SALAUDS DE VIEUX

Comment se pourrait-il qu’au soir de l’existence
A l’heure ou l’animal pousse son dernier cri,
Toutes celles, tous ceux encore pleins d’espérance,
Puissent s’intéresser à lui à l’agonie.

Car on nous a appris à être efficace,
A chérir le gagneur, à le couvrir de fleurs,
A suivre son exemple, à marcher sur ses traces,
Sans jamais arrêter de louer le labeur.

Que vaut donc le vieillard inutile carcasse,
Incapable d’ardeur dans l’acte productif,
Qui pèse d’un poids mort avant qu’il ne trépasse,
Vivant en parasite aux crochets des actifs.

Il sait revendiquer le droit à la retraite
Sans honte, sans pudeur, il mendie sa pension,
Sans bien se rendre compte que ça nous prend la tête,
Et qu’il fait préjudice à la consommation.

La Marchandise est là qui dicte cette «morale»,
Répartit les richesses pour ceux qui y ont droit
Ignorant justement ces vieux qui en plein râle
Crèvent de canicule, isolés sous leur toit.

La Belette