Le premier mai prolétarien est mort, vive le premier mai!
Category: Global
Themes: Luttes salarialesRacisme
Le premier mai est né autrefois comme une journée de lutte internationale des ouvriers, signifiant qu’ils sont une classe aux mêmes intérêts et aux mêmes objectifs par de la toutes les frontières: les prolétaires n’ont pas de patrie, ils ont un monde à gagner (Le Manifeste Communiste). Pour s’opposer au mouvement prolétarien et à son unification croissante, la bourgeoisie dans tous les pays a utilisé et utilise tous les moyens, de la violence et de la répression ouvertes, aux illusions démocratiques et électorales, tout en s’employant sans trêve à attiser la division et la concurrence entre prolétaires. Si le premier mai n’est plus la démonstration de force révolutionnaire qui hier inquiétait les capitalistes, s’il n’est plus le symbole de la solidarité ouvrière internationale, c’est parce que le prolétariat est depuis longtemps paralysé par le réformisme. C’est cette paralysie qui permet à la classe capitaliste de surmonter la crise économique en la faisant payer aux prolétaires; c’est elle qui lui laisse toute latitude de s’engager en Afghanistan, en Côte d’Ivoire, en Libye dans des guerres ou de prétendus objectifs démocratiques ou humanitaires n’arrivent pas à dissimuler les sordides buts réels impérialistes (mettre la main ou conserver des sources de matières premières, monnayer son soutien à l’impérialisme américain).
Prolétaires, Travailleurs nationaux et immigrés de tous les pays!
La bourgeoisie de tous les pays sait parfaitement que même la plus violente des guerres ne peut mettre fin à sa domination de classe parce que les guerres ne sont que l’expression de la violence qui est inséparable du mode de production capitaliste. Lorsque, durant des crises, la surproduction étouffe les marchés et paralyse la production, le capitalisme doit nécessairement détruire les marchandises et les moyens de production en surnombre pour relancer son économie: la guerre est précisément un des moyens utilisés à cet effet. En outre les guerres sont la continuation de la politique bourgeoise par d’autres moyens. La concurrence généralisée, entre entreprises, entre Etats qui caractérise la vie du capitalisme, débouche inévitablement à un certain point sur des affrontements militaires pour défendre les intérêts des capitalismes nationaux. Les classes dominantes ont besoin de concentrer et renforcer les ressources de leur pays face à la concurrence internationale et aux guerres, mais cela n’est possible que par une intensification de l’exploitation des prolétaires. Pour empêcher les réaction prolétariennes à cette exploitation, il leur faut donc appuyer toujours plus la collaboration entre les classes en propageant le nationalisme et la racisme, et en appelant à la défense de l’économie nationale qui serait un objectif commun aux bourgeois et aux prolétaires.
A bas la collaboration des classes !
La collaboration des classes est l’orientation catastrophique que le réformisme, social-démocrate puis stalinien et post-stalinien, inflige aux travailleurs; elle les habitue à ne mener les luttes que dans les limites de la paix sociale et du respect de la légalité, elle leur fait croire que leurs problèmes ne peuvent être résolus que par des concessions accordées par les capitalistes, bref, elle cache l’antagonisme fondamental qui oppose bourgeois et prolétaires.
La collaboration des classes paralyse les poussées de résistance ouvrière au capitalisme, stérilise l’arme fondamentale des travailleurs qu’est la grève, épuise la combativité en l’orientant vers des manifestations et autres journées d’action impuissantes, sabote la lutte de défense contre les attaques des capitalistes et de leur Etat, marginalise les revendications et les luttes des couches les plus opprimées et les plus exploitées comme celles des travailleurs sans-papiers, condamne toute action violente contre la répression et la violence anti-prolétarienne exercée quotidiennement par la police et toutes les institutions de l’Etat bourgeois, intoxique les travailleurs par la propagande nationaliste, les préjugés petits-bourgeois et le mépris envers les prolétaires d’autres nationalités ou d’autres secteurs, envers les précaires ou les chômeurs.
Nous en avons eu un triste exemple lors de la pseudo-lutte contre l’attaque des retraites de l’automne dernier, où pendant toute la durée du mouvement l’intersyndicale a obstinément refusé de donner d’autre objectif que la négociation de cette attaque, et d’autre «moyen d’action» que des manifestations-processions censées émouvoir le gouvernement, tandis qu’elle abandonnait à la répression les jeunes arrêtés lors des manifs.
Depuis des décennies les prolétaires ont pu constater que la politique des syndicats tricolores et des partis réformistes dans l’opposition ou au gouvernement, est entièrement soumise aux impératifs du capitalisme; depuis des décennies ils ont vu leurs conditions de vie et de travail se dégrader inexorablement. La crise économique accélère cette dégradation: le chômage augmente, les salaires diminuent, les prestations sociales sont réduites alors qu’augmentent la précarité, le coût de la vie en même temps que le despotisme social et la militarisation de la société. Le besoin de la lutte réelle, non étouffée par la collaboration des classes, devient chaque jour plus pressant. Les révoltes qui ont secoué et secouent encore les Pays Arabes démontrent qu’il est possible de lutter, même contre les dictatures les plus solides. Mais tant que la classe ouvrière n’aura pas réussi à s’organisée sur des bases de classe et qu’elle n’aura pas à sa tête le véritable parti prolétarien révolutionnaire, elle se laissera duper par des forces bourgeoises et petites-bourgeoises qui ne veulent qu’une simple réforme de la domination capitaliste.
Le prolétariat des grands pays capitalistes a derrière lui une longue tradition de luttes révolutionnaires qui ont culminé dans la Commune de Paris, la révolution bolchevique, la formation de l’Internationale Communiste; cette tradition a été brisée par la contre-révolution stalinienne dont l’oeuvre anti-prolétarienne a été ensuite consolidée par les décennies de collaboration des classes et d’intoxication démocratique, légaliste, pacifiste..
Pour le retour à la lutte prolétarienne, pour la constitution du parti de classe!
Pour se défendre dans la lutte de classe que mène continuellement le capitalisme contre le prolétariat, pour répondre à l’appel des jeunes prolétaires en révolte des Pays Arabes, pour s’opposer aux guerres que déchaîne l’impérialisme, il n’y a pas d’autre solution que le retour aux méthodes, aux moyens et aux buts classistes que suivaient autrefois les travailleurs en lutte contre le capitalisme. Le premier mai est devenu aujourd’hui une procession rituelle dont se servent partis et syndicats réformistes pour mieux préparer leurs mauvais coups: concertations sociales, élections, et éviter la lutte polétarienne. Mais le premier mai renaîtra comme journée de lutte et de solidarité entre les prolétaires du monde entier quand la classe ouvrière commencera à rompre avec les laquais du capitalisme que sont les partis et appareils syndicaux réformistes, et à s’engager dans la voie de la lutte de classe. Les prolétaires ont potentiellement une force immense parce que ce sont eux qui, par leur travail, font vivre le capitalisme et produisent toutes les richesses de la société; ils ont la force pas seulement de faire fuir quelques despotes, mais de renverser les Etats bourgeois et de mettre fin au capitalisme. Mais la condition pour que cette force potentielle puisse s’exprimer est l’organisation du prolétariat en classe, donc en parti (Le Manifeste Communiste). Cela ne peut se faire automatiquement ni rapidement, tant sont encore puissantes les entraves réformistes entretenues par le capitalisme qui paralysent le prolétariat. Mais les contradictions internes du mode de production capitaliste qui produisent des crises toujours plus graves, poussent et pousseront inévitablement les prolétaires à la révolte, non seulement dans les pays capitalistes pauvres comme au Moyen-Orient ou en Afrique, mais demain aussi dans les pays capitalistes riches qui dirigent le monde. Les prolétaires d’avant-garde doivent comprendre qu’aujourd’hui la tâche la plus importante est de travailler à la formation du parti de classe sans lequel les mouvements prolétariens si nombreux soient-ils, les révoltes si étendues soit-elles, ne pourront jamais déboucher sur la lutte révolutionnaire, la prise du pouvoir ouvrant la voie à la société communiste sans classes.
Pour ne pas perdre pied dans la lutte quotidienne de défense immédiate et pouvoir passer ensuite à cette lutte offensive contre le capitalisme, les prolétaires devront adopter les méthodes et des objectifs de classe:
– Rupture avec le collaborationnisme politique et syndical!
Organisation indépendante des travailleurs sur des bases de classe! Non à la concurrence entre prolétaires! Grève sans préavis et sans limitation de durée! Lutte pour le salaire, pour la réduction du temps de travail, pour la solidarité avec les catégories les plus exploitées et opprimées!
– Non aux expulsions, arrestations et refoulements des travailleurs immigrés! Non au contrôle de l’immigration! Libération des travailleurs et des manifestants emprisonnés!
– Non à la solidarité nationale en temps de paix comme en temps de guerre: défaitisme prolétarien en temps de paix, défaitisme révolutionnaire en temps de guerre!
A bas les guerres impérialistes, vive l’internationalisme prolétarien!
Pour le retour à la lutte de classe, pour la reconstitution du parti de classe international!
Parti Communiste International
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