D’ailleurs, nous sommes indisciplinés : manifestation le 28/05/2011 à nantes
Catégorie : Local
Thèmes : Immigration/sans-papierEs/frontieres
Lieux : Nantes
La chasse aux Roms est orchestrée par tous, socialistes ou élus de droite, appuyés par les préfets. La droite au régime a lancé le débat foireux sur l’identité nationale et la stigmatisation des musulmans.
Depuis des années, les ministres de l’Intérieur qui se succèdent, de gauche comme de droite, ont poursuivi et accentué la répression, tenants des discours d’exclusion et de rejet des étrangers. On a fait le lit des idées du Front National et pas uniquement sous Sarkozy.
Les centres de rétention se multiplient et c’est tout bon pour la croissance, puisque tout un secteur économique prospère. On en est à la cinquième loi sur l’immigration en sept ans, cumulant régression des droits et répression des militants, poursuivis pour délit de solidarité. Désormais, avec la création de « zones d’attente spéciales », n’importe quel lieu peut devenir une zone de rétention, histoire d’expulser fissa celle et ceux qui viennent d’arriver, tout en les privant des conditions normales d’accès à l’asile. Cette dernière loi institutionalise par ailleurs le bannissement avec interdiction de retour en France de 2 à 5 ans.
Par ailleurs, indisciplinons-nous! Refusons, dénonçons la xénophobie d’Etat, la forteresse que Europe instaure à ses frontières avec le sud, combattons la xénophobie patronale. De la PME de sécu, de restauration ou de nettoyage, à Vinci ou Bouygues, les patrons profitent (c’est un pléonasme) de la situation irrégulière de salariés étrangers pour les surexploiter en obtenant un soumission plus grande. Un bon immigré est discret, tendance invisible, docile version bosseur, souple sans rechigner. C’est déjà l’idée que défend Mitterrand, encensé ces temps-ci par le PS en mal d’icônes. En 1983, Mitterrand distingue les « immigrés installés, qui font partie de la réalité nationale et dont il faut favoriser l’insertion, et les clandestins qu’il faut renvoyer ».
Trimard, précaire, bouche trou, flexible. En clair, un idéal ultra libéral. Et la répression qui s’exerce, la peur des contrôles flicards, la stigmatisation orchestrée par les gouvernants ne sert qu’à garder la main sur un contingent qui doit tout accepter et dire merci.
Pour saboter cette machine au service de l’économie capitaliste, refusons la mise en concurrence. Revendiquons le droit universel de circuler et de vivre où chacun.e le souhaite. Rayons les frontières de la carte!
CNT Nantes
C est ça:
“¡Que se vayan todos!”
“¡QU’ILS PARTENT TOUS!”
Nous sommes nombreux ces derniers jours à affluer dans les rues pour
protester. Tous, nous nous sommes identifié au rejet des politiciens, des
syndicats et des patrons..Avant tout , nous nous sommes rendus compte que
nous avons atteint une limite que nous en avons assez d’être les parias de
ce monde. Que nous ne supportons plus que quelques uns se remplissent les
poches et vivent comme des rois pendant que d’autres se serrent la
ceinture au-delà de toute limite afin de maintenir en forme la
sacro-sainte économie. Que nous savons que pour changer tout cela nous
devons lutter nous-mêmes, en marge des partis, syndicats et autres
représentants qui veulent nous prendre en charge.
Par dessus tout, cette réalité exprime une question qui touche l’ensemble
du monde : la contradiction entre les intérêts de l’économie et ceux de
l’humanité. C’est ce qu’on parfaitement compris nos frères rebelles
d’Afrique du Nord, et c’est ce que nous comprennons aussi ici aujourd’hui
lorsque la situation est insoutenable pour tous et que nous sortons pour
lutter. Nous avons supporté l’insupportable, nous avons fait face à un
empierement des conditions de vie sans comparaison depuis des décennies.
Mais finalement nous avons dit basta, et nous sommes là, exprimant ainsi
notre refus de ce système infernal qui transforme notre vie en
marchandise.
Nous voulons, bien sûr, exprimer notre refus complet de l’étiquette de
citoyen. Sous cette étiquette on agglutine toute sorte de bestioles, du
politicien au chômeur, du dirigeant syndical à l’étudiant, du patron le
plus prospère au plus misérable des ouvriers. On mélange des modes de vie
totalement antagoniques. Pour nous, il n’est pas question d’une lutte de
citoyens. C’est une lutte de classe entre exploiteurs et exploités, entre
prolétariat et bourgeoisie comme disent certains. Chômeurs, travailleurs,
retraités, immigrés, étudiants…nous faisons partie d’une classe sociale
sur laquelle retombe, tous les sacrifices. Politiciens, banquiers,
patrons… font partie de l’autre classe qui profite plus ou moins de nos
pénuries. Celui qui ne veut pas voir la réalité de cette société de classe
vit dans un monde de merveilles.
Arrivés là, protestant sur de nombreuses places du pays, il est temps de
réfléchir, il est temps de concrétiser nos positions et de bien orienter
notre pratique. L’hétérogénéité est grande sans doute possible. Il y a une
confluence de compagnons qui luttent depuis longtemps contre ce système,
avec d’autres qui manifestent pour la première fois, certains pour qui il
est clair qu’il « faut aller jusqu’au bout » (« nous voulons tout et tout
de suite » sur une pancarte de la Puerta del sol. Certainsparlent de
réformer certains aspects, d’autres encore sont désorientés, d’autres
veulent manifester leur ras-le-bol… Il y a également, il ne faut surtout
pas l’oublier,ceux qui tentent de pêcher en eaux remuantes, ceux qui
veulent canaliser ce mécontentemment, en profitant des faiblesses et de
l’indécisition du mouvement.
Nous avons discuté avec les compagnons dans les rues et nous nous sommes
aperçus qu’en fait notre force est dans ce rejet, dans ce mouvement de
négation de ce qui nous empêche de vivre. C’est ce qui a forgé notre unité
dans les rues. Nous pensons qu’il faut suivre cette voie, approfondir et
mieux concrétiser notre refus. Car nous sommes forts dans cette négation,
il est clair pour nous que nous n’apporterons aucune solution à nos
problèmes en exigeant d’améliorer la démocracie, comme certaines consignes
le laissent entendre, et même pas en revendiquant la meilleure des
démocraties. Es lo que ha forjado nuestra unidad en las calles. Notre
force consiste dans le rejet que nous manifestons dans la démocratie
réelle, « en chair et en os », dont nous souffrons quotidiennement, et qui
n’est rien d’autre que la dictature de l’argent. Il n’est pas d’autre
démocratie. C’est un piège que de revendiquer cette démocratie idéale et
merveilleuse, dont on nous a rebattu les oreilles depuis notre enfance.
De la même façon, il ne s’agit pas d’améliorer cet aspect ou cet autre,
car l’essentiel continuera à marcher : la dictature de l’économie. Il
s’agit de transformer totalement le monde, de tout changer de bas en haut.
Le capitalisme ne se réforme pas, il se détruit. Il n’est pas de voie
intermédiaire. Il faut aller au fond, il faut aller à l’abolition du
capitalisme.
Nous avons occupé la rue à quelques jours de la fête parlementaire, dans
cette fête où est élu celui qui exécutera les directives du marché. Bon
c’est un premier pas. Mais nous ne pouvons en rester là. Il s’agit de
continuer le mouvement, de créer et de consolider des organisations et des
structures pour la bagarre, pour la discussion entre compagnons, pour
affronter la répression qui a déjà frappé à Madrid et Grenade. Il faut
être conscient que sans transformation sociale, sans révolution sociale,
tout continuera comme avant.
Nous appelons à continuer de manifester notre refus du spectacle du
cirque électoral de toutes les manières possibles. Nous appelons à
soutenir le mot d’ordre « Qu’ils s’en aillent tous !»L Mais nous appelons
aussi à continuer la luttre après le dimanche 22. Pour que nous allions
tous bien au-delà de ces jours. Nous ne pouvons laissez périr les liens
qui se construisent.
Nous appelons à la formation de structures de luttes, appelle-nous pour
entrer en contact, pour coordoner le combat, pour lutter dans les
assemblées qui sont entrain de se monter afin de faire de celles-ci des
organes de lutte, de conspiration, de discussion sur la lutte, et non
des meetings citoyens. Nous appelons à s’organiser à travers tout le pays
pour lutter contre la tyranie de la marchandise.
A LA CALLE, ¡A LUCHAR! /Dans la rue pour lutter !
LA DEMOCRACIA ES LA DICTADURA DEL CAPITAL/La démocratie est la dictature
du capital
EL CAPITALISMO NO SE REFORMA, ¡SE DESTRUYE!/ le capitalisme ne se réforme
pas, il se détruit !
BLOQUE “¡QUE SE VAYAN TODOS!”/ BLOC « Qu’ils s’en aillent tous!»
qsevayan@yahoo.es