Les forces iraniennes ont subi de lourdes pertes au cours de l’opération menée depuis 16 juillet contre les guérillas kurdes à la frontière entre l’Irak et l’Iran. Toutes les tentatives d’infiltration de soldats dans la région autonome du Kurdistan irakien ont été repoussées par les combattants du PJAK, a affirmé un porte-parole de cette organisation.

Apres une journée de pose, les affrontements entre l’armée iranienne et le PJAK, Parti pour une vie libre au Kurdistan, ont repris ce matin à 6h45 à Dola Kokê, dans la région du Qandil, quand les soldats ont tenté de franchir la frontière, a dit Shirzad Kamankar, porte-parole du PJAK.

Plusieurs soldats ont été tués par les combattants kurdes qui ont lancé des attaques pour repousser les forces iraniennes, a ajouté le porte-parole, pour qui les affrontements ont duré jusqu’à 15h.

CONVOIE MILITAIRE ATTAQUÉ PAR DES FEMMES COMBATTANTES

Le 19 juillet, la quatrième journée de l’opération dans la région du Qandil, une autre attaque a été lancé contre un convoie militaire à Mariwan par les femmes combattantes du PJAK, faisant 15 morts dans les rangs iraniens et détruisant une véhicule militaire.

Plus de 100 soldats iraniens ont été tués depuis début de l’opération, selon PJAK qui, de son coté, annonce la mort de 7 combattants, ainsi que 4 blessés.

« Au cours des dernières 72 heures, les rebelles ont subi de lourdes pertes dans la région d’Al-Watan », a-t-il dit, le général iranien Mohammad Pakpour, commandant de l’armée de terre des Gardiens de la révolution, sur la chaîne de télévision en arabe Al-Alam, selon AFP.

PJAK DÉTIENT LES CORPS DE NEUF SOLDATS

L’organisation kurde démente les déclarations de l’armée iranienne sur le combat et affirme que le régime cache ses pertes. Le 18 juillet, le PJAK avait affirmé détenir les corps de neuf soldats iranien. Shirzad Kamankar a confirmé que ces corps sont toujours dans les mains de la guérilla.

LE GOUVERNEMENT KURDE DÉNONCE L’OPÉRATION

Le gouvernement kurde a également dénoncé l’opération iranienne. « Nous demandons à l’Iran de respecter la souveraineté de la région du Kurdistan, qui fait partie de l’Irak », a affirmé à l’AFP le porte-parole du gouvernement régional kurde, Qawa Mahmoud.

« Il y a eu une infiltration le long de la frontière irakienne. Le meilleur moyen de régler des problèmes frontaliers passe par la négociation et par des moyens pacifiques, et pas en bombardant des civils », a-t-il ajouté.

UNE FEMME BLESSÉE DANS LE BOMBARDEMENT

L’armée iranienne avait bombardé le 17 juillet le village de Suni, à Qala Dize, dans la région autonome du Kurdistan irakien, touchant une école et une maison, et avait blessé une femme de 27 ans.

Les forces iraniennes ont affirmé lundi avoir pris au terme de violents affrontements le contrôle de trois camps du mouvement kurde en territoire irakien, mais cette annonce a été démentie par les autorités kurdes et le PJAK.

« Tout ce que disent les Iraniens sur leur occupation de trois camps au Kurdistan est faux », a déclaré à l’AFP le secrétaire général du ministère des peshmergas (combattants kurdes), Jabbar Yawar. « Ils disent cela pour justifier leurs attaques et bombardements sur des villages au Kurdistan. Tous les combats se sont déroulés en territoire iranien ».

Un autre porte-parole du PJAK a dénoncé la « désinformation », soulignant que l’armée iranienne ne détient aucun camp. « Au contraire, l’armée a du reculer face à la résistance de la guérilla. Les soldats sont en ce moment à l’extérieur de la frontière » de la région autonome du Kurdistan, avait déclaré Shamal Bashiri.

Par Maxime Azadi