Aujourd’hui, nous voyons surgir une extrême-droite qui a soigneusement renouvelé la façon dont elle se présente, que ce soit le FN, les identitaires ou leurs franges radicales. La vieille extrême-droite, raciste, chauvine et autoritaire n’a pas disparu, mais elle s’est adaptée à ce nouveau profil public. Ils ont su brouiller les cartes en puisant à gauche des thèmes et des images, tout en les mêlant aux leurs : classe ouvrière, anti-impérialisme, laïcité, et ainsi de suite. Cela oblige à redoubler de vigilance, mais aussi à se demander pourquoi certains thèmes se sont révélés si glissants.

Les alliances douteuses qui se sont nouées par le biais du soutien « de gauche » aux islamistes (notamment sur la question de l’Irak ou de la Palestine), au mépris des droits des femmes et de toute idée de liberté ; une certaine laïcité qui se limitait à la critique de l’Islam (pour aboutir à la haine des immigrés, présumés tous musulmans) ; la prolifération de clichés antisémites qu’on essaie de faire passer pour de l’antisionisme (ruinant ainsi la crédibilité et la dignité du combat contre la colonisation en Palestine) ; le soutien aveugles à toutes les dictatures présumées « anti-impérialistes », que ce soit les pouvoirs totalitaires irakiens et aujourd’hui syriens ou libyens, ou encore le soutien sans faille affiché par Chavez et Morales au régime réactionnaire et assassin d’Ahmadinejad en Iran ; les différents avatars des théories complotistes, autour du 11 septembre notamment ; le souverainisme, plus ou moins déclaré, comme seule réponse à la crise sociale ; toutes ces « confusions » et d’autres encore, ont rendu la frontière entre l’extrême-droite et l’extrême-gauche de moins en moins étanche, de plus en plus floue.

C’est une stratégie de brouillage des cartes consciente, mise en œuvre depuis les années 1980 par la nouvelle droite, qui s’est aujourd’hui imposée. Il ne sert à rien de hurler au fascisme contre l’extrême-droite classique, si l’on ne sait pas la reconnaître partout où elle est embusquée. On a vu récemment des ralliements ouverts d’anciens dirigeants de partis ou d’associations venus de la gauche se rallier au FN, ou lui donner des gages de laïcité et de patriotisme. Mais ces ralliements ne doivent pas cacher les ramifications multiples des amis de Soral, de Dieudonné, de Meyssan, etc. qui bénéficient de la sympathie de militants qui se croient encore de gauche et qui se trouvent parfois sur nos propres terrains. Pire, nos adversaires d’extrême-droite se proclament volontiers de gauche, font appel au monde du travail et réalisent un réel travail militant d’implantation dans des quartiers abandonnés par le mouvement ouvrier. C’est ce terrain qu’il faut reconquérir. On ne combattra pas l’extrême-droite par un « front républicain » dans les urnes, mais dans les boites, dans les quartiers, par le travail militant contre leurs idées et leurs pratiques.

Aujourd’hui, se battre contre, ce n’est pas seulement affronter l’extrême-droite déclarée comme telle, ce n’est pas seulement manifester notre opposition, c’est aussi et d’abord traquer leurs idées partout où elles se cachent . Nous devons établir un véritable cordon sanitaire, une ligne claire entre eux et nous. Réaffirmons l’existence d’un mouvement communiste, ouvrier, qui se bat sans ambigüité sur un terrain de classe

http://www.communisme-ouvrier.info/?Combattre-l-extreme…-sous

voir aussi “L’extrême droite : mieux la connaître pour mieux la combattre !” (avec une carthographie): http://scalp-reflex.over-blog.com/