant le travail : il introduit une discrimination ignoble en fonction de la religion. Il rappelle certains des moments les plus sombres de l’histoire de ce pays, l’interdiction de certaines professions aux Juifs sous le régime de Vichy et le statut de sous-citoyens des musulmans sous la colonisation. Il constitue une atteinte aux libertés individuelles car les assistantes maternelles seront poursuivies et contrôlées jusque dans leur domicile. La chasse aux musulmanes est ainsi totale : espace public et espace privé, aucun répit ne leur est laissé. L’Assemblée nationale ne doit pas voter ce texte. Il faut mettre un terme à l’ignominie.
Depuis la loi du 15 mars 2004 interdisant l’école publique aux élèves musulmanes portant le foulard, les exclusions se sont multipliées, non seulement à l’encontre des élèves mais aussi à l’encontre des mères d’élèves, que ce soit pour l’accompagnement des sorties scolaires ou pour la participation à des activités au sein de l’école.
Malgré un avis de la HALDE (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité), rappelant que l’interdiction du foulard ne s’applique pas aux parents d’élèves, le ministre Luc Chatel a annoncé au printemps dernier son intention d’instaurer par décret cette nouvelle discrimination. La proposition fut reprise dans le programme de l’UMP pour 2012 – parmi 26 propositions tout aussi inquiétantes, légalisant notamment la discrimination à l’embauche contre les femmes portant le foulard, y compris dans le secteur privé !
Ces mesures obéissent à une même logique de stigmatisation et d’exclusion, en rupture complète avec les principes laïques tels qu’ils ont été fixés par la loi de 1905 et les lois Ferry-Goblet sur l’école. Nous refusons ce détournement de la laïcité, qui s’inscrit dans une série interminable d’offensives : loi anti-foulard, loi anti-niqab, « débat sur l’identité nationale », stigmatisation des « prières de rue », des minarets et des menus « halal », invectives de Nicolas Sarkozy sur « l’égorgement du mouton » et de Claude Guéant sur le « trop grand nombre » de musulmans, « débat sur l’Islam » rebaptisé « débat sur la laïcité », appels à généraliser l’interdiction du foulard aux usager-e-s des service publics,
Nous refusons cette logique de guerre et de mise au ban, qui désigne les femmes portant le foulard comme des pestiférées et les disqualifient aux yeux de leurs propres enfants,
Parce que l’école publique ne doit pas choisir son public, parce qu’elle doit être un lieu de rencontre et non d’exclusion, parce qu’elle doit promouvoir le droit à la différence et non le mépris de l’autre ;
Parce que nous tenons au principe de laïcité, aux libertés individuelles, à l’égalité de traitement ;
Parce qu’un État démocratique n’a pas à imposer à ses citoyen-ne-s leur manière de s’habiller ;
Parce que ce sont une fois de plus des musulmans, et une fois de plus des femmes, qui sont discriminé-e-s.
Contact : collectif.mte@gmail.com https://www.facebook.com/groups/MamansEgalesSorties/
UN MEETING PUBLIC LE JEUDI 9 FEVRIER 2012 à partir de 19 HEURES AU CIN’HOCHE, 6 rue Hoche 93170 BAGNOLET (métro Gallieni)
http://www.indigenes-republique.fr/article.php3?id_arti…=1576