Des « amis » qui n’en sont pas
Catégorie : Global
Thèmes : Resistances
Pour contrer la demande d’adhésion de la Palestine à l’ONU, le gouvernement israélien a décidé de mener une campagne de propagande musclée pour convaincre les communautés juives de diaspora que cette initiative constitue une menace existentielle pour Israël.
Dans le monde juif, certains ont accueilli le message des autorités israéliennes comme un discours de Churchill les exhortant à se battre sur terre, sur mer et dans les airs. Des responsables communautaires, des blogueurs et des hyperactifs des forums internet se font les champions de la cause d’Israël en s’assignant une mission vitale : démasquer et discréditer les voix juives discordantes.
La rhétorique qu’ils utilisent est tellement catastrophiste que les Juifs favorables à l’initiative de Mahmoud Abbas ne peuvent qu’être considérés comme des ennemis d’Israël. Certains comparent la demande palestinienne à « une volonté de destruction d’Israël », d’autres évoquent « les risques mortels » qu’on ferait courir à Israël en soutenant cette demande qu’ils assimilent à « une tentative de pogrom diplomatique ». Des expressions aussi outrancières avaient été prononcées il y a quelques mois contre J Call, un appel de Juifs européens soutenu par le CCLJ et dénonçant l’impasse dans laquelle s’est engagé le gouvernement israélien depuis plusieurs années : « J Call alimente la menace d’un politicide ». Ou encore, « J Call pointe une arme de destruction massive sur les dirigeants israéliens ». En dehors du peloton d’exécution, on voit mal quel est le sort que ces soutiens inconditionnels d’Israël réservent à un Juif ayant à la fois signé l’appel de J Callet soutenu l’admission de la Palestine à l’ONU.
Ce qui est encore plus grave dans cet acharnement, c’est l’aveuglement et l’incohérence de ces champions de la défense d’Israël. Aujourd’hui, nombre d’entre eux se réjouissent du soutien que les protestants fondamentalistes américains apportent à Israël. Ces derniers croient fermement que le rassemblement des Juifs en Terre sainte est l’étape préalable au retour du Christ. Cet appui à Israël, aussi curieux qu’inattendu, s’explique par la lecture littéraliste qu’ils font de la Bible dans une perspective messianique et apocalyptique. Les événements historiques sont à lire suivant un scénario qui mène nécessairement à la fin des temps et au retour de Jésus sur terre. Ne négligeons pas un détail important : la rédemption finale se fera une fois les Juifs convertis au christianisme !
Ces fondamentalistes chrétiens pourraient nous faire sourire s’ils ne donnaient pas un contenu politique inquiétant à leur délire apocalyptique. Ce rassemblement des Juifs doit intervenir sur l’ensemble de la Palestine historique, c’est-à-dire Israël, la Cisjordanie et Gaza. Cela explique pourquoi ils défendent avec tant de fougue l’occupation et la colonisation de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est. Et comme les colons israéliens, ils s’opposent à la création d’un Etat palestinien.
Si le soutien à Israël passe par des alliances avec des fondamentalistes illuminés, créationnistes, homophobes et souvent racistes, comme le révérend Hagee, président des Chrétiens unis pour Israël, et par des attaques infondées contre les milieux juifs favorables à la création d’un Etat palestinien aux côtés d’Israël, on peut s’interroger sérieusement sur l’évolution politique au sein du monde juif.
Avant de se prononcer catégoriquement contre l’adhésion de la Palestine à l’ONU, il n’est pas inutile de se plonger un instant dans l’histoire d’Israël. Le 14 mai 1948, Ben Gourion n’a sollicité l’opinion d’aucune puissance pour proclamer la création de l’Etat d’Israël. Il est passé outre les réserves émises par certains pays amis, parmi lesquels figuraient les Etats-Unis ! A aucun moment, l’idée d’aller demander préalablement la reconnaissance de l’Etat d’Israël à l’ONU n’a effleuré Ben Gourion. Ce petit retour en arrière a le mérite de montrer à quel point Mahmoud Abbas est bien modéré dans sa démarche. Quoi qu’en disent ses détracteurs, le président de l’Autorité palestinienne ne recherche pas la destruction d’Israël. Il s’efforce même d’œuvrer pour que la solution des « Deux peuples, deux Etats » ne devienne pas obsolète. C’est la raison pour laquelle des Israéliens et des Juifs de diaspora auraient souhaité qu’Israël soit le premier à reconnaître la Palestine.
Lundi 3 octobre 2011
Nicolas Zomersztajn
« Si le soutien à Israël passe par des alliances avec des fondamentalistes illuminés, créationnistes, homophobes et souvent racistes, comme le révérend Hagee, président des Chrétiens unis pour Israël, et par des attaques infondées contre les milieux juifs favorables à la création d’un Etat palestinien aux côtés d’Israël, on peut s’interroger sérieusement sur l’évolution politique au sein du monde juif. »
ça veut dire quoi « le monde juif » (et son évolution politique) ?
le texte vient du centre communautaire juif laique de belgique, pour le contexte….
et ca veut dire que tout en étant juif, laique, » de gauche » ( et meme, oui, » sioniste de gauche » ) il devient difficile de critiquer la politique israelienne sans se faire allumer
monde juif….. bah, si ca te gene , remplace par communauté juive, peuple juif ou ce que tu veux…
et le texte précise aussi que dans ce contexte comme dans tant d’autres, le vieil adage reste d’actualité
» gardez moi de mes amis… »
même le CRIF est en faveur de « négociations », le gouvernement israélien aussi
je cite cette perle
« Barak : «Les pourparlers de paix reprendront sur base de la proposition du Quartette»
07/10/11
Les pourparlers de paix reprendront prochainement sur la base des propositions du Quartet, a prédit jeudi 6 octobre 2011 le ministre de la défense Ehud Barak lors d’une interview à Israël Radio.
Déclarant que les propositions visent juste à amener israéliens et palestiniens à la table des négociations, Barak a expliqué que « le Quartet rejette les conditions aux pourparlers ». Israël sera en mesure d’approcher un état palestinien avec plus d’optimisme si il voit que les palestiniens sont prêts à parler de toutes les questions associées à une solution a deux états, y compris celles de Jérusalem, et à montrer une « responsabilité totale », a dit Barak. Le ministre de la défense a affirmé que l’état palestinien, dans de bonnes conditions, est dans l’intérêt d’Israël, et ne doit pas être perçu comme une menace.
Au moins, sionistes de « gôche », de droite, d’extrême droite sont d’accord
Encore une citation
« La secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, a « fermement recommandé », mercredi 5 octobre 2011, à l’Unesco de reconsidérer le vote de son conseil exécutif en faveur de la reconnaissance de la Palestine comme membre à part entière et accusé la Chine et la Russie de se trouver « du mauvais côté de l’Histoire » dans la crise syrienne.
Mme Clinton a jugé « déroutant et inexplicable que des organes des Nations unies prennent des décisions sur le statut [de la Palestine] », alors que ce sujet a été soumis au Conseil de sécurité. « Quelles sont les frontières de cet Etat envisagé par l’Unesco ? Quelle est sa juridiction ? Personne ne sait, car il s’agit des questions difficiles qui ne peuvent être résolues que par les négociations », a souligné Hillary Clinton. »
pour la route
« Le vice-président américain, mercredi 5 octobre 2011, a déclaré : «Israël est l’ami le plus proche, le plus cher, le plus intègre de l’Amérique». Biden a ajouté qu’il n’y avait aucune alternative à l’engagement américain vis-à-vis d’Israël.
Le vice-président américain a aussi fait part de sa préoccupation face aux tentatives de délégitimer Israël. »
enfin, si vous voulez rire, je conseille le dossier du nouvel observateur
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/palestine-onu/
Avec tant de fidèles amis, plus besoin d’ennemis !
barak, le CRIF, hillary clinton etc etc etc
oui, bien sur, mais le rapport avec l’article ??,
ps : si barak était de gauche, ca se saurait et ca serait un scoop ( il n’est meme plus au parti travailliste, qui lui meme peut difficilement etre classé à gauche… )
« le texte vient du centre communautaire juif laique de belgique, pour le contexte…. »
Oui mais là nous sommes sur Indymedia Nantes pas dans le centre communautaire juif laique de Belgique…pour l’autre contexte.
Pour le reste le fait qu’il existe une communauté juive ne suppose pas qu’il y ait une « évolution politique » propre a cette communauté…pas plus qu’aux autres, ou alors ça demande a être vraiment affiner, parce qu’entre ça et la théorie d’un vote juif, la frontière est mince.
Qu’on mette des parenthèses aux « amis » n’empêche pas que ce sont des amis, tant les positions des sionistes de gauche, de droite, du centre, du dessus ou de chez Smith en face convergent vers le même but : maintenir un Etat juif, c’est-à-dire où les non-juifs n’auront pas le statut de citoyens à part entière quel que soit le côté de la ligne verte où ils se trouvent.
Les conditions imposées aux Palestiniens et la colonisation font de toute façon que la solution de deux Etats est tout simplement irréaliste. La seule solution – dont les sionistes ne veulent pas, ce qui explique que les plus roublards d’entre eux « acceptent » la solution à deux Etats, en sachant qu’elle est impossible – c’est un seul Etat où TOUS auraient les mêmes droits.
Mais évidemment, c’est contraire à une idéologie de séparation des peuples…
« Au moins, sionistes de « gôche », de droite, d’extrême droite sont d’accord. »
Quelqu’un a déjà montré sur quoi reposait cet amalgame. Barak de gauche franchement… Le gars se dit centriste
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ehud_Barak
Mais moi j’aimerais aller plus loin. Pourquoi dès qu’on parle de sionisme ou même d’antisionisme, on procède de la sorte ? Tout ceux qui se livrent à de tels effets de manches, ne sont pas forcément des ordures ou des manipulateurs, mais ils sont incontestablement binaires et manichéens. Et dans ce merdier qui perdure depuis plus de soixante ans, ça ne peut en rien aider à la compréhension de la situation, ni donc à une quelconque solution (un, deux états, plus d’états, que sais-je…)
Qui a dit que Barak était de gauche ? Comparé à la politique française, il est évidemment de droite, et même d’extrême droite, juste un peu moins que Netanyahou. Quand on parle de gauche, pour Israël, on se réfère plutôt à La Paix maintenant, qui est pour un Etat juif et contre le retour des réfugiés, ce qui en dit long sur la « gauche » israélienne…
Si on veut comprendre pourquoi les sionistes intelligents (les plus roublards) sont pour la reconnaissance à l’ONU, voir l’excellent texte de Michel Warschawski :
« […] Tout d’abord, Mahmoud Abbas est soumis à une importante pression pour abandonner l’initiative, et on sait combien le Président de l’Autorité Palestinienne est sensible aux pressions. Une reculade serait une nouvelle humiliation pour l’Autorité Palestinienne et pourrait bien faire perdre à Abbas et à l’Autorité Palestinienne dans son ensemble les dernières miettes de leur légitimité populaire.
Ensuite, qu’est-ce qu’un Etat sans souveraineté, sans le contrôle de ses frontières, sans le droit de se défendre, sans le droit d’avoir sa propre économie ? Cela sonne comme une mauvaise blague.
Enfin – et c’est peut-être ce qui devrait le plus nous inquiéter – quel sera la destinée de l’Organisation de Libération de la Palestine, qui, jusqu’à maintenant, était reconnue par la communauté internationale comme l’unique représentante du peuple palestinien et représentait officiellement les Palestiniens dans les organismes de l’ONU ? Remplacer l’OLP par un Etat de Palestine virtuel n’est pas un progrès, mais rejoint un vieux rêve israélien : remplacer la nation palestinienne par la population de Cisjordanie et de Gaza et l’OLP par une direction locale. Jusque récemment, un tel objectif était clairement rejeté par l’ensemble du peuple palestinien, qui se revendique non pas comme une « population occupée », mais comme une nation, possédant un droit inaliénable à l’autodétermination.
Remplacer – même simplement de facto – l’OLP par un « Etat palestinien » revient en pratique à laisser sur le bord du chemin vers un tel « Etat » des millions de réfugiés, qui constituent la majorité de la nation palestinienne et le cœur du mouvement national palestinien. L’attachement des Palestiniens à l’OLP n’est pas une posture romantique, mais l’expression de leur détermination à être une nation et à être considérés par la communauté internationale comme une nation. »
http://revolutionarabe.over-blog.com/article-palestine-….html
Merci de ne pas raconter n’importe quoi. Y pas que les sionistes qui sont pour l’existence d’un Etat israélien. Un type comme Shlomo Sand aussi : http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article4588.
vu ce qui se passe en Egypte, les meurtres de Coptes dans un état pourtant multiconfessionnel, on est en droit de se demander ce qui se passera dans une Grande Palestine, qui serait, elle aussi, multiconfessionnelle, comme le demandent tous les antisionistes.
2 états laïcs et démocratiques sembleraient plus réalistes, mais c’est bien aux peuples eux-mêmes de se déterminer
« on est en droit de se demander ce qui se passera dans une Grande Palestine, qui serait, elle aussi, multiconfessionnelle »
On est surtout en droit de CONSTATER ce qui se PASSE MAINTENANT dans un Etat juif et raciste.
« vu ce qui se passe en Egypte, les meurtres de Coptes dans un état pourtant multiconfessionnel, on est en droit de se demander ce qui se passera dans une Grande Palestine, qui serait, elle aussi, multiconfessionnelle, comme le demandent tous les antisionistes »
Sous-entendu :
« vu ce qui se passe en Egypte, les meurtres de Coptes dans un état pourtant multiconfessionnel, on est en droit de se demander si deux Etats monoconfessionnels ne serait pas préférable »
« vu ce qui se passe en France, le racisme et l’islamophobie dans un état pourtant multiconfessionnel, on est en droit de se demander si la solution à deux Etats ne serait pas préférable»
« Dans la lettre ouverte qu’il adresse à Alain Juppé, ministre français des Affaires étrangères, Schlomo Sand, professeur d’histoire à l’université de Tel-Aviv, demande que la France reconnaisse un État palestinien aux côtés de l’État d’Israël. Il récuse d’autre part la revendication du gouvernement israélien à être considéré comme un État juif : Israël doit continuer à être l’État de tous les Israéliens, juifs ou arabes, qui y résident.
Pour l’historien Shlomo Sand l’exil du peuple juif est un mythe, né d’une reconstruction a posteriori, sans fondement historique. Il montre dans son livre Comment le peuple juif fut inventé, que l’existence des diasporas de Méditerranée et d’Europe centrale est le résultat de conversions anciennes au judaïsme. »
http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article4588
Si Shlomo Sand demande de reconnaître un Etat palestinien, c’est dans l’hypothèse où Israël cesserait de se prétendre Etat juif. Mais c’est une hypothèse absurde. Le seul intérêt de cette démarche, c’est de mettre les Occidentaux devant leurs responsabilités et démontrer qu’on ne peut accorder aucune confiance à cet Etat constitutionnellement raciste.
Ça a réussi à rester intéressant pendant une dizaine de commentaires où les gens réussissaient encore à s’écouter, mais là c’est absurde. Je supprime les derniers commentaires et je locke l’article.