La violence est toujours dénoncée avec horreur lorsqu’elle se passe dans une chambre de torture ou à l’autre bout du monde, pourtant, chez nous, c’est dans l’intimité du foyer familial qu’est perpétré le plus grand nombre de violences de toutes sortes envers les femmes.
La moitié des violences physiques et le tiers de tentatives de meurtres sur des femmes sont perpétrés par le conjoint.
Dans 7 viols sur 8 l’agresseur est connu de sa victime.
8 % des femmes sont victimes d’un harcèlement psychologique qui se manifeste par des menaces des dénigrements, du mépris ou encore en faisant passer la femme pour folle à ses yeux et à ceux d’autrui.
Les violences domestiques sont perpétrées très majoritairement par les hommes, aucun pays, aucune culture, aucune catégorie sociale n’est épargnée.
Les violences domestiques sont un fait social, elles ne relèvent pas de la prétendue fragilité des femmes.
Ces gestes et ces comportements violents qui utilisent les coups, l’humiliation, le dénigrement, les menaces et le chantage, font partie d’une stratégie pour contrôler et imposer à l’autre sa domination.
L’ampleur et la fréquence de ces violences domestiques sont les conséquences de l’inégalité entre les sexes.
De nombreuses raisons plongent les victimes dans le silence et les empêchent d’agir et d’envisager une issue à la souffrance : l’isolement, la honte, la peur, les sentiments de culpabilité et d’échec, le risque d’éclatement de la famille…
Rompre le silence qui entoure les violences domestiques, c’est d’abord reconnaître le statut de victime et sensibiliser l’opinion publique. Les violences sous toutes leurs formes ne sont pas une simple somme de discriminations, mais un système de contrôle des femmes.
Les violences ne se dissocient pas de la place faite aux femmes dans cette société où 80 % des travailleurs pauvres sont des femmes. L’indépendance économique et sociale est une condition nécessaire pour qu’une femme puisse réagir face aux violences dont elle est victime.
Les luttes féministes pour l’égalité des droits font partie du combat contre les violences.

Réunion-débat organisée par la LCR
le 4 février 2004
à 20 h 30 salle de la Médiathèque